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Dictionnaire Dan – Français (dan de lʼEst) avec une esquisse de grammaire du dan de lʼEst et un index français-dan PDF

368 Pages·2008·2.298 MB·French
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MUSÉE D’ANTHROPOLOGIE ET D’ETHNOGRAPHIE ACADÉMIE DES SCIENCES DE LA RUSSIE VYDRINE Valentin KESSÉGBEU Mongnan Alphonse Dictionnaire Dan – Français (dan de l’Est) avec une esquisse de grammaire du dan de l’Est et un index français-dan 1ère édition St Pétersbourg « Nestor-Istoria » 2008 Dictionnaire Dan – Français (dan de l’Est) avec une esquisse de grammaire du dan de l’Est et un index français-dan. Valentin Vydrine, Mongnan Alphonse Kességbeu. St Pétersbourg : Nestor-Istoria, 2008. – 368 p. Recommendé pour la publication par le Conseil Scientifique du Musée d’anthropologie et d’ethnographie de l’Académie des Sciences de la Russie Éditeur : Thomas Bearth Publication subventionnée par le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique © Valentin Vydrine, Mongnan Alphonse Kességbeu, 2008 Avant-Propos Ce dictionnaire et l’esquisse grammaticale du dan de l’Est (dia- lecte de Gouèta) sont adressés en particulier au peuple dan et ont pour but de promouvoir l’alphabétisation et la scolarisation en langue dan. Cependant, ce livre peut également servir à ceux dont la langue natale est autre que le dan, et qui désirent l’apprendre, aussi bien qu’aux lin- guistes qui s’intéressent à la langue dan. L’élaboration du présent dictionnaire a été réalisée dans le cadre d’un projet commun suisse-russe, en coopération étroite avec des col- lègues ivoiriens. Il s’insère dans un projet qui a pour finalité la des- cription grammaticale et lexicographique des langues du groupe man- dé-sud parlées en Côte-d’Ivoire. Ce projet a été soutenu par deux sub- ventions du Fonds National Suisse de Recherche Scientifique (SUBJ 062156.00 et SUBJ 062156.00), ainsi que deux subventions de la Fondation Russe des études en sciences humaines (04-04-00262a et 08-04-00144а). Ce projet a également bénéficié d’un inestimable sup- port financier, moral et organisationnel de la part de Margrit Bolli et Eva Flik, deux chercheuses de la Société Internationale de Linguisti- que, et d’un sponsor anonyme. Notre gratitude s’adresse également à Thomas Bearth, le coordinateur du Projet côté suisse, dont la persévé- rance a rendu possible l’aboutissement de ce travail. Le dictionnaire et la grammaire sont basés avant tout sur la com- pétence linguistique d’un des auteurs, Kességbeu Mongnan. Cepen- dant, là où cela s’avérait nécessaire, d’autres locuteurs du dan-gouèta ont bien voulu élucider nos nombreuses questions. Dans ce contexte, nous tenons à remercier Gama Hubert et Diomandé Vassiafa, tous deux de Santa, ainsi que Vassa Jonas de Tokpapleu. Nous exprimons aussi ici notre gratitude à tous nos autres interlocuteurs : amis et parents qui ont, d’une manière ou d’une autre, contribué à ce travail de longue haleine. Nous tenons également à mentionner le nom d’Alyona Tcherdyntseva, une étudiante russe de St-Pétersbourg, qui a entamé le travail portant sur ce dictionnaire en 2001. 3 Nous remercions Klanniégbeu Gongblin, professeur de lycée en service au Lycée Moderne de Duékoué, de l’important travail éditorial bilingue accompli sur l’ensemble du dictionnaire. Nous exprimons enfin notre gratitude à Chantal-Nina Kouoh (traductrice, Neuenhof, Suisse) qui a assuré la relecture finale des traductions et textes fran- çais. Ka nuwɛɛ ‘gbɛ 4 Esquisse de grammaire du dan (Gwɛɛtaa) I. Informations générales 0. La langue dan-gouèta (dans l’orthographe dan, “dan- “gwɛɛtaa) est parlée dans la région des Dix-Huit Montagnes dans la sous-préfecture de Gouèta-sè (“Gwɛɛtaa “sɛ), Santa, dans l’Ouest de la Côte-d’Ivoire. Le dialecte de la sous-préfecture de Gouèta-sè a été choisi comme base de la langue littéraire dan (yacouba) pour la zone nord-est, tandis que le dialecte de la sous-préfecture de Blo-sè a été sélectionné pour la norme linguistique de la zone sud-ouest. La zone compacte des Dan s’étale au-delà la frontière libérienne, où les Dan sont connus sous le nom de Gio; leurs dialectes sont assez proches du dan du sud-ouest de la Côte-d’Ivoire. Il existe aussi une enclave dan dans la préfecture de Touba, près de la frontière guinéenne (y compris 4 ou 5 villages du côté guinéen) ; on y parle le dialecte kla, qui est assez différent des autres variantes du dan. Le dan est une des langues du groupe linguistique mandé-sud. Les langues les plus proches du dan sont le mano (parlé au Libéria et en Guinée) et le toura. Les autres langues de ce groupe sont le gouro, le yaouré, le mwan, le wan, le gban et le beng ; toutes ces langues sont parlées en Côte-d’Ivoire. Une parenté linguistique plus éloignée lie les Dan avec les autres langues de la famille mandé, comme le manding (dioula, bambara, maninka, mahou, etc.), le kpellé et le looma (toma), etc. La plupart des Dan sont des partisans des croyances traditionnel- les (cultes des masques, fétichisme, animisme), mais aujoud’hui le christianisme se répand petit à petit, aussi bien que l’islam (à un degré moindre). Le nombre des Dan en Côte-d’Ivoire est d’environ un million, dont à peu près la moitié se situe dans la zone Est. Il y a des émissions en dan à la « Radio des Dix-Huit Monta- gnes » à la Mission Catholique à Man et à deux autres radios, « ONUCI FM » et « Tonkpi FM », ainsi qu’une émission hebdo- 5 La langue dan et ses dialectes ivoiriens madaire d’un quart d’heure en dan à la télévision ivoirienne. Le dan est utilisé dans les offices protestants. Le Nouveau Testament a été 6 publié en “dan- “gwɛɛtaa en 1991. Il existe aussi des livres d’alphabétisation. Un journal mensuel –Pamɛamɛ (ou -Pamɛbhamɛ, ‘Le Réveilleur’) – en versions gouèta et blo – paraît depuis 2005. II. Phonologie 2.1. Phonologie segmentale 2.1.1. Voyelles Le système vocalique du dan-gwɛɛtaa comporte 12 phonèmes oraux et 9 phonèmes nasaux (en alphabet international phonétique) : Orales Nasales antéri- postérieures postérieures antéri- postérieures postéri- eures non- arrondies eures non- eures arrondies arrondies arron- dies i ɯ u ḭ ɯ̰ ṵ e ɤ o ɛ ʌ ɔ ɛ ̰ ʌ̰ o̰ æ a ɒ æ̰ a ̰ ɒ̰ Sous le ton extra-haut, mais aussi après le ton extra-haut, les voyelles e, ɤ, o se réalisent comme semi-fermées, [ɩ, ұ, ʋ] respecti- vement. Ces allophones sont désignés par des graphèmes séparés en orthographe. Les voyelles nasales ɛ,̰ ɔ,̰ ʌ̰ portant le ton extra-haut ont des variantes libres semi-fermées : “nɔnɔ [nɔn̰̋ ɔ ̰̋ ~ nʋn̰̋ ʋ]̰̋ ‘lait’, “mëng [mʌ̰̋ŋ ̋ ~ mұ̰̋ŋ]̋ ‘néré (Parkia biglobosa)’ ; cependant, cette différence n’est pas représentée dans l’orthographe. Ainsi, le système vocalique se présente de la façon suivante en orthographe (la nasalisation de la voyelle est rendue par –n après la voyelle) : Orales Nasales ng i ü u in ün un ɩ ʋ ̈ ʋ e ö o ɛ ë ɔ ɛn ën ɔn ɛa a aɔ ɛan an aɔn 7 L’élément nasal vélaire ŋ est considéré comme une voyelle (à aperture zéro) à distribution limitée. En orthographe, il est désigné par la combinaison ng à la fin du pied métrique, et par n pour le pronom non-subjectif de la 1ère pers. du sg. Les voyelles longues se comportent, en ce qui concerne la distri- bution des tons, de la même façon que les séquences des voyelles hé- térotimbres, elles sont donc interprétées comme des combinaisons de voyelles identiques. Ainsi, la forme bhɛɛ” ‘prière’ a deux voyelles identiques ɛ et est donc constituée de deux syllabes, bhɛ + “ɛ (de la même façon que bhië” ‘corde’ = bhi + “ë). Les voyelles ɛa [æ], aɔ [ɒ], ɛan [æ̰], aɔn [ɒ̰] représentent un cas spécial. Ces voyelles proviennent historiquement des combinaisons ɛ + a et a + ɔ (orales ou nasales) respectivement. Elles posent deux problèmes : 1) Dans de nombreux mots en "dan- "gwɛɛtaa, on observe une va- riation libre entre ɛa et ɛɛ, ɛan et ɛɛn, aɔ et ɔɔ, aɔn et ɔɔn : =gɛan ou =gɛɛn ‘veuvage’, dhaɔ ou dhaɔ ‘cloche métallique’, etc. Une ques- tion se pose : est-il vraiment nécessaire d’établir ces phonèmes, ou s’agit-il simplement des variantes automatiques de ɛɛ, ɛɛn, ɔɔ, ɔɔn ? Cependant, il s’avère que la variation en question n’est pas automati- que ; par exemple, le mot “bhɛɛ ‘chemise longue’ n’a pas de variante *”bhɛa (cf. bhɛɛ” ou bhɛa” ‘prière’ qui a les deux variantes), ou en- core daɔng ‘dimension’ qui n’a pas de variante *dɔɔng (cf. ‘dɔɔn- ou ‘daɔn- ‘araignée venimeuse’). La variation en question n’est donc pas prévisible, ce qui veut dire que les phonèmes en question doivent être retenus. 2) L’orthographe du dan, qui désigne les phonèmes en question par des digraphes, cache le problème de longueur. Il reste sous- entendu que ces voyelles sont toujours longues : /ææ/, /æ̰æ̰/, /ɒɒ/, /ɒ̰ɒ̰/. Si tel est le cas, on peut se poser la question suivante : s’agit-il, dans ce cas, de « vraies » voyelles longues (plutôt que de combinaisons de voyelles brèves identiques) ? Cependant, les voyelles brèves existent tout de même. /æ/ appa- raît dans la position devant une voyelle nasale –ŋ : -dɛang /dæ̏ŋ/̏ ‘étranger’, “sɛang /sæ̋ŋ/̋ ‘touffe de queue de porc-épic’, etc. /ɒ/ bref est attesté dans quelques formes redoublées : =zaɔnzaɔndhe /zɒ̰̏zɒ̰̏ɗē/ 8 intensif pluriel du -zaɔndhe [zɒ̰̏ɒ̰̏ɗē] ‘rouge’. La présence des voyelles brèves en question est limitée, mais elle permet d’établir pour ces phonèmes le même type de correspondance entre les voyelles brèves et longues que pour tous les autres phonèmes. 2.1.2. Consonnes Labiales Dentales Palatales Vélaires Vélaires Labio- labialisées vélaires Occlusives p t k kw kp sourdes Occlusives b d g gw gb (gm) sonores Fricatives f s h sourdes Fricatives v z sonores Implosives/ bh (m) dh (n) y (ɲ) w (w̰) sonantes Sonante l latérale Les allophones apparaissant en contexte nasal figurent entre pa- renthèses. Dans l’orthographe, /ɓ/ et /ɗ/ sont désignés par bh et dh respectivement ; m et n sont utilisés pour les allophones nasaux devant les voyelles nasales (et dans ce cas, la nasalisation des voyelles sui- vantes n’est pas marquée par « n postvocalique ») : on écrit ‘në ‘en- fant’ pour /ɗʌ̰́/, -mɔɔ ‘souris’ pour /ɓɔɔ̰̏ /̰̏ (et non pas *’nën, *-mɔɔn !). Les allophones nasaux des consonnes implosives apparaissent également après une voyelle –ŋ, mais dans ce cas, cette nasalité étant automatique, elle n’est pas marquée : on écrit =ya n bhloo ‘il m’a serré’, =ya “gang ‘dhɔ ‘il a acheté une pioche’ et non pas *=ya n mloo, *=ya “gang ‘nɔ. Sauf après m- et n-, la nasalisation vocalique est marquée par un n qui suit la voyelle. Les allophones nasaux de gb, y, w apparaissant dans ce contexte ne sont représentés dans l’orthographe que par le placement du n nasalisant après la voyelle qui suit. 9 Le phonème l se réalise à l’intérieur du pied métrique comme [r] après une consonne dentale ou palatale (t, d, s, z, ɗ, y) et comme [l] dans tous les autres contextes. À l’écrit, ces allophones sont rendus par r et l respectivement. Le phonème h est très rare, il n’apparaît que dans quelques inter- jections. L’alphabet dan-gwɛɛtaa (en orthographe de Côte-d’Ivoire) se résume comme suit : a aɔ b bh d dh e ë ɛ ɛa f g gb gw h i ɩ k kp kw l m n o ö ɔ p r s t u ü ʋ ʋ ̈ v w y z 2.2. Tons Le dan-gwɛɛtaa a cinq tonèmes simples, essentiellement réalisés comme tons-registre : 1) extra-haut : “kaa ‘gale’ 2) haut : ‘kaa ‘vous’ (pronom négatif du présent) 3) moyen : kaa ‘vous’ (pronom du prospectif) 4) bas : =kaa ‘gratter’ (dans la construction « conjointe », cf. ci- dessous) 5) extra-bas : -kaa ‘roseau’. S’y ajoute trois tons modulés qui sont désignés en orthographe par des combinaisons de marques tonales : 1) haut – descendant : ‘gban- ‘fourmi grosse noire’ 2) moyen – descendant : din- ‘faim’ 3) extra-haut – descendant : “tʋ- ‘arbre à bois très mou’. Les deux derniers tons sont très rares. Le ton joue un rôle grammatical très important en "dan- "gwɛɛtaa. Le ton extra-bas sur le verbe marque le factatif (cf. la division 9. Verbes); le ton extra-bas sur le nom marque une fonction syntaxi- que du nom dans un syntagme déterminatif ; des modifications tonales marquent le pluriel et l’intensif des adjectifs, etc. Le suffixe tonal (un ton extra-bas final) peut représenter un pronom élidé de 3ème pers. du sg. de la série non-subjective (-a), par exemple : … ‘yö- pö- -dhɛ ‘Il le lui a dit.’ Il sert de marque de l’infinitif (A –dho nu- dhia”. ‘Je vien- drai demain’) et du prohibitif. 10

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