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Dictionnaire français-arabe des dialects vulgaires d'Algérie, de Tunisie, du Maroc et d'Égypte, avec la prononciation figurée en lettres latines par J.J. Marcel PDF

1885·25.6 MB·French
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Preview Dictionnaire français-arabe des dialects vulgaires d'Algérie, de Tunisie, du Maroc et d'Égypte, avec la prononciation figurée en lettres latines par J.J. Marcel

i--^^" 5Ç DlCTlOXXAir.E FRANÇAIS-ARABE IMPRIMERIE CHARLES BLOT, RUE BLEUE, 7. l)ICllo^^AIHl: FRANÇAIS -ARABE DES DIALECTES A'ULGAIRES IlWIAiKUli:, l)i: TUNISIE, DU MAROC HT l)-É(jVPTE AVKi', LA PRONONCIATION FIGURÉE EN LETTRES LATINES MARCEL J. J. CINQUIEME EDITION li''VU(: cl coiriijée PARIS MAISONNEUVE FnÈUKS it Cil. l.KCLKliC. KIHTKUUS 25, QIAI VOLTAlliK. i:\ 1 ss.-) - O Royal mjiaTK Booimr. CVBM y INTRODUCTION L'adversaire heuroux de François I", moins lettré pont (^tre que son rival français, mais [)lus profond et i)!us réfléchi, Charles-Quint disait: « Autant de langues un homme sait, autant de fois il est « homme. » Certes, cette déclaration, véritablement fondée, était le fruit d'une longue observation, et l'expression d'une conviction sérieu- sement sentie; mais, y mêlant quelques grains de ce sel de plai- santerie caustique, dont il se plaisait parfois à assaisonner sacon- versation intime, quand il daignait dérider la gravité castillane de Sa Majesté Impériale et Royale, Charles-Quint ajoutait: « Le latin <^ e.-t la langue pour parler aux savants, l'allemand aux chevaux, « l'anglais aux oiseaux, l'italien à sa dame, le français à son ami, « l'espagnol à Dieu. » A cette nomenclature, dont une partie peut à bon droit Otreac- cusée de partialité et d'injuste sarcasme, le monarque souverain des Espagnes et des Indes, au pouvoir duquel obéissaient les Co lonnes d'Hercule et les Portes de l'Aurore, aurait i)U inscrire en- core, sans crainte de contradiction, I'Arabe comme langue spécialo du commprçant et du voyageur. Quelle autre langue, en elfet, peut oHVir de pareils avantages au grandcommerce, au commerce maritime?Quelautre idiome régne parmi plus de peuples divers, et sur une plus vaste étendue du globe? Maître natif, ou conquérant du diamètre entier de notre hémi- sphère, l'AiiABE occupe à travers les deux plus grandes parties de l'ancien continent une large zone, dont le développement s'étend VI depuisles rivages del'océan Atlantiquejusqu'aux bords extrêmes que baignentles mersde la Chine et de l'archipel polynésien em- ; brassant ainsi, dansune suite non interrompue, les limitesde l'Oc- cidentellesbornesdel'Orientles plusreculées (^-^ J,l >,^'-^(^'); comptant pour ses domaines le Sénégal, le Nil et le Gange , l'empire deMaroc etcelui de Dehiy, le Sabarâinfécond, et l'Egypte si productive, I'Algérie maintenant sujette de la France, Tunis, Tripoli, la Turquie, sesalliées, la Syrie, la Mésopotamie, la pénin- sule arabique, la Perse, l'Inde du midi au nord propageant son ; empire et son usage du Dârfourà l'Aral, depuisles tribus nomades des brûlants déserts du Tropique jusqu'aux hordes turques des glaciers de la Sibérie. Ainsi, celui qui possédera bien I'Arabe, et surtout l'Arabe vul- gaire, n'aura, soit qu'il commerce, soit qu'il voyage, nul besoin d'interprète auprès des Maures du Sénégal, comme parmi les peu- plades éparses dans les vastes steppes de l'ancienne Transoxiane : il entendra et il comprendra, il sera entendu et compris, à Moga- dor, à Tanger, commeà Constantinople età Jérusalem; à Malte et au Raire, comme à Astrakhan: chezles marabouts d'Alger, comme chez les musulmans du Bengale; entre toutes cescontrées, si éloi- gnées l'une de l'autre, il existe un lien commun, la connaissance et l'usage de I'Arabe, chez les uns langage indigène, chez les au- tres idiome naturalisé par le Koransacré. Les nations même, tant orientales qu'occidentales,tant au nord qu'au midi, qui, quoique musulmanes et dès lors comprenant et pratiquant I'Arabe, la langue du Livre, conservent en môme temps leur idiome indigène et primitif, ont au moins presque toutes adopté Vécnture arabe, diversement modifiée par elles, suivant les besoins particuliers de leur propre langage, le turc, soit oriental, soit occidental, le tatare, le nogay, le basian, le persan, le kurde, l'afghâny ou pouchto,le beloulchy, l'hindostani, le malais, lejava- nais, le madécasse de la mer Indienne, le berbère des gorges de l'Atlas, et jusqu'aux idiomes informes et barbares des nègres de Mozambique et de la Gambie s'écrivent en caractères arabes : les grigris de la Nigrilie sont des passages du Roran, comme lesamu- lettes des rajas hindoux; et quand hs drapeaux des noirs révoltés de Saint-Domingue furent apportés à la C_onvenlion, on put y lire l'inscription consacrée par l'islamisme : ^| J j.^ ^i ^VÀJt >{ VII là îlah illâ Allah, Mohammed refisanl Allah. « Il n'y a pas d'niiire « Dieu que Dieu, Mahomit est l'apôtre <lc Dieu. » La prééminence de la langue Arabe, sous le rapport de son uti- lité pour le commerçant et le voyaiieur, n'a donc plus besoin d'ûlre démontrée. Aus^i, les diverses puissances européennes, entre au- tres l'Allema^'ue, la Russie, la HollaïKle et l'An-leterre surtout, ont-elles regardél'élude de cet idiome comme devant être encou- ragée par les moyens les plus actifs. Mais combien cette utilité ne doit-elle pas être plus vivement sentie par notre France, dotée par la victoire de la souveraineté de rAlgérie, appelée naturellement par sa situation géographique à exercer jjresque le monopole commercial de la Méditerranée, et se trouvant ainsi engagée dans des relations continuelles et indis- pensables, avec toutes les côtes méridionales de ce vaste bassin, depuis Geuta jusqu'aux Dardanelles; tandis que ses rapports di- plomatiques, tant avec la Porte Ottomane qu'avec l'Egypte, les pa- cbalyks de Tunis, de Tripoli et l'empire de Maroc, rapports nés à la fois de sa position physique et politique, vont nécessairement s'accroître de jour enjour, et nouer de nouveaux liens, de nou- velles sympathies entre l'Orient et l'Occident. Parlerai-je de lanécessité où doit être le soldat français, chargé de la défense de nos possessions d'outre-mer, de comprendre les habitants du pays qu'il occupe, et de s'en faire comprendre lui- même, soit qu'il combatte les peuplades hostiles de l'Atlas, soit que, par des relations pacifiques et amicales, il rapporte à son tour les bienfaits de la civilisation dans ces contréesjadis civilisées par les colonies puniques, grecques et romaines. Ni les relations du commerce, ni celles de la diplomatie, ni celles de la guerre, ni celles de la paix et de l'amélioration sociale, ne doivent, pour réussir, être laissées à la merci d'interprètes étrangers, susceptibles d'erreur, quand ils ne h; sont pas de mau- vaise foi, comme jel'ai vu moi-même plus d'une fois enEgypte; et souvent une idée bienveillante, émise dans une intention d'utilité et de conciliation, mais mal comprise ou mal rendue par le drog- man, a pu amener des résultats fâcheux, diamétralement opposés au l)ut qu'on se proposait d'atteindre, et devenir ainsi la cause inaperçue des plus grands désastres, là même où tout était pré- paré pour un succès assuré. VIIJ Que faut-il faire pour se mettre à l'abri de ce danger incessant etjusqu'à présent inévitable? — Être soi-même son interprète, en apprenant l'Arabe, et sur- tout l'Arabe vulgaire. Alors on communiquera soi-même directement avec les indi- gènes, et l'on verra ces communications immédiates, devenues aussi exactes que coniplètes, avoir un toutautrerésultat quecelles qui s'altéraientà notre insu dans les canaux intermédiaires, d'où bien rarement elles sortaient telles qu'elles étaient entrées; alors on fera ses affaires soi-même, et par conséquent on lesfera bien ; car on ne dira que ce qu'on voudra dire, et les réponses seront aussi précises, aussi intelligibles que les demandes, sans aucun quiproquo, aucun malentendu possible ; alors le son de la voix, le tour delà phrase, le choix, la nuancedes expressions, seront pour nous autant d'indices infailliblement révélateurs des véritables in- tentions de nos interlocuteurs ou de nos correspondants; car c'est avec raison qu'un proverbe arabe dit ^L^jVT ïjL;ij' .L»D! .kiij : Telfyzzêl-hssân teffânétêl-ênsân. « L'articulation de la langue est la « pierre de touche de l'homme. » Apprenez donc I'Arabe, voyageurs, commerçants de nos ports, diplomates, soldats de notre brave armée d'Afrique, administra- teurs, employés, agents, colons, négociants de l'Algérie et de nos établissements dans l'Inde et le Sénégal, navigateurs, explorateurs qui devez parcourir ou les côtes de l'Afrique septentrionale, ou ses rivages occidentaux, ou les parages de cette mer indienne, si riche en dialectes divers, mais à travers lesquels l'idiome arabe a eu le pouvoirde se maintenirune place. El ne croyez pas que l'étude de cette langue soit chose longue, pénible, obscure, ardue, hérissée de plus de difficultés quecellede DOS langues européennes. La langue Arabe est simple, méthodiq-ie, facile; son systèmeest d'unerégularité, d'uneconséquencevéritablementmathématiques: une fois saisi, ce qui est l'affaire de peu de jours et de quelques raisonnements (tant les principes ont peu d'exceptions), une fois saisi, dis-je, on tient la langue entière; les mots se forment nor- malement, analogiquement, suivant des formules générales et con- stantes qu'on pourrait appelerdes calibres, et d'aprèslesquelles on peut, sans craindre de se tromper, faire sortir de toute racine connuedes dérivés exacts, régulierss faisantréellementpartie de la

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