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Deux ans de vacances PDF

443 Pages·2005·0.99 MB·French
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Deux ans de vacances Jules Verne Jules Verne Deux ans de vacances roman La BibliothŁque Ølectronique du QuØbec Collection (cid:192) tous les vents Volume 319 : version 1.0 Du mŒme auteur (cid:224) la BibliothŁque Famille-sans-nom Le pays des fourrures Voyage au centre de la terre Un drame au Mexique, et autres nouvelles Docteur Ox Une ville (cid:29)ottante Ma(cid:238)tre du monde Les tribulations d’un Chinois en Chine Michel Strogo(cid:27) De la terre (cid:224) la lune Le Phare du bout du monde Sans dessus dessous L’Archipel en feu Un billet de loterie Le Chancellor Face au drapeau Mistress Branican CØsar Cascabel Le secret de Wilhelm Storitz Le tour du monde en 180 jours Le ch(cid:226)teau des Carpathes L’Øcole des Robinsons Nord contre Sud Le Rayon-Vert Deux ans de vacances PrØface Bien des Robinsons ont dØj(cid:224) tenu en Øveil la curiositØ de nos jeunes lecteurs. Daniel de Foº, dans son immortel Robinson Cru- soØ, a mis en scŁne l’homme seul; Wyss, dans son Robinson suisse, la famille; Cooper, dans Le CratŁre, la sociØtØ avec ses ØlØments multiples. Dans L’˛le mystØrieuse, j’ai mis des savants aux prises avec les nØcessitØs de cette situation. On a imaginØ encore le Robin- son de douze ans, le Robinson des glaces, le Robinson des jeunes (cid:28)lles, etc. MalgrØ le nombre in(cid:28)ni des romans qui composent le cycle des Robinsons, il m’a paru que, pour le parfaire, il restait (cid:224) montrer une troupe d’enfants de huit (cid:224) treize ans, abandonnØs dans une (cid:238)le, luttant pour la vie au milieu des passions entretenues par les di(cid:27)Ørences de nationalitØ, (cid:21) en un mot, un pensionnat de Robinsons. D’autre part, dans le Capitaine de quinze ans, j’avais entrepris de montrer ce que peuvent la bravoure et l’intelligence d’un enfant aux prises avec les pØrils et les di(cid:30)cultØs d’une responsabilitØ au- dessus de son (cid:226)ge. Or, j’ai pensØ que si l’enseignement contenu dans ce livre pouvait Œtre pro(cid:28)table (cid:224) tous, il devait Œtre complØtØ. C’est dans ce double but qu’a ØtØ fait ce nouvel ouvrage. Jules Verne. 5 Chapitre 1 La tempŒte. (cid:21) Un schooner dØsemparØ. (cid:21) Quatre jeunes gar(cid:231)ons sur le pont du Sloughi. (cid:21) La misaine en lambeaux. (cid:21) Visite (cid:224) l’in- tØrieur du yacht. (cid:21) Le mousse (cid:224) demi ØtranglØ. (cid:21) Une lame par l’arriŁre. (cid:21) La terre (cid:224) travers les brumes du matin. (cid:21) Le banc de rØcifs. Pendant la nuit du 9 mars 1860, les nuages, se confondant avec la mer, limitaient (cid:224) quelques brasses la portØe de la vue. Sur cette mer dØmontØe, dont les lames dØferlaient en projetant des lueurs livides, un lØger b(cid:226)timent fuyait presque (cid:224) sec de toile. C’Øtait un yacht de cent tonneaux (cid:21) un schooner (cid:21), nom que portent les goØlettes en Angleterre et en AmØrique. Ce schooner se nommait le Sloughi, et vainement eßt-on cherchØ (cid:224) lire ce nom sur son tableau d’arriŁre, qu’un accident (cid:21) coup de mer ou collision (cid:21) avait en partie arrachØ au-dessous du couronnement. Il Øtait onze heures du soir. Sous cette latitude, au commence- ment du mois de mars, les nuits sont courtes encore. Les premiŁres blancheurs du jour ne devaient appara(cid:238)tre que vers cinq heures du matin. Mais les dangers qui mena(cid:231)aient le Sloughi seraient-ils moins grands lorsque le soleil Øclairerait l’espace? Le frŒle b(cid:226)timent ne resterait-il pas toujours (cid:224) la merci des lames? AssurØment, et l’apaisement de la houle, l’accalmie de la rafale, pouvaient seuls le sauver du plus a(cid:27)reux des naufrages, (cid:21) celui qui se produit en plein 6 CHAPITRE 1. 7 OcØan, loin de toute terre sur laquelle les survivants trouveraient le salut peut-Œtre! (cid:192) l’arriŁre du Sloughi, trois jeunes gar(cid:231)ons, (cid:226)gØs l’un de quatorze ans, les deux autres de treize, plus un mousse d’une douzaine d’an- nØes, de race nŁgre, Øtaient postØs (cid:224) la roue du gouvernail. L(cid:224), ils rØunissaient leurs forces pour parer aux embardØes qui risquaient de jeter le yacht en travers. Rude besogne, car la roue, tournant mal- grØ eux, aurait pu les lancer par-dessus les bastingages. Et mŒme, un peu avant minuit, un tel paquet de mer s’abattit sur le (cid:29)anc du yacht que ce fut miracle s’il ne fut pas dØmontØ de son gouvernail. Les enfants, qui avaient ØtØ renversØs du coup, purent se relever presque aussit(cid:244)t. (cid:19) Gouverne-t-il, Briant? demanda l’un d’eux. (cid:21) Oui, Gordon (cid:20), rØpondit Briant, qui avait repris sa place et conservØ tout son sang-froid. Puis, s’adressant au troisiŁme : (cid:19) Tiens-toi solidement, Doniphan, ajouta-t-il, et ne perdons pas courage!... Il y en a d’autres que nous (cid:224) sauver! (cid:20) Ces quelques phrases avaient ØtØ prononcØes en anglais (cid:21) bien que, chez Briant, l’accent dØnot(cid:226)t une origine fran(cid:231)aise. Celui-ci, se tournant vers le mousse : (cid:19) Tu n’es pas blessØ, Moko? (cid:21) Non, monsieur Briant, rØpondit le mousse. Surtout, t(cid:226)chons de maintenir le yacht debout aux lames, ou nous risquerions de couler (cid:224) pic! (cid:20) (cid:192) ce moment, la porte du capot d’escalier, qui conduisait au salon du schooner, fut vivement ouverte. Deux petites bŒtes apparurent au niveau du pont, en mŒme temps que la bonne face d’un chien, dont les aboiements se (cid:28)rent entendre. (cid:19) Briant?... Briant?... s’Øcria un enfant de neuf ans. Qu’est-ce CHAPITRE 1. 8 qu’il y a donc? (cid:21) Rien, Iverson, rien! rØpliqua Briant. Veux-tu bien redescendre avec Dole... et plus vite que (cid:231)a! (cid:21) C’est que nous avons grand-peur! ajouta le second enfant, qui Øtait un peu plus jeune. (cid:21) Et les autres?... demanda Doniphan. (cid:21) Les autres aussi! rØpliqua Dole. (cid:21) Voyons, rentrez tous! rØpondit Briant. Enfermez-vous, cachez- vous sous vos draps, fermez les yeux, et vous n’aurez plus peur! Il n’y a pas de danger! (cid:21) Attention!... Encore une lame! (cid:20) s’Øcria Moko. Un choc violent heurta l’arriŁre du yacht. Cette fois, la mer n’em- barqua pas, heureusement, car, si l’eau eßt pØnØtrØ (cid:224) l’intØrieur par la porte du capot, le yacht, trŁs alourdi, n’aurait pu s’Ølever (cid:224) la houle. (cid:19) Rentrez donc! s’Øcria Gordon, rentrez... ou vous aurez a(cid:27)aire (cid:224) moi! (cid:21) Voyons, rentrez, les petits! (cid:20) ajouta Briant, d’un ton plus ami- cal. Les deux tŒtes disparurent au moment oø un autre gar(cid:231)on, qui venait de se montrer dans l’encadrement du capot, disait : (cid:19) Tu n’as pas besoin de nous, Briant? (cid:21) Non, Baxter, rØpondit Briant. Cross, Webb, Service, Wilcox et toi, restez avec les petits! (cid:192) quatre, nous su(cid:30)rons! (cid:20) Baxter referma la porte intØrieurement. (cid:19) Les autres aussi ont peur! (cid:20) avait dit Dole. Mais il n’y avait donc que des enfants (cid:224) bord de ce schooner, emportØ par l’ouragan? (cid:21) Oui, rien que des enfants! (cid:21) Et com- bien Øtaient-ils (cid:224) bord? (cid:21) Quinze, en comptant Gordon, Briant, Doniphan et le mousse. (cid:21) Dans quelles circonstances s’Øtaient-ils CHAPITRE 1. 9 embarquØs? (cid:21) On le saura bient(cid:244)t. Et pas un homme sur le yacht? Pas un capitaine pour le com- mander? Pas un marin pour donner la main aux man(cid:247)uvres? Pas un timonier pour gouverner au milieu de cette tempŒte? (cid:21) Non!... Pas un! Aussi, personne (cid:224) bord n’eßt-il pu dire quelle Øtait la position exacte du Sloughi sur cet OcØan!... Et quel OcØan? Le plus vaste de tous! Ce Paci(cid:28)que, qui s’Øtend sur deux mille lieues de largeur, depuis les terres de l’Australie et de la Nouvelle-ZØlande jusqu’au littoral du Sud-AmØrique. Qu’Øtait-il donc arrivØ? L’Øquipage du schooner avait-il disparu dans quelque catastrophe? Des pirates de la Malaisie l’avaient-ils enlevØ, ne laissant (cid:224) bord que de jeunes passagers livrØs (cid:224) eux- mŒmes, et dont le plus (cid:226)gØ comptait quatorze ans (cid:224) peine? Un yacht de cent tonneaux exige, (cid:224) tout le moins, un capitaine, un ma(cid:238)tre! cinq ou six hommes, et, de ce personnel, indispensable pour le ma- n(cid:247)uvrer, il ne restait plus que le mousse!... En(cid:28)n, d’oø venait-il, ce schooner, de quels parages australasiens ou de quels archipels de l’OcØanie, et depuis combien de temps, et pour quelle destination? (cid:192) ces questions que tout capitaine aurait faites s’il eßt rencontrØ le Sloughi dans ces mers lointaines, ces enfants sans doute auraient pu rØpondre; mais il n’y avait aucun navire en vue, ni de ces trans- atlantiques dont les itinØraires se croisent sur les mers ocØaniennes, ni de ces b(cid:226)timents de commerce, (cid:224) vapeur ou (cid:224) voile, que l’Europe ou l’AmØrique envoient par centaines vers les ports du Paci(cid:28)que. Et lors mŒme que l’un de ces b(cid:226)timents, si puissants par leur ma- chine ou leur appareil vØlique, se fßt trouvØ dans ces parages, tout occupØ de lutter contre la tempŒte, il n’aurait pu porter secours au yacht que la mer ballottait comme une Øpave! Cependant Briant et ses camarades veillaient de leur mieux (cid:224) ce CHAPITRE 1. 10 que le schooner n’embard(cid:226)t pas sur un bord ou sur l’autre. (cid:19) Que faire!... dit alors Doniphan. (cid:21) Tout ce qui sera possible pour nous sauver, Dieu aidant! (cid:20) rØpondit Briant. Il disait cela, ce jeune gar(cid:231)on, et c’est (cid:224) peine si l’homme le plus Ønergique eßt pu conserver quelque espoir! En e(cid:27)et, la tempŒte redoublait de violence. Le vent sou(cid:31)ait en foudre, comme disent les marins, et cette expression n’est que trŁs juste, puisque le Sloughi risquait d’Œtre (cid:19)foudroyØ(cid:20) par les coups de rafale. D’ailleurs, depuis quarante-huit heures, (cid:224) demi dØsemparØ, son grand m(cid:226)t rompu (cid:224) quatre pieds au-dessus de l’Øtambrai, on n’avait pu installer une voile de cape, qui eßt permis de gouverner plus sßrement. Le m(cid:226)t de misaine, dØcapitØ de son m(cid:226)t de (cid:29)Łche, tenait bon encore, mais il fallait prØvoir le moment oø, larguØ de ses haubans, il s’abattrait sur le pont. (cid:192) l’avant, les lambeaux du petit foc battaient avec des dØtonations comparables (cid:224) celles d’une arme (cid:224) feu. Pour toute voilure, il ne restait plus que la misaine qui mena- (cid:231)ait de se dØchirer, car ces jeunes gar(cid:231)ons n’avaient pas eu la force d’en prendre le dernier ris pour diminuer sa surface. Si cela arrivait, le schooner ne pourrait plus Œtre maintenu dans le lit du vent, les lames l’aborderaient par le travers, il chavirerait, il coulerait (cid:224) pic, et ses passagers dispara(cid:238)traient avec lui dans l’ab(cid:238)me. Et jusqu’alors, pas une (cid:238)le n’avait ØtØ signalØe au large, pas un continent n’Øtait apparu dans l’est! Se mettre (cid:224) la c(cid:244)te est une Øven- tualitØ terrible, et, pourtant, ces enfants ne l’eussent pas redoutØe autant que les fureurs de cette interminable mer. Un littoral, quel qu’il fßt, avec ses bas-fonds, ses brisants, les formidables coups de houle qui l’assaillent, le ressac dont ses roches sont incessamment battues, ce littoral, croyaient-ils, c’eßt ØtØ le salut pour eux, c’eßt ØtØ la terre ferme, au lieu de cet OcØan, prŒt (cid:224) s’entrouvrir sous

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