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Dictionnaire des Pères de l’Eglise PDF

226 Pages·1977·13.799 MB·French
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DU MEME AUTEUR Chez le même éditeur : PRIÈRES EUCHARISTIQUES DES PREMIERS SIÈCLES (aussi dans la coll. Foi vivante). GUIDE PRATIQUE DES PÈRES DE L'EGLISE. Traduction italienne, espagnole, allemande, néerlandaise. Autres éditeurs : PRIÈRES DES PREMIERS CHRÉTIENS. Fayard, 1952, 24° édition. Traduction italienne, hollandaise, anglaise, allemande, espagnole. Livre de poche. LE MYSTÈRE DU SALUT. Coll. Credo, Pion, Paris, 1954. Traduction allemande, italienne. L'APOSTOLAT DU CHRÉTIEN. Coll. Credo, Pion, Paris, 1956. Traduction italienne. LA PRIÈRE, t. 1 : Le Nouveau Testament; t. 2 : Les trois premiers siècles. Desclée, Paris-Tournai, 1959, 1963. Traduction italienne, espagnole, anglaise. LITURGIE ET APOSTOLAT. Cerf, Paris, 1964. Traduction anglaise, portugaise. VIE LITURGIQUE ET VIE SOCIALE. Desclée, Paris-Tournai, 1968. Traduction italienne. BAPTtME ET CONFIRMATION. Coll. Le Mystère chrétien, Desclée, Paris Tournai, 1969. Traduction espagnole. LE BAPIBME. Faut-il encore baptiser ? Fayard, 1971. Traduction japonaise. LA VIE QUOTIDIENNE DES PREMIERS CHRÉTIENS (95-197), Hachette, Paris, 1971, nouvelle édition. Traduction italienne, espagnole, japonaise. PATROWGIAE LATINAE SUPPLEMENTUM, Garnier, 1958-1974. 5 vol. LETTRES CHRÉTIENNES, Grasset-Centurion, 16 vol. Adalbert G. Hamman Dictionnaire des Pères de l'Église Présentation des principaux écrivains Lexique pratique des auteurs chrétiens de l' Antiquité Repères bibliographiques Collection « les Pères dans la foi » DESCLEE DE BROUWER Ces hommes appelés les Pères de l'Église L'homme dont le métier est ou était d'écrire, est aliéné par son œuvre. Il se présente non pas comme un homme mais comme un livre. Au point que l'expression s'est forgée: « Il parle comme un livre », ce qui n'est d'ailleurs pas un compliment. Il suffit de songer aux conférenciers qui lisent leur texte. Pour les doctes seulement, Clément d'Alexandrie est l'auteur du Pédagogue. Tout le monde sait que saint Augustin a écrit un livre de Confessions. Quelques-uns, alléchés par le titre, se hasardent à l'ouvrir ; ils le referment rapidement, quand ils s'aperçoivent qu'il n'étale pas avec indiscrétion le film de ses amours illégitimes. Dommage ! Le lecteur allait y trouver l'homme qui s'appelle Aurelius Augustinus. Au lieu d'énumérer les ouvrages d'un auteur, mieux vaut d'abord chercher à découvrir cet homme : découvrir l'homme concret, vivant, de chair et de sang, de passion et de rancune, faible ou violent. En définitive, son œuvre nous intéresse non point tant parce qu'elle aligne sur les rayons de la bibliothèque quinze volumes in 4°, mais parce qu'elle est l'œuvre d'un homme excep tionnel qui s'appelle Augustin; elle nous fait découvrir un homme, et de surcroît, un homme chrétien, ce qui signifie : saisi par la foi au Christ. Les écrivains des cinq premiers siècles chrétiens que nou'S' appelons les Pères de l'Eglise sont des physionomies, des carac tères bien tranchés, nettement dessinés. Il serait facile de leur appliquer les classifications des caractériologues et voir en Augustin un émotif actif secondaire, avec H. Marrou, en Jean Chrysostome, un rétracté de base. Mieux vaut tout bonnement, car il faut se méfier de toutes les classifications, savoir que Grégoire de Nazianze était un angoissé qui avait besoin de cha- 8 PÈRES DE L'ÉGLISE leur et de présence, Tertullien un pessimiste, indépehdant, insa tisfait. En littérature, il faut tenir compte de la géographie. L'africain Cyprien ne réagit pas comme le poitevin Hilaire, les Grecs ont une sensibilité, une vigueur philosophique qui leur permet de surclasser la plupart des Latins. Et nous ne parlons p·as de l' émo tion, du lyrisme des Syriens, d'un Ephrem par exemple. Nous nous sommes évertués, en burinant les portraits, à décaper le plâtre, dans lequel nos cohventions ont statufié ces grands aînés et qui les empêche de vivre, de respirer, d'être eux-mêmes. Notre souci constant a été de retrouver l'homme, qui parfoi~ fait vibrer le texte ou y laisse tomber une larme, avec sa sen sibilité, son intelligence que sa foi met au service de l'Evangile. Si l'époque où vécurent Irénée et Cyprien n'est p•as idehtique à celle d'Augustin ou de Grégoire de Nysse, elle l'est encore moins à la nôtre. Il importe, pour la comprendre, de la rapprocher de nous, d'éclairer l'inconnu par le connu, les situations lointaines par celles plus proches de nous, mais qui leur ressemblent. Athanase. Hilaire furent des «résistants». Ils ont eu le courage de dire non au totalitarisme impéral, semblable dans ses méthodes à tous les totalitarismes. N'avons-nous pas spontané ment songé, au cours des années sombres de 1940 à 1944, au temps apocalyptique d'Augustin et mieux compris son livre sur la Cité de Dieu ? A connaître mieux l'homme, son milieu, nous comprenons mieux la contribution que son œuvre apporte à l'histoire du chris tianisme, et peut-être serons-nous tentés de nous familiariser avec l' œuvre elle-même. Rien ne vaut un contact personnel avec l'homme par le texte qui prolonge sa présence. La France, fort heureusement, ne manque pas d'excellentes traductions, souvent accessibles. Le retour aux Pères fait partie de cette remohtée à nos origines chrétiennes que l'on a nommée le retour aux sources. No~ somme'S, au cours du xx• siècle, les heureux bénéficiaires du mouvement biblique, du mouvement liturgique. Il n'est pas de meilleur guide qu'Origène et Augustin pour saisir l'âme et l'esprit de l' Ecriture, à condition de ne jamais perdre de vue les progrès réalisés par les sciences bibliques. Pour ce qui est de la liturgie, les Pères ne se sont pas contentés de la commenter aux catéchumènes et aux fidèles, ils l'ont 9 CES HOMMES APPELÉS LES PÈRES DE L'ÉGLISE forgée, construite, vécue. Ambroise et Basile ont joué un rôle déterminant dans la composition des textes liturgiques. Le renou veau biblique et liturgique serait incomplet s'il ne s'accompa gnait d'un retour aux Pères de l'Eglise. Notre patrologie « concrète » voudrait y incliner le public chrétien. Nous avons cherché à nous familiariser avec Justin et Ambroise en essayant d'en dessiner la physionomie. Nos portraits - est-il nécessaire de le préciser ? - ne sont pas une reconstitution roma nesque mais une déduction établie sur l'étude assidue et minu tieuse de leurs écrits. Nous avons réduit les références au mini mum pour ne pas alourdir le livre ni perdre de vue le public auquel nous nous adressons. L'homme de métier trouvera aisément la dette que nous avons contractée à l'endroit d'érudits comme Mgr Duchesne, A. Puech, P. de Labriolle, G. Bardy, J. Quasten, H. von Campenhausen 1• Il reste que le livre ne s'adresse pas aux spécialistes. Nous n'irons pas jusqu'à le leur interdire - car il faut meubler les moments de loisir. Mais en le rédigeant, au cours de deux années d'enseignement à l'université de Québec, il nous a permis de faire découvrir à des jeunes étudiants les Pères par un angle visuel nouveau, proche de la vie d'hier et d'aujourd'hui 2• 1. Voir H. VON CAMPENHAUSEN, Les Pères grecs, traduit en français, Paris, 1963 ; Les Pères latins, Paris, 1967. 2. Nous remercions le Père Camelot qui a voulu relire attentivement notre manuscrit. Ses remarques nous ont été très profitables. Nous aurions mauvaise grâce à ne pas faire mention de notre confrère, le Père Steiner, qui nous a aidé de son concours fraternel. POINTS DE REPtRE .•. Comme dans tout Guide pratique, nous avons caractérisé ici par des signes les traits essentiels de la vie et de l'œuvre des Pères. On en trouvera ci-dessous la liste. Vie Q pape 6+ évêque jlJ martyr ~ voyageur Œuvres G œuvre en grec L œuvre en latin s œuvre en syriaque f philosophe 0 théologien ~ nombreux ouvrages / correspondance abondante u orateur ~ litu_rgie 00 poésie LE DEUXIÈME SIÈCLE Ignace d'Antioche Justin de Rome Irénée de Lyon Le tournant du premier siècle chrétien est de capitale impor tance pour l'histoire de l'Eglise. L'Eglise est entre les mains d'hommes nouveaux. L'un après l'autre, les témoins qui ont connu le Christ, vu ses miracles, entendu ses enseignements, disparaissent. Pierre et Paul ont été martyrisés à Rome autour des années 66-67. Seul Jean, le dernier témoin, survit à cette première période. Il devient un personnage presque légendaire. Longtemps, il demeure en Asie mineure le témoin des origines. Les presbytres recueillent avec respect ses paroles. Polycarpe à qui écrit Ignace est du nombre. Autour de l'an 100 commence une période nouvelle, à la fois obscure et décisive. Tous les apôtres ont disparu. Les églises ont conservé leur souvenir et se réclament de leur autorité. L'œuvre du Fondateur se trouve désormais entre les mains de chefs qui ne l'ont pas rencontré, qui ne le connaissent que par la tradition orale, que les générations se transmettent, et par le récit des évangiles qui ont fixé l'essentiel de son enseigne ment. Justin les appelle « les Mémoires des apôtres. » Cette période représente dans l'histoire une étape d'intense développement pour organiser les communautés, la vie litur gique et promouvoir la pensée chrétienne. Le christianisme a d'abord oscillé entre Jérusalem et Rome, entre la capitale d'hier et celle de demain, puis entre la pensée judaïque et la pensée gréco-romaine. Il ne s'agit pas seulement d'une riva lité <l'Eglise, mais d'une tension doctrinale : La pensée chré tienne va-t-elle demeurer liée à la culture sémitique ou se mouler dans les cadres de la pensée grecque ? Les écrivains du II' siècle nous permettent de suivre ce débat et d'assister à la victoire de l'Occident. DEUXIÈME SIÈCLE 14 Le christianisme aurait pu demeurer une secte juive, boulever sant la Palestine, ce minuscule pays, grand comme le duché du Luxembourg, que l'Empire s'est annexé sans grand profit. Mais l'Evangile dépasse rapidement les cadres de la Judée, atteint les communautés juives dispersées dans l'Empire, puis les populations non chrétiennes elles-mêmes. Ignace, évêque d'Antioche, est d'origine païenne. Il marque une étape dans l'expansion chrétienne. L'Evangile passe aux nations. L'Eglise de la mission - Ignace, Justin, Irénée - pense désormais le message chrétien dans les catégories de l'hellénisme. Les conséquences de cette mutation paraîtront plus clairement au siècle suivant. Dès 150, Justin amorce le dialogue entre Platon et l'Evangile. Aussi la deuxième partie du siècle d'Irénée est-elle décisive pour le christianisme. Les chrétiens sont sortis du ghetto où le paganisme voulait les enfermer. Ils ont quitté l'Orient pour se répandre dans l'Empire. Selon le mot de Tertullien ils rem plissent désormais, à Rome, à Carthage, le forum, les bains, les marchés. Devant cette menace, l'Empire devient persécu teur, la foule méprise et calomnie. Ces menaces, loin d'arrêter l'essor, rendent adultes les com munautés. Un type nouveau de chrétien est né. La pensée et le monde gréco-romain ont reçu le grain évangélique. Le siècle ne sera pas achevé qu'il lèvera en hommes nouveaux, en Afrique et en Egypte. L'action d'Irénée enraie la poussée des hérétiques, consolide la foi et favorise le premier essor théo logique.

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