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Description sommaire du koulango (dialecte du Bouna, Côte d'Ivoire) PDF

54 Pages·1974·1.868 MB·French
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DESCRIPTION SOMMAIRE DU KULANGO (Dialecte de BOUNA, Côte-d’Ivoire) par André PROST INTRODUCTION Cette description sommaire du kulango, langue du peuple nommé officiellement Koulango (en fait ils se disent Kulambo, sg. Kulamo), regarde le dialecte parlé à Bouna (Côte-d’Ivoire). Bouna a été depuis plusieurs siècles la capitale d’un petit royaume kulango, alors que la partie sud de la région peuplée de Koulango fut conquise par les Abrons. De là des différences, qui nous ont été affirmées, entre les dialectes du nord et du sud. Le kulango a été récensé par Bryan et Westermann : Languages of West Africa, Oxford 1952, p. 58. De Lavergne de Tressan dans son « Inventaire linguistique de l’Afrique occidentale française et du Togo », p. 94-95, situe avec sa précision habituelle le domaine du « kulan ». Les deux auteurs placent tout à côté le loghon et le tegesye : nous doutons qu’il s’agisse là de deux ethnies et de deux langues distinctes : les Tegesye ou T uni de Lankio et de Galgouli sont la continuation des Loyombo (sg. Loyombo en kulango) de Doropo, au nord de Bouna, sur la route de Kampti, et sont appelés aussi Loyombo. Le kulango est une langue à classes nominales de type voltaïque. Par contre le vocabulaire ne rappelle que de loin en loin le lexique commun des langues voltaïques. Le classement des langues dites « voltaïques » de l’ouest de la Volta Noire nous semble complètement à reprendre actuellement. Ann. Univ. Abidjan, série H (Linguistique), Tome VII, 1974. 22 A. PROST Nous avons eu le concours appréciable d’un excellent informateur : Ouattara Ibrahim dit Justin, notable paysan de la ville de Bouna. Bouna, février-mars 1973. i SOMMAIRE Ch. I. — Phonologie ...................................................................... 23 Ch. II. — Les classes nominales, les Substantifs ....................... 26 Ch. III. — Différentes formes des Substantifs — Groupes nomi­ naux ................................................................................. 33 Ch. IV. — Démonstratifs, Déterminatifs, Relatifs....................... 36 Ch. V. — Les Nombres — Singularité et Pluralité indéfinies .... 40 Ch. VI. — Les Interrogatifs ......................................................... 43 Ch. VIL — Pronoms personnels et représentatifs....................... 44 Ch. VIII. — Phrases nominales — Présentation — Etre........... 48 Ch. IX. — Les Verbes, la Conjugaison........................................ 51 Ch. X. — Préposition et Postpositions........................................ 55 Ch. XL — Quelques notes de syntaxe du discours ................... 57 Vocabulaire : I. Substantifs ................................................................................. 61 IL Verbes .............. 70 DESCRIPTION SOMMAIRE DU KULANGO 23 Chapitre premier PHONOLOGIE 1.1. Les voyelles. Il y a 9 voyelles orales brèves : i b e € a o o v u Nous avons transcrit ï et w pour i et v : ce sont des i et u ouverts, presque e fermé et o fermé. Nous n’avons pas de paires différentielles à l’appui de cette affirmation, ne disposant pas d’un vocabulaire assez étendu. Il y a lieu de distinguer les longues des brèves : biko excréments piiko la mort Les nasales existent également, soit par position : nyo homme, ceux-ci, soit autrement : sâa mâle de, xiëno homme (vir), dü mordre, sï creuser. 0 Diphtongues assez fréquentes : dieko arbre, sic possesseur de, piege œil, siogo serpent, gbuoTjo chemin, kuongbo faim. 24 A. PROST 1.2. Les consonnes. Labio- Labiales Dentales Palatales Vélaires vélaires Occlusives b, p d, t cj k, g kp, gb Nasales m n ny rp tjw Fricatives f, V s, z x, y, h Latérale et roulée l,r Semi- voyelles w y 1.3. Les occlusives. b et p, d et t ne présentent pas de particularités. c et / sont attestés à l’initiale : joozungo couverture, jeUe piment, jaa être mauvais, CEre être bon ainsi qu’en intervocalique : aarenjo co­ épouse, kparaco bon, ancE panier. Ils sont à différencier des groupes di et ti suivis d’une voyelle : gbadio vieux pl. gbaduo. Il semble bien que k et g devant voyelle d’avant passent facilement à c et j, nous avons ainsi cece ou kskë rien (cf. 5.8), sucêjê fesse, ayatEjE aisselle parallèlement à noogbEgE lèvre, gbEgE feuille, xiengE/xienjE Diospyros les suffixes gE et je semblant être un seul et même suffixe. g semble rare en initiale : gantaga pagne, gamina araignée sont les seuls enregistrés. C’est ailleurs qu’à l’initiale une simple réalisation de k, voir les finales de classe 2 qui sont équivalemment : ko, go et même wo entre deux voyelles, ou yo : yoko/yoyo eau, ugo/uwo tête, etc. 1.4. Les labio-vélaires kp et gb sont assez fréquentes. kpalsiE devin, gbasiE cultivateur, gboko montagne, brousse, gbiriko DESCRIPTION SOMMAIRE DU KULANGO 25 jour, gbogoma cynocéphale, gbege feuille, kpogoye rein, kpatabijc côte, nüagbo viande, siragbolu grand-père, kayangbo dent, ddgbo igname, zukukpo os, kaakpo haricot, gbangbaga panthère. 1.5. Fricatives. On a les voisées et les non voisées, f et v, s et z : vicia petit frère, vako karité, fë^e lune, filego poil, vc casser, démolir, fc se laver. zaga esclave, sa^a nez, sira père, siogo serpent, zukum os (pl.) zimbio poule, suo cheval. x et y sont des fricatives glottales. La première est assez bien représentée à l’initiale : xiëno homme (vir), xieô travail, xo pronom 2e classe, xcre démonstratif correspondant ; elle représente un son assez particulier, moins fort que le kh arabe, et parfois presque une sorte de souffle comme dans xo. Il est possible que ce soit une atténuation de k. y est un amuissement de g entre deux voyelles, il ne représente pas un phonème pertinent. On peut sans doute dire la même chose de x, mais comme nous n’avons pas trouvé de règles permettant de fixer quand cette réalisation est en place, force est bien d’écrire x. h est une autre fricative également fréquente : ho pronom première classe et huô démonstratif correspondant, hiiko dos, hi voir, hina mère, hilego queue, etc. 1.6. Les nasales. m, n, ny et t/w se trouvent à l’initiale, 17 simple se trouve en intervocalique kpe^e grenier, gbuoyo route, sa^a nez, cerjo/cengo Elaeis, coYjo mouche. ywo, Tjwuô ceux-ci (cl. 4), rpvôbigc abeille, rjworo miel. 1.7. I et r. I se trouve à l’initiale et en intervocalique : lengbo cou, luroige bile, filego poil, laangbo sel, delengbo langue, 26 A. PROST r ne se trouve jamais à l’initiale, en intervocalique on trouve : paraku cochon, kunduuro hippopotame, biero crapaud, kuro tortue, digi- rige bas fonds, parayige étoile... 1.8. Semi-voyelles. Elles se trouvent à l’initiale et en intervocalique : yoko eau, yere femme, yugo hommes, yereyo amante, ciliyo hôte, elle se transforme en ny ou y devant une nasale : yi radical « homme » donne yugo au pluriel et nyô au singulier. Nous pensons cependant que ny existe indépendamment ainsi dans nyama scorpion, nyogo crocodile, nyuko nombril, w n’existe peut-être pas à l’initiale, en intervocalique il représente souvent un g atténué : ugo/uwo tête, — on a d’autre part : parawü étoiles, kpogowu reins, piewu yeux,... Chapitre II LES CLASSES NOMINALES, LES SUBSTANTIFS Les nominaux sont répartis en classes, marquées par des suffixes propres, par des formes de qualificatifs variant suivant les classes, par des déterminatifs et démonstratifs de classe, et enfin par des pronoms de classe se substituant aux divers substantifs. Les classes sont peu nombreuses en kulango. Nous en comptons 2 pour le singulier et 3 pour le pluriel. Nous avons ainsi : Pronoms Substituts Déterminatif Démonstratif Singulier : lre classe......... ho hene huô 2e classe ......... xo xere xuo Pluriel : 3e classe ......... bo bere buo 4e classe ......... . 7)WÔ nyene rpvuô 5e classe ......... (mu) mine muô DESCRIPTION SOMMAIRE DU KULANGO 27 II.2. Pour les substantifs lés noms de personnes sont au singulier de la lre classe et au pluriel de la 3e. Pour les autres substantifs, ceux qui se terminent par kV (ke, ko, ge, go parfois wo) sont ordinairement de la 2e classe au singulier, pour le pluriel il se forme dans la 4e ou la 5e classe, selon les cas. — Les substantifs dont le singulier n’est pas terminé par -k V sont de la lre classe tout comme les noms de personne. Ils forment leur pluriel également dans la 4e ou la 5e classe. Nous n’avons ainsi qu’une paire de classes marchant ensemble : les noms de personne qui ont leur singulier dans la classe 1 et leur pluriel dans la classe 3. II.3. Noms de personnes. Les substantifs désignant des personnes sont représentés par les pronoms sg. ho pl. bo ; les démonstratifs faibles ou déterminatifs sont : sg. hene, pl. bere. Ces substantifs sont souvent terminés par -o au singulier et —bo au pluriel. Cependant le mot désignant un homme (homo) est nyô, pl. yugo, et celui désignant le « possesseur de » qui sert à former de nombreux composés est sis pl. sugo. Mais les pronoms et démonstratifs sont toujours ceux des lre et 3e classes. homme (homo) nyô yugo radical : yi homme (vir) xiëno xiembo femme yere ysbo père sira sirabo mère hina hinabo enfant bio buo aîné kanaô kanaôbo cadet vielo viebo sœur/frère yskuo yskuobo (germain de sexe opposé) grand-père sira-gbolu sira-gbolubo grand-mère hina-gbolu hina-gbolubo oncle maternel nyao nyaôbo 28 A. PROST tante paternelle siragboyokuo siragboyokuobo beau-père siçxiëno siexiembo belle-mère sieyere sieyebo amante yereyo yerewo amant sieduo siedugo co-épouse aarenjo aarenwo esclave zaga zabo mort yi-piniu yi-pinibo hôte, étranger ciliyo cilibo jeune homme xandadio xandadugo jeune fille biyereyu biyerewuo vieillard xie-gbadio xie-gbadugo vieille femme ye-gbadio ye-gbadugo Ethniques Peul Fila Filabo Koulango Kulamo Kulambo Lorhon Loyomo Loyombo Dioula Soyo Soyobo Lobi Luuyu Luuwo Gens de Bondoukou Buya Buyabo Composés de -sic possesseur de sic sugo chef yisie yisugo devin kpalsie kpasugo sorcière sukusie sukusugo (« mangeuse d’âmes ») fou sirisie sirisugo aveugle dirinsie dirinsugo sourd sirisie siresugo forgeron dangalasie dangalasugo DESCRIPTION SOMMAIRE DU KULANGO 29 ennemi kiisie kiisugo chef de village a^otosie anu-tosugo chef de terre saa-sie saasugo griot loonsie loonsugo lépreux dasie dasugo cultivateur gbasie gbasugo maçon maalcsie maalesugo vendeur yabolidolisie assassin yi-ku-sie dolotière tâ-sa-sie (qui cuit le dolo) II.4. Substantifs ne désignant pas des personnes. Nous donnerons successivement ceux qui sont au singulier de la lre classe, puis ceux qui sont de la 2e classe. Les pluriels de ces substantifs sont : — terminés par - ô (aô)/wu, mu, nu et font partie dans ce cas de la 4e classe (rjwô, tjwuô, nyene) — terminés par -m : ils sont alors de la 5e classe (muô, mine). Pour reconnaître sûrement de quelle classe fait partie un substantif au singulier, il faut le faire accompagner d’un démonstratif. On trouve ainsi que plusieurs substantifs à terminaison kV, même formant suffixe et remplacé par un autre suffixe au pluriel, font partie de la lre classe. II.5. Singuliers de la première classe : poitrine gou ventre naagu cicatrices raciales dabaraba dabarabam pied naga naô cheval suo suom bovin naa naaô taureau naasâa naasaô mouton anama anamaô 30 A. PROST chèvre tege temu cochon paraku parakum panthère gbangbaga gbangbam koba kûu küom (hippotrague cheval) silure âgbogo âgbum animal sauvage tuozuna tuozunu lion jara jaraô buffle â’ a â9 aô cynocéphale gbogoma gbogomaû singe gbalio gbalu poule zimbio zumbuu araignée gamina gaminaô mouche corjo côwu moustique naadiidio naadudu tortue kuro kunu serpent siogo siomu crapaud biero biemu crocodile nyogo nyomu hippopotame kunduuro kunduumu II.6. Singuliers de LA DEUXIÈME CLASSE nez sarja sâô joue gbengo gbem bouche noogo nuôm dent kayangbo kayam cou lengbo lem sein nyugo nyum os zukukpo zukum corps toyo tou poil tüego filewü tête ugo uwu œil piege piewu

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