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Dion Cassius: Histoire romaine. Livres 36 & 37 PDF

426 Pages·2018·16.621 MB·French
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D I ON CASSIUS HISTOIRE ROMAINE LIVRES 36 & 37 LES BELLES LETTRES PARIS DION CASSIUS HISTOIRE ROMAINE LIVRES 36 & 37 COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE publiée sous le patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ DION CASSIUS HISTOIRE ROMAINE LIVRES 36 & 37 TEXTE ÉTABLI PAR GUY LACHENAUD Professeur retraité (Université de Nantes) TRADUIT ET COMMENTÉ PAR GUY LACHENAUD ET MARIANNE COUDRY Professeur émérite (Université de Haute-Alsace) Deuxième tirage revu et corrigé PARIS LES BELLES LETTRES 2018 Conformément aux statuts de l'Association Guillaume Budé, ce volume a été soumis à l'approbation de la commission technique, qui a chargé M. Philippe Moreau et M. Eric Foulon d'en faire la révision et d'en surveiller la correction en collabo ration avec M. Guy Lachenaud et Mme Marianne Coudry. Les auteurs ont bénéficié des contributions présentées par leurs collègues lors des réunions de l'équipe ANR Dioneia. Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays. © 2018. Société d'édition Les Belles Lettres 95 boulevard Raspail, 75006 Paris www. lesbelleslettres. com Premier tirage 2014 ISBN : 978-2-251-00594-2 ISSN : 0184-7155 NOTICE Place des livres 36-37 dans l'ensemble de l'œuvre Le livre 36 est le premier des livres de YHistoire romaine qui nous soit parvenu par la tradition directe, et quasiment dans son intégralité : les lacunes des manuscrits sont peu nombreuses et peu étendues, comme on peut le supposer par comparaison avec les éléments de la tradition indirecte transmis par l'abrégé {Epitomè) de Xiphilin, dont le début coïncide avec celui de la tradition directe?. Il ne manque en effet que quelques chapitres au début du livre 36, et quelques passages, trois au livre 36 et un au livre 37, tous relativement brefs. La lacune initiale appelle une analyse, car elle amène à poser la question de l'articulation entre le livre 35 et le livre 361. Pour restituer son contenu, nous pouvons nous appuyer sur le résumé de Xiphilin, en admettant, ce qui est très probable, qu'il n'a mis bout à bout que des éléments du livre 36 de Dion, sans utiliser le précédent. Trois séries d'événements y sont rapportées : (1) le tirage au sort, puis l'échange des provinces entre les consuls Hortensius et Metellus, que nous savons par ailleurs être ceux de l'année 69 ; (2) la campagne victorieuse de Metellus en Crète ; (3) le siège de Tigranocerte par Lucullus et la défaite qu'il inflige au roi d'Arménie Tigrane. A cette dernière séquence, qui constitue un épisode de la troisième guerre 1. Elle est discutée par Boissevain dans sa préface, tome 1, p. LXII-LXIII. VIII NOTICE mithridatique, correspond le début du texte conservé de Dion : Tigrane, mis en déroute devant sa capitale Tigrano- certe, confie le commandement de son armée à Mithridate et tous deux cherchent des appuis auprès de leurs voisins, le roi des Parthes Arsace en particulier (ch. 1). Les choses sont moins simples pour la séquence (2), dont il n'est pas certain qu'elle corresponde au texte perdu de Dion : celui- ci, en effet, raconte la fin de la campagne de Metellus en Crète bien plus loin, aux chap. 18-19, après les campagnes de Lucullus. Soit Dion avait scindé le récit de la campagne de Crète en deux développements, celui des chap. 18-19 et un autre au début du livre, et Xiphilin les a réunis en un seul résumé, qu'il a placé également au début ; soit Dion avait consacré à cette campagne un développement unique, que Xiphilin a résumé en le déplaçant, comme il le fait parfois2. C'est ici qu'il faut prendre en compte un autre élément, un fragment de Dion tiré des Excerpta constantiniana (Exc. LEG. GENT. 28, p. 478 Boiss.). Il s'agit d'un texte de 17 lignes où il est question de l'envoi d'une ambassade Cretoise à Rome, de l'échec de la conciliation et des exigences de capitulation énoncées par le Sénat, suivis enfin de sa déci sion « d'envoyer aussitôt l'un des consuls pour prendre livraison de ce qui était exigé et pour leur faire la guerre s'ils s'y refusaient ». C'est de toute évidence l'événement qui a déclenché la campagne crétoise de 69. Cette ambassade, présentée en termes très voisins par Diodore et Appien, se place en 70, comme l'indique une allusion des Venines3, et le consul dont le Sénat détermine ainsi la prouinda est l'un de ceux de l'année suivante. Revenons à YEpitomè de Xiphilin, dont la séquence (1) évoque le tirage au sort des provinces entre les consuls de 69 Hortensius et Metellus : on sait qu'il s'effectuait d'ordinaire le jour de l'entrée en charge, le 1ER janvier. Il est donc possible que l'indication 2. Boissevain signale cette manière de faire, et donne un exemple pris au livre 40 ; V. Fromentin la remarque également et en donne un autre pour le livre 45, dans l'édition de la CUF (2008), notice p. LXXXV. 3. Cic, 2 Verr. 2, 76 ; Diod., 40, 1 ; App., Sic. 6, 1-2. NOTICE IX de cet événement ait été placée par Dion au début de son livre : la structuration du récit par années est un principe d'organisation très présent dans toutes les parties de YHis- toire romaine, et les coupures entre livres, dont on s'accorde à penser qu'elles émanent de l'auteur lui-même, corres pondent souvent à un changement d'années4. Ainsi, le récit des événements de l'année 70 trouverait place dans le livre 35, et celui des événements de 69 au début du livre 365. La substance du résumé de Xiphilin pour cette première séquence permet en outre de formuler, pour ce début dis paru du livre 36 de Dion, une hypothèse à laquelle les éditeurs ne semblent pas avoir songé. Ses remarques sur le prestige d'Hortensius — « son influence dans les tribunaux surpassait celle de ses contemporains, si l'on excepte à vrai dire Cicéron » — font penser que les premiers chapitres de Dion devaient être consacrés aux affaires de Rome, avant d'en venir aux affaires extérieures, selon la partition habi tuelle de l'annalistique à laquelle se conforme très souvent sa narration. Or les seuls événements de la Ville dont la tradition ait conservé le souvenir pour cette année 69 sont les péripéties du procès de Verres, qui ont mis aux prises Hortensius et Cicéron, dont la publication ultérieure des Vernnes a établi la réputation. Il se pourrait donc que le début du livre 36 ait été organisé ainsi. Nous verrons plus loin, en analysant la manière dont Dion présente la fin de la campagne de Metellus en Crète, aux chap. 18-19, qu'il est fort probable qu'il ait décrit l'ensemble de la campagne en un seul développement, à cet endroit, et qu'il faille renoncer à l'idée d'un récit en deux épisodes disjoints que suggère le résumé de Xiphilin. Il nous semble plus plausible 4. C'est le cas, pour citer des livres proches, pour les coupures 36/37, 37/38, 38/39, 40/41, 42/43. 5. C'est l'hypothèse de Boissevain, qui édite le fragment des Excerpta parmi ceux des livres 30 à 35 (n° 111), et fait coïncider le début du livre 36 avec la mention du tirage au sort des provinces. Mais toute proposition reste fragile, pour deux raisons : l'absence de pinax pour le livre 36, et l'ignorance où nous sommes de l'état du texte de Dion, intégral ou déjà amputé, dont Xiphilin a disposé au moment où il a composé son Epitomè. χ NOTICE que la lacune du début du livre 36 ait comporté seulement deux éléments, les événements de Rome de l'année 69, et le début de la campagne de Lucullus contre Tigrane. Quoi qu'il en soit, le début du livre 36 coïnciderait donc avec le début de l'année 69, que Xiphilin aurait aussi choisi comme point de départ pour son Epitomè. Cette conclusion permet de s'interroger sur la manière dont Cassius Dion avait conçu la structuration de son œuvre : quels éléments peuvent faire penser que l'année 69 représentait à ses yeux un tournant qui justifie un changement de livre ? Sur le plan des affaires extérieures, qui depuis la mort de Sertorius en 72 se résument essentiellement à la guerre mithrida- tique, les campagnes de Lucullus, qui commencent en 74, présentent plusieurs phases, et l'année 69 justement corres pond à un élargissement du conflit, avec l'offensive contre le roi d'Arménie Tigrane qui protégeait Mithridate : cette coupure est perceptible dans les récits parallèles de Plutarque et d'Appien. Certes, comme on le verra plus loin en analysant la structure du livre, le véritable tournant se produit plutôt en 67, avec l'attribution à Pompée d'un com mandement extraordinaire conçu pour éradiquer la pirate rie en Méditerranée, et qui fut prolongé l'année suivante pour achever la guerre contre Mithridate et Tigrane, une nouveauté lourde de conséquences politiques. Dion s'ap plique à en faire ressortir l'importance, mais nous verrons que tout son récit des campagnes de Lucullus au début du livre est conçu comme une anticipation de cette nouveauté et du rôle que va désormais jouer Pompée dans l'histoire de Rome. Il se pourrait donc qu'à ses yeux l'année 69 ait représenté une coupure permettant de mettre en relief la nouvelle dimension de la carrière de Pompée, après ses premiers exploits militaires en Espagne et son consulat avec Crassus en 70, marqué par une série de décisions poli tiques importantes qui avaient remis en cause une partie des réformes syllaniennes. Le choix effectué par Xiphilin de faire commencer son abrégé, indiqué dans certains manus crits comme étant consacré « aux règnes des Césars, de Pompée le Grand à Alexandre fils de Mamaia », reflète NOTICE χι peut-être la manière dont Dion avait pensé ces phases de l'histoire de la fin de la République. Cette hypothèse reste évidemment fragile, étant donné le peu que la tradition indirecte a préservé pour les livres perdus de la quatrième décade6. Elle présume en outre que Dion s'efforce systéma tiquement de choisir pour les coupures entre ses livres des moments qui ont un relief historique particulier. Mais cette idée ne se vérifie pas toujours, et il arrive que les césures apparaissent à un autre niveau, non pas entre un livre et un autre, mais entre des ensembles de livres qui présentent une forte unité. C'est le cas pour les livres 41 à 44, qui couvrent la période allant de janvier 49, où éclate la guerre civile entre Pompée et César, aux funérailles de César, et trouvent leur cohérence dans la domination de César ; ou des livres 38 à 40, qui décrivent la désagrégation progres sive de l'alliance nouée en 60 entre Pompée, César et Cras- sus et l'aggravation irréversible de la rupture entre César et Pompée qui conduit à la guerre civile. Les livres 36 et 37 peuvent-ils de même être considérés comme formant un ensemble cohérent ? La présentation de leur contenu et de leur organisation générale permettra d'en juger. Le livre 36 couvre trois années, de 69 à 66, et présente une structure simple. Un premier tiers traite des campagnes orientales de Lucullus, marquées d'abord par une série de victoires en Arménie et en Mésopotamie, avec la prise de Tigranocerte et de Nisibis, puis par les difficultés qu'en traînent la contre-offensive de Mithridate, le démantèle ment de son commandement à l'instigation de ses rivaux à Rome, et la mutinerie qui met fin à ses ambitions. Suit une rapide relation de la soumission de la Crète par Metellus. Un deuxième tiers est centré sur la question de la piraterie : Dion en récapitule les progrès, puis il présente la proposi tion de Gabinius et décrit l'affrontement des points de vue 6. Trois fragments sont explicitement assignés au livre 31 (99, 1 a et 2 a ; 102, 11 a), trois au livre 33 (104, 8 ; 107, 2 et 3), et un au livre 35 (111, 3 b), tous très brefs et impossibles à contextualiser sauf le premier qui évoque un personnage non nommé (Sylla ?) « désigné par le peuple et le Sénat pour affronter Mithridate ».

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