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deux ans de vacances PDF

475 Pages·2016·1.09 MB·French
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Jules Verne » s DEUX ANS DE VACANCES t i u t a r g t (1888) e s Bibliothèque d’Éducation et de Récréation J. Hetzel et Cie e r b i l s k o o b E « e p u o r g u d n o i t i d É Table des matières Préface.......................................................................................7 Chapitre I La tempête. – Un schooner désemparé. – Quatre jeunes garçons sur le pont du Sloughi. – La misaine en lambeaux. – Visite à l’intérieur du yacht. – Le mousse à demi étranglé. – Une lame par l’arrière. – La terre à travers les brumes du matin. – Le banc de récifs...................8 Chapitre II Au milieu du ressac. – Briant et Doniphan. – La côte observée. – Préparatifs de sauvetage. – Le canot disputé. – Du haut du mât de misaine. – Courageuse tentative de Briant. – Un effet de mascaret..........................24 Chapitre III La pension Chairman à Auckland. – Grands et petits. – Vacances en mer. – Le schooner Sloughi. – La nuit du 15 février. – En dérive. – Abordage. – Tempête. – Enquête à Auckland. – Ce qui reste du schooner..................41 Chapitre IV Première exploration du littoral. – Briant et Gordon à travers le bois. – Vaine tentative pour découvrir une grotte. – Inventaire du matériel. – Provisions, armes, vêtements, literie, ustensiles, outils, instruments. – Premier déjeuner. – Première nuit. .....................................................55 Chapitre V Île ou continent ? – Excursion. – Briant part seul. – Les amphibies. – Les bandes de manchots. – Déjeuner. – Du haut du cap. – Les trois îlots du large. – Une ligne bleue à l’horizon. – Retour au Sloughi..................69 Chapitre VI Discussion. – Excursion projetée et remise. – Mauvais temps. – La pêche. – Les fucus gigantesques. – Costar et Dole à cheval sur un coursier peu rapide. – Les préparatifs pour le départ. – À genoux devant la Croix du Sud. .........................................................................................86 Chapitre VII Le bois de bouleaux. – Du haut de la falaise. – À travers la forêt. – Un barrage sur le creek. – Le rio conducteur. – Campement pour la nuit. – L’ajoupa. – La ligne bleuâtre. – Phann se désaltère.................................... 101 Chapitre VIII Reconnaissance dans l’ouest du lac. – En descendant la rive. – Autruches entrevues. – Un rio qui sort du lac. – Nuit tranquille. – Le contrefort de la falaise. – Une digue. – Débris de canot. – L’inscription. – La caverne...................................................................................116 Chapitre IX Visite à la caverne. – Meubles et ustensiles. – Les bolas et le lazo. – La montre. – Le cahier presque illisible. – La carte du naufragé. – Où l’on est. – Retour au campement. – La rive droite du rio. – La fondrière. – Les signaux de Gordon. ..............................................................128 Chapitre X Récit de l’exploration. – On se décide à quitter le Sloughi. – Déchargement et démolition du yacht. – Une bourrasque qui l’achève. – Campés sous la tente. – Construction d’un radeau. – Chargement et embarquement. – Deux nuits sur le rio. – Arrivée à French-den.............................................................................141 Chapitre XI Premières dispositions à l’intérieur de French- den. – Déchargement du radeau. – Visite à la tombe du naufragé. – Gordon et Doniphan. – Le fourneau de la cuisine. – Gibier de poil et de plume. – Le nandû. – Projets de Service. – Approche de la mauvaise saison....................158 Chapitre XII Agrandissement de French-den. – Bruit suspect. – Disparition de Phann. – Réapparition de Phann. – Appropriation et aménagement du hall. – Mauvais temps. – Noms donnés. – L’île Chairman. – Le chef de la colonie...................................................................................174 Chapitre XIII Le programme d’études. – Observation du dimanche. – Pelotes de neiges. – Doniphan et Briant. – – 3 – Grands froids. – La question du combustible. – Excursion à Traps-woods. – Excursion à la baie Sloughi. – Phoques et pingouins. – Une exécution publique. .................................193 Chapitre XIV Derniers coups de l’hiver. – Le chariot. – Retour du printemps. – Service et son nandû. – Préparatifs d’une expédition au nord. – Les terriers. – Stop-river. – Faune et flore. – L’extrémité de Family-lake. – Sandy- desert.....................................................................................212 Chapitre XV Route à suivre pour le retour. – Excursion vers l’ouest. – Trulca et algarrobe. – Arbre à thé. – Le torrent de Dike-creek. – Vigognes. – Nuit troublée. – Guanaques. – Adresse de Baxter à lancer le lazo. – Retour à French-den.........................................................................227 Chapitre XVI Briant inquiet de Jacques. – Construction de l’enclos et de la basse-cour. – Sucre d’érable. – Destruction des renards. – Nouvelle expédition à Sloughi-bay. – Le chariot attelé. – Massacre des phoques. – Les fêtes de Noël. – Hurrah pour Briant..........................................................243 Chapitre XVII Préparatifs en vue du prochain hiver. – Proposition de Briant. – Départ de Briant, de Jacques et de Moko. – Traversée du Family-lake. – L’East-river. – Un petit port à l’embouchure. – La mer dans l’est. – Jacques et Briant. – Retour à French-den. ...........................................262 Chapitre XVIII Le marais salant. – Les échasses. – Visite au South-moors. – En prévision de l’hiver. – Différents jeux. – Entre Doniphan et Briant. – Intervention de Gordon. – Inquiétudes pour l’avenir. – Élection du 10 juin.281 Chapitre XIX Le mât de signaux. – Grands froids. – Le flamant. – Le pâturage. – Adresse de Jacques. – Désobéissance de Doniphan et de Cross. – Le brouillard. – Jacques dans les brumes. – Les coups de canon de French- den. – Les points noirs. – Attitude de Doniphan. .............. 298 – 4 – Chapitre XX Une halte à la pointe sud du lac. – Doniphan, Cross, Webb et Wilcox. – Séparation. – La région des Downs-lands. – L’East-river. – En descendant la rive gauche. – Arrivée à l’embouchure....................................... 317 Chapitre XXI Exploration de Deception-bay. – Bear-rock- harbour. – Projets de retour à French-den. – Reconnaissance au nord de l’île. – Le North-creek. – Beechs-forest. – Effroyable bourrasque. – Nuit d’hallucinations. – Au jour levant. ..................................... 330 Chapitre XXII Une idée de Briant. – Joie des petits. – Construction d’un cerf-volant. – Expérience interrompue. – Kate. – Les survivants du Severn. – Dangers que courent Doniphan et ses camarades. – Dévouement de Briant. – Tous réunis. ..........................................................................343 Chapitre XXIII La situation telle qu’elle est. – Précautions prises. – La vie modifiée. – L’arbre à vache. – Ce qu’il importerait de savoir. – Une proposition de Kate. – Briant obsédé par une idée. – Son projet. – Discussion. – À demain. .................................................................................363 Chapitre XXIV Premier essai. – Agrandissement de l’appareil. – Deuxième essai. – Remise au lendemain. – Proposition de Briant. – Proposition de Jacques. – L’aveu. – L’idée de Briant. – Dans les airs au milieu de la nuit. – Ce qui apparaît. – Le vent fraîchit. – Dénouement. ................378 Chapitre XXV La chaloupe du Severn. – Costar malade. – Le retour des hirondelles. – Découragement. – Les oiseaux de proie. – Le guanaque tué d’une balle. – Le culot de pipe. – Surveillance plus active. – Violent orage. – Une détonation au dehors. – Un cri de Kate...............................395 Chapitre XXVI Kate et le master. – Le récit d’Evans. – Après l’échouage de la chaloupe. – Walston au port de Bear-rock. – Le cerf-volant. – French-den découvert. – – 5 – Fuite d’Evans. – La traversée du rio. – Projets. – Proposition de Gordon. – Les terres dans l’est. – L’île Chairman-Hanovre............................................................. 409 Chapitre XXVII Le détroit de Magellan. – Les terres et les îles qui le bordent. – Les stations qui y sont établies. – Projets d’avenir. – La force ou la ruse ? – Rock et Forbes. – Les faux naufragés. – Accueil hospitalier. – Entre onze heures et minuit. – Un coup de feu d’Evans. – Intervention de Kate. .................................................................................427 Chapitre XXVIII Interrogatoire de Forbes. – La situation. – Une reconnaissance projetée. – Évaluation des forces. – Reste de campement. – Briant disparu. – Doniphan à son secours. – Grave blessure. – Cris du côté de French-den. – Apparition de Forbes. – Un coup de canon de Moko..........442 Chapitre XXIX Réaction. – Les héros de la bataille. – La fin d’un malheureux. – Excursion dans la forêt. – Convalescence de Doniphan. – Au port de Bear-rock. – Le radoubage. – Le départ du 12 février. – En descendant le rio Zealand. – Salut à Sloughi-bay. – La dernière pointe de l’île Chairman. ......................................................................456 Chapitre XXX Entre les canaux. – Retards par suite de vents contraires. – Le détroit. – Le steamer Grafton. – Retour à Auckland. – Accueil dans la capitale de la Nouvelle-Zélande. – Evans et Kate. – Conclusion..............470 À propos de cette édition électronique.................................475 – 6 – Préface Bien des Robinsons ont déjà tenu en éveil la curiosité de nos jeunes lecteurs. Daniel de Foë, dans son immortel Robinson Crusoé, a mis en scène l’homme seul ; Wyss, dans son Robinson suisse, la famille ; Cooper, dans Le Cratère, la société avec ses éléments multiples. Dans l’Île mystérieuse, j’ai mis des savants aux prises avec les nécessités de cette situation. On a imaginé encore le Robinson de douze ans, le Robinson des glaces, le Ro- binson des jeunes filles, etc. Malgré le nombre infini des romans qui composent le cycle des Robinsons, il m’a paru que, pour le parfaire, il restait à montrer une troupe d’enfants de huit à treize ans, abandonnés dans une île, luttant pour la vie au mi- lieu des passions entretenues par les différences de nationalité, – en un mot, un pensionnat de Robinsons. D’autre part, dans le Capitaine de quinze ans, j’avais en- trepris de montrer ce que peuvent la bravoure et l’intelligence d’un enfant aux prises avec les périls et les difficultés d’une res- ponsabilité au-dessus de son âge. Or, j’ai pensé que si l’enseignement contenu dans ce livre pouvait être profitable à tous, il devait être complété. C’est dans ce double but qu’a été fait ce nouvel ouvrage. Jules Verne – 7 – Chapitre I La tempête. – Un schooner désemparé. – Quatre jeunes garçons sur le pont du Sloughi. – La misaine en lambeaux. – Visite à l’intérieur du yacht. – Le mousse à demi étranglé. – Une lame par l’arrière. – La terre à travers les brumes du matin. – Le banc de récifs. Pendant la nuit du 9 mars 1860, les nuages, se confondant avec la mer, limitaient à quelques brasses la portée de la vue. Sur cette mer démontée, dont les lames déferlaient en pro- jetant des lueurs livides, un léger bâtiment fuyait presque à sec de toile. C’était un yacht de cent tonneaux – un schooner, – nom que portent les goélettes en Angleterre et en Amérique. Ce schooner se nommait le Sloughi, et vainement eût-on cherché à lire ce nom sur son tableau d’arrière, qu’un accident – coup de mer ou collision – avait en partie arraché au-dessous du couronnement. Il était onze heures du soir. Sous cette latitude, au com- mencement du mois de mars, les nuits sont courtes encore. Les premières blancheurs du jour ne devaient apparaître que vers cinq heures du matin. Mais les dangers qui menaçaient le Sloughi seraient-ils moins grands lorsque le soleil éclairerait l’espace ? Le frêle bâtiment ne resterait-il pas toujours à la mer- ci des lames ? Assurément, et l’apaisement de la houle, l’accalmie de la rafale, pouvaient seuls le sauver du plus affreux – 8 – des naufrages, – celui qui se produit en plein Océan, loin de toute terre sur laquelle les survivants trouveraient le salut peut- être ! À l’arrière du Sloughi, trois jeunes garçons, âgés l’un de quatorze ans, les deux autres de treize, plus un mousse d’une douzaine d’années, de race nègre, étaient postés à la roue du gouvernail. Là, ils réunissaient leurs forces pour parer aux em- bardées qui risquaient de jeter le yacht en travers. Rude beso- gne, car la roue, tournant malgré eux, aurait pu les lancer par- dessus les bastingages. Et même, un peu avant minuit, un tel paquet de mer s’abattit sur le flanc du yacht que ce fut miracle s’il ne fut pas démonté de son gouvernail. Les enfants, qui avaient été renversés du coup, purent se relever presque aussitôt. « Gouverne-t-il, Briant ? demanda l’un d’eux. – Oui, Gordon, » répondit Briant, qui avait repris sa place et conservé tout son sang-froid. Puis, s’adressant au troisième : « Tiens-toi solidement, Doniphan, ajouta-t-il, et ne per- dons pas courage !… Il y en a d’autres que nous à sauver ! » Ces quelques phrases avaient été prononcées en anglais – bien que, chez Briant, l’accent dénotât une origine française. Celui-ci, se tournant vers le mousse : « Tu n’es pas blessé, Moko ? – 9 – – Non, monsieur Briant, répondit le mousse. Surtout, tâ- chons de maintenir le yacht debout aux lames, ou nous risque- rions de couler à pic ! » À ce moment, la porte du capot d’escalier, qui conduisait au salon du schooner, fut vivement ouverte. Deux petites têtes apparurent au niveau du pont, en même temps que la bonne face d’un chien, dont les aboiements se firent entendre. « Briant ?… Briant ?… s’écria un enfant de neuf ans. Qu’est- ce qu’il y a donc ? – Rien, Iverson, rien ! répliqua Briant. Veux-tu bien redes- cendre avec Dole,… et plus vite que ça ! – C’est que nous avons grand’peur ! ajouta le second en- fant, qui était un peu plus jeune. – Et les autres ?… demanda Doniphan. – Les autres aussi ! répliqua Dole. – Voyons, rentrez tous ! répondit Briant. Enfermez-vous, cachez-vous sous vos draps, fermez les yeux, et vous n’aurez plus peur ! Il n’y a pas de danger ! – Attention !… Encore une lame ! » s’écria Moko. Un choc violent heurta l’arrière du yacht. Cette fois, la mer n’embarqua pas, heureusement, car, si l’eau eût pénétré à l’intérieur par la porte du capot, le yacht, très alourdi, n’aurait pu s’élever à la houle. « Rentrez donc ! s’écria Gordon. Rentrez… ou vous aurez affaire à moi ! – 10 –

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