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Contra Christianos: La Critique Sociale Et Religieuse Du Christianisme Des Origines Au Concile de Nicée (45-325) PDF

564 Pages·2007·3.488 MB·French
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Preview Contra Christianos: La Critique Sociale Et Religieuse Du Christianisme Des Origines Au Concile de Nicée (45-325)

Xavier Levieils Contra Christianos Beihefte zur Zeitschrift für die neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde der älteren Kirche Herausgegeben von James D. G. Dunn · Carl R.Holladay Hermann Lichtenberger · Jens Schröter Gregory E. Sterling · Michael Wolter Band 146 ≥ Walter de Gruyter · Berlin · New York Xavier Levieils Contra Christianos La critique sociale et religieuse du christianisme des origenes au concile de Nice´e (45-325) ≥ Walter de Gruyter · Berlin · New York (cid:2)(cid:2)GedrucktaufsäurefreiemPapier, dasdieUS-ANSI-NormüberHaltbarkeiterfüllt. ISSN 0171-6441 ISBN 978-3-11-019554-5 Library of Congress Cataloging-in-Publication Data A CIP catalogue record for this book is available from the Library of Congress. BibliografischeInformationderDeutschenNationalbibliothek DieDeutscheNationalbibliothekverzeichnetdiesePublikationinderDeutschen Nationalbibliografie;detailliertebibliografischeDatensindimInternet überhttp://dnb.d-nb.deabrufbar. (cid:2)Copyright2007byWalterdeGruyterGmbH&Co.KG,D-10785Berlin Dieses Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikro- verfilmungenunddieEinspeicherungundVerarbeitunginelektronischenSystemen. PrintedinGermany Umschlaggestaltung:ChristopherSchneider,Berlin Ce travail est le résultat de recherches menées dans le cadre de la préparation d’une thèse de doctorat soutenue à l’Université de Paris IV-Sorbonne en décembre 2003. Je remercie M. le Professeur Pierre Maraval qui a dirigé mes travaux, ainsi que les membres du jury, MM. Les Professeurs Alain Le Boulluec, Bernard Pouderon et Jean Riaud, pour leurs judicieuses remarques. Je remercie également M. Ando Rasoamanana pour l’aide qu’il m’a apportée à la mise en forme du manuscrit. Ce travail est dédié à mon épouse, Sandrine, et à mes deux enfants, Silien et Flavie. Il est aussi le fruit de leur soutien et de leur patience. Préface « Les chrétiens au lion ! ». Tertullien, dans son Apologétique, rapporte que ce cri s’élevait, à Carthage, chaque fois que survenait quelque malheur public. Cette manifestation d’hostilité n’est pas un cas isolé : un des premiers textes païens qui mentionne les chrétiens, celui de l’historien Tacite, lorsqu’il rapporte le massacre de chrétiens sous Néron, rapporte qu’on les accusait de « haine du genre humain ». De très nombreux textes chrétiens des trois premiers siècles témoignent aussi éloquemment de l’hostilité populaire suscitée par la nouvelle religion. A l’évidence, les chrétiens avaient très mauvaise réputation, ce qui explique les persécutions dont ils ont été plusieurs fois l’objet. Après d’autres, mais avec un grand souci d’exhaustivité, Xavier Levieils a voulu expliciter et comprendre les raisons de ce regard hostile porté sur les premiers chrétiens par les populations de l’empire romain parmi lesquelles ils se répandaient. L’enquête menée par Pierre de Labriolle, voici plus de soixante-dix ans, étudiait avant tout la polémique anti-chrétienne des lettrés de cette époque, analysant successivement, dans leur ordre chronologique, les textes hostiles aux chrétiens. Celle du présent ouvrage veut donner une vue plus globale des accusations contre les chrétiens, non seulement chez les lettrés, mais dans l’opinion publique, et surtout comprendre les raisons de leur apparition et leur développement, eu égard à la mentalité du monde gréco-romain de cette époque. Le grief de haine du genre humain rapporté par Tacite récapitule un ensemble de motifs que Xavier Levieils a regroupés sous quatre grands thèmes. Le premier trouve son origine dans l’origine juive du christianisme. Le judaïsme, lui non plus, n’avait pas bonne presse : bon nombre de ses pratiques lui valaient un hostilité déclarée ou un solide mépris. Or nombre des premières communautés chrétiennes étaient constituées de juifs, ou bien en comptaient une forte proportion, et le christianisme, par ailleurs, conservait de l’héritage juif ses livres saints et bon nombre de croyances, voire de pratiques. Il n’est donc pas étonnant que des accusations portées contre les juifs se soient reportées sur les chrétiens. Un des mérites de la présente étude, dans le parcours qu’elle propose des diverses régions où s’est implanté le christianisme, le plus souvent à partir de communautés juives, est d’avoir bien mis en valeur cet aspect. L’exemple d’Alexandrie, parmi d’autres, est éclairant, où la violence des persécutions antijuives a sans doute nourri celle des persécutions contre les chrétiens. D’autre part, la critique des intellectuels viii Préface eux-mêmes, de plus en plus consciemment, s’en prendra dans le christianisme à l’héritage juif, comme on le voit chez Celse et Porphyre. Comme le judaïsme précisément, le christianisme a été considéré par les Romains comme une superstition, s’opposant à la religion telle qu’ils la concevaient. Celle-ci, institution publique, réglait, par des rites traditionnels scrupuleusement accomplis, les rapports de l’homme et du divin ; celle-là, croyance individuelle, était le fruit d’une crainte irraisonnée de Dieu, d’un sentiment de culpabilité, et recourait à des pratiques expiatoires étrangères à la piété véritable. De surcroît, la superstition chrétienne était d’origine étrangère, donc suspecte aux défenseurs du modèle classique de la religion romaine, gage de la prospérité et de la stabilité de l’empire. Suspicion aggravée par la nouveauté, car nouveauté, dans le monde traditionnel de l’Antiquité, signifiait subversion, en l’occurrence subversion de l’unité religieuse, mais aussi politique, de l’empire. Le recrutement des chrétiens, nombreux dans les classes les plus humbles de la société, accentuait la méfiance dans les milieux cultivés, qui ne pouvaient admettre qu’une doctrine professée par des ignorants prétende se substituer à l’héritage culturel qui accompagnait la religion traditionnelle. Aussi, parce qu’étrangers, voire opposés aux valeurs romaines, les chrétiens ne pouvaient que prêter le flanc aux accusations les plus graves, celles que suscitent fréquemment des groupes sectaires, mais qui provenaient aussi d’une mauvaise interprétation de leurs pratiques cultuelles – magie, licence sexuelle poussée jusqu’à l’inceste, anthropophagie, meurtre rituel. D’autres accusations leur attribuaient des croyances qui suscitaient simplement la moquerie. Tous ces aspects sont soigneusement et longuement analysés dans l’ouvrage, qui nous fournit sur eux des dossiers très complets, ainsi en ce qui concerne l’accusation d’onolâtrie – l’adoration d’un âne –, aussi bien à partir des textes accusateurs des païens que des réponses des chrétiens. Parce que réputés superstitieux, les chrétiens étaient aussi accusés d’être des athées, des impies, des sacrilèges. Ils prêtaient le flanc à cette critique en refusant de s’associer au culte des dieux, de fréquenter les temples, de participer aux fêtes, aux manifestations publiques entachées à leurs yeux d’idolâtrie ; ils critiquaient les pratiques de la religion traditionnelle, les images, les sacrifices. Bien plus, ils ne cessaient de critiquer les dieux eux- mêmes, de nier leur existence, s’appliquant à les démystifier ou les démoniser au moyen d’une critique rationnelle, reprenant souvent à leur compte les arguments de philosophes païens que leurs critiques avaient fait considérer comme des athées. Or l’athée constituait un danger pour la société, car honorer les dieux permettait d’éviter les malheurs, alors que les négliger provoquait leur colère. Aussi, en s’abstenant de leur rendre un culte, les chrétiens couraient le risque d’être des boucs émissaires tout trouvés en cas de malheurs publics. L’auteur montre bien que plusieurs épisodes de persécution qui nous Préface ix sont connus font suite à des catastrophes naturelles, des épidémies, des séditions, dont les chrétiens furent tenus pour responsables. Haine du genre humain enfin. Cette accusation peut paraître curieuse, adressée à une religion qui prônait l’amour du prochain. Elle s’explique pourtant très bien : les chrétiens se voulaient étrangers à ce monde, non seulement à ses fêtes, mais à quantité d’éléments de son mode de vie. Leur mépris de la vie leur faisait accepter, parfois rechercher le martyre, ce qui, loin de susciter l’admiration, était tenu pour totalement dépourvu de raison. Leur foi pouvait diviser les familles, en particulier lorsque femme, enfants, esclaves y adhéraient sans l’accord du père de famille – or la famille constituait la base de la communauté civique. Leur désintérêt pour l’engagement politique les faisait apparaître comme de mauvais citoyens, leur refus des formes du culte impérial provoquait l’accusation de n’avoir nul souci du salut des Césars, c’est-à-dire de l’empire, voire du monde entier. S’ajoutant à cela, la critique faite par certains chrétiens du pouvoir impérial (malgré l’attitude modérée des responsables) explique l’accusation de « conjuration chrétienne » et les réactions violentes de l’État romain, que pouvaient aussi effrayer l’organisation et la force croissante de l’Église. La bibliographie sur les problèmes abordés dans cet ouvrage – tant les textes anciens que les études des modernes – est considérable. Grâce à la connaissance approfondie qu’il a de ce dossier, grâce aussi à son talent d’analyse et de confrontation des témoignages, de mise en perspective historique, de synthèse, Xavier Levieils nous offre non seulement un ouvrage d’une grande richesse documentaire, mais, en bon historien, il aide à comprendre les causes de l’hostilité, du rejet que les premiers chrétiens ont suscités de la part de la société romaine. Pierre Maraval Professeur émérite de Paris IV-Sorbonne

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