On connaît en Germaine de Staël (1766-1817) l'écrivain romantique. On sait qu'elle réunit dans ses résidences successives, de Paris à Coppet, le plus grand salon littéraire d'Europe. On oublie souvent que cette femme de plume avait la tête politique. Publiées en 1818, un an après sa mort, les Considérations sur la Révolution française le prouvent. Les Considérations font le récit de la Révolution et de l'Empire, depuis la crise ultime de l'Ancien Régime (1788) jusqu'à la chute de Napoléon Ier (1815). Femme engagée, inspiratrice de la Constitution de 1791, Mme de Staël y mène une réflexion sur les régimes politiques, leurs fondements et leurs évolutions. En ce sens, les Considérations constituent le premier véritable traité de politologie moderne. Deux éléments en font le prix. Mme de Staël pense qu'un bon régime politique se fonde sur une