Une évocation de Mozart à travers son intimité, sa famille, sa musique, le rythme de ses compositions et son génie incompris en son temps. Mozart ? Encore ! Oui, Mozart. D'abord parce que je suis en quelque sorte née avec lui dans mon oreille, grâce à mes parents. Un père contrebassiste et chef d'orchestre, une maman violoniste qui, dès mes cinq ans, ont glissé sous mes doigts d'enfant, le clavier de mon premier piano. Puis, il y eut le conservatoire, ou il m'apparut didactique, décortiqué, expliqué, à des années-lumière de ce que j'en savais. Mozart tellement libre, loyal, courageux, insolent, pratiquant avec délice un érotisme joyeux et mettant en musique cette mélancolie déchirante qui n'appartient qu'à lui. En le jouant, en l'écoutant, en « violant » ses lettres, j'ai eu le désir de le raconter tel qu'en lui-même. Adieu, donc, à Leopold, le père fouettard, exhibant à tout-va son prodige d'enfant ! Adieu à Constanze, costumée en épouse sotte et inculte, à Salieri, le faux assassin du génie, à l'enterrement sous la neige, et bienvenue à celui que, je l'espère, vous ne verrez plus tout à fait de la même manière après avoir lu ce dictionnaire amoureux. Ève Ruggieri est pianiste, productrice d'émissions de télévision, dont « Musiques au coeur » sur France 2. Elle est également productrice des festivals d'Antibes, de Chartres, de Lacoste et de Saint-Malo. Depuis 2009, elle présente « Ève Ruggieri raconte... », du lundi au vendredi à 9 h 30 sur Radio Classique.