Description:La guerre n'a pour ainsi dire jamais véritablement cessé en Tchétchénie, mais dans l'ex-Yougoslavie, elle semble laisser place à un compromis qui fait la part belle à l'agresseur serbe.De véritable paix, il est enfin question au Proche-Orient, où Israël a commencé à évacuer des territoires occupés, où l'entité palestinienne prend quelque forme et consistance. Mais cette paix aura été payée au prix fort : l'assassinat par l'extrême droite du premier ministre Rabin. Ici, comme ailleurs, dans l'ex-Yougoslavie, Washington met la paix en musique, raflant la mise à une Europe dont le nanisme en politique extérieure est une constante. Il est vrai que les États-Unis peuvent nourrir le sentiment d'être la seule superpuissance, tant la Chine se heurte dans ses ambitions à l'extrême méfiance de ses voisins et au balancement de ses propres choix politiques, tant la Russie demeure engluée dans le plus laborieux des apprentissages de la démocratie.Ainsi va l'Europe, prise au piège, dans le cas de l'Union, du renversement qui a fait des moyens techniques de son unification des fins politiques absolues : monnaie unique et critères de convergence sont ainsi devenus des programmes de gouvernement, suscitant du coup un rejet dont ont témoigné en France nombre de revendications au cours de trois semaines de grèves d'une ampleur sans précédent en période de crise économique.Tel est peut-être un des fils rouges de l'année passée, sur tous les continents : une crise en profondeur du politique, de la représentativité de ses instances comme de la crédibilité de ses agents.