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Dictionnaire commenté des expressions d'origine littéraire. Les allusions littéraires PDF

66 Pages·2015·13.57 MB·French
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DICTIONNAIRE COMMENTÉ DES expressions d'origine littéraire La première édition de cet ouvrage a été publiée sous le titre les Allusions littéraires, dictionnaire commenté des expressions d'origine littéraire. © Larousse, 1989 pour la première édition. © Larousse/HER 1999 pour la présente édition. Toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, du texte et/ou de la nomenclature contenue dans le présent ouvrage et qui sont la propriété de l'Éditeur, est strictement interdite. Distributeur exclusif au Canada : Messageries ADP, 1751 Richardson, Montréal (Québec). ISBN 2.03.533039-4 L E S O U F F L E D E S M O T S DICTIONNAIRE COMMENTÉ DES e x p r e s s i o n s d ' o r i g i n e l i t t é r a i r e LES ALLUSIONS LITTÉRAIRES Jean Claude Bologne LAROUSSE 21, RUE DU MONTPARNASSE 75283 PARIS CEDEX 06 DU MÊME AUTEUR Histoire de la pudeur, Orban, 1986 Prix des Jeunes Talents de la Province de Liège 1987 Prix Thérouanne de l'Académie française, 1987 La Naissance interdite, Orban, 1988 La Faute des femmes, roman, Les Éperonniers, 1989 Prix Victor-Rossel 1989 Le Troisième Testament, roman, Les Éperonniers, 1990 Prix Marcel-Lobet 1991 Histoire morale et culturelle de nos boissons, Laffont, 1991 Les Allusions bibliques, dictionnaire commenté des expressions d'origine biblique, Larousse, 1991 Écrit en la secrète, apologues, Les Éperonniers, 1992 Du flambeau au bûcher, magie et superstition au Moyen Âge, Plon, 1993 Le Dit des béguines, roman, Plon, 1993 Bourse Thyde Monnier de la S.G.D.L. 1993 Histoire des cafés et des cafetiers, Larousse, 1993 Les Sept Merveilles, dictionnaire des expressions chiffrées, Larousse, 1994 Histoire du mariage en Occident, Lattès, 1995 Le Mysticisme athée, essai, Le Rocher, 1995 Sans témoins, roman, Zulma, 1996 Le Secret de la sibylle, roman, Le Rocher, 1996 Les Sept Vies de maître Eckhart, biographie, Le Rocher, 1997 L'Os à souhaits, correspondance avec Werner Lambersy, Les Éperonniers, 1997 Le Chanteur d'âme, Le Rocher, 1997 Le Frère à la bague, roman, Le Rocher, 1999 Depuisq ueL éon-PaulF arguea c omparél ac itationc las- sqiue à e'lxhumaoitn de notre grand-mère en présence de notre maîtresse ,il y a comme un maalsie dans les dictionnaires de ce genre .Sans douet est-il crmi nie ldé'touffer la alngue da'ujourdh'ui et ses promesses de demani sous une culture classique envahsi- sante ,masi il est des grand-mères alertes quil' serait triste de laisser mourri par indifférence .Touet ejune maîtresse ,da'illeurs, ne rêve- t-elle pas au fond dee'll-même de devenri aïeule ? E t,à cette fin, dê'tre présenéte à la famille du bein-ami é ? Confronetr grand- mèer et martîesse reste le meelliur moyen de donner à celle-ci son statut dé'pouse et de mèer de famille... Auss ile premeir but de cet ouvrage sera-t-il de présenter ces grand-mères vvianets et non embaumées ; son second ,de multi- plier les confrontations avec les ejunes faincées qu ileur insufflent une vei nouveell .La'llusion ne'st vvianet que dans le conetxet de él'poque qu ila' engendrée et de œ'luvre qu ila' formuéle ; elle ne le reste que sous la pulme — ou dans la bouche — de ceux qu i lu'tilisent aujourdh'ui .Je me'fforcerai de ne ajmasi oublier ces deux règles : faire revivre par le conetxet primitif ; faire survvire par el'mploi actuel .La'pprofondsisemen tde certains articles sera pour ceal préféré à leur multiplication : le choxi caprcieiux et fon- damenatelmen tsubjectif du carnet de ba lme sembel de loin pré- férable à el'xhaustivité squelettique des obituaires . Plus encore que la citation, l'allusion fait référence à une culture commune : la littérature classique y prédominera nécessairement. Mais je n'ai pas voulu arrêter au XIX siècle ce répertoire. Partant du principe que les maîtresses d'aujourd'hui sont les grand-mères de demain, j'ai voulu y intégrer des allusions modernes, dont cer- taines sont déjà classiques (« l'avenir de l'homme est la femme »), dont d'autres ne demandent qu'à le devenir (« chien perdu sans collier », « la civilisation du papier »). L'usage seul — celui que Montaigne empruntait aux Halles de Paris — décidera. Quant aux allusions classiques, il fallait qu'elles restent vives. Pendant un an, je me suis mis à l'affût, dans les journaux, dans les livres, à la radio, à la télévision... La collecte a surpassé mes espérances. Triturée, déformée au point d'en être méconnaissable, l'allusion tient bon. Au risque de la confondre avec le simple pastiche, j'ai accueilli avec gourmandise ces merveilleux monstres, grand-mères en minijupe, qui personnifient le mieux l'allusion littéraire d'aujourd'hui : « Un pour douze, douze pour un », « Argotez, il en restera toujours quelque chose »... Parfois, à deux doigts de rendre à son sommeil séculaire une allusion au bois dormant, je la voyais se réveiller d'elle-même, comme ce passage d'une lettre de Racine qui vient d'inspirer le titre d'un film : Nos nuits sont plus belles que vos jours. Alors, pourquoi ne pas considérer comme en sommeil toutes celles que nous aurions tendance à croire mortes ? Les allusions, décidément, nous sont nécessaires, à tel point que nous les renouvelons au fur et à mesure que s'émiette la culture classique. Où les pêchons-nous aujourd'hui ? Dans la chanson (« Tout, tout vous saurez tout sur... »), au cinéma (« Plus... que moi, tu meurs »), dans la publicité (« Ah ça c'est bien vrai, ça »), dans la politique (« Vous n'avez pas le monopole de... »), dans la bande dessinée (« Ils sont fous ces... »)... Il s'agit parfois d'une seconde vie accordée à une allusion tombée dans l'oubli. N'en- tend-on pas Victor Hugo vanter un apéritif anisé en proclamant « Chateaubriand ou rien », ou Beethoven promouvoir des pâtes alimentaires en écrivant à son éditeur : « Des bagatelles, oui, mais signées Beethoven » ? Tout ce qu'on cite n'est pas allusion Qu'est-ce qu'une allusion littéraire ? On a envie de la définir tau- tologiquement : ce qui figure sous cette dénomination dans le Grand Larousse et dans quelques autres dictionnaires depuis. Mal- heureusement, ce que nous y trouvons serait souvent plus juste- ment qualifié de citation, et c'est par rapport à celle-ci qu'il faut tâcher de définir l'allusion. Une allusion est en principe indirecte — « mot, phrase, qui évoque une personne, une chose, sans la nommer », la définit le Petit Larousse. Et l'on a déjà un premier critère, pratique, pour distinguer les deux soeurs : les guillemets et la référence à un auteur signalent la citation ; leur absence, l'allusion. On ne définit personne par son habit. Qu'est-ce qui, plus pro- fondément, fait la différence ? Pour reprendre une dernière fois notre métaphore filée, je verrais volontiers l'allusion en grand- mère et la citation en grand-tante. L'une a une descendance et continue à engendrer de nouveaux discours ; l'autre est figée der- rière le face-à-main de ses guillemets et ne renvoie qu'à elle-même. Celle-ci nous reçoit derrière sa tasse de thé et laisse tomber comme des oracles des sentences intangibles ; celle-là, malgré son lum- bago et ses rhumatismes, se prête à nos jeux, se laisse malaxer, rha- biller, transformer, même lorsqu'elle semble rester elle-même. Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer : citation, sans doute, quand on parle de religion et que l'on renvoie à Voltaire ; allusion, quand on suggère que ce dictionnaire n'existant pas, il a fallu l'inventer... La différence fondamentale est donc dans le rapport que l'on entretient avec la phrase littéraire et dans le statut qu'on lui donne. L'allusion ne sert pas à illustrer un discours, elle est discours, elle s'intègre sans rupture à la phrase et épouse notre pensée sans la déformer. Vis-à-vis de l'interlocuteur, elle n'a pas l'agressivité de la citation, qui est étalage de culture et sent son pédant, quand l'al- lusion est référence à une culture au moins supposée commune. L'une est la claque sur la joue, l'autre dans le dos. On cite pour confirmer son avis : vous voyez, d'autres ont pensé comme moi. On fait une allusion pour établir une complicité : vous voyez, nous appartenons à la même culture. C'est la même porte, parfois, qui nous sépare, mais l'allusion l'ouvre quand la citation la ferme. Le danger de la citation, qui est porteuse de sens, peut être de déformer la pensée en la limitant à ce que d'autres ont dit, ou en la modelant sur cela. L'allusion est plutôt mise en forme de la pen- sée, souple et épisodique : elle est aussi loin de la citation que le clin d'œil des lunettes. Celles-ci modifient le regard ; celui-là lui donne son charme. La citation a donc sa nécessité, puisqu'il nous arrive à tous d'avoir la pensée myope. Et l'allusion n'est pas sans inconvénient, puisqu'il y a des circonstances où la gravité du dis- cours ne permet pas le clin d'oeil. Aussi les situations où l'on rencontre aujourd'hui l'allusion sont-elles assez limitées. Discrète, elle prête à sourire ; plus mar- quée, elle fait franchement rire, ou elle agace. Elle est assez rare dans les romans qui se veulent sérieux, comme si elle était incom- patible avec l'originalité, moderne pierre de touche de la qualité littéraire. Elle figure en bonne place dans les journaux, écrits, parlés ou télévisés... mais surtout dans les titres. C'est la main tendue, la complicité que l'on établit d'emblée et à bon compte, mais que l'on néglige souvent d'entretenir. Elle pullule dans les chansons, dans les sketches, dans les pamphlets, dans tout ce qui, pour des raisons souvent opposées, nécessite une complicité permanente avec le lecteur ou l'auditeur, dans tout ce qui joue sur le rire, franc, condescendant ou sarcastique. Elle réveille au fond de nous les souvenirs de potache, nous prend aux tripes pour endormir l'esprit critique. Ce n'est pas par hasard si La Fontaine, Hugo, Corneille, Racine, Molière forment l'essentiel du fond de sauce. Ce sont les récitations scolaires et les exemples de Grevisse, les grands livres d'images ou les vignettes des bâtons de chocolat qui nous remontent brusquement au visage et font rosir les joues. L'art poé- tique, dix fois relu quand nous remettions vingt fois nos premiers vers sur le métier, nous revient spontanément sous la plume. Quoi d'étonnant que nous ne les regardions plus qu'avec une ironie attendrie, ces phrases ronflantes que nous prononcions avec tout notre sérieux d'enfant ? Dites-moi sans rire en me regardant dans les yeux : « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira-t-à toi ! » Il est d'autres pièges, d'autres confusions possibles, mais plus faciles à reconnaître, quand on tente de définir l'allusion. Je ne m'y attarderai guère. L'allusion n'est pas la métaphore, même si sou- vent elle en prend la forme, même si souvent nous avons recours à des métaphores forgées par des écrivains. Le choix est ici néces- sairement subjectif. Pourquoi ai-je écarté les paradis artificiels ou l'écume des jours, qui me semblent plus ressortir au domaine de la métaphore, et pourquoi ai-je considéré que le collier distinguant le chien du loup faisait partie de notre patrimoine d'allusions ? L'allusion n'est pas non plus le proverbe ou l'expression populaire dont l'origine se perd dans la nuit de la mémoire collective. Pour- tant, j'ai considéré qu'une expression savoureuse sauvée par un écrivain célèbre pouvait être rangée parmi les allusions. Manger son blé en herbe existait avant Rabelais ; mais le ferait-on encore si Panurge avait été plus sage ? Molière ne s'y est pas trompé, qui emploie l'expression (triviale peut-être dans l'esprit classique) en se référant explicitement au curé de Meudon. Par contre, je n'ai pas retenu « y perdre son latin », expression ancienne entrée en littérature avec Henri Étienne ; Montaigne peut-être l'aurait sau- vée... Ici encore, il faut laisser la subjectivité enfreindre les critères qu'il faut bien poser. Après avoir clôturé notre champ et écarté ce qui n'était pas nos moutons, il faut y revenir pour en étudier les espèces. J'en distin- guerai trois : • les structures se contentent de donner un schéma syntaxique dans lequel se coule la pensée : « X sera Y ou ne sera pas » ; « En attendant X » ; «X, X, quand tu nous tiens » ; « X n'est plus ce qu'il était »... • les répliques sont des énoncés tout faits qui nous viennent spontanément à l'esprit. Ils peuvent se présenter sous forme de maximes (« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage », « On n'est jamais si bien servi que par soi-même »...), de formules d'apparence anodine et sans grande signification (« Je n'y suis pour personne », « c'est à vous s'il vous plaît que ce discours s'adresse »...) ou de mots de passe entre disciples d'une même secte (« Longtemps je me suis couché de bonne heure » est celui des proustiens...). • les renvois font allusion explicitement à un thème, à un auteur, à une œuvre. Le thème peut être un simple clin d'œil, un a parte dans la phrase (« comme dirait belle marquise » annonce simple- ment une permutation syntaxique) ou résumer une théorie bien connue que l'on peut se contenter d'évoquer (le nez de Cléopâtre, la substantifique moelle...). De même pour le renvoi à une oeuvre (le dindon, la chauve-souris de la fable, l'Arlésienne...) ou à un auteur (un dilemme cornélien, l'abîme de Pascal, un problème kaf- kaïen...). Dans un discours, l'allusion peut remplir pratiquement toutes les fonctions. Si nous prenons, par exemple, celles définies par Jakobson : • en fonction émotive (mettant l'accent sur celui qui parle), l'allusion traduit simplement une réaction émotionnelle, que l'on n'adresse qu'à soi-même : « Cet âge est sans pitié ! » • en fonction conative (mettant l'accent sur l'interlocuteur), elle tend à susciter une réaction plus qu'à apporter une information : « Bon appétit, messieurs ! » • en fonction phatique (servant à maintenir le contact), elle atté- nue par un clin d'œil la brutalité de certains propos : « Je ne dis pas cela », « Élémentaire, mon cher Watson »... • en fonction référentielle (renvoyant à une réalité extérieure), elle est simplement porteuse de sens : « mise en abisme », « coup de pied de l'âne... » • en fonction poétique (centrée sur le message lui-même), elle met sous forme plus élégante un énoncé quotidien : « Quand on n'a pas ce que l'on aime, il faut aimer ce que l'on a »... Ni les types d'allusions, ni leurs fonctions dans le discours ne se rencontrent toujours à l'état pur. On peut combiner l'allusion « structure » à l'allusion « réplique », par exemple, lorsque, traité d'imbécile, on rétorque « le plus imbécile des deux n'est pas celui

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