ebook img

Dictionnaire Historique et Critique, tome 1.ii, C–G PDF

649 Pages·1697·65.576 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Dictionnaire Historique et Critique, tome 1.ii, C–G

DICTIONAIRE HISTORIQUE E T CRITIQUE: Par Monlîeur BAYLE- TOME P R E M I E R, SECONDE PARTIE. C-G- A Rotterdam, Chez REINIER L E E R S, MDCXCVII. V E C PRIVILEGE. C A Y E T. in C ïAYET* (Pierre Victor Palma) premièrement (yf) niftre de rÈglife Reformée, & puis Doéteur en Théologie de la Faculté de Paris, doit être compté parmi les hommes la vans: mais Cajetanus. il courut des bruits tout-à-fait étranges contre fa réputation -, car non feulement on Paccufà d’avoir fait (B) l’apologie des bordels, mais aufîl de s’être (CJ donné au Diable. Ayant été depofé du miniftere par ( A ) Premièrement Miniftre de l'Eglife Refor- à Geneve, 8c l’un des Peres du Synode de Dor- (a) Elle e fl mée. ] Une lettre (4) dont je parlerai dans la drecht, parleainfidans l’un (e) de les livres3 (e) Préfacé dam le 6. derniere remarque m’aprend qu’il étoit natif de Pierre Cayer entre autres faits pour lefquels il fut d^Memoi- Montrkhart * en Touraine , d'une mai fon fort depofe du St. Miniftere , fut accufé par témoins1 ve[çl0ni res de la povre , 5c qu’en fon jeune agen fut entretenu aux dignes de foi d'avoir communication avec les De- 16*0. Ligue pag. écholes d'humanité par un Gentilhomme d’honneur, nions. Après qu'il fut depofé, au lieu de fe recon¬ ftüvunt TT aJant fiUt fruit cetlx de h* religion prenans naître , il alla de mal en pis, & fe révolta de la de lui quelque efperance, lui départirent les moyens vraye religion. En fuite il fut tellement abandon¬ * Je ne fai pour étudier en Théologie, 5c le firent Miniftre 3 né de Dieu , qu'il cohtratta avec Satan fous le nom donc pour- qu environ l’an 1582. ils le donnèrent à l’Egli- de Terrier Prince des Eftnts fouterrains, fe donna quoi on le pc p0jtjers ^ Montreuil-Borinin ; 5c que a lui corps & ame a prefent & a jamais, a con¬ Navarrus comme il trouva commodité d entrer en la matfon dition que lui promit ledit Ejprit qu'il le rendroit dans la du Roi il quitta fon Eglife, fe mit à la fuite de heureux es dijputes contre ceux de la Religion, & Orientalîs ^our> 5c fut donné à Madame Catherine fœur le rendroit accompli en la connoijfarice des langues. pau-, ,4+. de Henri I V. -pour l’inftruire 5c la confirmer Ce contraft figné de fangfut trouvé après fa mort, & dans la en la religion. & a été vu par plufieurs des gens du Roi. Monfr. Bibliothe- ^ D’avoir fait P apologie des bordels.] D’Au- Colomiés qui a cité ces paroles (f) me fournit (/) In nlg p? 1/1. bigné le foutient en divers endroits de fes Ou¬ un autre palfage : le voici. „ Les (g) plaintes vrages : voici les paroles qu il a mifes dans la „ contre le Sieur Cayer étoient qu’il avoit quit-^ pag. 1 {b) Confef bouche de Sancy (b). „ Nous n’euftîons point ,j té l’Eglife de Poitiers qui lui avoit été ordon- fionCatho- tenu entre les pechez la fimple fornication, „ née , pour fe fourrer par mauvais moyens , Ci) Ex li- Sancy \ 2 ”n* l’adultcre par amour, fuivant le cahier de „ premièrement en celle du Roi, & depuis en chap. 2. « Cahyer en fon dode livre du retabliffement „ celle de Madame : qu’il s’addonnoit tellement Avertiffe- pag. 392. des Bourdeaux, 5c fa doéte difpute fur le 7. „ aux Sciences curieufes , qu’on l’appelloit or- ment fur d'Amfi jj commandement. . . . Ce 7. commandement jjdinairement Petrus Magus , 5c qu’il s'étoit 1693. ” S11'1 non mœchaberis, défend feulement le pe- ,, porté peu honnêtement à l’endroit d’une Da- sietlr Voyez auffi „ ché des enfans d’Onan, car faoi^Cuv dérivé fe- ,j moifelle. „ Je m’étonne que Montigny ne Cayer du Bp™ae >j lon cette Tlîeologie moderne r» uolyjs dife rien des deux livres qui furent félon d’Au- Su M‘mf- l. 1. ch. 12. » 5c %s«v quod cïl humidum fundere. ,j Les vers bigné l’une des premières caufes de la dépoli -“^révolu qui font à la fin du meme livre (c) font encore tion de Cayet. Le (b) chajfàtes bous pour la magie, AutoreFr. (0 P*g- plus terribles. c’eft la demande de Fænefte, 5c voici ce qu’on Loberano m. 446. répond, Il ne fut an commencement accufé que de ^nn° Cahier voulut loger les putains enfrancblfe, deux livres, f un par lequel il foutenoit que la for- tigny, Pa- Canonifer pour faints les verolez. perclus : nication ni l’adultéré n étoient point le péché deffen- riüenfi Notre Eglife le prit qu tnd vous n'en vouliez„ plus, du par le feptiéme commandement, mais qu'il de- Catholique il pourftit encor fon entreprife : fend feulement To faoix°* x^v » voulant toucher ftc> pag_ y, La paillarde le voit rnartir pour les Bordeaux, le péché d'Onam, & la-dejfus eut la facrée focic- L’Advocat des putains, Sindic des Maquereaux. té pour ennemie: l’autre livre étoit de rétablir les (b) Baron Elle ouvre fes genoux, l'acole très-humaine, bourdeaux : mais fur fon procès intervint l'accufa- Honteux, banny, puant, verolé, ladre vert. tion de la magie, & nous eu fines les livres quHfag.m.Sti Huguenots confejfcfque /’Eglife Romaine avoit écrits au Tiel Chauvin de tout cela. Dans le Tient fon giron paillard a tous venans ouvert. même Ouvrage d’Aubigné conte plaifamment une avanture de fon Baron. Voici ce que c’eft 3 Ce que l’on va dire doit avoir plus d’autorité, Cayer (i) „ m’a monftré des libres de magie(0 Ibid. puis qu’on le trouve non pas dans un écrit fati- „compoulez par lui de dus pieds de haut 3 il M?1 79* (* /) D'Au- rique, mais dans uneHiftoire. Av tnt (d) auffi „ m’a fait boir dans une couque d’uf 011 il fai- que Caycr travaillant à la Magie quelque tems „ fet lou petit home abec des germes , des tfniverf. aPrcs fut depofé , étant auffi accu je d'avoir com- „ Mandragores, de la foie cramaufie 5c un fu t. 3. /. 4. pofe deux livres , l'un pour prouver que par le „ lent pour parbenir à des chofes que je ne bus thap.n. fixiéme commandement, la fornication , nil’adul- j, pas dire ,‘ il m’a monftrai les images de ci- adannum tere nétoient point défendus: mais feulement le „re qu’il faifoit fondre tout vellement pour ifPf. peche d’Onan 3 l’autre étoit pour prouver la necef- „ échauffer le qur delagalande, 5c celles qu’il fité de rétablir par tout les bordeaux. LÙ-dejfus „ vlefloit d’une petite ficche pour faire périr un étant dejetté , il paffa en l’autre religion, où il „ Prince à cent lieues de là. ,, Cela peut pafièr fut bien venu de la Sorbonne : mais des Je fuites pour une plaifanterie, mais ce qui fuit eft ra¬ ajfe^ mal. conté comme un fait certain , 5c ferieufement ( C ) Mais auffi de s'être donné au Diable. ] circonftancié. „ L’Efcriture (k) nous apprend (*) Ibid. Théodore Tronchin Protclfeur en Théologie „ qu’il y a des enchanteurs 5c des forciers : les 8<?‘ X x x x j>pre- 7H C A Y E T. un Synode, il le fit Catholique l’an i ypy. & comme il étoit conu (©.) du Roi * tau- Henri IV. il fut * gratifié de la charge de Leéleur Royal aux langues Orientales ^an 1 ^99- L’année fuivante il fut promu au Dodforat en Théologie. Il com- naft'i Na- pofa divers livres contre ceux qu’il avoit quittez, où il fe (F) plaignit en- vxn.pag. tre autres choies de leurs fatires* & il entra en conférence verbale avec le célébré 79 Du » premiers rares, tefmoin qu’un Duc de Savoye ptcfquc toujours fuivi depuis qu’il fut mis auprès «a dépendu cent mille efeus à en chercher, les de lui avec le Sieur de la Gaucherie, qui fut Pré¬ ,, autres trop frequens, au nombre dcfquels je cepteur de ce Prince. Ce font les paroles du Sieur », mets Cayer , qui s’eftoit donné au diable par Maimbourg dans la prclacc de l’Hiftoire de la Li- ,, cedule lignée de fa main, ftipulée de la main gue. j, de l’acquereur : vous avez ou i dire fon hor- (E) 1/ compofa divers livres contre ceux qu'il „ rible mort, mais j’ai vu entre les mains de avoit quittez. J Vous en trouverez le catalogue », Moniteur Gilot la piece originaire , lors dans l’Hiftoire du (c) College de Navarre. Je (e) vag. „ que la Cour deliberoit pour faire brufler fon ne raporte ici que le titre du premier qui pa- 7Su¬ », corps ou le pendre à Moniaucon les pieds en roît dans cette lifte * Remontrance Chrétienne & ,, haut , mais on trouva des Seigneurs & des tres-utile à Me(fleurs de la Noblejfe de France qui „ Dames de fi haute eftoffe qui participoient à ne font point de 1 Eglife Catholique. A Paris 1 59 6. », fes horreurs, qu’on cftoufïà cette ordure com- Mr.de Launoi (/) remarque qu'on trouve dans (y) wj, », me on lait aujourd’hui d’autres , qu'on efti- cet écrit la lettre que l’Auteur avoit reçue de „ me cftre plus fur de faire pourrir en noftre Clement VIII. 5c plufîeurs chofes qui regar¬ ,, fein que de les mettre hors en évidence, & là dent l’origine 5c le progrès des Huguenots. (a) Remar- » Ie paraître n’cft pas à propos. „ Il eft un peu Lors que Cayet publia ce livre il étoit logé au quel que étonnant que d’Aubignc li bien inftruit fur même lieu où Poftel étoit décédé, car il date Kong pour cettc maâere t a;c ignoré le meilleur du conte. de l’Abbaye de St. Martin des Champs fon ad¬ point fu le U n>a point fu que le Diable emporta Cayet en monition a Mrs. du Tiers Etat qui ne font de la re¬ -véritable corps 5c en ame, 5c que pour tromper ceux qui ligion Romaine. Cette admonition lut imprimée nom de portèrent le cercueil le jour de l’enterrement, l’an 1596. C’eft ce que l’on trouve dans les ru*que ^ fehit ï mettrc des pierres au lieu du cadavre remarques (g) fur la Confeffion Catholique de (g) impri- vi&or de Cayet d nt le Diable s’éroit lai li. Marefttu Sancy, à l’endroit où l’on commente ces pa- Cahierus r, 2. contra Tirinum pag. 434. ait Vicl. Cahierum roles de la prerace : Ils dévoient pour le moins re- jHtn 1{j9J> Viâor™5 fuperion facttlo vtxtt, ex Minijlro Reformata tenir Sponde par une honnête prifon en l'Abbaye pag. 4fS. Palma Ecclefu Sorboniflam, Kabalijiam & Magum fa- de Saint Mathurin comme autrefois Pofiel & main¬ Cajetanus ftutn, ejufque corpus a Diabolo ablattim ejje, utla- tenant Cahier , doctes & fols. Je ne fai dans Grouper V!Ce l^nu ejM ^otu^° condendi fitermt. Voilà quel livre de Controverfe le Doélciu Cayet a machja formes dif- ce qu’on trouve dans la Bibliothèque du Sieur (h) raporté 74. proposions de Jean Hus con- Calvinifti- ferentes. Konig fous le mot Cahier (u). traires à la doctrine de Jean Calvin., Je ne trou- Dans le je me crojs oblige de dire que je n’ai rien ve point dans la lilte de Launoi le livre que t 2 ( f ^ a'Oxford trouvé fur ces étranges 5c abominables accufa- Pierre Cayet publia fur les motiis de fa conver- chap. 8. on donne tions dans les Ecrivains Catholiques, hormis ces /ion, (i) auquel le Miniftre Rotan fit une belle Pf£- Vid°r paroles de Leon Allatius. (b) His quatn fmiUinta reponfe l'an ! 596. j"cZL Véritable wter q,{otidianos congre (fus quibus utor familiariffi- (F) Il fe plaignit entre autres chofes de leurs ,6zy. nom de mis, ab ornais bonifiions eruditionis Myfta Gabne- fatires. ] 11 renouvelle fes plaintes dans fa Chro¬ Cayet, & le [c) Naudero de Unicor. Raima Cajetano, & nologie novenaire. Il dit qu’on avoit publié (0 Re- Cquefon Cotlftanthio Chymifta fréquenter audivi. 11 verrait plufieurs reponles aux caufes de fa converfion, r^Q0n nom de de raporter quelques hiftoires touchant l'invo- 5c que celui qui a recueilli les Mémoires de la ftjjîon de Confirm*- cation des Démons, 5c il ajoute que fon bon Ligue y a infqré l’une de ces reponfes, fans y Saaey, t,on' ami Gabriel Naudé lui contoit fouvent de pa- mettre ce que lui Cayet répliqua. Il traite d’im- Pa&' >"2L (b) De Fa rta^es chofes de Victor Palma Cayet. Mais il pofture ce qu’on avoit dit de fes amours pour tria Ho- faut obferver deux chofes , l’une qu’il ne pa- une Dame (k) du Bearn ; il obferve qu’aucun (£) La mert p. y. roît point que Naudé ait jamais cru ce que de ceux qui femerent ces mcdifances ne fe nom- B*ronne l’on conte des Sorciers 5c des Magiciens, l’autre ma, 5c qu’ainfi il n’a fu jamais à qui s’adreffer a Naudaeo cIu>ayant eu occalion dans fes Ouvrages dépar¬ en particulier. Il ajoute qu’on n’a jamais répon¬ tie vidlore 1er de Viétor Cayet par raport à ces matières, il du à fes juftifications touchant le livre de l'éta- Palma. n’a rien dit qui le chargeât de Magie. Lifez fon bliffement des Bordeaux. 11 fondent qu’il n’en Dialogue de Mafcurat vous y trouverez : ( d ) étoit pas l’Auteur, 5c que R. Etienne étoit de¬ (</) Pag. q ie j)U\jie emporte de toi ou de moi celui qui meuré d’accord qu'il avoit promis de n’en mon¬ laîettre°s. en a jamais entendu parler. M. Il nous empor- trer le manuferit à perfonne. 11 dit auffi que fignifie teroit tous deux à ce conte-là. S. Au moins ne cc n’étoit point cela qui affligeoit les Miniftres, SaùH Ange feroit-ce pas comme il fit le Docteur Faufte & fon mais le Confüium pium de componendo religionis l'un des' ferviteur > car je naurois garde de te prendre par diffidio , dont ils favoient qu’il avoit difbibué interlocu- les pieds. M. Tu me parles d'un homme tmagi- plufieurscop’es. Du depuis, continuë-t-il, ils teurs. La nuire, d'une Chimere des Allemans que ce grand publièrent que je me voulois faire Catholique , & fignifie^ docteur Petrus Viétor Palma Cajetanus, ou plu- que le Roi m'avoit donné pour ce faire une Abbaye (f) Chro- Mafcurat tôt Caillette, credulum illud animal 5c flultum, aupr'es de la Rochelle... & il fe trouvera que juf- imprî- nous a traduit en Trancois comme il Vavoit déjà qu'à prefentqui cTt l'an 1607.... je n'ai aucune /. 7. ad l’tutr- n c'te en An&0is- J°'gnez a tout cec‘ une choie Abbaye ni Bénéfice (l). Il y a beaucoup de mo- ann- • fé¬ terlocu- qu’on dira dans la remarque G. dération dans cet endroit de fon hiflotre 3 Monfr. nnr. (D ) il étoit conu du Roi Henri IF.] Il l’avoit Maimbourg s’eft autrement échauffé pour lui. Cela c A Y E X. *1* Du Moulin. Cette conférence (G) dura plufieurs jours, & félon la coutume il en parut des relations fort differentes. Cayet eut aufli le titre de Chronologue, & compofa quelques (/J) Hiftoires. Depuis qu’il eut cmbraflè le Catholicifme, il demeura prefque * toûjours au College de Navarre à Paris, & y mourut le 2 2. * km, de Juillet 1610. Il fut enterré à St. Victor. Il s’étoit amufé à la pierre (/) P lofophalc. Si ce qu’on (/C) dit de lui touchant le deilèin que le Comte de 9 ut e qu'il Soiflons J”n,‘ur* quelque tems à. St. (а) Préfacé Cela ( dit-il, ( a ) ç’eft-à-dire la converfion de lier ; & qu Archibauld Afoir Evêque Ecortois, Mathunn. re d?u°‘' CaXet f°utenu^ » & imitée par beau- témoin de tout ce qui s’étoit parte de part & Liwe* coup de gens) mit en ft mativaife humeur fes an¬ d’autre pendant le cours de cette difpure , en ciens Confères les (b) Minifircs, qu'ils fe dechat- publia une relation exaâc. Matthias Zimmer¬ (б) Lettre ncrent furieufement contre lui. Ils le chargèrent mann a fait une (g) faute fur la conclufion de C?) Vo,c^ d'un G en- d'une infinité d'injures, & tachèrent de le noircir ce récit. C’eft dans la page 320. de fon Elovi- Cpar™ei Cathol^ù P‘!r m,^e horribles calomnies, dont ils ont rempli Ugium Pb'dologico-hijioncuw , imprimé à Mifne Cayerus... un ficn entre autres libelles celui qu’ils ont mis parmi les (c) l’an 1687. Cayet publia trois Ecrits fur cette t"gum ami, 1 p95■ Mémoires de la Ligue, en diffimulant, par une difpute. 1. Le fommaire véritable des quefiions ^ J"tens infigne lâcheté les reponfes folides & convaincantes propofees en l'entrevue avenue entre le Docteur tu de me ^moires de W ^ J avoit faites : ce qui fuffit pour découvrir la Pierre Vittor Cajet & le Miniflre du Moulin. En- *[ias ***- U Ugue. faujfeùc de tout ce qu'ils ont écrit pour le diffamer femble la reponfe a l'écrit calomnieux publié par j t. 6. pag. félon le génie de leur Herefie. Car de tous les He- Du Moulin. 2. les Att.es d(e l'entrevue dite con- ireranda ctyir retiques, il n'en esl point qui ayent été plus cruels fer eue e avec le Mmtfire du Moulin. 3. La defen- difputa- 3. /. & plus medifans que les Catyinifies, & qui fe foient fe & Arrêt de la venté contre Archibaud Adair ^°^au' vengez, de leurs prétendus ennemis plus barbarement Ecojfois. (h). vere tNIM par les armes 3 & par les voyes de fait qu,tnd ils en ( if ) Il compofa quelques Histoires.] La vraye à Diabolo ont eu le pouvoir, & plus impudemment par U plu¬ narration de la guerre d’entre les Turcs & les necatus>& me & par les libelles quand ils n'ont pu faire autre Chrétiens d’Hongrie depuis le mois de Sep- ™J7nven- chofe, en déchirant par toutes fortes d'injures & tembre 1597. jufques au prinçems de l’année tæ quibus d'tmpojlures ceux qui fe font déclarez, contre leur 1598. à Paris 1598- Chronologie feptenaire de cum da> parti. C’eft trop s’emporter j il y avoit moyen l’Hiftoire de la paix entre les Rois de France & Terrier de fe plaindre plus modeftement de ce qu’on d’Efpagne ... depuis le commencement de l’an fœdus per- auroit répété les mêmes fatires , fans rien re¬ 1598. jufqu.es à la fin de l’an 1604. Chrono- euflerac. pondre aux apologies de l’accufé. Voyez la logie no.Yenaire contenant l’hiftoire de la guer- ^une fai¬ remarque M. re fous le régné de Henri IV... depuis le corn- fiftcaùon ( G ) Cette conférence dura plufieurs jours. ] menceroent de fon régné l’an 1589. jufques à de l'Hiftoi- (</). Elle On voit dans la ( d ) vie de Du Moulin qu’ü la paix faite à Vervins crfjuin 1598. (i). Les eft dans le fut provoqué à cette difpute par Cayer: qu’ft 4. lettres P. V. P. C. qu’il met au bas de fes car l’Au- 'volume > - • 1 r 1 1 /-> que B-tte n Y mena Polnt de second, encore que Cayer Epitres Dedicatoircs fignifient Pierre Victor Pal- teur de ftâs publia eut pris avec lui deux Carmes ; qu’ils difputc- ma Cayet. Mr. de Launqi n’a po|int fu que nôtre HJf" à Londres rent 15. jours de fuite 5 qu’au bout du 8. jour Cayet publia en 1600. appendix ad Cbronologiam p0-mt jitB fa* il/ Vrc IdS'orbonne reprit aigrement Cayer de ce qu’il Genebrardi. Antoine de Laval a parlé de cet & n’a de vitxfe- défendait mal la caufe , & qu’il fouftroit que Ouvrage avec éloge : Pour voir l’hjîoire tiniver- P0,nt v0“~ lettorum fon adverfaire aprofondît les queftions plus que [elle en un corps, dit-il, (kftje confciller ois valon- dirTqw ahquot l’inrerêt dgs Catholiques ne le demandoit; qiie tiers la Chronologie du dotte Gencbrard, pourfuivie cayer ne qui°da.n l’Evcque de Paris fit defénfe au même Cayer de & augmentée par, cet oracle de toutes langues Mr. Iç P*r!a Plu* étrioa, figner les A êtes delà conférence; que depuis Docteur Cayer. ' dignitace. ce tems-là Cayer difputa timidement, & de~ f 1) Il s’étoit amufe â U pierre pbilofopbale, ] que le nia- teVnck-" c^ar^ P^u^curs fois difputoit fans aucune L’Auteur du Mercure François apreqi cette par- °le le tua. ruere. çomenirtïon publique ; que la Sorbonne fut en ticularité, & quelques autres qu’on ne fera pas Voyez, la Corps trouver Mr. l’Avocat General, pour lui fâché de favoir. Copions donc tout le partage. Pa£e 7°3* qqe pon n’arrêtoit cette difpute par la En 1610. (/) rnpurut Iç Doçteur Pierre Vittovft;,ra pag. voye de l’autoritc, il étoit à craindre qu’elle ne Cayer, lequel n'a jamais eu d’ennemis que ceux 792- caufat; quelque fedition ; qu'on ne fait point ce auxquels il avait fait plaifir : il était né fous cette qui fut ordonné par les Magiftrats, mais que Planette, & cçla lui a continué jufques après fa «1; Du Moulin fe rendant au lieu de la conférence mort. Il pajft de cette vie en l'autre au College de y,pra trouva la porte fermée; qu’on Feuvrit peu après Navarre , & efi enterré a St. Vittor : fes habits ,791. à Cayer; qu’après que Du Moulin fut entré, fa forme de vivre & fa curiofité à chercher la Pierre on donna au maître de la maifon une lettre Pbilofopbale le rendoient tneprifable, autant que (f1) Djf~ qui lui aprenoit qu’il feroit bien de ne plus re¬ fa doctrine le faifoit honorer, & l’a fait regretter prrfejj~ons cevoir chez lui les difputans, & que s’il conti- à ceux qui particulièrement le connoijfoicnt. Et nobles pag. nuoit de le faire il feroit mis en prifon ; fur quoi pour moi je l'ai connu pour un très-bon Erançois, 322- ‘dit. (0 Tu de on defcfpera de trouver un autre logis ; que nullement Tranfalpin , & ~lequel m'a dit plu- ^pûa Co- me alias Cayer fommé de figner les Aéles n’en voulut fieurs fervices qu’il woit faits au feu Roi dignes & lomcf. audits. ricn faire, & fe retira en difant à Du Moulin, notables. Gah- vous entendrez, (e) parler de moi une autrefois; (K) Si ce qu'on dit de lui touchant le dejfem Conférence S11*^ ne parla phis de renouveller la conférence ; que le Comte de Soiffons. ] Quelcun a fait des no¬ fut tenue qu’au bout de quelques (/) années on aprit la tes fur l’Hiftoire des amours du grand Alcandre (/) Premier l'an 1602. trop véritable & infâme hiftoire de fa mort, imprimée avec le Journal de Henri III. D atome du & Cayet je j)jagje pavoit tu^ & qu’on trouva même qu’Henri I V. eft defigné par le nom du mourut ■ s . Van 1610. le contrat qu’il avoit parte avec le Diable Ter- grand Alcandre , on a dqjigné les autres per-^. ‘^0\ X x x x 1 Tonnes 716 C A Y E T. * Voyez la Soldons avoit d’époufer Madame Catherine fœur de Henri IV. eft vrai, il eft remarque fur que fa conduite a été quelquefois tres-bonne. C'elt une chofe bien fingu- C&G. liere que pendant que les uns difent * que le Diable le tua, &: que le Parlement f Sous le de Paris eut envie de le jetter à la voirie, d’autres foutiennent qu’il fut toujours mot Ca¬ hier. Plus un homme de (Z,) bien depuis fon abjuration. Scaliger n’a point médit des bas on par¬ mœurs de ce perfonnage, & je m’en étonne; auroit-il oublié les crimes qu’on le de ce même imputoit à Cayet ? ou auroit-il douté de ces crimes? Quoi qu’il en foit il fe con¬ homme tente de dire ceci ; Cahier étant Minifire faifoh mieux fes Prêches lors qu'il étoit fCouasy elet ,m ot moins préparé, & quand il fe donnoit beaucoup de peine il nefaifoit rien qui vaille. comme fi je n’ai pu trouver aucun des Ecrits que Cayet mit en lumière, pour repondre aux c’ et oit un accuiàtions qui furent caufe qu’on le depofa de la charge de Minifire; mais ce autre. Voilà un qu’il avoué (A/j touchant le livre des bordels eft un préjugé favorable pour le bon moyen Synode qui le dégrada. On avoue dans le f fuplément de Moreri qu’il compofa de multi¬ plier à peu le Remede aux dijfolutions publiques. C’cft ie livre du retablilTcment des bordels. de frais les J’ai oublié de dire qu’en 1 qs>7- il difputa une profeffion en Droit Canonique à Pa¬ Mtniftres convertis. ris , & qu’il ne l’emporta pas. C’cft Mr. Doujat j qui m’aprend cette particularité. £ Prmot. Can. pag. 642. formes par des noms forgez à plaifir. La feeur une telle abomination ; tant s’en faut qu’on puif- de cc Prince porte le nom de Graftinde ; le fe les exeufer de l'avoir mife entre les mains d’un Comte de SoifTons porte celui de Palamedc. Imprimeur. La lettre dont je parle eft une fort M Voyez Voyons à prefent l’une des notes. ,, Le (a) ma- bonne piece : l’Auteur y fait le bon Catholique, le Journal „ liage de Palamcde, & de la fœur d’AIcandre «Sc donne un tour allez fin aux chofes : il paroit de Henri „ vint à tel point que Pierre Cayer, Minière favant dans l’Hiftoire Ecclefiaftique. Il accufe I2I9Ip.. épdaigt.. „ de Graftinde, fut commandé de le bénir pre- Cayet ( e ) d’avoir converti à fes ufages les aumô- (0 Me, A'Am fl. „ fentement, dont il s’exeufa : Sc fur ce que nés que Madame Catherine lui donnoit à diftri- ™°gUfec l* 1%. ,j Palamede menaça de le tuer> le Minifire dît buer ; d’avoir dit que fon manuferit étoit une tra-pag. 347. „ à Palamede , qu'il aimoit mieux mourir de duétion d’un livre Italien imprimé à Venife (/) „ la main d’un Prince que de celle d’un Bour- depuis 40. ans, «Sc compofé par un Nicolas Per-„Jntr”jes jj reau.jj rot ; d’étre allé loger en un cabaret rué de la Hti- exemplai- ( L ) Un homme de bien depuis fon abjuration. ] chette borde au fignalé; d’y avoir été l’efpace de plus res impri- (b) Maim- Tout ce (b) que les Huguenots ont écrit avec tant de trois mois prenant fes repas ordinaires avec /e^***™c bourg pré¬ je ne dirai pas d’evrportement, mais de fureur con¬ |Juge de Coudon qui cfi un des plus grans Sorciersj-cripti0„t facé de tre le Sieur Cayet, auffr-tot après fa converfion, & .Magiciens qui foient fous le ciel, n’ayant amitié Difcorfo ld'He ilfaio Lirie¬ ne lui peut faire aucun préjudice, non plus que leur ou fret été plus étroite qu’avec VEmpirique l’Efioille ^ gne. ridicule prédiction, par laquelle ils afruroient qu'il qui ne crut onques en aucune chofe moins qu’en pUhliche ne ferait bien-tôt ni Huguenot ni Catholique4 & qu’il Dieu-j d’avoir été autrefois tache pour la magie diffolutio- f croit un tiers parti entre les deux Religions. Car il & fciences occultes aufquelles il s’étoit fort adonné, vécut toujours fi bien parmi les Catholiques, qua- témoins les confections de nativités, fi frequentes, roto> près avoir donné en toutes les occafions de grandes cr les jagentenspar lui tant célébré^ rendus au feu preuves & de fa vertu & de fa doCtrme, il fut Sieur de la Rochefoucaut fur ïiffuè du fiegc de la trouvé digne de recevoir l'Ordre de Prefirife , & le Rochelle j & du voyage du Sieur de Strojfc en Bonnet de DoCteur en Théologie, & fut LeCleur & Afrique. Profejfeur Royal pour les Langues Orientales. Les Ne finitions point cette remarque fans obfer- R e f 1. e- Proteftans feront plus de cas du témoignage de ver une chofe, qui peut faire voir que le faux (c) Hiflor. Mr. deLaunoi, le voici donc CO. MUltismodis zélé de religion achevé ce que le péché d’Adam vais effets Gymnafii clarus evafit ( Cajetus ) imprimis quod harefm pura n’avoit que trop commencé* Les defordres des du faux Navarr. fmccraque meme depofuerit, deinde quod Jacobus focietez civiles font très-grans ; qui le peut nier ? z^c* pag. 791. Pervonius Ebroicenfrum Epifcopus eum judicaverit neanmoins on ne voit pas qu'un homme chaffé dignum qui ea fuper re literas a Clemente VIII. d’une ville par fentence juridique , qui le déclaré accipcrct, tum quod Clemens ei per literas convcr- convaincu d’une infinité d’aétions laies «Sc vilai¬ fxonemgrattilatus fuerit.. .poftremo quod fui têtu- nes , trouve dans une autre ville un accueil fi fa¬ ports hifiorias mémorise prodidertt, & vitam infu- vorable, que fans s’étre bien juftifié on l’y re¬ per virtuti conjunftam traduxerit pofiquam effeCtus çoive aux honneurs «Sc aux dignitez. Unrefte tjl Catholicà communionis particeps. de raifon «Sc d’équité empcche qu’on n’en ufè ( M ) Ce qu’il avoué touchant le livre des bor¬ ainfi. Mais ce refte de raifon ne fe voit pas dans dels cfi un préjugé favorable pour le Synode. ] Il a les Corps Ecclefiaftiques. Voilà Cayet depofe trouvé bon d’inferer un epifode fur ce fujet dans Sc couvert d’ignominie, par fentence fynodale (</) Chro¬ (d) fon HiPoire de Hemi le Grand; mais s’il fondée fur des accufations infâmes ; il fort de la nologie no- n’a pas mieux foutenu fa caufe ailleurs qu’en cet Religion Reformée «Sc palfe dans la Catholique j v*ennnâi.rt'reç afd. cndroit-Ià, il me femblc quelle eft bien mau- il y eft reçu à bras ouverts ; on s’en félicité fol. yyy. vaife. Il avoue qu’il avoit prêté à R. Etienne le comme d’une conquête glorieufe ; on l’admet livre.du retabliflèment des bordels, Sc il ne dit aux honneurs «Sc aux dignitez Ecclefiaftiques, rien contre la depofition de fon homme. Cette fans s’informer fi les Synodes l’ont bien ou mal depofition porte que le manuferit qui etoit entre depofé. Tantum relligio potuit fuadere malo- les mains du Synode fut copie fur une minute rum ! Les mêmes gens qui tinrent cette con¬ écrite de la propre main de Cayet. La lettre duite s’agiflant de la religion, ne l’auroient point (i)J°yez- înferée dans les Mémoires de la Ligue donne une tenue dans une matière purement civile. On^ idée fiaffreufe de ce livre, qu’on ne fauroit tolé¬ ne fauroit trop {g ) apliquer les leiïeurs à cette col. 2 rer à- des gens d’Eglife de garder dans leur cabinet remarque. C A I N. 717 C A IN, fils aîné d’Adam & d’Eve, fut Laboureur. Il offrit à Dieu des fruits de la terre, pendant que fon frere Abel qui étoit Berger lui offrit des premiers nez de fa bergerie. Dieu eut pour agréables les offrandes d’Abel, & ne fit nul cas de celles de Caïn: de quoi celui-ci fut fi outré, que fans avoir égard à la remontran¬ ce que Dieu lui fit il tua fon frere. L’arrêt que Dieu prononça contre lui le con¬ damna au banmflèment, & à une vie vagabonde: ce qui lui fit avoir peur que quiconque le trouveroit (A) ne le tuât. Mais pour calmer cette crainte. Dieu X x x x 3 eut Examen ( a ) Que quiconque le trouveroit ne le tuât,'] peut me faire une plus forte objection, qui eft quJdiffi-PhW femble fuppofer que Caïn étoit per- de dire que Dieu bien loin de defabufer Caïn euhez des faadé qu'il y avoit des habitanspat toute la ter- de la fauife fuppofition qu’il y eût des hommes Preada- re; car un homme qui auroit cru que le genre partout, femble l’y avoir confirmé. En effet mîtes- humain étoit renfermé tout entier dans la fa¬ il ne lui répond point, Tu nas que faire de crain¬ mille d’Adam, n’auroit point trouvé de meil¬ dre les meurtriers dans les fais éloignécar il leur moyen d’éviter qu’on ne le tuât , que n’y a perfonne dans ces lieux-là 3 il le raffûte en de s’éloigner de cette famille : & au contraire lui donnant une marque qui empêcheroit que voici Caïn qui pourveu qu’il ne s’en éloigne ceux qui le trouveroient ne le tuaffent ; ce qui pas, ne paroît craindre aucun meurtrier 3 il ne manifeftement fuppofe que Caïn pourroit trou¬ craint d’être tué qu’en cas qu’il foie vagabond ver des gens par tout où fa vie vagabonde & & fugitif fur la terre. J ’avoue que cette diffi¬ fugitive conduiroit fes pas. Je répons que Dieu culté n’eft pas très-grande 3 mais nous ne de¬ fe contenta de remedier au plus preflé , c’eft-à- vons pas trouver mauvais que les Libertins la dire à la frayeur que ce fratricide temoignoit faïfent valoir, puis qu’il eft fur qu’il n’y a point avoir d'être tué par le premier qu’il rencontre¬ de feôfce Chrétienne qui ne la propofat vive¬ rait. Or la voye la plus courte de raflurer ment aux autres, fi elle differoit des autres fur une ame tremblante qui croit que fa vie fera la ce point-là. Je ne voi prefquc perfonne qui proye du premier occupant, n’eft pas de lui dire pour réfuter cette objeÀion des Preadamites que fes parefis font les feuls hommes qu’il y ait n'aye recours à la fécondité d’Eve, & ne cal¬ au monde 3 c’eft de lui dire en general qu’au¬ cule combien d’enfans il pouvoit fortir tant cun de ceux qui le trouveront ne le tuera. Je d’elle que de fes filles dans l’efpace de cent ans : ne pretens point ne pas joindre à ces reponfes mais il me femble que ce n’eft point aller au cette autre Confideration ; les hommes vivoient fait , parce que c’eft fuppofer que Caïn crai¬ alors plufieurs fieeles , & multiplioient extrê¬ gnoit fes freres & fes neveux. » Or ce n’étoit mement : Caïn fans doute avoit déjà vu des point là ce qu’il craignoit , car comme je l’ai preuves de cette fécondité 3 il devoit donc y déjà dit,, fi c’eût été le fondement de fa crain¬ avoir un grand nombre de gens fur la terre te, il n’eût pas demandé mieux que de s’exi¬ avant qu’il mourût 3 ainfi la marque que Dieu ler , & il n^eût pas regardé comme une peine lui donnoit en l’envoyant dans un pais encore qui palfoit fès forces le banniffement auquel inhabité n’étoit pas une chofe fuperfluë. Je Dieu le condamna. C’étoit donc les habitans ne touche point à l’âge qu'il pouvoit avoir des pais lointains qu’il redoutoit, gens inconus, quand il fe défit de fon frere ; j’en ai parlé ail¬ & fans aucun lien de parenté avec lui. Je di- leurs 3 ceux qui ne lui donnent alors que (a) (4) cu- rois donc volontiers que le trouble de fa con- 30. ou 40. ans, &qui difent (b) que ni lui ni de fcicnce, & l’idée affreufe qu’il fe fit du bannif¬ Abel n’étoient point encore mariez n’ont peut- ^ fement , lui ôtèrent le fou venir de ce que fon pe- être pas grand tort: mais félon cettehypothe-metfent‘ re lui avoit dit plufieùrs fois fans doute tou¬ fe il ferait plus furprenant que Caïn eût fondé ans entre chant l’origine du genre humain. Et peut-être fes apprehenfions fur les hommes qu’il connoif- m°rf , fit-il femblant d’avoir peur de trouver par tout loit. Adam n etoit pas homme a taire mourir /A des afiàffins dans les païs éloignez -, peut-être , l’un de fes fils, pour venger la mort d’un autre ce de Setb dis-je, en fit-il femblant , afin de faire révo¬ de fes enfans 3 & il n’étoit pas à prefumer que *imx'ee quer , ou de faire commuer la peine que Dieu lui les autres enfans d’Adam vouluffent tuer un fre- j^laviâ avoit infligée. C’eft ainfi que l’on en ufe tous re pour venger la mort d’un autre frere. II n’y d'Adam. les jours envers fes Juges -, on tâche de leur faire a point de famille raifonnable où cela fe fafle 3 pitié, & d’obtenir grâce en exaggerant les ri¬ & voilà apparemment la raifon pourquoi Dieu (^) Voyez. gueurs de leur jugement : on en dit plus que voulut conoître immédiatement de cette caufe, l’on n’en croit. Et qu’on ne me dife pas que & fe contenter de banir le criminel. Il s’accom- l’article Caïn n’étoit point alfez ignorant pour préten¬ modoit ainfi à nôtre nature : en pareil cas les fa- d’Abel. dre cacher à Dieu le fond de fon ame, car pour¬ milles ne veulent être ni Juges ni parties, & fe quoi le croirions nous incapable d’imiter fon contentent de ne voir pas le meurtrier. Les feuls pere, qui avoit tâché de fe dérober aux yeux de enfans d’Abel, s’il en avoit, pouvoient infpirer Dieu en fe cachant parmi les arbres du Jardin ? quelque crainte 3 mais encore un coup ce n’étoit Bien plus, que veut dire ceÿe reponfe de Caïn point fa parenté que Caïn craignoit 3 il craignoit à Dieu , je ne fai, fuis-je la garde de won fre¬ le premier venu dans un pais étranger : on l’y re , moi ? N’eft-ce pas le langage d’un homme verrait deftitué de tout appui, fans parens, fuis qui croit parler à un autre homme, & lui cacher amis, fans conoiflànce des chemins, & des lieux 3 ce qu’il ne lui confefle pas ? Ne fut-ce point il s’imaginoit qu’un tel état infpireroit à un cha¬ une infigne menterie? Dieu encetems-là em¬ cun la hardiefle de l’attaquer, & l’efperance de ployait des maniérés d’homme afin de s'accom¬ le tuer impunément. II ne voyoit pas les mêmes moder à nôtre foiblefle , & on repondoit de fujets de crainte dans le pais qu’il conoüfoir, & telle forte à ces maniérés, qu’il fembloit qu’on au milieu de fa parenté. C’eft là le noeud de l’af¬ leprenoit effectivement pour un homme. On faire. ;i 8 CAI N. eue la bonté de lui donner (2?) une marque qui devoir empêcher que ceux qui le trouveroient ne le tuafient. Caïn fe retira au pais de Nod vers l’Orient d’Eden, & bâtit une ville à laquelle il fit porter le nom de Ton fils Henoc. Voilà tout ce que l’on peut dire de certain fur Ton chapitre, n’y ayant que cela pour lui dans * au chu-le livre*de la Genefe. Les autres choies qui s’en difent en abondance ne font Pilre+■ que des conjectures, ou des rêveries de l’efprit humain , ou des traditions très* t Dans les incertaines. Nous avons touché *fr ailleurs bien des chofes de cette nature qui articles le regardent -, mais nous n’aurions jamais fait fi nous voulions raporterle relie. d’Ajam Qüe n’a_r"on point dit fur les (C) raifons pour lelquelles on prétend que fon & WEve. oblation fut rejettée de Dieu ? Qui croiroit que Jofephe ^ ait été capable d’en donner cette raifon, c’eft que Caïn n’offrit point, comme fon frere, des chofes qni viennent naturellement, c’eft-à-dire des animaux, mais des chofes que le tra¬ vail & l’avarice de l’homme font naître par violence, c’eff-à-dire des grains & des fruits? Un Juif qui raifonne de la forte ne paroît-il pas avoir oublié les éle- mens de la religion ? Les offrandes des premiers épis ne furent-elles pas ordon- 4. voyez, u nées par la loi de Moïfe? Si les railons que Philon J. allégué étoient un fait ave- remarque rt§, elles feroient meilleures que la raifon de Jolèphe. Ce dernier Auteur dit une chofe affèz vrailèmblable, lors qu’il dit que /3 Caïn ne s’amenda point dans fon fiubifu- exil, & qu’au contraire il y devint plus méchant; il latisfàifoit les pallions aux Pra- depens d’autrui, & s’enrichifloit de la dépouillé de fon prochain avec mille vio¬ lences. (B) De lui donner une marque. ] On n’eft me un bénéfice; elle lui devoit fervir de fauve- point d’accord là-deflüs. Il y en a qui pré¬ garde. tendent que Dieu imprima une lettre fur le ( C ) Sur les raifons pour le f quelle s on prétend.] front de Caïn, 6c que ce ftigmatc fut le fauf- C’eft deviner, c’eft tirer des coups en l’air, que . yttertJ conduit au moyen duquel ce vagabond pou- de s’amufer à la recherche des defauts extérieurs tfeérlfer*S volt aller par toute la terre fans craindre d'être qui pouvoient être dans les offrandes de Caïn. apuJGene- tué. Cette lettre fut prife ou du nom (a) Peut-être n’y (») manquoit-il rien de ce côté- (») Voyez brurdum. J'Abel, ou du nom (b) ineffable de Dieu ; de là; peut-être n’oublia-t-il que les bonnes (frf- ce nom Tetragramnaton qui ayoit tant d’effi- polirions du cœur, à quoi Dieu regarde prin¬ Saldenum cace* Mais d'autres difent qu’elle fut prife du cipalement. Nous voyons que St. Paul (0) n’at- („) zpitr. ot. theo. mot penitence , afin que chacun pût voir que tribuë qu’à la foi d’Abel la lûperiorité qu'il eut aux Hebr. taS‘ 347- Caïn s’étoit repenti. D’autres ( c ) veulent que fur fon frere. Quoi qu’il;en foit > on a compté x,*4- l cette marque ait confifté dans les trois lettres trois grands defauts dans l’oôrande. de Caïn : 1 ‘‘ ' qui compofoient le nom du jour du fabat , ou i. Qu’il fut fon lent à la faire. 2. Qu’il n’of¬ (rf) Ibid. t^ans Ie fgne ée la Croix. D’autres (d) difent frit point des premiers fruits. 3. Qu’il nechoi- que le chien qui gardoit le troupeau d’Abel fut fit pas des meilleurs. C’eft Philon qui- a fait (t) Corntl. donné à Caïn , pour un compagnon perpétuel cette critique. Les anciens Peres y ont eu beau¬ à Lapide voyage; foit afin qu’on reconut à ce ligne coup d’égard ; car pour me*rien dire de St. Am- in Genef‘ qu’il ne faloit pas attaquer Caïn , foit afin qu’à broife qui fur ce fujet a été un grand fedateur * ( e ) la fuite d’un tel guide Caïn ne s engageât de Philon , je remar que que St. Cyrille (p) ac- (p) Apud (f) Sal- jamais dans un chemin dangereux. D’autres di- eufe Caïn d’avoir relervé pour fa bouche 6c Sal,an- dm.ibul. lent que ( f ) la lepre ou la ladrerie lui couvrit pour fes plaifirs tous les plus beaux fruits que 1 tout le front & tout le vifage. D’autres veu- la terre lui portoit, «Sc de n’avoir deftiné à Dieu salimum ^cnt (£) clue cette mar£]ue ne fût autre chofe que les plus mechans, comme les (q) épis les (9) Bijfe- *up™i. qu’un regard farouche, & des yeux de couleur plus mineqs, 6c les pommes les plus vereufes; de fang qui faifoient d’horribles roulades. D’au- car on eft defeendu jufqu’à ce petit detail. caj \ (h) Proco- très difent (b) qu’il devint fujet à un tel trem- Combien de fois dans les livres 6c dans les pre- pag.no. pius in Ge- Sèment de corps, qu’il avoir de la peine à por- dications n’a-t-on pas comparé à Caïn ceux qui Voyeî. aujjî t(-'r fon manger 6c fon boire à fa bouche. La n’envoyent dans les Couvcns que les filles les s. Jerôme verfion des LXX. favorife ce lentiment, car ils plus malfaites, 6c les plus ftupides, 6c qui gar¬ epijl. ny. ont traduit non pas tu feras vagabond & fugitif, dent pour le monde celles qui ont de l’efprit a amaj. ^ plaintif & tremblant tfe- 6c de la beauté ? Cependant qu’y a-t-il de moins (•) Afud peu,y. Il y en a qui ( / ) difent qu’en quelque lieu certain que ce qu’avance St. Cyrille ? N’eft - il Salden. qu’il s’arrêtât, il le faifoit un tremblement de pas évident que Philon fe trompe à l’égard du ubifupra. terre tout autour de lui. Que de vifions ! En¬ premier defaut , puis que l’Ecriture marque fin il y en a qui difent qu’il lui (k.) vint une qu’ Abel n’offrit des premiers nez de fa bergerie, que lors que Caïn prefenta des fruits de la terre ? COrne fur le fr0™’ 110,1 P3S d0Ianatuie deces cornes métaphoriques, que les fiecles fuivans ont Je dirai en paflint que ce vers Latin rétrogradé, (/) Horut. attribuées aux maris deshonorez par l’infidelité Sacrum pingue dabo* necmacrum facrifcabo , eft Sut. 4. de leurs femmes , mais une corne proprement de Politien. On voit ces paroles dans un ta¬ l' dite, qui fervoit de lignai 3ux autres hommes bleau qui reprefente le facrifice que ces deux (m) Cap a^n qu i,s n’3pprochal1ent pas de lui ; fœnum frères offrirent à Dieu , on les voit, dis - je, 31. v. 10. babet ( l) in cornu longe fuge. Les cornes meta- dans ce tableau au premier cloître de nôtre Da¬ VideDru- phoriques n’euflènt pu qu’aggraver fa peine; me la Nouvelle à Florence. I,es deux freres (r) Mabil- ^Ebr/uc*8 on ,cs fo)Uhait°it anciennement aux malfaiteurs, font fituez à l’égard de l’infcription comme ils i. 2. ‘ comme il paroît par un palfage (ni) de Job ; doivent l’être, afin que chacun y (r) trouve fon pag. 162. mais la marque de Caïn lui étoit donnée com¬ ftn s. CAIN. Jl9 lences. Jofcphe lui attribue l’invention des mefures, des poids, & des bornes, i c»».». Tout cela fut fort de faifon parmi des gens que l’exemple de Cain (JD) accou- tumoit à toutes fortes d’injuftices. On ne (aurait dire precifément combien il <r. .T v avoir de freres & de fœurs quand il aflomma fonfrere, mais il ne fàutpointdou-1 RaWi ter que ceux qui difent quil n’y avoir alors que quatre (E) perfonnes au mon- de, ne foient dans l’erreur; car quand il ferait vrai comme quelques-uns S 1 fuppofent que Caïn n’avoit que trente ans lors qu’il fit ce meurtre, il n’y aurait n«Jtse. pas lieu de douter qu’Eve n’eût accouché déjà plufieurs fois. Je finis par une'1^111' vieille tradition touchant la mort de Caïn. On veut f qu’étant décrépit & aveu- * glc il s’aflit un jour entre des broflàilles fort épaiflès, & que Lamech J qui chai- f"d""pL l'oit alors ayant été averti que quelque chofe remuoit en cet endroit-là, y accou- rut, & que croyant qu’une bête y étoit couchée, il y décocha une fléché, Sttuaumcch." Caïn. Quelques-uns J mettent cet événement vers l’an du monde 701. d’autres + j1pud à l’an 877. Le P. Salian /3 cmbrafle cette derniere opinion, qu’il dit être celle d Pererius & deTormel: d’où nous conclurons en pail'ant que Mr. Moreri 11’a pasf"*‘ eu raifondedircquefelon Torniel& Salian, le meurtre de Caïn par Lamech arriva'3^-216‘ l’an 688. du monde. Tolfat y donne à Caïn près de 800. ans de vie. Il y en y a * qui mettent fa mort fous l’année 5131. & qui prétendent qu’il creva fous lesï***;. ruines, r „ * St. Ro- muald ( D ) L'exemple de Cain accoutumoit à routes limplicïté, ni la bonne foi, celui qui les avoir ebrw * fortes d’injuftices. ] Jofcphe fondent que Caïn inventées avoit corrompu l’ancienne candeur des citant Ce- étoit un voluptueux & un brigand, & que les hommes, & leur avoit apris des fineflès, de nou- drenus. defeendans ne faifoient qu’aller de pis en pis. vclles maniérés de tromper. Mais qui ne voit ^ Ljv x Ajoutez aux chofes qu’il en a dites la deferip- qu’au contraire la corruption avoit précédé l’ufage c. 9. de (<*) Le li- tion que (a) Mcthodius a laiflée des mœurs de de pefer & de mefurer, oc qu’il le falut introduire "courtfous cetce race gens > & vous trouverez qu’on a comme le reraede de la tromperie ? Caïn fît en (<•) Eccle- fin nom beaucoup de raifon de comparer la ville d’E- cela comme ces Tyrans qui ayant donné lieu à flx primx touchant nochia bâtie par Caïn, à celle qu’un Roi de Ma- mille defordres, ne laiftent pas de faire de bon- un dus ces cedoine lit bâtir pour y placer toutes fortes de nés loix pour en arrêter le cours. En un mot vidit re- po/é. garnemens. Ce rut ce qui la ht nommer Pone- Jofephe ne fongeoit à rien moins qu’à ce qu’il cens natus ropolis. L’impudicité fit des progrès fi horri¬ difoit. cum in bles parmi les defeendans de Cain, que non ( £ ) jQu'il n'y avoit alors que quatre perfonnes âpTtibus contens de piller les uns fur les autres les droits au monde. J Cette erreur eft fort ancienne • St. ftaret hu- matrimoniaux , & de jouir de leurs maîtrelfes Auguftin la réfute dans le 8. chapitre du 15. mauum en public, &. fous les yeux de quiconque en vou- livre de la Cité de Dieu, &dans la première Confeftim loit être le témoin, ils franchirent toutes les queftion fur la Gene’fe. Mais St. Ambroife bien enim im- bornes de la nature, & s’abandonnèrent tant loin de la réfuter , y donne tête baiifée dans Purus Se- hommes que femmes au péché de non-confor- ccttc apoftrophe (d) qu’il fait à Caïn 3 Cur ne fris maU^no^ (/>) Biffe- mité. Pur ci e (b) mort ale s ac ruere lymphati funi- ubi eft frater tuus ? Soit eratts cum duobus paren- firis ju- lius min. les in quidquid dictu feriptuque fadum eft, ac non tibus , inter paucos frater te latere non debuit. cunda vo- décri ra fuffcienùbus ad probra noctium tcncbxts aut cubi- Figure de Rhétorique deftituée de réalité. Plu- iyS. S culorum folitudinibus, connecter e turpitudini dtc- fleurs modernes font tombez dans la même er- re£ta pie* rum jpaiia, populique prafentiam & oculos infan- reur. Cunæus (e) & Burman font de ce nombre. taris femi. da confuetudme feedare.Sed iïlius temporis 11 eft vrai que ce dernier femble s’etre ménagé ^rrurn” longius adbuc multo funt abrepta dedecora, quant une porte de derrière , puis qu’il a dit ( /) que egir^ qua finibus limitibusque natura confiner entur. Su- Caïn en tuant Abel avoit fait mourir la q. par- omne ne- peraret ftdern, nifi Methodius affirmant, auclor tie des hommes qui avoient nom dans le mon- fas- ■ ■Gre_ fane gravis ac fan fins, cœpijfejam mm quod poftea de. Si on le prelfe il dira qu’il n’a point exclus fo'exl-PI' divinus Paul us deploravit m tdololatris, ut in maf- les gens que l’Ecriture Sainte ne nomme pas. guum hoc culos mafeuli turpitudinem exercèrent , & in Ce fubterfuge feroit peu folide , & beaucoup eft S113- fœminas fœminæ, Lesbiis fiammis exardefeerent. moins digne d’un homme d’efprit que cette re- |nTanta$ Toutes ces chofes fe firent avant que le monde flexion du même Auteur, quelque vafte, dit-il, mundi eût duré plus de fix cens ans. L’Auteur que que fut le monde ü fe trouva trop petit pour ces vailitate (c) Pag. je viens de citer raporte (c) les propres paroles deux freres. On pourrait alléguer là-deflus ce agcbat- -, *■11' de Mcthodius, félon qu’il les a trouvées dans vers de Juvenal, Unus PelUo juveni non fuffcii ic paftoV: les notes de fon confrère Raderus fur la Chro¬ orbis, & plufieurs femblables penfées, mais el- unam ex nique d’Alexandrie. Je remarquerai ici une les feront mieux à leur place dans l’article d’A- jjî® chofe qui n’eft que trop ordinaire ; dès qu’un lexandre. Nôtre Pocte Malherbe doit venir ici ],t. cunaüs homme s’eft rendu infâme par fes mauvaifes fur les rangs ; il a été dans l’erreur que je réfuté, de Repub. allions, on condamne jufqu’aux bonnes chofes Il avoit, nous dit fon Hiftorien, un grand mépris Hebr • 1‘ 3* qu’il fait. Caïn en eft un exemple. Rien n’é- pour tous les hommes en general, & apres avoirC' u toit plus necelfaire dans une ville aufti dercglée fait le récit du péché de Cain & de la mort d'Abel (fi In que la fîenne que l’ufage des poids «Scdes me¬ fonfrere il difoit a peu près, voila un beau de- BeTgkTlï fures, cependant Jofcphe n’cft-il pas allez in- but, ils n'étoient que trois ou quatre au monde & Genef. e.4. conlideré pour lui faire un crime d’avoir intro¬ l’un d eux va tuer fou frere. Que Dieu pouvoit-il P-6?• aPU(t duit cet ufage? 11 a confondu des choies qu’il efperer des hommes après cela 3 n eut-il pas mieux ^f^/heoL étoit facile de difeerner. Il a cru que parce fait d'en éteindre dès l'heure même pour jamais l'en-pag. 339. que les poids & les mefures ne fentent point la géant e s1 72o C A I N I T E S. * jtfud ruines d’une maifon. Paul de * Burgos qui le fair périr dans le déluge n’y fon- fâcg60'1 pas, c’eft lui donner près de 165 6. ans de vie. Il y en a aufli qui -f- di- r.+. v. 13. lent qu’il fe tua lui-même, & qui ont l’impertinence d’en conclure que Dieu ne 2+' lui tint pas parole, puis qu’il lui avoir promis, difent-ils, qu’aucun homme ne t Armeni Ie tucroit. Il eft faux que la promelfe de Dieu ait été ainfi exprimée; elle ne apitii Gui- regardoit que ceux dont Caïn paroifloit avoir tant de peur, c’elt-à-direles hom- clr'mrli mes “D' 'e trouver°ient dans fon exil. tam citan- CAÏNITES, (^) Seête d’Heretiques qui parut dans le II. fîecle, & qui ten eut ce nom. à caulè de fon grand ^ refpeêt (B ) pour Caïn. Ces gens-là avoienc \uref. puifé leurs abominables dogmes dans les J. égouts desGnoftiques, &ils étoienc un rejetton de Valentin , de Nicolas, Ôc de Carpocrate. Ils admettoient un ^deb’&rej!' granc^ nombre de Genies, qu’ils appelaient des vertus , &: qu’ils dilbient être c. is. 1 plus puiftans les uns que les autres. Ils pretendoient que la vertu qui avoit pro¬ duit Abel étoit d’un ordre fi beaucoup inferieur à celle qui avoit produit Caïn , clue ce ^L1C ra^on pourquoi (C) Caïn eut la victoire fur Abel*, & le tua. Ils faifoient profeffion d’honorer tous ceux qui portent dans l’Ecriture les mar- /3 Tertui- ques les plus vifibles de réprobation, comme leshabitans de Sodome, Efaii, Coré, rîlfcnpt. Nathan, & Abiram. Ils a voient en particulier une très-grande vénération pour c. 47. le traître Judas, fous prétexté que la mort de Jesus-Christ avoit fauvé l’hom¬ me : car y ils s’imaeinoient je ne fai quelles puillànces ennemies de nôtre falut lbldt qui auroient empeche que J esus-Christ ne louttnt, li Judas n eut prévenu les etfets de leur malice en livrant fon maître aux Juifs, qui le condamnèrent à la mort, d’ou fortit le falut du genre humain. Ils portèrent leur audace jufques à con- ( A ) Caïnites. ] On les pourroit auffi apcller Genie avoient fuccombé fous-celles du Genie {a) De (a) Caïiüens. Tertullien les apelle Cain&os, & de 1 homme vainqueur. L’un de ces Genies s’é- prsfinpt. caianam barefirn. Plufieurs Peres (c) les ont toit trouvé d’un ordre inferieur à l’autre. Le c' 47 ’ apcllez Caxanos avant que St. Epiphane fe fer- hafard avoit réglé cela 3 car comme on faifoit C?) id. ib. (b) Ibid. vît clu mot Kxict/ot. Ainfi Danæus (d) n’a tirer au fort les âmes que l’on envoyoit en ce p“g■ *76. c■ 33. paseuraifon de penfer que St. Auguftin en les monde, (£ ) on faifoit auffi tirer au fort les Ge¬ (b) O' <rU appellant Caianos, a retenu la faute que les Co- nies tutélaires de chaque perfonne. Il y avoit a'a.ifjjtot tov (c) Voyez. pjftes avoient laide gliflèr dans Saint Epiphane. des Genies dont l’afeendant fur quelques autres Harmon. Danæus ne trouvant point d'analogie dans la étoit tel, qu'ils les deconcertoient entièrement Euang. formation de Kcuxvcç, croit que St. Epiphane par leur prefence. C’eft ce que faifoit (b) ce¬ y>9x vLp\po>sj Aào'»ç pag. xiS. s’dtoit fervi du terme deKeüvtxvoçy ou Kan-or, lui d’Augufte à l’égard de celui de Marc An¬ d’où les Copilles, dit-il, ont fait par erreur toine 3 6c c’eft ainii que nous voyons certaines g(Ju)j l ind Ae u- „ .xMi-ai s toute cette critique tomr 1b e, dj e' s perfonnes avoir de l’efprit, parler bien, railler h*r. c. 18. qu’on confidcre que le terme de Cuïant avoit finement en l’abfence de quelques autres, &pa- yTir»u«rTocTt<ip ®TC*L— cours avant que St. Auguftin & St. Epiphane roïtre fort embarraflées , quand il faut entrer écrivident. J’avertis donc ici mon leéleur que en lice avec ces autres. On étoit fans doute r* oiytvtçt- ces Heretiques font auflî nommez Cdians en perfuadé que ceux qui parvenoient à l’Empire P®*. Hujus genium François. avoient un Genie d’un ordre éminent , & de formidat ( E ) Son grand refpect pour Cdin. ] Cesgens- là venoient les grans honneurs qu'on rendoit genius (e) BiJJe- làétoient adez fous pour dire que (e) la Divinité à ces Genies fi). Les peuples & les villes credtusq uSic l'i'.‘s/fuin- qui commande au ciel & en terre ayant refolu de avoient auffi leurs Genies ( kj. Or comme on celfus ubi \ p. 169. punir Caïn à caufe du meurtre d’Abel, ne put difoit que ces Démons tutélaires prelidoient à folus ert:, jamais l'attraper 3 elle n’eut ni adez de force, ni la naiffance de celui qui devoit être fous leur illo appro- pinquante affez de viteffe pour cela : enfin il y eut des puif- direétion, il n’avoit pas falu faire beaucoup de demiffior fances Etheriennes qui le mirent à couvert de la chemin pour paflèr de cette opinion à celle des redditur 8c pourfuite de ce Dieu vengeur, & qui l’enlevercnt Caïnites. Ceux-ci ajoutèrent feulement que le ignavior. dans la région des aftres, & le cachèrent en un Genie formoit le corps de celui dont il devoit AÆjglryoplotiguuss lieu de fureté au ficelé d’enhaut ; infttperno faculo. être le proteéleur. On auroit, je penfe per¬ ad M. An- C’étoit leur langage. L’Auteur que je cite ne cite fuadé facilement cet article aux Platoniciens, fi tonium apud Plu- perfonne. on leur avoit vivement reprefenté que la for¬ tareb. in Doctrine (C) La raifon pourquoi Caïn eut la victoire mation du corps humain demande la direétion Antonio desPayen s fur Abel.] Ceci eft adez conforme à la doétrine d’une intelligence très-habile. Voyez touchant pag. 930. ges turc- Payenne touchant le Genie particulier de cha- ces Genies tutélaires les notes de Barthius ( / ) laires. que homme. Cette forte de Génies étoient fur Rutilius Numatianes. Si cette hypothele ■(s/o)e llDuso dib-. principalement apellcz (/) Démons, On pre- n’eft pas abfolument neceflaire pour donner rai¬ pag. i7j-. ('/) ycyez tendoit que le bonheur & la fortune d’un hom- fon d’une infinité de phenomenes hiftoriques, &M- PraUS z me dependoient de Ion Genie tutclaire. Un (qu’il me foit permis d’apeller ainfi les évene- ad spar- homme étoit heureux lors que fon Genie avoit mens humains ) elle eft pour le moins la plus (k) Ibid, pag. 1S0. tiani Ha- un fort grand pouvoir : au contraire un hom- commode, & la plus comprehenfible. On fe¬ dnanum me ^tojc maiheureux lors que fon Genie étoit ra moins furpris de trouver ici une remarque (0 Ad lib. 115- f0j[jie} ^ incapable de tenir tête au Genie des qui fent trop la digreffion, & le terroir étran¬ 1. itinéra¬ autres hommes. Chaque Genie travailloit pour ger, on en fera, dis-je, moins furpris, fi l’on nt v. 3iS. p. m. 238. les interets de fon client-, & fi un homme étoit examine attentivement le but de la remarque fui- &M- batu, c’étoit une marque que les forces de fon v ante o c A I N I T E S. 7tI condamner la loi de Moïfe, & à regarder le Dieu de l’Ancien Teftament comme un Etre qui avoit femé la zizanie dans le monde, & aflujetti nôtre nature à mille malheurs; de forte que pour s’en venger, ils faifoient tout le contraire de ce qu’il avoit preferit. 11 n’y avoit point d’impureté corporelle ou ils ne fe plongeaient, point de crime où ils ne fe cruflènt en droit de participer ; car félon leurs abomi¬ nables principes , la voye du falut étoit diamétralement opofée aux préceptes de l’Ecriture. Ils s’imaginoient que chaque volupté fenfuelle étoit prelïdée par quelque Genie: c’eft pourquoi ils ne manquoient pas lors qu’ils fe preparoient à quelque aélion malhonnête, d’invoquer nommément le Genie qui avoit l'inten¬ dance de là volupté qu’ils alloient goûter. Quand on lit ces choies dans les Peres de l’Eglife, on a quelque peine à ne pas s’imaginer qu’il leur arrivoit à l’égard des Hereriques, ce qui arrivoit aux Payens à l’egard de la Religion Chrétienne. Les Payens lui ont imputé cent extravagances, & cent abominations qui n’avoient aucun fondement. Les premiers qui forgeoient ces calomnies étoient fans doute coupables d’une malice très-noire, mais la plupart de ceux qui les debitoient de¬ puis qu’elles avoient été femées malicieufement n’étoient coupables que de trop de crédulité ; ils croyoïent le bruit commun, fans avoir voulu prendre la peine de l’aprofondir. Eft-il plus croyable que les Peres ayent eu toute la patience qu’il faut avoir pour s’inftruire à fond des véritables ièntnnens d’une Sefte, qu’il n’cft croyable que les mêmes gens qui enfeignoient que la mort de Jésus Christ avoit fauvé l’homme, ayent enfeigné que les voluptez les plus Cales font le chemin du Paradis? Décidera cela qui voudra; je ne veux faire ici que le raporteur. Mais il faut fe fouvenir qu’il n’y a point d’abfurdité dont l’efprit de l’homme né foit fufceptible; & qu’en particulier le dogme de plulieurs (25) GeniesbonsSc mauvais, fuperieurs les uns aux autres, & prepofez à diverlës charges, eft allez à la portée ... R e f l e- ( D ) Le dogme de plufteurs G entes. eft ajfcz. à quoi je fonge avec cette reflexion amenée de le f'ftême ^ ^ ïort*e ^la ratfon‘J Nous tournons en ri- fi loin, je répondrai que je fraye le chemin à Paycn de Ie fyftême des anciens Payens, leurs Naia- ceux qui voudront prendre le parti des Peres, la multi- des, leurs Oreades, leurs Hamadryades , &c. accufez d’avoir imputé aux Heretiques cent ex¬ DieuxC ^ n°US *°mmes tl'ès-bien fondez quand nous travagances que perfonne n’enfeignoit. Il eft condamnons le culte que l’on rendoit à ces beaucoup plus vraifemblable qu’on ne s’imaoi- Etres ; car nous l'avons par l’Ecriture que Dieu ne, que des gens qui croyoient bien raifonner defendoit tout culte de religion qui ne s’adref- ayent admis plulieurs principes les uns bons les foit point à lui directement , & uniquement. autres mauvais , & un perpétuel contrafie par¬ Mais quand on fe reprefente la raifon de l’hom- mi des êtres d une puifiànce inégalé, &fujctsà v me abandonnée à elle-même , «Sc deftituée du diverfes inclinations C’eft un grand égarement fccours de l’Ecriture , on comprend fort aifé- je l’avoué, mais il fe prefente par plulieurs bouts, ment, ce me fcmble , qu’elle a dû fe figurer & il eft trcs-poftible d y tomber. Je veux croi¬ ce vafte Univers comme pénétré par tout d’une re que les Gnoftiques & leurs femblables s’ex- vertu très-aétivc, & qui favoit ce qu’elle fai- pliquoient li conlulement , qu’il pouvoit arri¬ foit. Or afin de donner raifon de tant d’eftêts ver qu’on leur imputoit de bonne foi ce qu’ils difterens les uns des autres, & même contrai¬ n eulfent point admis comme un point de leur res les uns aux autres qui fe voyent dans la na¬ croyance ; cependant je croi fans peine qu’ils ture , il a falu imaginer ou un Etre unique qui admettoient quant au fond ces Vertus 6c ces (0 driflo- diverfifie fon operation, félon la diverfité des principes qu’on leur attribué. En raifonnantte’ corps, ou un grand nombre d’ames & d’intel¬ confequemment après avoir établi plulieurs (c) Lg ligences pourvues chacune d’un cerrain em¬ Vertus , ils pouvoient établir en particulier que ,ne ploi , & prepofées les unes aux fources des ri¬ la Nation Judaïque avoit etc dirigée par un Etre petitus » vières , les autres aux montagnes , les autres malfaifant, & palier delà dans toutes les abo-‘rexi2cn_ aux bois, &c. U y a eu des gens parmi les minables impietez qu’on leur attribué par ra-fanblnbles Payens qui dans le culte de Ceres & de Bac- poit au Dieu d Abraham , d'Ifiac & de Jacob, font du foi- chus, n’ont prétendu honorer que l’Etre fuprê- Puis que j’en fuis venu là, autant vaut-il que ,e orelinai- me, entant qu’il produit les grains & le vin. j'.ichcve. La foi des Intelligences prepofées à "Jûut D’autres ont prétendu venerer l’intelligence par¬ divers emplois dans l'Univers, eft d'une auffi riens, ticulière , qui dans la diftribution des charges du grande étendue que la croyance d’un Dieu ■ clltani1 'll (a) Tau- grand Univers avoit eu le departement des ter- car je ne peut pas que jamais peuple ait !î'.p'res enfemencées, & des vignobles. Ce fonde- ufie religion , fans reconoitre des Intelligences surets des rumtibi, ment une rois pôle , on ne lait plus ou s’arre- moyennes. Les Philofophes les plus fubtiîs , ce- corps, foit pulcher ter : le nombre des Dieux fe multiplie fans fin lui (b) que l’on nomme le Genie de la nature, N?°ram ^ ^anS ’ °n ^acr^3 a Peur > & à la fie- les Cartefiens les plus penetrausen ont reconu. hièmim vrc> aux bons vens (a) & à la tempête : il s’é- Les leétateurs d’Ariftote en mettent par tout pecudem, levé une hiérarchie dont les degrez font innom- encore aujourd'hui , fans s’en bien apercevoir: Refle-, W Ici bu s tables ; les combinaifons d’interets fe diverfi- car ils mettent dans tous les corps une forme albam. ^ent a Einfîni parmi ces Intelligences que l’on fubftantielle , qui a pour fon apanage un certain fubftan- Virgii.Æn. ne voit pas, & que l’on admet pourtant com- noinbre de quulitez avec quoi elle accomplit (f) tiellc des l- 3'V.up. me des caufes très-aftives. Si l’on me demande ftsdefirs, elle repouflè l’ennemi, & fe confer-P.cpPute* . Yyyy vetlciens*

See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.