Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. conférence d’états africains sur le développement de l’éducation en afrique addis-abéba 15-25 mai 1961 rapport final nations unies commission économique pour l’afrique organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. Unesco/ ED / 181 Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. T A B LE DES MATIERES INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V RAPPORT FINAL Chapitre premier : Inventaire des exigences du développement économique et social africain relatives à l’enseignement . . . . 3 Chapitre II : L'enseignement considéré comme une des bases du développement économique et social . . . . . . . . 9 Chapitre III : Modes et fonctionnement de la coopération internatio- nale pour le développement de l’enseignement . . . . 15 Chapitre IV : Le financement du développement de l’enseignement africain . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Chapitre V : Le processus de planification de l’enseignement . . . 39 Chapitre VI : Caractéristiques d’un enseignement général répondant aux exigences de la formation technique et profession- nelle spécialisée . . . . . . . . . . . . . . . 49 Chapitre VII : Education des adultes . . . . . . . . . . . . . . 55 Chapitre VIII : Résolutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 APERÇU D’UN PLAN Chapitre premier : Besoins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Chapitre II : Economie et éducation . . . . . . . . . . . . . 10 Chapitre III : Priorités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Chapitre IV : Coûts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Chapitre V : Recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . 18 ANNEXES Annexe I : Organisation des travaux de la Conférence . . . . . 3 Annexe II : Liste des délégués, des représentants et des observateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Annexe III : Discours prononces lors de l’ouverture de la Conférence 21 Sa Majesté Impériale Hailé Sélassié Premier, empereur d’Ethiopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 M. Vittorino Veronese, directeur général de l’Unesco . 22 M. Stein Rossen, représentant du Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique . . . . 27 Annexe IV : Choix de documents soumis à la Conference . . . . 31 Le financement de l’éducation par W. Brand . . . . 31 Le processus de planification de l’enseignement par F. H. Harbison . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Le contenu de l’enseignement en Afrique par Joseph Ki-Zerbo . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 L’éducation en tant que facteur fondamental du dévelop- pement économique et social de l’Afrique par Gaston Leduc . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 L’éducation et le développement économique par W. A. Lewis . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Facteurs sociaux culturels et programmes de dévelop- pement de l’éducation par le professeur Paul Mercier 85 Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. Table des matières Observations sur l’emploi de nouvelles techniques d’enseignement par M. B. Mitchell . . . . . . . 93 L’enseignement considéré comme une des bases du développement économique et social par H. M. Phillips 99 L’éducation et le développement économique par Hans W. Singer . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 Les principaux problèmes de l’éducation des adultes dans les pays d’Afrique par Mekhti Zade . . . . . 115 Annexe V : Discours prononcés lors de la clôture de la Conférence 123 M. M. S. Adiseshiah, sous-directeur général de 1’Unesco . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123 S. Exc. M. A. J. Dowuona-Hammond, député, ministre de l’éducation et des services sociaux du Ghana, président de la Conférence . . . . . . . . 127 ADDENDUM Décisions connexes adoptées par le Conseil exécutif de l’Unesco à sa 59e session Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. INTRODUCTION 1. La Conférence des Etats africains sur le développement de l’éducation en Afrique s’est tenue à Addis-Abeba (Ethiopie), du 15 au 25 mai 1961, conformément à la résolution 1.2322 adoptée par la Conférence générale de l’Unesco à sa onzième session, par laquelle la Conférence générale a décidé “de convoquer en 1961 une Conférence d’Etats africains pour faire l’inventaire de leurs be- soins en matière d’éducation et établir pour les années à venir un programme d’action répondant à ces besoins, et d’inviter l’Organisation des Nations Unies,les autres Institutions spécialisées et l’AIEA à coopérer avec l’Unesco à la préparation et à l’organisation de cette conférence”. 2. Cette conférence a été organisée et convoquée conjointement par le Directeur général de l'Unesco et le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, en consultation avec les autres Institutions spécialisées des Nations Unies. 3. Les pays suivants ont été invités à se faire représenter par des délégués : Basutoland, Bechua- naland, Belgique, Cameroun, Cameroun méridional, Congo (Brazzaville), Congo (Léopoldville), Côte d’Ivoire, Dahomey, Espagne, Ethiopie, Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, France, Gabon, Ghana, Guinée, Haute-Volta, Ile Maurice, Kenya, Liberia, Libye, Madagascar, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Nigeria, Ouganda, Portugal, République arabe unie, République cen- trafricaine, Royaume-Uni, Ruanda-Urundi, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanganyika, Tchad, Togo, Tunisie, Union sud-africaine, Zanzibar. 4. Les Institutions spécialisées des Nations Unies et l’Agence internationale de l’énergie ato- mique ont été invitées à se faire représenter. 5. Les Etats membres non africains et Membres associés de l’Unesco ainsi que le Saint-Siège ont été invités à se faire représenter par des observateurs. La méme disposition a été adoptée en ce qui concerne les organisations intergouvernementales de caractère international ou régional qui ont des Etats membres en Afrique ou dont les programmes intéressent l’Afrique, ainsi que les organisations internationales non gouvernementales ayant des arrangements consultatifs avec l'Unesco et les fondations privées exerçant leur action en Afrique. 6. Sous la présidence de S. Exc. M. A. J. Dowuona Hammond, ministre de l’éducation nationale et des services sociaux du Ghana, cette conférence a réuni : 39 gouvernements en qualité de participants 24 gouvernements en qualité d’observateurs 10 Institutions des Nations Unies 24 organisations internationales non gouvernementales 7. La Conférence avait pour objet de donner aux Etats africains l’occasion de définir leurs be- soins prioritaires en matière d’éducation, du point de vue du développement économique et social de l’Afrique, et d’établir un premier plan provisoire à court et à long terme pour le développe- ment de l’éducation à l’échelle continentale, en se fondant sur les priorités établies par eux pour l’expansion économique de la région. Elle devait en outre aider ces Etats à déterminer la part maximum de leur revenu national qu’ils pourraient consacrer à l’exécution d’un tel plan à court et à long terme pour l’éducation, en partant du principe que la planification et le développement dans le domaine économique et social se poursuivront à un rythme accéléré dans chaque pays. Le pro- gramme à établir pour l’Afrique devait être conforme aux objectifs quantitatifs ainsi qu’aux modi- fications et améliorations qualitatives décidés pour chaque pays par la Conférence. 8. La Conférence a bien vu qu’il s’agissait pour elle de mettre au point un programme pour l’éducation en se fondant sur des prévisions relatives au rythme du développement économique et social en Afrique au cours des vingt prochaines années, sans disposer de données statistiques et V Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. Introduction quantitatives très précises et alors que la planification du développement économique et social est encore à ses débuts, voire inexistante, dans la plupart des pays de la région. Elle a cependant pris note de ce que la Conférence générale de l'Unesco, à sa onzième session, a envisagé qu’une nouvelle Conférence d’Etats africains sur le développement de l’éducation pourrait se tenir en 1963, époque à laquelle il sera possible de revoir les plans et les décisions actuels, de procéder à une analyse comparative à l’échelon régional des programmes nationaux d’éducation, et de con- tribuer à les intégrer aux programmes nationaux de développement. C’est sur cette base que la Conférence s’est consacrée à la tâche immédiate de déterminer les objectifs et les buts quantita- tifs et qualitatifs de l’éducation à court terme (1961-1965) et à long terme (1961-1980). 9. La Conférence a également fourni aux Etats africains l’occasion de préciser le déficit en cré- dits et en personnel qualifié auxquels ils auront à faire face au cours des vingt prochaines années, dans l’exécution du programme décidé par eux pour l’éducation,après qu’ils auront affecté à ce programme une portion maximum de leur revenu national. Un large échange de vues a eu lieu, tant avec les sept Etats de l’Afrique non tropicale qu’avec les vingt-quatre Gouvernements repré- sentés à la conférence par des observateurs, sur la façon dont eux-mêmes et d’autres Etats non africains membres de l’Unesco et de la CEA pourraient contribuer à combler ce déficit. Cet échange de vues a eu pour résultat un appel à la coopération internationale pour aider l’Afrique, par des contributions précises en argent et en personnel, à réaliser les conditions éducatives de son développement économique et social au cours des vingt prochaines années. 10. Enfin, avec le concours des consultants spécialisés dans l’étude des problèmes que posent la planification et le financement de l’éducation dans ses rapports avec le développement économique, la conférence a permis de mettre en lumière l’importance décisive de l’éducation comme inves- tissement dans tout programme de développement économique et social et la nécessité d’une liai- son étroite entre la planification de l’enseignement et la planification d’ensemble du développement. 11. La Conférence, en adoptant son ordre du jour, a décidé d’examiner en séance plénière les problèmes suivants : Le développement de l’éducation considéré dans ses rapports avec les caractères culturels et socioculturels de l’Afrique; Inventaire des exigences du développement économique et social relatives à l’enseignement ; L’enseignement considéré comme une des bases du développement économique et social ; Modes et fonctionnement de la coopération internationale destinée à faciliter l’élaboration et la mise en oeuvre des programmes de développement en matière d’éducation. 12. Elle a constitué quatre commissions ayant respectivement pour mandat d’examiner les pro- blèmes suivants : financement de l’éducation ;processus de la planification de l’enseignement, contenu et méthodes de l’éducation scolaire et formation de maîtres; éléments et modalités d’un enseignement général répondant aux exigences de la formation technique et professionnelle de spé- cialistes; enfin, éducation des adultes. Chaque délégation africaine a désigné au moins un de ses membres pour siéger à chaque commission. Aux séances de commissions ont en outre assisté des représentants des Institutions spécialisées des Nations Unies et de l’AIEA, ainsi que des ob- servateurs d’Etats membres et Membres associés non africains de l'Unesco, d’organisations in- ternationales intergouvernementales et non gouvernementales et de fondations. Des consultants spécialement désignés ont siégé à chaque Commission. 13. A la séance de clôture, la Conférence a adopté, à l’unanimité, un “Aperçu d’un plan de déve- loppement de l’éducation en Afrique”, rédigé par un Comité des rapports formé des représentants de six Etats africains élus par la Conférence pour établir, sur la base des décisions et recom- mandations adoptées en séances plénières et par les Commissions, la synthèse des besoins de l’éducation, ainsi que des buts, des objectifs et des résultats qualitatifs à atteindre au cours des vingt prochaines années par les Etats africains. Après approbation par la Conférence, ce Plan a été signé par les Ministres de l’éducation et les chefs de délégations membres de la Conférence, pour transmission à leurs Gouvernements, ainsi qu’aux institutions gouvernementales et privées du monde entier qui s’intéressent à l’Afrique. L’adoption et la signature du Plan ont eu lieu au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée le 25 mai 1961 à 13 heures, moment mémorable d’émo- tion et de dévouement à la cause du progrès de l’Afrique. VI Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. rapport Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. C H A P I T R E P R E M I ER INVENTAIRE DES EXIGENCES DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL AFRICAIN RELATIVES A L’ENSEIGNEMENT 1. Les premières séances plénières de la Conférence d’Etats africains sur le développement de l’éducation en Afrique ont été consacrées à l’examen de deux questions de grande importance : le développement de l’éducation considéré dans ses rapports avec les caractères culturels et socio- culturels de l’Afrique, et l’inventaire des exigences du développement économique et social rela- tives à l’enseignement. 2. Les déclarations faites sur ces sujets ont montré que les dirigeants de l’éducation des pays d’Afrique connaissent parfaitement leurs besoins et leurs problèmes. Il sera sans aucun doute extrêmement coûteux et difficile de répondre à ces besoins; cependant, c’est là une tache urgente à notre époque où l’Afrique subit de rapides transformations sur le plan social, politique et éco- nomique. Les chiffres ci-après donneront une idée de l’ampleur de cette tache; dans l’ensemble de l’Afrique, le taux de scolarisation ne dépasse pas aujourd’hui 16 % pour l’ensemble des enfants en âge de fréquenter l’école primaire ou l’école secondaire;il varie selon les pays entre 2 % et près de 60 %, mais dans la majorité des cas, il est inférieur à 20 % de la population d’âge scolaire. 3. Dans le cadre de cette perspective générale, les délégations d’Etats africains ont fourni des indications réalistes et concrètes sur leurs besoins ; elles ont signale honnêtement les faits criti- quables; elles ont décrit en détail les obstacles qui entravent les progrès de l’éducation. Des sta- tistiques et des projections présentées, il ressort que l’enseignement est planifié de façon systé- matique en fonction des grands objectifs visés dans le domaine économique et social. Certaines délégations ont toutefois souligné la nécessité d’améliorer les services statistiques pour pouvoir élaborer les plans de développement de l’éducation de manière plus efficace; d’autres ont déclaré qu’il faudrait effectuer des études approfondies pour déterminer les effectifs nécessaires en cadres moyens et en spécialistes hautement qualifiés. Mais, de façon générale, tous les Etats africains se sont montrés pleins de confiance dans l’avenir. L’Afrique s’est exprimée par leurs voix en termes nets, francs et éloquents - ses besoins en matière d’éducation ont été définis avec préci- sion et exactitude. 4. Chaque délégation a mis l’accent sur les principaux besoins existant dans son pays. Ces be- soins varient, bien entendu, selon les pays, comme il est naturel sur un continent dont la force vient notamment de sa diversité : mais il était remarquable de constater combien les différentes déclarations entendues comprenaient d’éléments communs. Les paragraphes ci-après résument et illustrent les descriptions données par les orateurs de leurs principaux besoins (sans toutefois reproduire les formules colorées et frappantes utilisées par beaucoup d’entre eux). Il convient de rappeler que, si aucun pays n’éprouve à la fois tous les besoins énumérés ci-dessous, chacun d’eux en éprouve quelques-uns. I. BESOINS DE CARACTERE GENERAL 5. Il importe d’abord, et peut-être avant tout, que le système d’enseignement d’un paysO U d’un territoire réponde aux fervents désirs des habitants qui souhaitent recevoir une instruction plus complète et meilleure. Ces désirs existent dans tous les secteurs de la population, mais princi- palement chez les jeunes et chez tous ceux qui s’intéressent à eux. Les Africains voient dans l’éducation un moyen de satisfaire leurs aspirations, et ils sont prêts à faire des sacrifices en sa faveur, car ils savent qu’elle est une des bases du développement économique et social. Ils com- prennent aussi que l’amélioration de l’enseignement doit aller de pair avec son extension, et ils voudraient pouvoir accéder en nombre toujours plus grand à une éducation conforme à leurs souhaits. 6. En parlant des besoins de leurs pays, les dirigeants de l’éducation ont mis en relief un deu- xième point important : leur désir d’accélérer l’adaptation des méthodes et des systèmes 3 Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. Chapitre premier d’enseignement aux conditions locales,tant économiques que sociales. Ils souhaitent conférer à leur propre culture l’importance qui lui revient à tous les niveaux de l’enseignement, et par tous les moyens possibles. Etant donné que les étudiants africains subissent des influences étrangeres dans les domaines scientifique et culturel, ils ont besoin d’acquérir, pour contrebalancer ces in- fluences, une connaissance approfondie de leur patrimoine culturel. L’éducation des futurs citoyens de l’Afrique doit être une éducation moderne et africaine. 7. En troisième lieu, cette éducation doit être dispensée à tous les enfants, sans aucune discri- mination, et non pas réservée à une minorité. En particulier, il est nécessaire d’augmenter les possibilités de s’instruire offertes aux jeunes filles et aux femmes africaines. En s’attachant à développer l’enseignement scolaire destiné aux enfants africains, en particulier aux niveaux infé- rieurs, on ne doit pas oublier les besoins de ce secteur important de la population. Comme le taux d’analphabétisme est élevé dans un grand nombre de pays d’Afrique, l’éducation des adultes et des jeunes gens peut mettre la population à même d’améliorer considérablement sa situation et ses conditions de vie. Il importe donc de s’employer non seulement à donner aux enfants et aux adolescents un enseignement scolaire du type ordinaire, mais aussi d’instruire les Africains d’autres groupes d’âge,en utilisant notamment à cet effet les techniques de l’éducation populaire. 8. De l’avis de tous les orateurs, le développement rapide de l’éducation - qu’on se préoccupe avant tout de l’extension de l’enseignement primaire, secondaire et technique, ou supérieur - imposera aux pays intéressés des charges financières de plus en plus lourdes au titre de la rému- nération du personnel enseignant, des constructions scolaires, et de la production de manuels et d’auxiliaires de l’enseignement.Tous les Etats africains consacrent déjà une forte proportion de leurs budgets nationaux au financement du développement de l’éducation. Divers orateurs ont ainsi signale que le budget de leur Ministère de l’éducation représente 19, 20 ou même 23 % du budget national, et ces pourcentages pourraient être encore plus élevés si l’on tenait compte des dépenses faites par d’autres ministères pour appliquer des programmes de formation ou de vulgarisation. Afin que les Etats d’Afrique puissent à la fois, comme ils le désirent, développer et améliorer leur enseignement, il faut, de l’avis unanime, que l’aide financière importante qui leur est au- jourd’hui accordée sur le plan international soit non seulement maintenue, mais encore considé- rablement accrue. Cette aide financière internationale complétera leurs budgets nationaux, et les aidera en particulier à accélérer la construction de locaux, à rémunérer des professeurs étran- gers, à subvenir aux dépenses des jeunes gens qui reçoivent une formation à l’étranger, à organi- ser l’enseignement normal et à développer l’enseignement scientifique et technique supérieur. II. BESOINS DE CARACTERE MATERIEL (a) Constructions scolaires 9. Quelles que soient les ressources disponibles (nationales ou extérieures), la réalisation des plans de développement de l’éducation dépend de la construction d’un très grand nombre de bâti- ments scolaires de toutes catégories. Au niveau primaire, on souffre d’une grave pénurie de lo- caux et beaucoup d’écoles ne répondent pas aux normes minimales. En vue d’assurer l’extension de l’enseignement primaire des mesures d’urgence ont été prises et, dans maintes régions, on a vu des volontaires enthousiastes venir travailler à la construction des écoles. Au niveau secon- daire et supérieur, il faut aussi se préoccuper de bâtir des dortoirs, pour les étudiants, et des logements pour le personnel enseignant, d’installer des laboratoires, etc. 10. Les ressources en argent et en matériel des Etats africains, ainsi que les connaissances tech- niques relatives à la construction des locaux scolaires, sont très insuffisantes pour faire face aux besoins actuels et futurs. Pour créer rapidement des moyens d’enseignement dans de nouvelles régions et construire de nouveaux établissements, il faut mettre au point des méthodes de cons- truction rapide et économique et des plans de locaux scolaires mieux adaptés aux besoins de l’en- seignement. La Commission a souligné la nécessité de recherches sur les matériaux de construc- tion, en citant à titre d’exemple les travaux entrepris dans ce domaine par certains pays qui montrent, une fois de plus, la nécessité d’une coopération internationale en matière de recherches et d’expériences relatives aux conditions particulières à l’Afrique. Le projet de l’Unesco qui 4 Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page. Chapitre premier prévoit la création d’un Bureau régional d’études sur la construction scolaire a été particulière- ment bien accueilli. (b) Matériel 11. Quel que soit le niveau de l’éducation, l’Afrique a un besoin urgent, à tous les niveaux d’édu- cation, de matériel d’enseignement de tout genre. Ce problème est d’importance capitale dans l’enseignement technique, professionnel et supérieur, ainsi que dans les laboratoires et les ate- liers, qui bien souvent actuellement ne peuvent trouver qu’à l’étranger le matériel dont ils ont be- soin. En outre, comme les programmes d’études et le matériel pédagogique évoluent peu à peu pour s’adapter aux conditions nouvelles et aux besoins d’un nombre d’élèves toujours plus grand, il faudrait que l’Afrique puisse disposer au plus tôt d’auxiliaires audio-visuels et autres. (c) Production de manuels scolaires 12. Il est indispensable de produire des manuels scolaires répondant aux exigences des nouveaux programmes d’études et aux conditions propres à l’Afrique.En ce qui concerne le contenu des manuels, il faudrait adapter aux conditions de l’enseignement africain des ouvrages scientifiques et techniques qui ont souvent été écrits à l’intention de lecteurs non africains. Quant à l’histoire, à la littérature, aux sciences sociales, il faudrait absolument mettre au point des manuels sco- laires mieux adaptes à la vie et à la culture africaines. La production de ces manuels pose d’im- portants problèmes en ce qui concerne les installations matérielles, les presses à imprimer et les services de distribution nécessaires pour faire face à une demande qui va croissant. Il fau- drait aussi inculquer aux auteurs les connaissances et compétences nécessaires pour modifier les manuels de telle sorte qu’ils soient adaptés aux conditions nouvelles. III. BESOINS EN PERSONNEL ENSEIGNANT (a) Enseignement primaire 13. Du fait que de nombreux pays africains ont entrepris depuis quelques années d’accroître de façon massive les effectifs de l’enseignement primaire, et compte tenu des objectifs proposés dans leurs plans de développement de l’éducation pour les cinq ou dix années prochaines, il appa- raît indispensable d’augmenter dans des proportions considérables le nombre des instituteurs qua- lifiés. Afin de rendre l’enseignement primaire universel dans un pays à partir de 1980, il faudra y former d’ici là 20.000 instituteurs. Dans un autre pays, en vue d’atteindre les objectifs fixés pour la période 1961 à 1964, il faudra former plus de 2.000 nouveaux instituteurs. 14. D’importantes mesures sont prises pour développer l’enseignement secondaire et normal de façon à faire face au besoin urgent d’instituteurs primaires. A cet effet, on a notamment organi- se des cours de perfectionnement à l’intention des instituteurs ayant reçu une formation insuffi- sante, et créé de nouvelles écoles secondaires et normales. Enfin, pour résoudre complètement ce problème, il est indispensable de s’attacher à améliorer la situation des maîtres ainsi qu’à renforcer les associations de personnel enseignant. (b) Enseignement secondaire 15. Le développement rapide de l’enseignement du second degré conditionne non seulement l’exten- sion de l’enseignement du premier degré, mais aussi, ce qui est encore plus important, l’accrois- sement indispensable du nombre des jeunes gens ayant une formation secondaire qui pourront en- treprendre des études universitaires ou des études techniques supérieures, et fournir les spécia- listes hautement qualifiés dont leurs pays ont besoin. Les objectifs mentionnés par de nombreux Etats africains sont impressionnants, par exemple : “doubler le nombre d’élèves admis dans les établissements secondaires d’ici cinq ans”ou “tripler les effectifs des écoles secondaires avant 1970”. 16. A l’heure actuelle, pour assurer le fonctionnement des établissements secondaires d’ensei- gnement général ou technique, on doit faire appel à des professeurs étrangers en plus des 5
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