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Correspondance générale d’Helvétius, Vol. 4: 1774-1800, Lettres 721-855 PDF

427 Pages·1998·22.756 MB·French
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Preview Correspondance générale d’Helvétius, Vol. 4: 1774-1800, Lettres 721-855

Correspondance générale d'Helvétius VOLUME IV : 1774-1800 / LETTRES 721-855 Gravure de Madame Helvétius par Jean Marie Joseph Jules Huyot Correspondance générale d'Helvétius VOLUME IV : 1774-1800 / LETTRES 721-855 Suivies de lettres relevant des périodes des trois premiers volumes et découvertes depuis leur parution Introduction, établissement des textes et appareil critique par David Smith, directeur de l'édition, Jean Orsoni, Marie-Thérèse Inguenaud, Peter Allan et Alan Dainard UNIVERSITY OF TORONTO PRESS Toronto and Buffalo THE VOLTAIRE FOUNDATION Oxford www.utppublishing.com University of Toronto Press Incorporated 1998 Toronto Buffalo Printed in Canada ISBN 0-8020-4285-6 University of Toronto Romance Séries Pr.inted on acid-free paper Published in Gréât Britain by thé Voltaire Foundation 99 Banbury Rd., Oxford OX2 6JX ISBN 0-7294-0553-2 Données de catalogage avant publication (Canada) Helvétius, 1715-1771 Correspondance générale d'Helvétius (University of Toronto romance séries) Comprend des références bibliographiques. Sommaire: v. 1. 1737-1756, lettres 1-249 - v. 2. 1757-1760, lettres 250-464 - v. 3. 1761-1764, lettres 465-720 - v. 4. 1774-1800, lettres 721-855. ISBN 0-8020-4285-6 (v. 4) 1. Helvétius, 1715-1771. 2. Helvétius, Anne-Catherine, 1719P-1800. 3. Philosophes - France - Correspondance. I. Helvétius, Anne-Catherine, 1719?-1800. II. Allan, Peter, 1931- . III. Dainard, Alan, 1930- . IV. Orsoni, Jean, 1931- . V. Smith, D.W. (David Warner), 1932- . VI. Titre. VII. Collection. B2046.H44A4 194 C80-094481-X University of Toronto Press acknowledges thé financial assistance to its publishing program of thé Canada Council for thé Arts and thé Ontario Arts Council. Cet ouvrage a été publié avec l'aide d'une subvention accordée par la Fédération canadienne des études humaines, organisme financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Introduction Ce quatrième volume comporte deux parties principales : d'une part, la correspondance de Mme Helvétius après la mort de son mari, et d'autre part, des lettres nouvellement découvertes, consistant, soit en lettres inédites, soit en originaux autographes de lettres déjà publiées par nos soins, les unes et les autres relevant des périodes des trois premiers volumes. Parmi ces nouveautés, figurent une trentaine de lettres adressées à Helvétius, que l'université de Toronto a acquises en 1994. La vie de Mme Helvétius à Auteuil nous intéresse à de nombreux titres : pendant plus de vingt-cinq ans, elle a accueilli dans son salon un groupe d'intellectuels, hommes de lettres et philosophes, qui prendront à la fin du siècle le nom d'Idéologues. Elle est aussi l'amie intime de Ben- jamin Franklin, ambassadeur officieux des États-Unis en France, et qui habite dans le village voisin de Passy de février 1777 à juillet 1785. Durant cette période, comme après son retour à Philadelphie, l'Américain adresse à "Notre Dame d'Auteuil" et à ses amis des lettres qui constituent l'un des fleurons de ce volume. Enfin, si les lettres de Mme Helvétius ont été rares pendant la dernière décennie de sa vie, elle n'en a pas moins été mêlée, avec les membres de son cercle, à la vie politique française pendant toute la Révolution, et notamment lors de ses derniers soubresauts juste avant le 18 Brumaire. À la disparition de son mari, mort intestat, Mme Helvétius avait vu son revenu annuel réduit aux 20 000 livres que lui garantissait son contrat de mariage. Ayant alors décidé de quitter Paris, elle avait acquis à Auteuil la maison du peintre Quentin de La Tour, puis, après avoir marié ses deux filles aux prétendants nobles qu'elles s'étaient choisis, elle avait commencé une nouvelle vie à la campagne, tout en conservant jusqu'en 1778 un appartement rue Sainte-Anne pour y passer l'hiver. La maison comportait deux ailes en saillie et donnait sur la Grande-Rue (actuellement rue d'Auteuil) et sur le domaine de la marquise de Bouf- flers. Le parc, long et étroit, planté de vieux arbres, s'étendait sur deux arpents et demi et Mme Helvétius y était extrêmement attachée. "Elle tient au sol de son jardin comme une de ses plantes", écrit l'abbé Morellet V INTRODUCTION au comte de Shelburne en 1783, et Rœderer rapporte sa confidence à Bonaparte, lors de la visite que celui-ci lui rendra après son retour d'Egypte : "Vous ne savez pas combien on peut trouver de bonheur dans trois arpents de terre." Mme Helvétius vivait entourée d'animaux de toutes sortes, en particu- lier de chats, qui avaient fini par envahir toute sa maison. Elle avait affublé certains d'entre eux de noms littéraires : telle petite chatte s'appe- lait Zémire, héroïne d'un conte de Marmontel, tel matou était Aza, per- sonnage des Lettres d'une Péruvienne. Les contemporains se sont parfois gaussés de l'excès d'amour dont elle entourait ces pensionnaires. Le baron d'Andlau-Hombourg, cousin de son gendre, évoque pour la baronne d'Oberkirch la surprise de sa visite à Auteuil en 1786 : une ving- taine d'angoras, "habillés de longues robes fourrées", se disputaient leur nourriture à coups de griffes, constellaient les meubles de poils et de graisse, et occupaient toutes les chaises de la maison, au désespoir des visiteurs qui ne savaient où s'asseoir. Ses commensaux rêvaient de s'en débarrasser, et l'abbé Morellet s'est amusé à rédiger une "requête présentée à Mme Helvétius par ses chats", dans laquelle il feignait de prendre leur défense et faisait l'éloge de "l'illustre chat Pompon" qui dor- mait sur les genoux et s'installait dans le lit de sa maîtresse. Les chiens, moins nombreux, mais tout aussi adulés, étaient également des plus mal élevés. Leur "mère" avait pour eux toutes les indulgences, et Abigail Adams, femme et mère de deux futurs présidents des États-Unis, est fort choquée lorsque, l'un d'eux s'étant oublié sur le plancher en sa présence, Mme Helvétius trouve tout naturel d'essuyer la flaque avec ses dessous. Quant au bouledogue Boulet, que Temple Franklin avait ramené d'Angleterre en 1784, il savait très bien mordre l'abbé de La Roche, mais restait sans voix en présence de voleurs. On trouvait en outre à Auteuil des oiseaux de toutes les espèces - moineaux, grives, merles, rossignols, canaris, pigeons (dont l'un, nommé Coco, avait ses entrées dans la chambre de Mme Helvétius), et peut-être même des cardinaux envoyés d'Amérique. L'affection que Mme Helvé- tius éprouvait pour les oiseaux, qu'on enfermait la nuit dans une volière pour les protéger des chats en maraude, s'étendait même aux poulets, sans pourtant qu'elle s'abstînt d'en consommer de temps en temps. Cet amour des animaux n'était cependant qu'une des manifestations du caractère aimable de Mme Helvétius. Sensible, extravertie, elle appréciait les joies simples de la vie. "Elle aime, écrit Morellet, ses oiseaux, son jardin, sa mai- son, ses amis, ses fleurs comme le premier jour, comme on aime à 15 ans, et le bonheur qu'elle sait si bien goûter pour elle-même, elle le répand sur ceux qui vivent près d'elle." Mme Helvétius aimait également la compagnie des enfants. En plus de vi INTRODUCTION ses quatre petits-fils et de ses trois petites-filles, elle choyait les enfants de ses voisins et de ses domestiques (elle léguera "[s]a garde-robe tout entière" aux deux filles de Marin Richard, qu'elle avait élevées); elle dorlo- tait aussi ceux de ses amis, en particulier Aminthe Cabanis, Élisa de Con- dorcet, Eulalie Roucher et Ambroise Firmin-Didot. À l'âge de 70 ans, ce dernier se souviendra avec émotion des moments heureux qu'il avait passés dans la maison d'Auteuil : "À l'heure de son déjeuner, elle me fai- sait souvent venir près de son canapé, pour lui réciter les fables de La Fon- taine, tandis qu'entourée de ses chats, elle égrenait de grandes grappes de maïs dont elle distribuait à ses oiseaux les grains d'un jaune d'or, dont sa grande chambre était toujours ornée; et dans son jardin les hortensias, les rhododendrons et les autres plantes nouvelles, que lui fournissaient ses amis, étaient cultivées avec soin par son jardinier, nommé L'Amour. Pour m'encourager au jardinage, elle avait bien voulu me donner, ainsi qu'à mon jeune frère, un petit jardin au bout du sien." Mme Helvétius, qui savait être fort généreuse, hébergera pendant plus de 25 ans à Auteuil trois de ses meilleurs amis, l'abbé Morellet, l'abbé de La Roche et Cabanis. Cette intimité dérogeait à l'idée qu'un John Adams, futur président des États-Unis, se faisait des bienséances, mais Mme Helvétius se montrait suprêmement indifférente au qu'en dira-t-on. C'est au début des années 60 qu'elle avait connu Morellet, dont les lettres et les mémoires fournissent à son sujet une source abondante de renseigne- ments : "Sa maison devint la mienne; il se passait rarement un jour sans que je la visse; toutes mes soirées lui étaient consacrées, et souvent le matin nous allions nous promener à cheval au bois de Boulogne. Il y a peu d'exemples d'une liaison aussi étroite, aussi douce, aussi durable que celle qui m'attachait à elle." Morellet ne vivait pas à demeure à Auteuil, n'y passant que "deux ou trois jours par semaine", sauf quand l'hiver était trop rigoureux, comme cela avait été le cas en 1784. Il occupait chez Mme Helvétius une chambre qui donnait, au sud, sur les collines de Meudon, et au nord, sur les terres de Mme de Boufflers. Il y disposait d'une petite bibliothèque et pouvait travailler sans craindre d'être dérangé. De temps en temps, il amenait à Mme Helvétius des visiteurs, comme le fils aîné de lord Shelburne, qui était venu à Auteuil en 1784, 1787 et 1790. Tiède partisan de la Révolution en ses débuts, Morellet est horrifié par le démantèlement de l'ancien régime. Alors qu'il avait employé toute son influence pour se procurer en juin 1788 une abbaye, laquelle lui rapportait 15 000 livres de rente, l'État la lui confisque deux ans plus tard, ce qui n'a sans doute pas été étranger à ses sentiments d'hostilité. Il survivra à tous ses amis, après avoir eu la satisfaction de voir leurs opinions se rapprocher des siennes. Martin Lefebvre de La Roche, bénédictin sécularisé en 1769, avait été le vii INTRODUCTION secrétaire et le confident d'Helvétius avant de devenir bibliothécaire et aumônier de Christian IV, duc de Deux-Ponts. C'est à ce titre qu'on l'avait chargé, en 1770, de négocier le mariage du comte de Forbach, issu de l'union morganatique du duc et d'une danseuse lorraine, avec l'une ou l'autre des filles d'Helvétius. Son installation à Auteuil remonte probable- ment à la mort du duc, en novembre 1775. Grand bibliophile, et ne se cachant pas de prétentions littéraires, il supervise, outre les éditions origi- nales du Bonheur et de L'Homme, la publication de trois éditions des Œuvres d'Helvétius : les deux éditions publiées à Bouillon en 1781 (5 vol. in-8°; 2 vol. in-4°) et l'édition Didot en 14 volumes de 1795. Il n'hésite pas à en éliminer certains passages ne correspondant plus à ses choix idéologiques, qui avaient évolué pendant la Révolution. Et ce qui est pire, il fait endosser à Helvétius la paternité de lettres qu'il avait fabriquées de bout en bout. Ce Picard d'origine paysanne, grand, sympathique, distrait, studieux et passionné de politique, se jette avec fougue dans la tourmente révolutionnaire. Après avoir exercé les fonctions de maire d'Auteuil pen- dant deux mandats consécutifs (1791-1793 et 1793-1795), il est arrêté et emprisonné sous la Terreur. Finalement reconnu comme patriote et de "caractère vraiment révolutionnaire", il doit pourtant attendre la chute de Robespierre pour recouvrer la liberté. En 1798, il est élu maire du canton de Passy, et devient membre du Corps législatif sous le Consulat. Son dernier rôle politique sera d'en avoir assuré la présidence, sans gloire, pen- dant deux semaines. Cabanis ne s'installe à Auteuil qu'en 1778. Né en 1757 près de Brive, il a à peu près l'âge qu'aurait eu le fils unique de Mme Helvétius, mort très jeune. Aussi le prend-elle en affection, se plaisant à penser, selon le témoi- gnage d'Hélène Maria Williams, que "si la doctrine de la transmigration était vraie", l'âme de son fils avait "passé dans le corps de Cabanis". Elle en fait son fils adoptif et il vient habiter chez elle alors qu'il est encore célibataire. Plus tard, il fait venir son épouse à Auteuil, et sa fille cadette y naîtra. Ami de Mirabeau, il embrasse lui aussi la cause de la Révolution, et participe à la politique municipale. Mais pendant la Terreur, il se voit écarté de la vie publique en raison de sa qualité de Girondin. Il est par la suite l'un des principaux artisans de la révolution dirigée contre un Direc- toire tombé dans le discrédit, dite "coup d'État du 18 Brumaire", mais désavoue rapidement le régime autoritaire de Bonaparte. Médecin de pro- fession, Cabanis prendra part à la réorganisation des études médicales sous l'Empire, et sera sénateur ainsi que membre de l'Institut. À la mort de Mme Helvétius, il héritera avec La Roche de l'usufruit de la maison d'Auteuil à titre viager, et finira par l'occuper tout entière, quand La Roche lui en aura loué sa propre moitié en 1805. Le cercle d'amis de Mme Helvétius ne se limitait pas à ces trois com- viii INTRODUCTION mensaux. Dès son installation à Auteuil, elle avait pris coutume de recevoir dans son salon de vieux amis de son mari, comme le baron d'Holbach et Charles Georges Le Roy, morts tous deux en 1789; l'abbé de Condillac, qui donne comme adresse en 1776 "chez Mme Helvétius, à Auteuil"; le physicien Jean-Baptiste Le Roy, ami à la fois d'Helvétius et de Franklin; le navigateur Bougainville; l'avocat général du parlement de Bordeaux, Mer- cier-Dupaty, qu'Helvétius avait félicité de son opposition vigoureuse aux excès du pouvoir royal; Saint-Lambert, auteur d'un Essai sur Helvétius, publié en tête du Bonheur, Chastellux, à qui l'on doit un Éloge de son ami; ainsi que la traductrice de Hume, Mme de Meinières, qui habitait Chaillot. On peut encore mentionner, parmi bien d'autres, Turgot, ami de Mme Helvétius depuis l'époque où elle habitait chez Mme de Graffigny, et dont la mort en 1781 l'a vivement affectée. Au cours des années, Mme Helvétius et ses commensaux ont su attirer chez elle de nombreux membres de la jeune génération de penseurs et de poètes, dont certains habitaient à Auteuil. Parmi les habitués de son salon, ceux qui figurent le plus souvent dans cette correspondance sont Chamfort, Condorcet, Destutt de Tracy, Gallois, Garât, Ginguené, Roucher, Roussel, Thomas et Volney. Sans être spécialement intelligente ou cultivée, sans même jouir d'une grande fortune, Mme Helvétius a réussi à maintenir, dans sa maison modeste, une ambiance informelle qui se prêtait à la discussion libre et spontanée, et assurait la continuité de son salon, malgré certains désaccords personnels ou idéologiques. Sa bonté était aussi contagieuse que son autorité était incontestée. "Elle jugeait tout, écrira Rœderer dans une notice nécrolo- gique, elle agissait en tout par son cœur." Mme Helvétius était très attachée à ses deux filles. L'aînée, Mme de Mun, avait hérité de Lumigny, la cadette, Mme d'Andlau, de Voré et de la maison de la rue Sainte-Anne, mais les meubles de cette demeure étaient revenus à Mme de Mun. Cette dernière, qui semble avoir eu un tempéra- ment dépressif, était tombée en 1771, selon Mme d'Épinay, "dans un état de marasme et de caprice hypochondriaque-hystérique" qui avait fait craindre pour sa vie. En 1775, dans une lettre à lord Shelburne, qui avait été amoureux d'elle, Morellet évoque sa "maigreur horrible" et son "état de dépérissement qui alarme tous les amis de la mère et de la fille". En plus, la Révolution ne lui apportera que malheur. Son mari émigré en 1791, emmenant avec lui leur fils unique, malgré l'opposition de son épouse, et il passera le reste de sa vie en Suisse avec sa maîtresse, la com- tesse de Tessé. En 1793, Mme de Mun divorce, ses biens sont mis sous séquestre, et sa santé se dégrade. En 1794, elle est gardée à vue dans son propre domicile, sa fille unique meurt à l'âge de 15 ans, et c'est en vain qu'elle demande à être "transportée" chez sa mère à Auteuil. En 1796, le séquestre sur ses biens et sur ceux de son fils revenu de l'étranger est enfin ix

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