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L’enrôlement des « machines de guerre » dans la guerre réelle ........... 191 Bibliographie sélective ..................................... 201 Introduction Lerecueildetextesiciréunisreprendl’hommageàDeleuzeorganisé dans la cadre du Collège International de Philosophie pour le ving- tième anniversaire de sa mort, le 4 novembre 2015 au Lycée Henri IV. Il s’est agi avant tout d’un Forum et non d’un Colloque, parce que le Forum indique initialement une place, un espace de rencontres sur le seuil, ni dedans, ni dehors, traduisant au mieux l’idée d’intersection propre au Collège, toujours ouverte au milieu, entre des disciplines différentes. C’est ainsi que nous pouvions concevoir en premier lieu l’idée de multiplicité, une multiplicité n’ayant pas de genre, ni de ca- tégorie pour la clôturer. Elle est essentiellement affectée d’un écart et par conséquent transdisciplinaire, tissée de composantes hétérogènes. Que Deleuze ait pu affirmer, non sans humour, qu’il se sent « un phi- losophe très classique », cela veut dire sans doute le sens toujours ou- vert des concepts philosophiques, conçus comme intersection de plans très différents dans leur organisation. Ce classicisme tient peut-être par ailleurs aux problèmes rencontrés par Deleuze, problèmes qu’il partage avec d’autres grands philosophes. La question n’est pas, en effet, d’en appeler à une doctrine, ni à une marque de fabrique, ces dernières restant toujours trop pédagogiques, redevables à une école et par conséquent à un genre. Il s’agit bien mieux, comme nous le retrouvons ici dans chaque texte, d’affronter une difficulté de penser, de prendre par le milieu. Une difficulté inhérente à la philosophie non 10 pas parce qu’elle serait sophistiquée dans son énonciation mais parce qu’elle se « heurte » à une extrémité qui ne se laisse jamais absoudre ni résoudre par un poncif. Cette résistance de ce qui diffère de nos opinions suppose en vérité un exercice pratique pour se laisser approcher, voire un pli pour nous en écarter. La traversée de la différence réclame à coup sûr la création d’un concept. Et celui-ci s’inscrit dans ce que la philosophie a sans doute de plus classique en tant qu’expérience : expérience de l’hétéro- gène qui doit reconduire à de l’univocité, expérience de la multiplicité qui dans sa conception reste cependant une variété irréductible, hé- rissée d’attributs qui ne se recouvrent jamais dans l’ordre du même. C’est que la consistance, obtenue par un concept philosophique, varie même lorsque la dialectique prétend tout reprendre dans l’identité, dans un réel pacifié ou dans un absolu qui, en vérité, n’est que la pointe d’un mouvement en devenir. Même une construction en train de se faire, d’aboutir à sa tenue, contient de quoi muter au moment de se stabiliser. Il s’agit à chaque fois pour ce constructivisme d’une traversée,d’unejetée,voired’undiagrammeaulieud’unedialectique. C’est cette difficulté de penser le mouvement, la dramatisation de son événement que nous pouvions évoquer vingt ans après que la vie de Deleuze devait basculer dans l’immanence d’une œuvre qui, aujour- d’hui encore, réclame d’être relancée. La faire revenir donc, ici comme ailleurs, selon cette différence ou cette multiplicité qu’elle a toujours tenue comme le signe de sa création. F.J. /J.C.M. 11 Liste des abréviations des textes de Gilles Deleuze AO L’Anti-Œdipe. Capitalisme et schizophrénie,Minuit,1972. B Le Bergsonisme,PUF,1966. C1 L’Image-mouvement. Cinéma 1,Minuit,1983. C2 L’Image-temps. Cinéma 2,Minuit,1985. CC Critique et clinique,Minuit,1993. D Dialogues,avec Claire Parnet,Flammarion,1977. DL1 L’île déserte,publié parDavid Lapoujade,Minuit,2002. DL2 Deux régimes de fous,publiés parDavid Lapoujade,Minuit,2003. DL3 Lettres et autres textes, publiés par David Lapoujade,Minuit,2015. DR Différence et répétition,PUF,1968. ES Empirisme et subjectivité.,PUF,1953. F Foucault,Minuit,1986. FB Francis Bacon. Logique de la sensation,La Différence,1981. K Kafka. Pour une littérature mineure,avec Félix Guattari,Minuit,1975. Kc La Philosophie critique de Kant,PUF,1963. LS Logique du sens,Minuit,1969. MP Mille plateaux, Capitalisme et schizophrénie 2, Minuit,1980. N Nietzsche et la philosophie, PUF,1962. P Pourparlers 1972-1990,Minuit,1990. PS Proust et les signes,PUF,1970. PL Le Pli. Leibniz et le Baroque,Minuit,1988. PV Périclès et Verdi. La philosophie de François Châtelet,Minuit,1988. QP Qu’est-ce que la philosophie?,avec Félix Guattari,Minuit,1991. R Rhizome. Introduction,avec Félix Guattari,Minuit,1976. S1 Spinoza et le problème de l’expression,Minuit,1969. S2 Spinoza. Philosophie pratique,Minuit,1981. SM Présentation de Sacher-Masoch. Le froid et le cruel,Minuit,1967. Empirique et transcendantal (Improvisations) Il me revient donc de parler en dernier; ce qui ne veut pas dire exactement de conclure, tâche en laquelle a excellé Jean Wahl, à la- quelle Deleuze lui-même s’est exercé, mais qui ne se fait plus guère. Conclure consistant à résumer les interventions antérieures et à en tirer, si l’on peut dire, la leçon. J’en serais bien incapable. Ilmeparaîttoutefoisintéressantderevenirsurlethèmeauquelaété consacré ce forum, celui des multiplicités qui, sous le nom de variétés, de variations, de singularités aussi, dont les multiplicités sont faites, parcourt l’œuvre deleuzienne, en assure la cohérence, la consistance. Ainsi, également que la liaison avec d’autres penseurs des multiplici- tés, ceux de la science, de la logique, des mathématiques en particu- lier : Cantor, Weierstrass, Riemann; tout spécialement ce dernier à qui il revient d’avoir étendu l’acception du terme, depuis les collec- tions, lesnombres, lesensembles, àl’espaceetsatopologie. Avantque la philosophie ne l’adopte en y greffant d’autres généralisations. Aux multiplicités numériques, métriques, s’ajouteront des multiplicités de grandeurs intensives, non numériques, qualitatives. Concernant, non seulement l’espace, mais, avec Bergson, le temps, la durée, l’événe- ment. Cette salle en laquelle nous sommes, cette bibliothèque historique du Lycée Henri IV, lambrissée d’innombrables sculptures de style Louis XV, dont de non moins innombrables glaces multiplient les 14 René Schérer reflets, n’est-elle pas perçue comme multiplicité, sans qu’il soit néces- saire d’en chiffrer la grandeur? Ou mieux, elle peut être elle-même qualifiée de multiplicité, comme le sont les colloques qui s’y tiennent, les idées qui s’y expriment. L’idée est multiplicité, d’où elle tire sa fécondité et sa puissance. Toutefois, ce n’est pas de cela que je veux parler, ni du passage de Riemann à Deleuze lequel, je le fais remarquer, le rappelle, a été excellemment traité et précisément expliqué par Franck Jedrzejewski dans un article de 2009. Si j’en parle, c’est parce que, dans le cours où sontabordéeslesmultiplicitéschezBergson,uneremarquedeDeleuze a attiré mon attention et va me permettre les quelques réflexions auxquelles j’entends borner le présent propos. Il s’agissait de la différence célèbre soulignée par Bergson (ou éta- blie par lui?) entre la simple perception d’une collection, la suite des sonneries d’une cloche, et la numération, sa condensation, son chiffre donnéaveclenombre:dingdingdingdinget«il estquatreheures». Or, cette notation a été faite également par un livre contemporain ou presque,deLesdonnéesimmédiatesdelaconscience,maisd’uneautre orientation philosophique, celle de la phénoménologie allemande : la Philosophie de l’arithmétique de Husserl, paru en 1891. Tout en en faisant mention, Deleuze, dans la retranscription du cours dont nous disposons, fait alors cette remarque qui a si fort at- tiré mon attention sur (je cite) « la façon dont se rencontrent et s’accordent des philosophies appartenant à des systèmes différents, qui ont entre elles des résonances, qui se font écho. » Je poursuis la citation : « finalement, bien plus que les contradictions entre philo- sophes, il y a ces trucs prodigieux qui sont des rencontres. Ils ne se copientpas,ilsneserecopientpas,mais,—entrephilosophesquipour- tant sont d’écoles — au sens réaliste, idéaliste,empiriste, — absolument différentes, bien plus que ces différences, il y a de prodigieux échos comme ces appels de l’un à l’autre » Oui, c’estcelaqui m’afrappé, etm’aincitéàjeteruncoupd’œil ré- capitulatifsurlerapportdeDeleuzelui-mêmeauxautresphilosophes, à l’histoire de la philosophie, à l’histoire elle-même. Car ce texte, à l’inverse d’une habitude courante de l’histoire de la philosophie privi- légiant la recherche méthodique des différences et oppositions accorde la primauté aux rapprochements et ressemblances, mais, contraire- ment encore à cette méthode, non par effet d’école ou d’influence,