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Constantinople 1453 : Des Byzantins aux Ottomans : Textes et documents PDF

1410 Pages·2016·8.694 MB·French
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Constantinople 1453 COLLECTION FAMAGOUSTE Constantinople 1453 Des Byzantins aux Ottomans Textes et documents Réunis, traduits et présentés sous la direction de Vincent Déroche et Nicolas Vatin Avec le concours de Marie-Hélène Blanchet, Elisabetta Borromeo, Thierry Ganchou et Guillaume Saint-Guillain ANACHARSIS À la mémoire de Michel Lassithiotakis et Stéphane Yerasimos. Ouvrage publié à l’initiative des UMR 8167 (Orient et Méditerranée) et 8032 (Cen- tre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centre-asiatiques) du CNRS, avec le concours du Labex RESMED (ANR-10-LABX-72) dans le cadre du programme Investissements d’avenir ANR-11-IDEX-0004-02 et du Labex TEPSIS, et soutenu dans le cadre du contrat de filière CNL-DRAC-Région Midi-Pyrénées. ISBN: 979-92011-29-6 Diffusion distribution: Les Belles Lettres © Anacharsis Éditions, 2016 43, rue de Bayard 31000 Toulouse www.editions-anacharsis.com Avant-propos Vincent Déroche et Nicolas Vatin Le 29mai 1453 est une de ces dates qui émergent dans l’histoire de l’hu- manité. Certains en ont fait le point de départ des temps modernes. Dans tous les cas, la chute de Constantinople, qui éliminait à jamais l’Empire romain d’Orient, était la fin d’un monde, tandis que la conquête d’Istan- bul donnait aux Ottomans un immense prestige impérial et promettait de nouveaux succès à l’expansion musulmane en Europe. L’historien se doit de nuancer ces images. Pour autant cette vision symbolique de l’évé- nement – toujours latente aujourd’hui dans les réflexions ou polémiques sur la place de l’islam dans le monde ou, récemment encore, sur le statut de Sainte-Sophie – était déjà celle largement partagée par les contempo- rains du siège et leurs premiers successeurs. C’est à ceux-ci que le présent volume a choisi de donner la parole, parce qu’ils sont notre source sur des événements qu’il importe de comprendre en historiens d’aujourd’hui, soucieux de préciser les faits avec le plus d’exactitude possible, mais aussi d’en éclairer le contexte politique, social et culturel et de comprendre ce qu’ils signifièrent pour ceux qui les vécurent, de près ou de loin. Nous ne sommes pas les premiers à tenter cette aventure. Il y aura bien- tôt quarante ans, Agostino Pertusi faisait paraître, sous le titre La caduta di Costantinopoli, un ouvrage de grande ampleur qui eut un retentisse- ment important. Il ne s’agissait pas de proposer au public une nouvelle histoire du siège et de la chute de Constantinople, mais de lui donner accès aux sources en fournissant une traduction italienne de textes de natures très diverses: témoignages, mais aussi récits d’historiens, échos plus ou moins lointains, etc. A. Pertusi s’était notamment efforcé de 6 Vincent Déroche et Nicolas Vatin donner toute leur place aux sources orientales, ce qui, à l’époque, était une innovation. Des introductions et une annotation soigneuses, une chrono- logie fine des événements, une bibliographie à jour, contribuèrent à faire de ce recueil de traductions un ouvrage de référence, toujours de première utilité aujourd’hui. Était-il utile de refaire ce travail en rassemblant à nouveau la tra - duction de textes et documents sur la chute de Constantinople (ou la conquête d’Istanbul)? À cette question, il est aisé de répondre qu’un pareil effort n’avait jamais été fait en français. Non seulement les lecteurs francophones ne disposaient pas d’un volume rassemblant systématique- ment cette documentation, mais encore la plupart des auteurs n’avaient jamais été traduits en français, à commencer par Doukas et Kritoboulos. D’autres considérations, cependant, poussaient les promoteurs du présent volume. En premier lieu, ils étaient animés par le souci de fournir un travail phi- lologique aussi sérieux que possible, en revenant aux textes originaux, ce que Pertusi n’avait pas toujours pu faire dans le domaine oriental. Aussi firent-ils appel à des collaborateurs nombreux, qui acceptèrent de partici- per à l’aventure, malgré les tâches qui les occupaient déjà. Ceci explique à la fois le temps qu’il fallut pour venir à bout du présent volume et cer- taines particularités de celui-ci, sur lesquelles nous reviendrons plus bas. Bien entendu, la recherche historique et la bibliographie avaient conti- nué à se développer, à la fois dans le domaine de l’histoire et de l’historio- graphie. Nos connaissances sur les événements et notre façon d’aborder les sources ont changé depuis les années 1970, notamment (mais non uni- quement) en ce qui concerne les textes ottomans. Bien plus, un certain nombre des documents latins ou des chroniques ottomanes traduits ici n’étaient alors pas disponibles. L’importance accordée dans le présent recueil aux textes apocalyptiques, ou à des hagiographies de saints der- viches (qui ne décrivent pas le siège) est le reflet de l’évolution de notre manière de faire de l’histoire ou, pour le dire autrement, de nous interro- ger sur la nature d’un événement comme le siège de 1453, sur sa significa- tion pour les acteurs, de part et d’autre des murailles de la Ville, et pour leurs descendants. Enfin il paraissait important – mais il est juste de dire qu’A. Pertusi s’était déjà efforcé de travailler dans cet esprit – de ne pas séparer artifi- ciellement les domaines linguistiques et culturels. D’ailleurs, à l’analyse, Avant-propos 7 on s’aperçoit qu’auteurs hellénophones et turcophones pouvaient parti- ciper pour une part, fût-ce marginalement, à une culture commune, notamment une culture orale qui nous échappe. L’organisation générale de l’ouvrage est le reflet de ces réflexions préli- minaires. Notre but étant de fournir au lecteur un maximum de sources et de lui en faciliter la compréhension, il était nécessaire de faire quelques brèves introductions générales mettant les événements et les textes en contexte: une introduction historique, cosignée par un byzantiniste et un orien - taliste, est suivie d’une chronologie, à usage pratique et plus légère que celle d’A. Pertusi. Puis trois exposés sont consacrés aux particularités des sources grecques et slaves, occidentales et ottomanes (en turc ou en arabe). Les textes traduits sont répartis, indépendamment de la langue de départ, en cinq sections thématiques. La première («Historiens: les textes de référence») rassemble des témoignages majeurs d’auteurs contempo- rains des faits, qui ont constitué ou constituent la base de nos connais- sances. Y figurent bien sûr les quatre historiens byzantins, Kritoboulos, Doukas, Sphrantzès et Chalkokondylès, sources des récits modernes de la chute (malgré leurs points de vue très divergents) avec Barbaro qui, étant plutôt un témoin, trouve sa place dans la section suivante; on y a joint Posculo et NestorIskanderdont le témoignage a été jusqu’ici insuffisam- ment exploité à cause de difficultés philologiques, ainsi qu’un extrait des mémoires de Constantin Mihailović. Dans le cas particulier des auteurs ottomans, on y a placé Tursun Bey et Aşıkpaşazade, dont les récits ont été largement la source des autres his toriens ottomans, y compris parmi leurs contemporains. Non sans hési tation, on y a ajouté Enveri, dont le poème n’est pourtant que la versification d’un original en prose inconnu, mais dont la date de rédaction est la plus ancienne de tout le corpus en langue turque. La deuxième section («Lettres et documents») est l’occasion d’apporter en contrepoint de ces sources littéraires bon nombre de sources documentaires, le plus souvent (mais pas exclusivement) occi - dentales, qui apportent au lecteur un contact direct et bienvenu avec l’événement concret. Le titre de la troisième section («Monodies et lamentations») parle de lui-même: un échantillon de textes donne une idée de l’écho douloureux de l’événement dans le monde chrétien. Les textes grecs, surtout ceux en vers, sont devenus partie intégrante de la culture populaire grecque qui garde la nostalgie de la Ville et de l’Empire 8 Vincent Déroche et Nicolas Vatin idéalisé. On a choisi de rassembler dans une même quatrième section («Prophéties, apocalypses et textes mystiques») d’une part des textes proprement apocalyptiques – dont les travaux de Stéphane Yerasimos ont montré quelle était la porosité, dans des contextes politiques changeants, entre les différentes cultures qui se côtoyaient et s’affrontaient –, d’autre part des récits ottomans d’une tonalité un peu particulière: le passage des Tevarih-i al-i Osman d’Oruç, qui revient sur la thématique de la ville maudite chère aux opposants à la politique impériale de Mehmed II, fait écho aux textes apocalyptiques; deux autres émanent du monde des der- viches et présentent les événements à travers le prisme d’une vision mys- tique populaire. La cinquième section enfin rassemble sous le titre «Après la bataille: de l’histoire à la légende» des textes rédigés après les événements, soit par des contemporains du siège travaillant de seconde main, en historiens plus qu’en mémorialistes, soit bien plus longtemps après les événements; le Pseudo-Sphrantzès est emblématique de cette reconstruction d’un passé assez récent en une légende qui oblitéra presque les vraies sources dans la mémoire collective sous la domination ottomane. Pour ne pas alourdir le volume, c’est par une petite synthèse due à Michel Balivet que le lecteur pourra prendre connaissance de trois narrations ottomanes tardives, rédigées au xviiesiècle, «entre mythe et histoire». Pour finir, un épilogue constitué de trois courtes synthèses vient rappeler que la date du 29mai 1453 scella la fin d’un monde, mais également le début d’un autre et aussi, peut-être, la perpétuation partielle du premier dans le second. Chaque traduction est annotée et précédée d’une introduction sur l’auteur et son œuvre qui fournit une courte bibliographie. Dans la forme, une homogénéisation a été faite. En revanche, tant en raison du temps qu’a pris la préparation du volume que par principe, nous avons choisi de laisser à chaque contributeur une grande liberté. Aussi l’impor- tance de la notice liminaire, le nombre et la longueur des notes, et même l’esprit dans lequel elles sont rédigées, peuvent varier un peu, dans une limite que nous espérons raisonnable. Pour éviter de répéter à chaque occurrence des éclaircissements pour- tant nécessaires, nous avons annexé d’une part un glossaire définissant des termes techniques ou des notions géographiques ou mythologiques, d’autre part une liste de biographies des principaux personnages appa- raissant dans les textes. Une concordance permettra également de se Avant-propos 9 repérer entre les différentes formes que pouvaient prendre, selon la langue, les noms de lieux ou de personnes. Avant de clore cet avant-propos, qu’on nous permette de dire notre gratitude à tous ceux qui nous ont aidés à venir à bout de ce projet: d’abord Frantz Olivié qui a accepté généreusement de publier le livre, puis les Labex TEPSIS et RESMED qui ont apporté une contribution financière essentielle, enfin des amis et collègues dont l’aide ou le soutien, à un moment ou un autre, se sont révélés essentiels: MmesNathalie Clayer et Anne-Marie Touzard, MM.Jean-Claude Cheynet et Driss Mekhouar. Notre reconnaissance va également aux contributeurs du volume, qui bien souvent ont accepté d’y participer par amitié, certains dans la der- nière étape, pour nous permettre d’achever. Plus d’une année a passé en effet depuis l’époque où Bernard Flusin lançait la première idée de ce recueil. Avec le temps, de nouveaux col- lègues, souvent de jeunes collègues, se sont joints à nous, pour notre plus grand plaisir. D’autres, hélas, nous ont quittés. En ce moment d’aboutis- sement où nous aurions souhaité les avoir auprès de nous, notre pensée va à Michel Lassithiotakis et Stéphane Yerasimos, tous deux compagnons de la première heure décédés prématurément, à qui nous dédions ce livre.

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