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Découverte des paysages du Languedoc- Roussillon par les voyageurs anglais des XVIIIe et XIXe ... PDF

190 Pages·2015·6.76 MB·French
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Preview Découverte des paysages du Languedoc- Roussillon par les voyageurs anglais des XVIIIe et XIXe ...

2 L’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier n’entend donner ni approbation ni improbation aux opinions émises au cours de ses séances et dans ses publications. Ces opinions devront être considérées comme propres à leurs auteurs. 3 Cet ouvrage est dédié à la mémoire de Jean Nougaret décédé le 10 décembre 2013. Malade il n’avait pu assister à ce colloque. Il en était un des inspirateurs, un des organisateurs. 4 5 Les paysages du Languedoc-Roussillon dans les arts et la littérature Introduction Michel Gayraud Président 2013 de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier Professeur émérite et ancien président de l’Université Paul Valéry, Ancien recteur d’Académie L’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier a organisé un colloque sur les paysages dans les arts et la littérature en Languedoc- Roussillon. Il a fait suite au colloque de 2009 sur le littoral et celui de 2011 sur le patrimoine. Les paysages : ce pluriel dans une première compréhension renvoie à la variété de nos paysages régionaux. On ne peut plus dire aujourd’hui, comme autrefois Michelet, que « le Languedoc intérieur et pierreux évoque la Palestine alors que pour des centaines d’écrivains la Provence est plus grecque que la Grèce.» Observons d’abord que nous avons pris pour cadre le Languedoc- Roussillon qui résulte, comme on le dit souvent, d’un découpage administratif arbitraire et qu’à ce titre déjà c’est une région contrastée sans unité ni géographique ni culturelle. Elle s’étend en effet sur des ensembles naturels distincts : le paysage côtier ou plutôt le paysage des étangs littoraux qui n’est pas celui de la retombée abrupte des Albères sur la mer, le paysage viticole de la plaine qui n’est pas celui de la garrigue pierreuse, le paysage des montagnes cévenoles qui n’est pas celui du Canigou. Mais aller plus loin dans cette quête protéiforme est presque sans fin. Pourquoi ne pas parler aussi du paysage de la bouvine ? Le pluriel « les paysages dans les arts et la littérature » pouvait aussi nous conduire à juxtaposer les paysages des peintres, des graveurs, des photographes, des romanciers, des poètes et des voyageurs. On croit les connaître. Citons par exemple quelques noms d’artistes et d’œuvres célèbres : Hubert Robert « Le Pont du Gard », Joseph Vernet « Le port de Sète », Gustave Courbet « Le pont d’Ambrussum », « La vue de la Tour de 6 Fages » ou « Le bord de mer à Palavas », Frédéric Bazille « Les bords du Lez à Montpellier » ou « Aigues-Mortes », comme on croit connaître en littérature « ce toit tranquille où marchent des colombes » et le «nous irons doucement par les ruelles pierreuses et tortueuses de la vieille ville » de Paul Valéry. Mais relire ces paysages n’aurait pas épuisé notre sujet. La photographie qui est trop souvent oubliée pouvait être une base de réflexion parce qu’elle donne à voir souvent des paysages provisoires, disparus, des paysages en construction. C’est cet angle de vue que nous avons privilégié. Il s’agit de comprendre pourquoi et comment un paysage s’est formé et comment il est ressenti. Nous avons donc visé la compréhension du paysage qui est un objet hybride, faisant appel à la fois aux sciences naturelles, sociales et humaines. De ce point de vue on peut classer les composantes en deux grandes approches complémentaires. Dans le premier cas, à la suite des géographes des XIXe et XXe siècles, on dit que le paysage est un système « produit », modelé par des facteurs anthropiques puisqu’il résulte de l’action de l’homme. Ce type de paysage est étroitement lié au sens de la vue. Ainsi que le disait Cicéron dans son traité « De l’Orateur » : « De toutes nos impressions, celles qui se fixent le plus profondément dans l’esprit sont celles qui nous ont été transmises et communiquées par les sens. Or de tous les sens le plus subtil est la vue.» Alors le paysage devient panorama : il prend en compte un maximum d’éléments par un regard qui interprète la totalité. C’est en ce sens qu’on peut parler de paysagistes, d’art paysager dont on trouve les traces les plus anciennes dans les peintures des tombeaux étrusques ou celles de Pompéi. Mais ce paysage « produit » n’est pas figé. Il peut évoluer au gré de la politique, de la mise en valeur des sols, de l’aménagement du territoire. C’est ce qu’on a précisé par l’étude des paysages anciens révélés par l’archéologie, les vieilles cartes, les itinéraires d’autrefois, par la comparaison de séries photographiques, par les tableaux des peintres qui ont vu des paysages aujourd’hui disparus surtout aux abords des villes. La grande question sous-jacente à tout cela ce sont les liens des paysages avec la Nature. Le paysage est-il, comme on l’a dit parfois, un asservissement de la Nature ? Il a pu l’être en effet par exemple dans les nymphées, les rocailles et plus généralement l’art des jardins. Si on prend le paysage dans son sens de construction et de mise en scène, alors le jardin lui-même est une œuvre d’art. Cette approche du paysage comme « système produit » n’est pas suffisante. Le paysage au lieu d’être produit peut être utilisé. Le paysage peint, dessiné, décrit, photographié provient alors de la perception culturelle de l’environnement, avec sa dimension esthétique, picturale ou littéraire. Son observation ne relève pas d’une analyse scientifique ou naturaliste, elle ne peut être que subjective. On donne alors sa propre version du paysage en y intégrant ses sensations et sentiments, voire ses théories artistiques. Le paysage n’est plus ce qu’on voit, un simple décor, il est ce qu’on construit après avoir vu. On peut même le construire par l’ouïe puisqu’on parle de paysage sonore. La fabrication d’un paysage mentalement ou par un procédé artistique (littérature, peinture, photographie) suppose donc une sélection qui n’est pas 7 nécessairement le résultat d’un souci de simplification. On constate alors une nette différence entre la réalité des paysages et les images transmises. A l’extrême le paysage peut participer à l’entretien d’un mythe comme l’Age d’Or ou devenir un outil idéologique sans élément contemporain, sans allusion à la vie réelle. La forêt peut devenir, par exemple, une idée et plutôt qu’un espace couvert d’arbres elle devient une métaphore de la sauvagerie. Nos communications ont porté sur ces deux types de paysages : les paysages produits (Martine Assenat, Charles Camberoque, Laurent Félix, Claude Basty, Dominique Larpin) et les paysages utilisés (Jacques Balp, Jean- Louis Cianni, Bernard Chédozeau, Françoise Escholier-Achard, Jean-Pierre Barou, Gemma Durand). Pour revenir à mon point de départ : paysage au singulier ou paysages au pluriel, on voit bien pour terminer cette introduction qu’il existe d’innombrables paysages, non seulement par la variété géographique de notre région, mais de façon plus complexe encore par la superposition de l’histoire générale avec l’histoire de chaque individu. _______________________ 8 9 Le legs antique dans les paysages languedociens Martine Assenat Maître de Conférences à l’université Paul Valéry Il a fallu attendre le début du XXes. et le développement de la photographie aérienne pour que le paysage languedocien soit donné à voir, non plus seulement de façon figurative ou imaginaire, mais sous la forme que lui confère l'objectif froid et calculateur de l'appareil photographique manipulé depuis tel engin volant, mongolfière puis avion. Ce faisant, la photographie aérienne apportait à la connaissance de l’environnement paysager des éléments de précisions tels qu'il était désormais possible de saisir les trames non pas d'un tableau, d'une scène, ou d’établir les contours d’une carte à grande échelle, mais bien d’obtenir un instantané qui pouvait rapprocher de la genèse du paysage. Au vrai le paysage pouvait même alors être lu comme un conservatoire de formes qu’il devenait possible de répertorier et d’étudier précisément, non plus à l’échelle myope du plan cadastral, mais à une distance qui permettait d’appréhender l’économie d’ensemble des parcellaires, c’est-à-dire la logique structurelle qui avait présidé à leur constitution. Ce nouveau regard sur les formes du paysage permit de ré-évaluer, de révéler les gestes de ses bâtisseurs. Or dans notre région Rome, la Rome antique, a été un grand bâtisseur de paysages. Elle a représenté le premier pouvoir suffisament fort pour imposer une norme unique à l’ensemble des terres qu’elle avait emportées. Cette norme a été celle de la Cité, la ciuitas, c’est-à-dire de la ville et de son territoire – Vrbs et ager. Elle venait instituer un nouveau cadre de vie pour les populations conquises désormais soumises à de nouvelles lois. On visualise volontiers le support monumental de la politique romaine dans le paysage urbain, forum, temple, monuments de spectacle, rempart, etc., tandis que ses applications rurales sont un peu plus difficiles à appréhender et, de ce fait, un peu moins connues. Pourtant existent sur l’ensemble des territoires de la Provincia, c‘est-à- dire de la Province romaine de Narbonnaise, dont le Languedoc forme la partie occidentale, de très nombreuses limitationes, oucenturiations.1 10 La photographie aérienne (figure 1) montre l’étang de Montady et son environnement aux exacts confins des cités antiques de Narbonne et de Béziers. Ce paysage vu du ciel est comme un livre ouvert sur le passé. Nous reconnaissons là plusieurs logiques paysagères superposées appartenant à des Figure 1 - Vue aérienne de la région de l’étang de Montady (le nord est à gauche) époques différentes. Ainsi l’étang de Montady, avec sa structure typique radioconcentrique, fut asséché sur l’ordre de l’Archevêque de Narbonne en 1247; il représente un élément médiéval de la scène photographique.

Description:
continue de dicter l'orientation de nombreux pâtés de maisons. Le second est un decumanus „Uzès C-Nîmes“ orienté quant à lui, à 16,4° à l'Ouest du Nord géographique et dont nous n'avons pas encore parlé. Cet axe faisait un impressionnant concert tout à l'aigu… [Un homme] fredonn
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