Description:"« Déjà jadis… » c’est le temps qui passe, ce que l’auteur regarde par-dessus son épaule, derrière lui, qui paraît encore si proche et pourtant si lointain. L’auteur a assisté au grand tournant de l’art au début du XXe siècle et il a été de toutes ses aventures. Il s’en fait ici le grand reporter pour en avoir été à la fois l’acteur et le spectateur un demi siècle durant ; il le fait avec la verve et l’humour que l’on peut attendre du co-fondateur, avec Éluard et Tzara du « Cœur à barbe ». « Il y eut Dada tel qu’on le fit sans le savoir, a-t-il écrit. Et Dada tel qu’il apparaît dans l’histoire. Pour moi il arriva à point nommé parce que j’avais compris, à la suite des révolutions successives du XXe siècle, qu’il me fallait faire table rase de toutes les valeurs et de tout absolu, et jouer avec l’antiréalité des choses dont l’art ou la pensée se nourrissaient : c’est ainsi que naît vraiment la poésie. » Ce témoignage de première main sur une époque qui fascine encore aujourd’hui marque cette histoire d’une pierre blanche. Georges Ribemont-Dessaignes (1884-1974), écrivain, poète, dramaturge et peintre français, fut autour de 1915, avec Marcel Duchamp et Francis Picabia, l’un des précurseurs à Paris de l’esprit qu’en 1916 à Zurich Tristan Tzara a nommé « Dada ». À partir de 1920, il participe à toutes les activités du mouvement et anticipe dans les domaines du théâtre et de la musique sur les développements ultérieurs des thèmes de l’absurde et du recours à l’aléatoire. Infatigable animateur, il est de toutes les revues (il dirigera « Bifur ») et de toutes les avant-gardes du siècle. Bien qu’ayant rompu avec le surréalisme, André Breton dira de lui dans ses « Entretiens » qu’avec Tzara et Picabia il fut l’un des seuls vrais « Dadas ». "