AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm UNrvsRsrrED EI :vInrz Janvier 2005 Thèsed e ThéologieC atholique y'l.o Désird e voir Dieue t amourc hez Guillaumed e Saint-Thierry Thèsed e doctorat Sousl a direction du professeurM arie-Anne VeNNreR présentéep ar Monique Desthieux BIBIlLIOi tTlHiiErOillUUlliiEiN |lllIllVEl li RlSillITlll iAIi llRlDEllll El lMillEl lilTZi lil l 031 5363414 Remerciements Je voudrais exprimer toute ma reconnaissanceà ma directrice de thèse Marie-Anne Vannier pour sesc onseils et sese ncouragements. Mes remerciementsv ont aussi à la sæur Béatrice de I'abbaye de Colombey pour l'intérêt qu'elle a porté à mon travail, à la sæur Jean-Marc de l'abbaye de Saint-Thieny, au frère Denis Cazes de I'abbaye de Melleray, au frère Jean-Marie,p rieur de I'abbaye de Hauterive. Je n'oublie pas non plus I'aide réelle apportéep ar Jean-BernardL ang pour la traduction des textes allemandse t celle de Gloria Desthieux-Gosattip our la lecture des textes italiens. Je tiens aussi à dire toute ma gratitude à ma famille qui m'a soutenue dans mon travail; particulièrement à mon époux qui, avec patience et compétence, m'a beaucoup aidé dans l'élaboration de ma thèsea insi que dansm es recherches. 2rns ô2/- L ,-/50: Abréviationsc ourantes BA : BibliothèquAe ugustinienne,ParDise, scléeD e Brouwer,1949s . CCCM : Co rpusc hristiaanorumC ontinuatiom ed iaevalisT, oumhout,I 97I s. DS: Dictionnaire de Spiritualité ascétiquee t mystique,P aris,B eauchesne,1937-1995. PL; Patrologie latine, éd. J.-P.M igne, Paris, 1844-1864. PL : Patrologieg recqueé, d.J .-P.M igne,P aris,1 857-1866. OA: Oeuvresc omplètesd e saint Augustin.Traduction M. Poujoulat et I'abbé Raulx, éd.L . Guérin,B ar-leD uc, 1864-1873. SC: Sourcesc hrétiennesP. aris. Cerf.1942s . Les abréviationsd es revuess onte mpruntéesà I'AnnéeP hilologique. RAM.' Revuesd 'Ascétiqueest de Mystiques. REAug: Revuesd esE tudesA ugustiniennes. RMAL.' Revued u MoyenA ge latin. R^Sr.R. Recherched e ScienceR eligieuseP, aris. RevSR; Revued esS ciencesR eligieusesS, trasbourg. RTAM: Revued esR echerchetsh éologiqueasn cienneest médiévales. Abréviations utiliséesp our citer les æuvresd e Guillaume de Saint-Thierrry. Pour les textese n latin et les traductionsd esé critsd e Guillaume,n ousu tilisonsl es éditions dont nous indiquonsl es abréviationsC. e sont les abréviationsu tiliséesp ar Matthieu Rougé dans sa thèse : Doctrine et expérienced e l'Eucharistiec hez Guillaumed e Saint-Thierry, Paris, 1999.S i nous prenonsle s traductionsd es écritsd e Guillaumed ansu ne autreé dition, nousI 'indiquonse n note. CD La contemplationd e Dieu.Introduction, texte latin et traduction de J. Houru,tqp. (Sources chrétiennes6 1 bis), Paris 1999. DNDA De la nature et de la dignité de I'amour, in Dern traités de I'amour de Dieu. Textes, notes critiques, traduction par M.-M. Dlvy, Paris1 953.7 0-137. ESLR Exposé sur I'Epître sux Romains. Introduction, traduction et notes par F.-A. Bnu (Pain de Cîteaux),P aris,1 986. OM Or ai so ns méd it ativ es . Introduction, texte latin et traduction de J. HourunR (Sources chrétiennes3 24), P ans. 19 85. DNCA De la nature du corps et de l'âme. Texte établi, haduit et commenté par M. Lerraonrre, Paris,1 988. Exposé sur le Cantique des Cantiques. Texte ESCC latin, introduction et notes par J.-M. Decunwer, traduction française de M. Dutr4oNrren (Sources chrétiennes 82), Paris, 1962. L'Enigme de lafoi, in Dew traités sur lofoi. EF Texte, notes critiques et traduction de M.-M. DAVY, 1959,92-179 MF Le miroir de la foi. Introduction, texte critique, traduction et notes par J.-M. DBcHeNer (Sources chrétiennes 301), Paris, t982. LFMD Lettre aux Frères du Mont-Dieu lLettre d'or). Introduction, texte critique, traduction et notes par J.-M. DEcnRNer (Sources chrétiennes 223),Pans,1 985. I/SB Vie de saint Bernard. Tradtction, introduction et notesd 'I. GoaRy, Paris,1 997. 4 lntroduction Introduction A maintes reprises Guillaume de Saint-Thierry - religieux, théologien et mystique du XII' siècle - exprime le < désir de voir Dieu > : O visage ! Qu'il est heureuxl e visage d'adhérer à toi en te voyant / (...). C'est pourquoi, scrutant tous les coins et recoins de ma conscience,d e par ta grôce, mon unique désir, mon désir brûlant, c'est de te voir (CD 3, p.67). Voir la face divinel pour aimer davantages on Seigneu4 et I'aimer toujours plus afin de le voir3, sont les aspirationsp rofondesd e son âme. Il faut dire que les hommes du XII" sièclen 'étaient pas étonnésp ar les visions, la présenced e I'invisible faisait partie de la foi en l'Esprit Saint dans la diversité de sesd onsa.D urant tout le premier millénaire, les chrétiens, en général, ont été convaincus que la vision de Dieu était proprement inaccessiblee n cette vie. En revanche,à partir du XII'siècle, une nouvelle forme d'expérience visionnaire apparut, imprégnée de Bible, de liturgie et de théologie, et très portée à s'approprier, par dévotion mimétique et non sans ferveur sincère et intense, les expériencesi ndicibles les plus hautes des prophètes et des apôtres, si bien que l'on ne vit bientôt plus de contradiction ni même de présomption coupable à désirer de telles visionss. 1. Objet de notre étude L'objet de notre études erad e regarderla penséeth éologiquee t spirituelled e Guillaumed e Saint-Thierrys ur cette délicateq uestiond e la vision du Dieu invisible en relation avec I'amour de Dieu6.C ela nousa mèneà chercheqr uelless ontl es differentesin terprétationds e ce désir de voir Dieu que I'on retrouves i souvents ous la plume de Guillaume.N ous regarderonsq uelless ont les raisonsd e ce désir de voir Dieu, son enracinemenatu cæurd e I Montre-moi ta face, montre-moi ta face, s'écrie Guillaume ; de tels appels ne cessent de se répéter (CD 2, p.6l;3,p.67;EF 10,p.l 0l1,59,p.1451,OM\II,2,p.65;VII,5,p.129;VII,81,p3.0 ;V[I, 13,p.1 45...). ' Je désire uniquemente t exclusivementt e voir (...), etj 'aimerai puisquej e verrai, celui qu'aimer estl a vraie vie (CD 3, p. 67). 3 La vision commence sur terre psr une vie sainte et par l'usage de la divine contemplation là, l'amour mérite la vision lorsqu'on croit, espèree t aime ce qu'on ne voit pas (EF 23, p. I l3). 4 M.-M. DAVY, Initiation médievale,l a philosophie au XIf s. Paris, Albin Michel, 1980, p. I 95. t T. E. BnErnsNTHAL, ( Visions (de la Trinité) >>D, ictionnaire critique de la théologrq Paris, 1998, p. 840. 6 L'amour de Dieu, pris au sens de I'amour venant de Dieu, et pour Dieu. Introduction I'homme, sese ffets sur toutess esc omposanteas nthropologiquees t commentc e désird e voir Dieu peutt rouveru ner éponsed ansl a théologieg uillelmienne. Le désir de voir Dieu peut semblerp aradoxalp uisqu'il a été enseignéa ux Israelites que : ( L'homme ne sauraitv oir Dieu et viwe7.> Dieu n'est-il pas ( un Dieu qui se tient caché> >s 'exclamaitl e prophèteE saies? Cependanmt aintesf ois les Psaumeso nt traduit I'aspiration profonde qui habite Guillaume : voir la face du Seigneure. Jacob avive cette espéranced e voir Dieu en appelant< Penuel > l'endroit où il lutta avec l'ange car il dit : < j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie saurrel0,> ? Face à ces textes contradictoires,i l sembleq ue la question demeure: la vision de Dieu serait- elle la vision béatifique uniquement réservée pour l'au-delà, comme certains textes de Guillaume I'affirmentll, ou peut-on espéreri ci-bas une vision de Dieu, avant goût de la vision à venir ? C'est une question centrale dans la théologie guillelmienne qui nous amèneà nous interroger sur ce que recouvre cette expression< vision de Dieu >, afin d'être à même de dire si une certaine forme de vision de Dieu, dans la penséed e Guillaume, pourrait être donnée ici- bas. - L'objet de la quête de Guillaume : <<la vision de Dieu >, serait-il de connaître la vérité de Dieu, c'est-à-dire ce qu'il est en lui-même ? Serait-il d'avoir une vision intellectuelle de Dieu qui seraitu ne connaissancein térieured e son mystèrel2. - En évoquant la < vision de Dieu > Guillaume ne se réfere-t-il pas le plus souventa u sens spirituel de la vue ? On comprend I'importance du sens spirituel de la vue en faisant I'analogie avec le sensc orporel. Dans les échangesv ivifiants avec l'être aimé, nous connaissonsI 'importance du fait de voir la personne.V oir Dieu, dans une vision spirituelle, traduirait-elle I'aspiration profonde de Guillaume à ressentirl a présenced u ' Certainst extesb ibliquesr appellenlta transcendancaeb solued e Dieu apparemmenint accessiblseu r terre; ils ont affrmé que l'homme ne pouvait voir Dieu sansm ourir pour marquerl e respecte nversl e Dieu transcendant (Gn32,31; E x3 ,6;33,20; Jg6,22-23;1 3,22;l R 19,1 3; Is6 ,4 ). tEs45,15. n Ps23,6;2 6,8-9;2 7,8, 1054, ... to Gn 32, 20. Cf.d 'autrest extesd e I'Ecritureq ui disentq ueD ieu peut-êtrev u ou qu'il y a impossibilitéd e le voir dansn otreé tudes ur <<L ivres saintsle sp lus citésc hczG uillarune> >i,n fra,C hapitreI B l. b, p. 97. rr La vision de Dieu seraita lors considéréec ommeI 'activité essentielled e l'âme lorsqu'ellea tteintl 'état de béatitudep romisep our les fins dernièresC. 'estc e qu'à indiquéG uillaumed ansq uelquesé crits: La visionfaceà face et la pleine connaissqncnee sont donnéesà personnes ur terre.M ais elless ontp romisesp our laviefuture (EF 3,p. 95)( cf.E F 87,p . 169; MF ll, p. 7l). '2 Ainsi Guillaumep arled 'une visiond e Dieu qui seraitu nec onnaissancpea r I'intelligenc e : Or la vision( visio) mêmee st cette connaissance( intellectus) qui est dans I'ôme, lorsque celle-ci qrrive à connaître (intelligere) c'est-à-direà voir Dieu (Deumv idere)( Traductionlé gèremenmt odifiéed eM F 4,p.65). 6 Introduction Seigneur,p ar les yeux du cæur, dans le fond de son âme13? Déjà Platon avait cette aspiration profonde à la visionlo de l'Êh. absolu, c'étaitlà la béatitude car elle amène à être en contact avec une présencels. - La vision de Dieu tant désiréep ar Guillaume ne serait-ellep as pour lui le sommet de la contemplation? Ainsi chez Platon, le mot < Theoria (contemplation) > se ratlachait à l'idée première de vuel6. Dans les temps ultérieurs, au Moyen Âge, la contemplation était traditionnellement le fait de regarder, de diriger toute I'attention de I'esprit vers Dieu et sesm ystèresa fin d'être en union de cæur avec le Seigneur. Serait-ce ce que rechercheG uillaume : cet état de prière considéré comme une sorte d'anticipation de ce que sera I'union totale à Dieu dans la visionlT? Nous constatonsq ue I'expression <<v ision de Dieu > peut recouwir plusieurs sens possible chez Guillaumets. il nous faut chercherq uel sensG uillaume donneà < la vision de Dieu > au cours de ses écrits pour être à même de comprendrec e que représente,d ans sa vie mystique, son désir de < voir Dieu > indissociabled u désir < d'aimer son Seigneurle> . Le thème de < la vision de Dieu >, en lien avec celui de <<I' amour de Dieu >, est très présent dans la théologie de Guillaume, il en traite comme du ressort même de la vie chrétienne. Aussi il n'est pas surprenantq u'il soit évoqué par les auteursq ui s'intéressentà la mystique de Guillaume. Il nous a semblé que ce thème méritait une étude qui lui soit entièrement consacrée.M ais regardons tout d'abord comment cette question de la vision de Dieu en relation avec I'amour de Dieu a été abordéed ansl es étudess ur la penséed e Guillaume. 13 C'est ce qui ferait dire à Guillaume: Plusl 'hommev oit,p lus I'hommec omprendC elui auquels 'adresses on ofrande,p lus Celuïci estp résenta u cæur( LFMD 173,p.283).N ousr emarquonqsu e cesd euxa pprocheds e la vision( intellectuellee t parl e senss pirituel)s ouvenst 'entrelacent. to Platon, comme le fera Guillaume,a ttribue la plus granded ss importancesa u sensd e la vue poru souliper le désir de l'âme de voir l'être absolui nvisible: <<N 'as-tu pas remaxquéq ue I'ouwier de nos senss 'est mis beaucoupp lus en dépensep our la faculté de voir et d'être vtt que pour les auhes? >>( La Répubtique.L iwe Yl Trad.E . ChambryP, aris1 963p, .210-2ll). tt A. J. FESTUGIERCEo,n templatioent vie contemplativsee lonP laton,P aris,1 936p, .263. 'u tbid.,p . 13. tt J. LpcLpRcq, < Contemplation> >D, ic. Encyclopédiqued u Moyen ge, Paris 1997,p . 390. 18 En énuméranct esq uatrep ossibilitésd e sensd e I'expression: < Vision de Dieu> (Vision de Dieu dansl a vie futwe; vision de Dieu ici-basp ar I'intelligencep, ar le senss pirituel , au sommetd e la contemplation)n, ous suivonsJ ean-Piere Torrel dansl e tout début de son article : < La vision de Dieu "Per essentiam" selon saint Thomasd 'Aquin >>R, echercheTsh omasiennePsa, ris,2 000,p . 177- 197, p. 177. tn Cf. CD 3, p. 67, cités upra,p . S, note2 . Intoduction 2. Etat de la question EtienneG ilson,d anss esN otess ur Guillaumed e Saint-Thierrf0, évoquee. n quelquesli gnes, la question de la vision de Dieu liée à celle d'une vie de charité conduisantà la ressemblance. Lorsque l'amour restaurel a ressemblanced ans l'âme, < Guillaume s'exprime souventc omme s'il sentait la gràce2r,e t la consolation intérieure)), nous dit Etienne Gilson22.L 'auteur fait remarquer que la nature de la consolation spirituelle, dans la doctrine de Guillaume, est assez difficile à définir; ne serait-ellep as identifiable à une certainep résenced e la paix et de la joie dans l'âme ? Ala question qu'il se pose de savoir si la joie de l'âme s'accompagneraitd 'une vue de Dieu, Etienne Gilson donne une interprétation restrictive. Il donne aux mots < voir Dieu >r,q ue Guillaume utilise souvent,l e sensd e : < Sentir la joie de cetter essemblance enfin retrouvée. > et il ajoute : < Ce n'est pas peu, mais ce n'est que cela. Il est donc inutile de chercher dans les métaphoresd ont use Guillaume, un sensm ystérieux qu'elles n'ont pas. De quelques images qu'il se serve, il ne veut jamais dire que la chaité nous donne la connaissance, la we ou la vision de Dieu qui est ici-bas refusée à I'intelligence23.> > Remarquons d'emblée qu'il n'est pas sûr que Guillaume donne au mot < intelligence > le même sensq ue lui attribue Etienne Gilson2a.D ans cette prise de position sur le rapport entre char:rtée t connaissance ou vision de Dieu, l'auteur fut critiqué par la plupart de ses successeurs". n lui fut reproché d'escamoter sensiblementl 'aspect cognitif de l'amour et de donner au mot connaissanceu ne acceptationp urement intellectuelle,v oir conceptuelle. 2gE. GLSoN, La théologie mystique de saint Bernard, Paris, 1969,p .216-232. 'r Chez Guillaume, I'Esprit Saint est l'auteur de la grâce : Si tu appelles le Père, dans un élan d'amour filial, I'auteur de la grâce, l'Esprit Saint, pénénant ton esprit, déclarera, par ce même élan d'amour, que tu esf ils de Dieu (ESLR Livwe Y, p.220) (A. RYDSTRoM-PouLSENT,h e Gracious God Gratia in Augustine and the Twelfth Century, Copenhague,2 002, p.265). Le sens le plus important du mot grâce est lié à I'amour de Dieu: Ton Esprit Saint lui-même, qui est dit amour, unité et volonté du Père et du Fils, inhabite en nous par sa grâce ; il déposee n nous la charité de Dieu (CD lI, p. 97) (A. RvDSTRoM-PouLSENo,p . cit., p.261). Le mot grâce revêt aussi une dimension sotériologique et christologique. En effet, par la grâce obtenue par les mérites de la passion et de la mort du Christ, Dieu pardonne les péchése t justifie le pécheur : Et c'est la justice de Dieu que,p ar lafoi de celui qui est mort pour nous, nous Çyons,p ar lui, ce que nous ne porrvions obtenir pm nous-mêmesE. t parce que cela nous est attribué gratuitement, nous I'appelons la grôce (ESLR Liwe II, p. 9l ; cf. aussi CD 10, p. 9l) (A. RvosrnoM-PoulsEN, op. cit., p.255-256). " E. GltsoN , La théologie mysttqie de saint Bernard, Pans, 1969,p . 225. 23 lbid., p.227-228. 2a Cf.notre étude < L'intelligence>>,i nfra, Chapitre II B 3, p. 150. " I.-M. DECIIANET,A ux sources de la spiritualité de Guillaume de Saint-Thierry, Bruges, 1940, p. 19. P.VERDEYENL, a théologiem ystiqued e Guillaume de Saint-Thierry,Paris,1990, p. 263;O. BRooKE, "The Trinitarian Aspect of the Ascent of the Soul to God in the Theology of William of Saint-Thierry", RTAM 26, (1959), 82-127,p. ll,note 124. Introduction CependanEt tienneG ilson,e n présentanGt uillaumec omme: < Un trèsg randt héologiend, ont la fermetéd e pensées 'allie à unej ustessed 'expressionre marquabl)e (...) et qui < a construit une théologie mystique très soigneusemenatj ustée'6,r , à certes contribué à ce que tle nombreusesé tudes,d epuisl e dernierq uartd e sièclep assé,s 'intéressenàt la spiritualitéd e Guillaumed e Saint-Thierrye t à sont émoignagme ystique2T. Louis Malevez2s,a prèsa voir précisé que la formation del'image de Dieu dans l'âme précède la connaissanced u Dieu Trine, dans la suite de son article, développe l'équivalence entre vision-connaissancee t ressemblanceN. ous utilisons les mots accolés< vision-connaissance> 1, car dans la penséed e Guillaume, la vision est souvent une connaissanceu, ne connaissance dite < mystique2e> . Ainsi pour indiquer I'unité régnant entre le Père et le Fils, au sein de la Trinité, dans l'échange de leur regard,G uillaume utilise aussi bien le mot < vision3O> que le mot <<c onnaissance3,lr . Louis Malevez ale ménte de mettre en évidence l'inspiration augustinienne32d e Guillaume sur les sensations.I l souligne que Guillaume a eu < I'idée de faire de la faculté mystique un analogue de la sensibilité corporelle33>. Le sensd e I'amour, en particulier, est lié aux mêmes conditions que la sensibilité corporelle: il est I'agent de la perception de Dieu, de la vision qui, selon Guillaume, serap lénière au ciel, lorsque l'âme serac omplètementr enouveléeà 2u E. GttsoN, La théologie mystiqued e saint Bernard, Paris, 1969,p.216-217. " P. VERDEYEN<, En quoi la connaissanced e Guillaume de Saint-Thierry a-t-elle progresséd epuis le colloque de 1976?>>, Signy I'Abbaye et Guillaume de Saint-Thierry, Actes du Colloques international d'Etudes cisterciennes9 , 10, I1 Septembre1 998,rétntsp arN.Boucrmn, Sigryl'Abbaye2000,4ll-413,p.413. 28L.trI'ttwz, <La doctrine de I'image et de la connaissancem ystique chez Guillaume de Saint-Thierry,>, RSR2 2, (1932), 178 -205 ; 257- 279 . 2n Guillaume parle, dans son Miroir de la foi, de la vision intellectuelle de Dieu comme une connaissance intérieure de son mystère : Or la vision (visio) même est cette connaissance (intellectus) qui est dans l'âme, lorsque celle-ci arrive ù connaître (intelligere) c'est à dire voir Dieu (Deum videre) (MF 4, p. 65) (Cf. < Connaissancem ystique de Dieu ), D.St. 3, col. 892). to Dans lq Trinité le Père et le Fils se voient mutuellement, leur vision réciproque est I'unité de leur acistence...( EF 6, p. 97). 3t Quant à cette connaissqnceq ue le Père et le Fils ont I'un de I'autre, c'est leur unité même à tous deux (MF 106,p. 177). 3'Cf. AucusrrN, Za TrinitéXl, BA 16,p . 161 s. " L.Mll-vEz, art. cit., p.275.
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