Description:Un nouvel hommage à Paris, un hommage nostalgique publié en 1942. On lui pardonne quelques outrances «c’est toujours un artisan de Paris qui est à l’origine de toute invention» au regard de la vie des parisiens sous l’occupation que Léon-Paul Fargue ne mentionne que par petites touches (Le Lendemain, Restriction, Le Métro, etc.). Reste la poésie: «Et, dans ce Paris silencieux, nostalgique, suspendu comme un mirage et qui se respire lui-même comme devait faire le palais de la Belle au Bois Dormant, tous ces bruits qu’on n’entendait plus sortent du temps, de leurs gîtes, de l’ombre d’un tournant de rue, d’une porte, se divisent et se rejoignent, comme des bêtes qui émergent de leur antre, l’une après l’autre, après l’orage.» ou: «Cet été, gribouillé d’averses, modelé de brumes chaudes, rayé de giboulées et de grains, d’ondées et de trombes, fut, en somme, une suite de maldonnes. Mais l’automne va s’épanouir sur Paris comme un décor de fin d’opéra. Le vent, qui cette fois vient du ciel, se lève. Un ténor en redingote puce entre en scène. Des ballets de feuilles tournent et s’évanouissent en forme de crosse. Ces chœurs de flammes fauves, ces ors rutilants ou discrets, ces jaunes frangés de sang, ces plis couleur de brique et de thé dans lesquels se drapent les jardins composent pour la ville qui chemine vers les jours longs et sombres un hymne de vastes regrets, une sorte d’incandescente mélodie dont s’accommode notre peine.»