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Dante, Purgatoire PDF

489 Pages·2010·10.77 MB·French
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PREFACE DE- LA PREMIÈRE ÉDITION L'Académie française a honoré de son suffrage ma traduction de l'Enfer *. de la criti- L'indulgence et la faveur du ne lui que public ont'pas manqué. C'est du bonheur, mais ce bonheur ne me donne d'illusion. S'il a pas paru généralement que cette version en vers, par le bénéfice du rhythme et de la rime sans doute, se lisait plus couramment que les traductions en et avait ainsi l'a- prose, qu'elle vantage de répandre le goût et l'étude du Dante et de populariser dans notre pays ce génie plus admiré que connu, je ne me trompe pourtant pas sur ce que j'ai pu faire. Non-seulement je me suis attaché à un modèle lointain, inimitable, je me suis encore astreint à des conditions et les sévères, témoigna- ont été donnés surtout au ges que j'ai reçus courage de mon effort. une J'y ajoute aujourd'hui preuve de J'offre au la deuxième Gan- persévérance. public i L'Académiefrançaise a égalementcouronné,depuis que ces lignes ont été écrites, la traduction du Purgatoire et celle du Paradis. des [Note Éditeurs.) Vï PRÉFACE, tlêa duDântèj le Purgâtoir ê, traduit en vers comme flnler,.autafit que possible vers par vers et toujours tercet tercet. Ainsi on le voit, avec par j'essaie, notre du-dix-neuvième siècle, ce langue ffançdsê aurait lui-même besoin dé tfâ- que Grangiêr,' qui duetioi a fait M seizième avec lis res- âujfoura'kui, sources d'une langue mollis façonnée, mais plus H- brê, plus vivo, plus variée dans ses tours, plus riche de l'idiome dé Dante, ôtflius rippfûêMe « Ceùm'j écrivait naïvement ce vieux tMductêUr dans son •dédieâtoir© à Henri ï¥, qui êntrê^ épître ' moi.M même témoin prendront âpres besogne, pourront se saris dé gnér que çela'nè;saurait faire beaucoup peine et de iravaM et sans se mordre les d'une » onghs plus fois, (Srangier disait vrai, j'en lève la main. Mais j'â= 1 cette ne saurait se faire aussi joute que besogné sans de lui- beaucoup plaisir. Dante: récompense même les fatigues que Uânte a dôniiéês ! Que de- fois, dans çèttê longue .maïcbé où je suis à pas comptés ce pôëtê souverain, fasciné par Un intérêt, étrange et malgré de passagères défaillances ', iï m'a ma tâche était çommiê la du paru que montagne ' :- Purgatoire « Çhê sêffipre ai odmnliflciâïdi-sôtto è gravé , « 1 quafitouoni pîu va su, e inèil fa mille. » içAu âëjjût tout en bas la pente est difficile, « Maisplus on monte et moins le chemin paraît dur. » PRÉFACE. VII D'aucuns demanderont en consiste peut-êtr.e quoi cet intérêt dont Nombre de lec- puissant je parle. le leur s'est teurs, je sais, après que imagination amusée et rassasiée aux de l'Enfer comme supplices à la d'un mélodrame en représentation trente-qua- tre trouvent fade la suite de la trilo- tableaux, plus four les ils ne gie dantesque, peu qu'on presse, craindront pas de dire que le Purgatoire et le Pa- radis sont Le d'intérêt le ennuyeux. genre qu'offre veux dire l'intérêt le irrésistible et le Dante, je plus doit en aune lecture plus persistant, échapper, effet, Pour il ne faut de- superficielle. l'éprouver, pas mandera la Divine Comédie une distraction en quel- sorte sensuelle et Il faut chercher la que fugitive. y même animait le en descendant pensée qui poëte, avec curiosité et avec amour dans ce monde du au treizième déroulé tout vivant moyen âge, siècle, sur la trame immortelle de son On sent poëme. alors que la peinture plus ou moins vive, plus ou moins admirable des souffrances et des de joies l'autre n'est ce le dans monde, pas qui importe plus . cette épopée, « Al han mano e cielo e terra » quai posto « à laquelle le ciel et la terre ont mis la main, » a dit le poëte lui-même, signifiant ainsi qu'il y faisait VÎIÏ PRÉFACE. la entrer comme éléments la autant que politique • , « religion. sent f tes on entré dans l'esprit 4e ©ântê, plus ©n et le que des deux éléments celui (pile donlinê pas* sioniê n'est pas lé second. Les croyances religieuses sont le cadré du tableau, la satire politique en fait soit le fond, toujours afdentée âffièr'e;s violente, .fu'élk frappe à visâgé découvert^ S(5itqm'êllê porté des coups déguisés. Cette nécessité, pour ïê poëte de voiler sôuvêïit sa pensée a jeté quelques es- èâms un Ils Ont vu le prits étrange égarement, voilé partout. Ils ont gratté la Divine Comédie comme un vieux, et ont cherché à palimpseste y découvrir lé cMffiré .effacé d'un© doctrine mysté* entre leurs le .sublime est rieuse.; mains, poemé devenu un grimoire, et ils ont mis au jour un Dante révolutionnaire et barbouillé de ç©mmu= hérétique, misme, -Certes, oê poème du moyen âgé né marché pas tout uniment comme une oeuvre de littérature .'mo- derne. Conformément à la du le poétique temps, symbole surcharge ici là fiction poétique. Qui en doute ? Un doublé sens moral et se^ ca- politique che sous ce récit d'un de Dante à travers pèlerinage les mondes d'OUtre-tonlbe. L'âme dans la s'égare forêt de là vie au milieu des embûches lui tên- que dent les mauvaises passions, louvé-s, panthères et PRÉFACE. IX lions. La ou la raison poésie humaine, représentée par Virgile, commence l'affranchissement de l'âme. Elle l'arrache aux elle l'intro- passions terrestres, duit dans le monde dans le domaine idéal, spirituel et caché de la mort elle à ; l'épouvante l'exemple des elle la aux supplices éternels, purifié étapes douloureuses du La foi couronne l'oeu- Purgatoire. vre de la la ou la révélation des poésie, théologie choses divines, l'oeuvre de la science et de la raison humaine : Béatrice succède à Elle achève Virgile. la délivrance de l'âme en la conduisant au de séjour devant le du C'est là gloire jusque profil Très-Haut, l'âme en trouve la cherchée de monde que peine paix en c'est dans cette vision se monde, qu'elle repose et se rassasie. Voilà le sens moral : il est beau pour l'époque, il est clair et facile à il est de d'une saisir, plus incontestable orthodoxie. On aussi aisé- aperçoit ment le sens terrible du politique, l'épigramme Gibelin. ce n'est seulement le monde L'Enfer, pas des c'est le monde des c'est l'univers morts, vivants, en à l'anarchie et à tous les crimes sous la proie domination des Le temporelle papes. Purgatoire, c'est la transition douloureuse du désordre à l'or- dre, du mal au bien. Le Paradis, où l'on voit briller et où le c'est la mo- l'aigle impérial règne bonheur, narchie divine, type des monarchies de la terre, ©'est lé jïOnfreur prôMs au monde sous la doîïli* de Gësâii na|ioîi p.olitiqué Mirâtêla-dottrinâçliê s' ascondé . Sôtto ii-feîamê.'dégliVëfsis'tfani! à dit le M voilà la. doctrine mîôrâle' et politi- poëtê. ênférnïé sons lé voile brodé de ses' beaux que qu'il vërSî Mais il n'est besoin soulever ûé voile de pas pour révélations, de diçtionnaife spécial^ d'explications cabalistiques, lit que M.--Rossétti et ses derniers |n leur il à là ni bété- disciples pennint partie n'y rôdosiêi ni bérésie, m ni ffâne-iilâ- mystâgôgië, gonnerie, Non, Dante n'est pas ce qU'ils l'ont voulu faire ; ce n'est un c'est un pas sectaire, politique qui gk>* ïifîe la momafcllie contré là irâpëriâle suprématie, dés du temporelle papés> .qui veut; séparer î'épée fcâtoâ pastoral, gallican quatre,cents ans avant los= SUôt*e' âtllolïquf dont l'ôftloéosi© raisonneuse porte .dams ses flancs la réformé; mais nérëtique/ niais socialiste, un Patàrin ou un Catbafe :"non pas. Rome, ne est et le et f e- s'y pas trompée, religieux Ozânam s'est conformé à la tradition de grettaMe l'Église autant qu'à la vérité en montrant dans le Dante un théologien catholique. Seulement il n'a assez montré le pas politique. Dante semblait avoir prévu et redouté pour sa PREFACE. XI renommée les chercheurs de ces assem- mystères, bleurs de Il a écrit dans le traité De Monar- nuages. chiâle vrai commentaire de son et poëme, pour que le moindre doute ne il en a donné la pût subsister, clef dans même s'était et l'épitaphe qu'il préparée débute ces vers : qui par Jura Monarchiaes, uperos, Phlegetonta, lacusque voluerunt fata Lustrando, cecini, quousque. « En le l'Enfer et les eaux tran- parcourant Ciel, quilles du Purgatoire, j'ai chanté les droits de. la Monarchie. » Un contre le et l'em- pamphlet épique pape pour où le dans un cadre pereur, poSte, mystique appro-^ à son fait entrer les idées prié époque, politiques ' il délivrer son où il par .lesquelles espère pays, ses ses ses haines et jette passions, ressentiments, aussi ses où il fait entrer la science sa- tendresses, crée et les toute la vie profane, l'histoire, moeurs, de son voilà la Divine Comédie. Voilà son temps, intérêt. plus grand Mais ce temps est loin,de nous, dira-t-on. Que nous ? Eh Dante est importe-t-il non, d'hier, que ! il est Le monde ne se trans- dis-je d'aujourd'hui. forme en un Les droits de la pas jour. respectifs et de la de et de l'État religion politique, l'Église sont-ils définis et sans conteste et sans retour réglés XII PRÉFACE. dans le monde? L'Italie est-elle plus heureuse qu'au où Dante ce cri de détresse par la bou- temps jetait che de Sordello : Ahi, serva Italia, di dolore ostello, ! Nave senzanocchieroin gran tempesta « A-t-elle trouvé, pauvre Italie ! le pilote de son navire battu » par l'orage? On le c'est de l'histoire, cette voit, plus que Comédie de Dante ; c'est, et mieux encore aujour- d'hui de la toute vivante. qu'hier, politique Je n'ai besoin c'est aussi de la pas d'ajouter que poésie. Cette poésie ne fléchit jamais, elle change ses couleurs en changeant de royaume ; mais, n'en à ceux s'ennuient au elle ne déplaise qui Purgatoire,' fait défaut dans aucun. Le vers âpre et rauque de l'Enfer se détend sans s'amollir dans les cré- régions du les ombres pusculaires. séjour d'expiation; y semblent dans Un clair-obscur baignées vaporeux. Les tourments bénis purificateurs acceptés, par non mais une douce elles, inspirent plus l'horreur, Leurs ne sont des cris mais pitié. plaintes plus aigus, des Dans les cercles de l'abîme on descen- soupirs. dait au bruit de hurlements on monte farouches, aux au son de degrés expiatoires d'hymnes pieuses, de consolation et paroles d'espérance. L'impres- sion n'étant la comment plus même, l'imagination PREFACE. XIII pourrait-elle se fatiguer ? D'ailleurs, à ces tableaux de douleurs l'Enfer nous a auxquels déjà habitués, avec art le a su mêler des quel poëte épisodes gra- cieux, des récits touchants ou terribles, des descrip- tions enchanteresses! Casella, Manfred, Sordello, la Pia, Oderisi, Mathilde et le Paradis terrestre, Béa- trice quand elle se montre enfin au poëte amou- reux la reconnaît à son autant de tons qui parfum, autant de inimitables ! Dante est différents, pages bien, comme Manzoni l'a nommé, le maître de la colère et du sourire. hélas! aussi un maître C'est, en il dans le scolastique ; a, Purgatoire plus que dans de terribles l'Enfer, digressions philosophi- voire même et ques, théologiques, astronomiques, c'est l'astronomie de Ptolémée. En maints endroits la concision familière au énigmatique poëte ajoute à l'obscurité de diverses allusions de mythologie ou d'histoire ancienne et Ainsi les contemporaine. se mêlant à des beautés inaccessibles nuages épais font le du traducteur et déconcertent les désespoir lecteurs à cette à peu préparés poésie lointaine, cette « vision de » comme dit M. Villemain. gloire, Et voudrait retrancher cependant qui l'obscurité, les les C'est la rouille nuages, énigmes perdues? du Les beautés de fruits divins d'une temps. Dante, enchantée et se poésie toujours jeune, peuvent encore cents ans dans goûter aujourd'hui après cinq

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mandera la Divine Comédie une distraction enquel- quesorte .. j'aiexpii(|ïiéune ïlètaMepartiede la Divine Ço*. mMie sous .. décembre1300.
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