Volume 6 Cet ouvrage est paru à l’origine aux Éditions Larousse en 1973 ; sa numérisation a été réalisée avec le soutien du CNL. Cette édition numérique a été spécialement recomposée par les Éditions Larousse dans le cadre d’une collaboration avec la BnF pour la bibliothèque numérique Gallica. La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 6 vées parfois nécessaires dans l’indus- fait un gros usage des gaz comprimés, et Remonstration de la très excellente compresseur trie chimique (synthèse de l’ammoniac, parfois sous de fortes pressions. science du livre de comptes, pour hydrogénations) ; aux basses pres- R. D. compte et mener compte à la manière Appareil qui augmente la pression d’un sions, par contre, son encombrement F Air comprimé. d’Italie, 1543), pour voir apparaître des gaz en diminuant le volume qui lui est est prohibitif si un débit gazeux élevé notions introduisant la prévision dans offert. est nécessaire ; on lui préfère dans ce la comptabilité sous la forme de provi- On utilise dans l’industrie des com- domaine le compresseur rotatif à pa- sions et de réserves. presseurs à piston. Le piston est animé lettes et surtout le compresseur àaubes, comptabilité d’un mouvement alternatif à l’intérieur centrifuge (radial) ou axial. Dans les La comptabilité générale d’un cylindre dont le fond est muni turbocompresseurs, le gaz à comprimer Ensemble des méthodes permettant de Héritière d’un long passé, la « comp- de deux soupapes : l’une, S, permet (l’air, très souvent) est entraîné par les saisir et de traiter l’information chif- tabilité générale » doit répondre l’entrée dans le cylindre du gaz non aubes d’une roue, elle-même montée frée qui circule dans une entreprise*. désormais à un certain formalisme comprimé, lors du recul du piston ; sur l’arbre d’une turbine ; l’énergie Pendant longtemps, la comptabilité qui s’explique notamment par le fait elle s’oppose par contre à sa sortie cinétique ainsi communiquée au gaz n’a compris que les méthodes d’enre- qu’elle sert de moyen de preuve à quand le piston avance vers le fond du est utilisée, à la faveur d’un écoule- gistrement de cette information. Cet l’égard des tiers (les autorités fiscales cylindre ; l’autre, S, commande le pas- ment divergent ou par contact avec un enregistrement de l’information avait par exemple). sage du gaz comprimé dans le réservoir diffuseur fixe et suivant les lois de la une utilité pour le chef d’entreprise, de stockage : fermée lors du recul du dynamique des fluides, pour accroître La comptabilité générale a des ob- mais répondait souvent à des besoins piston, elle s’ouvre lors de l’avance, la pression du gaz. Là encore, l’effica- jectifs multiples : légaux (le Code de commerce de 1807 quand la pression dans le cylindre at- cité et le rendement sont accrus par la 1o elle est un historique de l’entreprise permettait à la comptabilité de faire teint celle du gaz dans le réservoir. mise en série de plusieurs étages, mon- dans la mesure où toute opération en la preuve en matière commerciale ; valeur est enregistrée ; tés sur le même axe de rotation. Ces La compression d’un gaz exige une depuis 1917, la comptabilité servait à appareils sont d’excellent rendement ; 2o elle permet de déterminer le revenu dépense de travail ; par contre, elle déterminer le bénéfice fiscal). Ce n’est le compresseur axial permet de très de l’entreprise ; dégage de la chaleur, qu’il faut éva- qu’à une période relativement récente gros débits, alors que le compresseur 3o par elle on peut connaître la valeur cuer pour ramener le gaz comprimé à que la comptabilité est devenue un vé- radial a un taux de compression par de l’entreprise (v. bilan) ; la température ambiante ; on montre ritable outil de gestion. étage plus élevé. 4o elle est la matière première de toute alors en thermodynamique que la dé- étude financière. pense de travail serait minimale dans Historique le cas d’une transformation réversible, Emploi des gaz Pour atteindre ces objectifs, la c’est-à-dire ici isotherme, en évacuant comprimés L’Antiquité a connu la comptabilité comptabilité générale dispose de cer- les calories au fur et à mesure de la simple consistant à enregistrer d’une tains moyens : les comptes. Une faible compression, de 0,5 à compression. Cela n’est pas réalisable façon chronologique toutes entrées et Le compte le plus simple consiste à 2 bars, est suffisante pour assurer le pratiquement ; on s’en rapproche en sorties de matière ou de numéraire. transcrire dans l’ordre chronologique mouvement rapide d’un gaz dans une effectuant la compression en plusieurs Cette méthode a été employée jusqu’au toutes les opérations effectuées sans conduite de faible longueur — insuf- étapes séparées par un refroidissement Moyen Âge aussi bien pour la compta- aucune distinction. Ce système pré- flation d’air et d’oxygène à la base du du gaz ; l’emploi de compresseurs éta- bilité publique que pour la comptabilité sente, d’une part, l’inconvénient de ne haut fourneau et dans les convertis- gés de dimensions décroissantes per- privée. Cependant, le développement pas dégager facilement les opérations seurs — ou pour effectuer le transport met en même temps de mieux adap- du crédit a obligé les commerçants ita- qui accroissent ou diminuent la ri- de matières pulvérulentes et de grains. ter chacun d’eux à sa fonction et de liens à développer ce que l’on a appelé chesse de l’entreprise et ne permet pas, Un turbocompresseur actionné par les réduire les fuites. la comptabilité en partie double. d’autre part, de tenir compte des opé- gaz d’échappement d’un moteur per- Le compresseur à piston alternatif C’est vers la fin du XIIIe s. que les rations décalées dans le temps. Pour met, en accroissant de 50 p. 100 la permet d’atteindre les pressions éle- commerçants commencent à utiliser pallier ces inconvénients, on utilise pression d’admission de l’air, de réa- cette technique (livres de compte de la comptabilité en partie double, qui liser une suralimentation de ce moteur. la Casa di Bonsignori de Sienne). Au consiste à faire apparaître dans deux Une pression de 5 à 8 bars est utilisée cours du XIVe s., Francesco di Marco comptes différents l’origine et l’abou- pour le fonctionnement d’outils pneu- Datini (1335-v. 1410) et les Mas- tissement d’une opération ; c’est ainsi matiques, de marteaux piqueurs ; on sari de Gênes tiennent des registres par exemple que, lors d’un achat, le fait fonctionner sous la même pression de comptes dans lesquels apparaît le comptable crédite le compte « caisse » des moteurs à air comprimé : malgré compte de « profits et pertes ». de la valeur des biens achetés et débite leur mauvais rendement, ils ont l’avan- le compte « achat » du montant du coût tage, dans les mines et les tunnels, Après la découverte de l’imprimerie, de l’opération. d’assurer une ventilation tout en sup- la méthode commence à se répandre, primant le risque d’étincelles. Signa- en particulier sous l’influence des tra- Les comptes d’une entreprise vaux de Luca Pacioli (1445-v. 1510) : peuvent être classés en deux : certains, lons qu’il existe dans certaines villes une distribution par canalisations d’air Summa de aritmetica, geometria, pro- dits « comptes de gestion », retracent portioni e proportionalità (1494) et De l’influence d’une opération sur le comprimé à 5 bars environ. Des moto- compresseurs à moyenne pression sont divina proporzione (1509). La comp- résultat de l’entreprise ; d’autres, les tabilité moderne était née. Au cours « comptes de situation », retracent les aussi employés dans l’industrie frigo- des siècles suivants, elle bénéficiera opérations dans leur influence sur le rifique. Des pressions plus élevées, d’importantes modifications de formes. patrimoine de l’entreprise. 100 bars et davantage, sont nécessaires pour le chargement des tubes d’oxy- Dans la comptabilité en partie double y Les comptes de gestion. Ils sont de gène et d’hydrogène ainsi que pour la du Moyen Âge, les comptes n’étaient deux sortes : ceux qui retracent les compression des gaz combustibles, en pratiquement qu’une liste de dépenses charges de l’entreprise et ceux qui vue de leur transport à grande distance et de recettes. Il faut attendre le pre- en retracent les produits. Les soldes ou de leur stockage dans des réservoirs mier livre de comptabilité en français, des comptes de gestion permettent souterrains. L’industrie chimique enfin de Jean Ympyn (Nouvelles Instruction d’établir le « compte d’exploitation 2829 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6 générale » et le « compte de pertes frais indirects aux différents produits. ces centres, on détermine un budget, tables selon leur ordre chronologique et profits ». Au débit du premier, on Il est nécessaire pour cela de disposer c’est-à-dire que l’on fait la synthèse par débit ou crédit ; trouve toutes les charges d’exploita- de « clés de répartition ». Dans cette des dépenses et des recettes du centre. b) le grand-livre, qui est la collection tion, tandis que les produits viennent intention, l’entreprise est divisée en On essaye ensuite d’établir un budget des comptes utilisés par l’entreprise ; s’inscrire à son crédit. Le solde de ce sections, chacune de celles-ci étant prévisionnel et on fait la comparaison c) la balance, qui est un document compte est appelé solde d’exploita- constituée en une division comptable entre réalisations et prévisions, ce qui retraçant les totaux de chaque compte tion. Le second (le compte de pertes dans laquelle on range les éléments des permet de déterminer un écart. au débit et au crédit, d’une part, et des et profits) retrace à son débit toutes charges qui ne peuvent être affectés di- L’intérêt de la méthode apparaît soldes créditeurs ou débiteurs de ces les pertes (y compris le solde d’ex- rectement aux produits. La section est justement lors de l’analyse des écarts. comptes, d’autre part (ce document ploitation générale quand ce premier supposée fournir une quantité donnée En effet, celle-ci permet de détecter permet de s’assurer qu’aucune erreur compte est en perte), tandis que le cré- d’« unités d’oeuvre ». L’unité d’oeuvre ce qui est déficient dans un centre de n’a été commise en comptabilité) ; dit voit apparaître tous les profits (y est une unité de mesure destinée à éva- responsabilité, et, par suite, dans l’en- d) le livre des inventaires. compris le solde d’exploitation géné- luer l’actif de la section (ce peut être le treprise. Supposons que l’on constate rale quand les produits d’exploitation chiffre d’affaires) ; la répartition va se Le système des grands-livres auxi- un écart entre le budget prévisionnel sont supérieurs aux charges). faire en fonction de la quantité d’uni- liaires permet de décomposer le grand- des dépenses du centre « production » y Les comptes de situation. Ils retra- tés d’oeuvre de la section consommée livre en tenant un livre auxiliaire pour et les dépenses réelles, on s’attachera cent les modifications du patrimoine pour fabriquer une unité de produit par chaque compte (ce qui permet en parti- à l’analyse des écarts et on pourra de l’entreprise dues aux opérations rapport à l’ensemble d’unités d’oeuvre culier de tenir un compte pour chaque constater par exemple que le prix des qu’effectue cette entreprise. Ils sont de la section. client, chaque fournisseur, etc.). matières premières a augmenté, ou, de deux sortes : les comptes d’actif et La répartition des frais fixes effec- encore, diminué. Chaque écriture passée au livre auxi- les comptes de passif. tuée, on est en mesure de déterminer liaire doit être recopiée au grand-livre Cette méthode permet, lors de la Les comptes d’actif recensent tous les coûts de chaque produit. Ces coûts général ; ce système entraîne donc une mise en place d’une décentralisation les éléments du patrimoine de l’entre- peuvent être de plusieurs sortes selon charge très lourde pour l’entreprise. de l’entreprise, d’obtenir une méthode prise (c’est-à-dire les actifs de celle- les éléments que l’on y intègre : le coût efficace de contrôle : la personne qui Le système centralisateur remplace ci), tandis que les comptes de passif direct ne comporte que les charges di- gère le budget en a la responsabilité le journal unique par des journaux divi- retracent les dettes de l’entreprise, rectes, affectées à un produit ; le coût totale ; l’intervention de la direction sionnaires, dont les totaux sont seuls c’est-à-dire, en d’autres termes, les fixe contient la partie des charges fixes ne se fait plus lors de chaque décision, reportés au journal central. ressources de celle-ci. afférente à la fabrication du produit ; mais seulement quand un voyant rouge le coût total, ou encore prix de revient Si l’on reprend l’ensemble des s’allume. En effet, sur un document Les procédés comptables total, est la somme de toutes les charges soldes des comptes d’actif et des que l’on appelle le tableau de bord, (fixes et variables, directes et indi- Les procédés comptables ont aussi comptes de passif sur un même docu- la direction d’une entreprise dispose rectes) ; le coût marginal est le coût de considérablement évolué ; d’abord, par ment, on obtient le bilan*, dont l’actif de tous les budgets de l’entreprise et est formé des soldes des comptes d’ac- production d’une unité supplémentaire. l’utilisation des décalques ; ensuite, des écarts par rapport à ces budgets ; tif et dont le passif est formé des soldes À chaque coût on peut faire corres- par la reproduction mécanographique ; elle n’intervient que « par exception », des comptes de passif. pondre une marge qui est la différence finalement, par l’introduction des quand il est nécessaire de redresser une entre le prix de vente et le coût (on aura ordinateurs. Le résultat du bilan est identique à situation. donc une marge sur chaque coût direct, celui du compte de « pertes et profits », une marge sur chaque coût fixe, etc.). et cela du fait que ce dernier retrace les L’organisation Le plan comptable variations des charges et des produits, La comptabilité analytique telle comptable Au début du siècle, en vue d’améliorer et de même que le bilan retrace les effets qu’elle a été présentée est naturelle- de rendre les comptes plus clairs, certaines de ces variations sur le patrimoine de ment un instrument qui reflète le passé. L’utilisation d’une comptabilité sup- compagnies américaines (assurances et l’entreprise. Il est évident que son intérêt, du point pose une organisation permettant de chemins de fer) essayèrent de normaliser saisir les faits comptables. de vue de la gestion, réside dans la les documents comptables. On assista au La comptabilité possibilité de faire des prévisions. Ces On désigne sous le nom d’organi- même phénomène en Angleterre, sous analytique prévisions s’appellent des standards : sation comptable les méthodes comp- l’impulsion des Chartered Accountants. En ce sont des normes déterminées par les tables, les systèmes comptables et les France, la première commission du plan La comptabilité analytique a pour objet services de la comptabilité analytique. procédés comptables. comptable est constituée en 1941 ;en 1946 de guider la gestion de l’entreprise : Quand on compare les standards à la est créée la commission de normalisation elle détermine les prix de revient des réalisation, on obtient des « écarts » qui Les méthodes comptables comptable. Le plan général, approuvé en produits et cherche à définir leur renta- 1947, est révisé en 1957. permettent de savoir si la gestion a été Elles comprennent tout ce qui permet bilité. Pour ce faire, il lui est nécessaire effectuée dans de bonnes conditions ou Le plan comptable vise essentielle- de saisir les faits : méthode de perma- d’affecter les charges de l’entreprise à non. ment à une présentation rationnelle de la chaque produit. nence d’inventaire, au prix d’achat ou comptabilité. Il donne une définition des Cette méthode de gestion prévision- au prix de vente. On procède à une première réparti- comptes ainsi qu’une classification de nelle aété perfectionnée dans la gestion ceux-ci. tion des frais entre ceux qui peuvent budgétaire et le contrôle de gestion. Le système comptable être affectés directement à un produit Les comptes principaux sont regroupés (matière première consommée, temps Un système comptable est un ensemble sous trois grandes rubriques : les comptes La gestion budgétaire et de fabrication) et ceux qui ne peuvent de documents s’articulant les uns aux de situation ; les comptes de gestion ; les l’être (frais d’administration) ; une le contrôle de gestion autres et permettant l’enregistrement comptes de résultats. autre distinction peut être faite entre La gestion budgétaire a pour objet des faits comptables. Il existe plusieurs Les comptes de situation les frais variant avec les quantités pro- systèmes. de faire des prévisions sur la marche Ils comprennent cinq classes : les comptes duites et les frais fixes. de l’entreprise et sur les résultats. Le système du journal unique utilise de capitaux permanents ; les comptes Un des problèmes les plus impor- Pour cela, on découpe l’entreprise en quatre documents : de valeurs immobilisées ; les comptes de tants qu’a eu à résoudre la comptabi- autant de cellules qu’il y a de centres a) le journal à deux colonnes, qui per- stock ; les comptes de tiers ; les comptes lité analytique a été l’affectation des de responsabilité. Pour chacun de met l’enregistrement des faits comp- financiers. 2830 La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 6 Les comptes de gestion Ils sont constitués par deux classes : les comptes de charges par nature ; les comptes de produits par nature. Les comptes de résultats Les comptes de résultats apparaissent en une seule classe. L’ensemble de la comptabilité analytique d’exploitation est traité dans la classe 9. A. B. J. Fourastié, la Comptabilité (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1946 ; éd., 1973). 13e / G. Depallens, Gestion financière de l’entre- prise (Sirey, 1959 ; éd., 1970). / P. Lauzel et 4e A. Cibert, Des ratios au tableau de bord (Éd. de l’entreprise moderne, 1959 ; éd., 1962). / 2e P. Lassègue, Gestion de l’entreprise et compta- bilité (Dalloz, 1960 ; éd., 1970) ;Comptabilité 5e de l’entreprise (Sirey, 1961 ; nouv. éd., 1970). / A. Ghez, Introduction au contrôle budgétaire (Dunod, 1961) ; la Comptabilité, langage du management (Cercle du livre économique, 1969). / P. Maingaud, Comptabilité de gestion (Sirey, 1963-64 ; 3 vol.). / P. Lauzel, Compta- bilité analytique et contrôle de gestion (Sirey, 1964 ; nouv. éd., 1970). / R. Mazars et P. Rudelli, Principes et pratiques de la gestion financière (Delmas, 1968 ; éd., 1970). / L. Rigaud, Comp- 2e tabilité générale (A. Colin, coll. « U », 1971). / M. Grappin, Comptabilité et gestion (Sirey, 1972). / M. Couëtoux, la Comptabilité générale de l’entreprise (P. U. F., 1974). / G. Motais de Narbonne, Qu’est-ce que la comptabilité de gestion ? (Dunod, 1975). comptabilité nationale Présentation, suivant un cadre comp- table rigoureux, de l’ensemble des informations chiffrées relatives à l’ac- tivité économique de la nation, fournis- sant une description des phénomènes fondamentaux de la production, de la distribution, de la répartition et de l’ac- cumulation des richesses. La comptabilité nationale sert : — à suivre l’évolution économique du pays, la formation des revenus et leur distribution, les modifications dans la structure des branches ; — par l’établissement de comptes pré- visionnels, à établir les plans de déve- loppement économique ; — à comparer les économies des dif- mier essai est dû à Vauban dans son sentation comptable d’une économie De nos jours, le besoin croissant de férents pays ; Projet d’une dîme royale (1707). Mais comparaisons internationales conduit nationale. Mais Quesnay, s’il fait un — à assurer la cohérence des statis- il ne s’agissait encore que de calculs l’Organisation des Nations unies à ten- travail conceptuel et théorique consi- tiques économiques. de données économiques globales et ter d’harmoniser les méthodes et les dérable, ne cherche pas à donner une Les grands ancêtres de la comp- non de tableaux faisant apparaître les concepts des comptes : elle aboutit en image statistique exacte de l’économie tabilité nationale semblent être les échanges de marchandises et de reve- 1953 au S. C. N. (Système de comp- économistes anglais William Petty nus. C’est avec François Quesnay française. D’autres s’y sont essayés par tabilité nationale des Nations unies), (1623-1687) et Gregory King (1648- (1694-1774) qu’apparaît le premier la suite, en particulier Lavoisier (1743- révisé en 1968. Les pays membres 1712), créateurs de « l’arithmétique modèle de comptabilité nationale. En fournissent annuellement à l’O. N. U. 1794), auteur d’un ouvrage dans lequel politique ». Ces deux auteurs ont 1758, il publie un Tableau économique leurs comptes dans les cadres ainsi figure notamment un compte complet donné simultanément des estimations proche, dans ses idées générales et ses définis. Dans la Communauté écono- du revenu national et d’autres agré- objectifs, des tableaux actuels : c’est de l’agriculture (De la richesse terri- mique européenne existe depuis 1969 gats économiques. En France, le pre- la première tentative connue de repré- toriale du royaume de France, 1791). un Système européen de comptabilité 2831 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6 économique (S. E. C.), version du marchands » ceux qui sont dispensés S. C. N. adaptée à l’Europe occidentale gratuitement. et que les pays membres de la Com- Les organismes qui, à titre principal, munauté économique européenne se produisent des services non marchands sont engagés à adopter. Enfin, dans les pays socialistes, l’harmonisation des destinés à la collectivité sont classés méthodes a abouti au système C. P. M. dans le secteur des administrations (Comptabilité produit matière), assez publiques, où sont classés également différent des tableaux occidentaux. ceux qui effectuent, pour le compte de la collectivité, des redistributions Les secteurs de revenu et de patrimoine. Ce secteur Les comptes nationaux visent à décrire comprend essentiellement l’État, les le système économique. Pour décrire collectivités locales, les organismes de l’économie, il est nécessaire de classer sécurité sociale et des organismes qui les différents partenaires en plusieurs en émanent. groupes. Ces groupes, dits « secteurs », sont au nombre de six dans la compta- Cinquième secteur : bilité nationale française. les administrations privées Premier secteur : Ce cinquième secteur regroupe les achète ce qui est exporté, vend ce qui pas égal à ce qui est consommé, investi les sociétés est importé, etc. ou exporté : en effet, il existait au début organismes privés sans but lucratif, à de l’année une certaine quantité de pro- Il s’agit de toutes les unités dont la l’exception de ceux qui sont classés Les opérations duits en stocks et il y en aura aussi une fonction économique principale est avec les sociétés (parce qu’ils sont au quantité, en général différente, en fin de produire des biens et des services service des entreprises ou parce qu’ils Dans les opérations qu’effectuent les d’année. L’augmentation des stocks, (à l’exclusion des services financiers) agents économiques, on peut distin- vivent de la vente de leurs produits) ou leur diminution, explique la dif- s’échangeant habituellement sur un guer trois catégories. ou avec les administrations publiques férence entre les biens fournis et les marché. (parce qu’ils sont essentiellement fi- biens utilisés. On trouve ainsi dans ce secteur les Les opérations sur biens et nancés par elles). Prenons, à titre d’exemple, un sociétés, quelle que soit leur forme services juridique, certains organismes sans groupe de produits comme les véhi- La production est l’activité qui but lucratif, mais dont l’activité s’ap- Sixième secteur : cules automobiles, les motocycles et consiste à créer des biens et des ser- parente à celle des sociétés dans la les ménages les cycles (qui comprend, outre les vices. Ceux-ci peuvent être utilisés de mesure où elle se traduit par la vente véhicules eux-mêmes, les pièces déta- Le secteur des ménages comprend plusieurs façons. Ils peuvent d’abord des services, et enfin les entreprises chées produites par les constructeurs l’ensemble des personnes physiques, faire l’objet de consommations inter- publiques, y compris, par exemple, les ou par leurs sous-traitants). médiaires, c’est-à-dire être réintro- en tant que titulaires de revenus et P. T. T., qui, bien que partie intégrante En 1971, la production disponible duits dans le circuit de production afin de l’Administration du point de vue consommateurs, mais aussi en tant que d’automobiles, de motocycles et de de concourir à la production d’autres juridique, se comportent effectivement producteurs lorsqu’il s’agit d’entre- cycles sortis de l’ensemble des usines biens et d’autres services. Ils peuvent comme une entreprise puisqu’ils four- preneurs individuels. L’ancien sys- (y compris les pièces détachées) a été également être utilisés pour la satisfac- nissent un service destiné à la vente au tème de comptabilité nationale sépa- de 41 316 millions de francs. Pen- tion directe des besoins individuels ou public. rait l’activité de production de la vie collectifs : il s’agit alors de consomma- dant la même année on en a importé pour 6 726 millions. Ces valeurs ont privée de l’entrepreneur individuel. tions finales, qui, par opposition aux Deuxième et troisième secteur : été estimées au moment de la mise L’activité de production apparaissait consommations intermédiaires, font les institutions de crédit et les sur le marché, c’est-à-dire à la sortie sortir les produits du circuit productif. entreprises d’assurance dans les comptes des entreprises, qui de l’usine pour la production nationale Les biens et les services — lorsqu’il mêlaient ainsi sociétés et entreprises Les comptables nationaux accordent un et à l’arrivée sur le territoire pour les s’agit de biens d’équipement ou de traitement particulier aux organismes individuelles, tandis que la consom- importations. Pour retrouver la valeur services de réparation et d’entretien financiers : les institutions de crédit, mation familiale apparaissait dans les (hors T. V. A.) de ce qui a été acquis — peuvent aussi être acquis pour des d’une part, dont la fonction principale comptes des ménages. Cette dichotonie par les différents utilisateurs, il faut investissements ou, pour parler le lan- est de financer, c’est-à-dire de collecter tenir compte des circuits de distri- a disparu dans le nouveau système de gage plus précis des comptables natio- l’épargne et d’accorder des crédits ; les bution : dans le cas des automobiles, comptes nationaux. naux, pour la formation brute de capi- entreprises d’assurance, d’autre part. les concessionnaires s’intercalent tal fixe : usines, machines, logements, entre le producteur et le client, et leur Le reste du monde routes, écoles... Quatrième secteur : marge intervient dans la valeur finale- les administrations publiques Pour compléter le tableau économique, Une partie des biens et des services ment payée par le client. C’est ce que produits sort du territoire : à côté de la Les sociétés et les quasi-sociétés, ainsi il est nécessaire de faire apparaître les représentent les « marges commer- consommation et de la formation brute qu’il a été dit, produisent des biens et opérations entre les organismes fran- ciales », qui se sont élevées en 1971 à de capital fixe, l’exportation est l’un des services. Mais cette définition se- çais et le reste du monde. Puisqu’il ne 4 791 millions. Au total, la valeur (hors des emplois de la production. À l’in- rait plus complète si l’on ajoutait l’ad- T. V. A.) des automobiles, des moto- nous intéresse pas de savoir ce que de- verse, il faut, pour calculer l’ensemble jectif « marchands ». Si tous les biens cycles et des cycles mis à la disposition viennent les produits ou les fonds une des produits disponibles, ajouter à cette sont « marchands », tous les services des divers utilisateurs en 1971 repré- fois passées les frontières, ou ce qu’ils dernière les biens importés. ne le sont pas. On appelle « services sentait 52 833 millions. Une partie en étaient avant d’entrer en France, on marchands » ceux qui, d’ordinaire, Si l’on fait les comptes d’une année a été achetée par les ménages pour s’échangent sur un marché, se vendent se contente de considérer que le reste donnée, on constatera que l’ensemble leurs besoins personnels, représentant à un consommateur et « services non du monde constitue un agent fictif qui de ce qui est produit ou importé n’est 11 880 millions ; la dénomination de 2832 La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 6 « consommation finale des ménages » du caoutchouc, etc., en véhicules : 1. Les transferts courants. La pre- la construction, par exemple), d’assis- peut surprendre ceux qui sont habitués l’apport de cette usine à l’économie mière utilisation de la valeur ajoutée tance aux ménages défavorisés, etc. De à voir dans la consommation un acte nationale, c’est bien la valeur des véhi- est évidemment la rémunération des même, les cotisations sociales perçues aboutissant à la disparition (totale ou cules moins celles de l’acier, du verre, salariés, c’est-à-dire les salaires et les par la Sécurité sociale sont reversées à partielle) du produit consommé : c’est du caoutchouc, etc. La contribution cotisations sociales. l’économie sous forme de prestations qu’en réalité les comptables nationaux de l’industrie sidérurgique aura été de Viennent ensuite les impôts liés à la de toutes natures et de retraites. En plus appellent « consommation finale des transformer du minerai de fer en acier ; production, c’est-à-dire tous les impôts des administrations, il y a également ménages » tous les produits que ceux- celle des mines de fer, d’extraire ce mi- liés directement à l’activité de produc- les institutions financières, qui, en se ci achètent pour leurs besoins person- nerai. La production totale d’automo- tion, puis les subventions d’exploita- faisant intermédiaires pour les opéra- nels et non pour les utiliser, comme biles s’obtient bien en additionnant les tion, qui sont en quelque sorte des tions financières, perçoivent des inté- matière première ou comme bien valeurs ajoutées de toutes ces indus- impôts négatifs. rêts, dividendes et primes d’assurances d’équipement, dans une activité pro- tries : le minerai, plus la valeur ajoutée Les revenus de la propriété et de et versent des intérêts et dividendes, ductrice. En revanche, tous les achats au minerai pour le transformer en acier, l’entreprise et non plus du travail, for- des salaires, etc. d’automobiles destinés à une activité plus la valeur ajoutée à l’acier pour le ment une quatrième catégorie, où l’on Enfin il ne faut pas oublier les mul- de production, quel que soit le statut transformer en automobile. peut ranger, entre autres, les intérêts, tiples transferts de revenus entre la de l’acquéreur — entrepreneur indivi- On voit que, en retenant comme va- les dividendes, les fermages et mé- France et le reste du monde. duel, société, organisme administratif leur de la production de chaque entre- tayages, les redevances de brevets et —, sont inscrits comme investisse- Toutes ces opérations de répartition prise non pas le total de ce qui sort des licences. ments dans la rubrique « formation décrivent donc la répartition, puis la re- usines, mais seulement sa valeur ajou- Les opérations d’assurance se brute de capital fixe » : il y en a eu pour distribution de la valeur ajoutée. Grâce tée, lorsqu’on additionne les valeurs glissent ici comme une cinquième 11 102 millions en 1971 ; 13 995 mil- au revenu ainsi reçu, chaque agent éco- ajoutées par toutes les entreprises, on rubrique avant de passer à ce que les lions ont été exportés ; 15 204 millions nomique va consommer, investir ou a l’ensemble de ce qui a été produit et comptables nationaux appellent les de pièces détachées ont été utilisées par stocker (on retrouve là des opérations qui n’a pas été réintroduit dans le cir- autres transferts courants sans contre- les constructeurs ou par des artisans sur biens et services). Si, au total, ses cuit productif, donc (à condition d’y parties, ce titre compliqué recouvrant réparateurs ; enfin, les stocks ont aug- ressources excèdent ses dépenses, il ajouter les importations) ce qui a été les impôts sur les revenus et le patri- menté pendant l’année de 652 millions. lui reste une capacité de financement, consommé par d’autres agents, investi, moine, les cotisations et prestations so- à savoir de l’argent à prêter ; si ses exporté ou stocké. ciales, les mouvements entre adminis- La valeur ajoutée dépenses excèdent ses recettes, il a trations publiques et divers transferts. La somme de toutes les valeurs ajou- Tous les agents peuvent avoir une acti- un besoin de financement, c’est-à-dire tées représente donc bien la production 2. Les transferts en capital. La vité de production, c’est-à-dire trans- qu’il doit emprunter pour équilibrer ses catégorie des transferts en capital former et combiner des biens et des totale du pays : c’est le produit inté- comptes. comprend, pour l’essentiel, les aides rieur brut. Si l’on avait additionné les services afin de mettre de nouveaux Le « tableau économique d’en- à l’investissement. Celles-ci viennent productions elles-mêmes, tout ce qui biens et services à la disposition de la s’ajouter à l’épargne de celui qui les semble simplifié » fait apparaître les a été produit par les uns et utilisé par collectivité ; mais les principaux pro- circuits que l’on vient d’exposer. reçoit pour l’aider à financer des inves- les autres sous forme de consommation ducteurs sont évidemment les entre- tissements tels que l’achat de machines intermédiaires aurait été compté deux prises, qu’elles soient classées en « so- Les opérations financières neuves, la construction de bâtiments, ciétés » ou en « ménages ». Prenons fois : ce total n’aurait eu aucun sens. etc. Toutes les opérations qu’on a men- donc l’exemple d’une entreprise. Les opérations de répartition Les secteurs institutionnels tionnées jusqu’ici se traduisent donc Elle produit des biens et des services s’échangent toutes ces opérations de pour chacun des secteurs de l’écono- et pour cela elle utilise d’autres biens Retenons seulement ici que, lorsque répartition, transferts courants ou mie soit par un excédent, qu’il pourra et services : matières premières, élec- l’on fait le compte d’une entreprise, on transferts en capital, redistribuant ainsi prêter (capacité de financement), soit tricité, gaz, service de transport, etc. Sa va d’abord s’attacher à dégager la va- entre eux la valeur ajoutée qu’ils ont par un déficit, pour lequel il lui faudra valeur ajoutée est la différence entre la leur ajoutée, solde des opérations cou- produite : c’est l’essentiel du tableau emprunter (besoin de financement). valeur des biens et des services qu’elle rantes sur biens et services : production économique d’ensemble. a produits et la valeur des biens et des moins consommations intermédiaires. Or il est bien clair que, jusqu’ici, services qu’elle a consommés. Cette valeur ajoutée va, bien entendu, Ainsi, pour prendre l’exemple des toutes les opérations étaient équili- sociétés, les comptes retraceront en servir à rémunérer les travailleurs et le brées. À chaque fois que dans le « ta- Pourquoi « valeur ajoutée » ? L’en- simplifiant l’égalité suivante : capital. On en vient ainsi aux « opéra- bleau économique d’ensemble » on treprise a acquis sur le marché un cer- tions de répartition », qui déterminent On vient de décrire la distribution inscrit une opération en emploi d’un tain nombre de produits qui ont été la répartition de la valeur ajoutée entre des revenus directement tirés de la pro- secteur, on doit inscrire un montant créés par d’autres. Elle a « incorporé » les unités économiques. duction. Vient ensuite la redistribution égal en ressource d’un autre secteur, ces produits pour en faire, avec « du des revenus effectués, pour l’essentiel, et vice versa. Pour que le tableau soit travail et du capital », un produit plus La nomenclature des opérations de par les administrations. équilibré, la somme des capacités de élaboré et le mettre sur le marché ; elle répartition est assez complexe : il faut En effet, les impôts perçus par l’État financement — soldes excédentaires a effectivement ajouté de la valeur aux la connaître pour bien comprendre les ou les collectivités locales sont redis- — et la somme des besoins de finan- biens et aux services acquis en leur in- comptes. Elle se divise en deux blocs tribués sous forme de subventions aux cement — soldes déficitaires — des corporant du travail et du capital, et en d’inégale importance : les « transferts entreprises ou aux ménages (primes à secteurs de l’économie doivent être les transformant, ainsi, en un produit courants », numériquement les plus dont la valeur est plus élevée. importants, montrent la redistribution Si donc on veut évaluer la contribu- de la valeur ajoutée entre tous les sec- tion qu’une entreprise, une branche ou teurs pour former le revenu disponible toute partie de l’économie apporte à la de chacun. Les « transferts en capital » production nationale, c’est bien par la sont ceux qui, au-delà de la formation valeur ajoutée que cela se mesurera. de revenu, ont pour objet de modifier Une usine de construction d’automo- le patrimoine des différents agents biles transforme de l’acier, du verre, économiques. 2833 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6 égales, au solde près des relations avec services : il s’agit des achats faits par le reste du monde. les hôtels, cafés et restaurants. Les agents déficitaires ont dû trou- Enfin, l’agriculture a consommé ver des créanciers : il est évident que, elle-même 8 milliards de produits agri- a posteriori, toute dette correspond à coles ; cette consommation concerne une créance, que les besoins de finan- notamment les semences et la nourri- cement ont leur contrepartie dans des ture du bétail. capacités de financement. Par ailleurs, en continuant de suivre Seulement, la rencontre entre prê- la première ligne, on voit que les autres teurs et emprunteurs n’est pas simple ; utilisations de produits agricoles ont elle fait intervenir de multiples inter- porté sur 40 milliards. Il s’agit surtout médiaires. Il existe en outre de mul- de la consommation alimentaire des tiples formes de placement ou de cré- ménages et puis d’exportations ; enfin dit, qui ne peuvent être confondues : à dans ces 40 milliards figure l’accrois- court ou à long terme, aisément mobi- sement des stocks (ou leur diminution, lisables ou non. D’où la nécessité d’un s’il y a lieu, qui vient alors en déduc- tableau des opérations financières qui tion). 28 milliards de consommations retrace les flux de créances et de dettes. intermédiaires, 40 milliards d’utilisa- tions finales ; au total 68 milliards de Les principaux tableaux francs de produits agricoles ont été uti- lisés (ou stockés) au cours de l’année Trois tableaux principaux sont éta- Voilà donc le tableau entrées-sor- compte de production de l’ensemble de étudiée. blis par les comptables nationaux : le ties. Bien entendu, dans la comptabilité la branche : y Première colonne « agriculture ». tableau entrées-sorties, qui décrit les nationale, il est fait avec un nombre de Mais d’où viennent ces produits ? On opérations sur biens et services ; le ta- branches beaucoup plus grand (jusqu’à voit que le total de la colonne « agri- bleau des opérations financières, pour 91). culture » est également 68 : il s’agit de les flux financiers ; le tableau écono- l’ensemble des ressources en produits mique d’ensemble, qui résume la tota- À quoi sert ce tableau ? agricoles dont on vient de voir l’uti- lité des comptes. lisation. Ces 68 se décomposent en 1o C’est une analyse des flux de deux : on a importé pour 10 milliards, produits. Le tableau entrées-sorties tandis que l’agriculture française en On voit tout d’abord que le tableau Dans un vrai tableau entrées-sorties, Le tableau entrées-sorties est la des- produisait 58. Pour produire ces 58, entrées-sorties constitue un ensemble on va même plus loin, puisqu’on donne cription de toutes les opérations sur elle a consommé pour 8 milliards de de comptes de ressources et d’emplois par branche la répartition de la valeur biens et services (dits encore « pro- produits agricoles, pour 15 milliards de biens et de services. On peut en ajoutée entre la rémunération des sa- duits »), ceux-ci étant répartis en un de produits industriels (engrais, pe- effet présenter l’ensemble de la pre- lariés, les impôts liés à la production certain nombre de catégories — plus tites machines, etc.) et pour 5 mil- mière ligne et de la première colonne — nets des subventions d’exploitation ou moins nombreuses suivant le détail liards de services (réparations, loca- de façon suivante : — et l’excédent brut d’exploitation : recherché — et les producteurs en un tions, etc.) ; au total, elle a consommé on a ainsi le compte d’exploitation de nombre égal de branches, qui pro- pour 28 milliards de produits. Donc chaque branche. duisent chacune une catégorie de pro- sa valeur ajoutée est de 30 milliards, Le tableau entrées-sorties fournit les duits et réciproquement. puisqu’on a vu que la valeur ajoutée comptes de production et d’exploita- Le créateur du tableau entrées-sor- était précisément la différence entre tion des différentes branches. ties est l’économiste Lev Abramovitch la production et les consommations. 3oC’est un moyen de calculer la pro- Leontiev (né en 1901). Actuellement, y Deuxième ligne et deuxième co- duction totale du pays. tous les pays en établissent. On décrira lonne « industrie ». L’industrie a Intéressons-nous maintenant à la co- ci-dessus un tableau simple en trois consommé pour 18 milliards de pro- lonne « utilisations finales » et aux branches : l’agriculture, l’industrie et duits agricoles, pour 64 milliards de lignes « valeur ajoutée » et « impor- les services. produits industriels et pour 5 milliards tations ». On voit tout de suite que, au On peut construire un tableau en- de services, au total 87 milliards de total : trées-sorties tel que le tableau ci-des- consommations intermédiaires. Avec Bien entendu, en réalité, la colonne sus (qui est fictif). Il se lit de la façon une valeur ajoutée de 67 milliards, « utilisations finales » du T. E. S. est suivante. elle a donc produit pour 154 milliards décomposée entre la consommation y Première ligne « produits agri- de biens industriels. finale, les investissements (entre- coles ». Comment ont été utilisés les Comme de plus, au cours de l’année, prises, ménages, administrations, ins- produits agricoles mis à la disposition on aimporté pour 10 milliards de biens, titutions financières), les exportations de l’économie au cours de l’année ? on a pu en mettre 164 à la disposition et la variation des stocks. Le tableau Cette égalité est évidente puisque de l’économie, soit : 15 milliards pour entrées-sorties donne pour chaque pro- le total des ressources est égal au total L’industrie a consommé pour les agriculteurs, 64 milliards pour les duit l’équilibre entre les ressources et des emplois et que les deux termes de 18 milliards de francs de produits industriels, 15 milliards pour les entre- les emplois de ce produit au cours de l’égalité ci-dessus s’obtiennent en re- agricoles. Il s’agit, par exemple, des prises de services et 70 milliards pour l’année. tranchant de ces totaux la somme des produits agricoles bruts qui sont trans- la consommation des ménages, pour consommations intermédiaires (138). formés par les industries agricoles et 2o C’est un ensemble de comptes de l’investissement, pour l’exportation, alimentaires (lait pour la fabrication de production. ou encore en stocks. Mais que signifie-t-elle ? fromages) ou de peaux utilisées par la Observons maintenant une colonne : tannerie ; 2 milliards de produits agri- On ferait la même démonstration choisissons par exemple la colonne Elle signifie d’abord que la somme des coles ont été vendus aux prestataires de pour les services. « industrie » ; cette colonne retrace le valeurs ajoutées est bien la production 2834 La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 6 finale, c’est-à-dire l’ensemble de ce de sources très diverses : statistiques se contente donc d’indices qui doivent mentation des dettes des sociétés et une qui a été produit au cours de l’année de production et d’échanges fournies être représentatifs, mais qui ne sont pas augmentation de l’actif des souscrip- et qui a été mis à la disposition des uti- par des recensements et des enquêtes obligatoirement exhaustifs. teurs (ménages ou entreprises) ; une lisateurs sans être réintroduit dans le auprès des ménages, comptabilité pu- négociation en Bourse d’une action En réalité, on fait pour chaque circuit productif. C’est pourquoi on ap- blique, statistiques douanières, etc. ancienne sera retracée par une dimi- année successivement deux tableaux : pelle produit intérieur brut (brut, parce nution des créances du cédant et une La confrontation de toutes ces don- le premier, dit en volume, est effectué que les amortissements ne sont pas augmentation des créances de l’ache- nées et leur insertion dans un cadre aux prix de l’année précédente : on déduits) le total des valeurs ajoutées. teur, cette opération étant compensée complet et soumis à de nombreuses l’obtient en appliquant aux cases du par des mouvements en sens inverse au Et : utilisations finales = produit contraintes d’équilibre permettent d’en tableau des indices de volume, indices poste « monnaie ». intérieur brut + importations. améliorer la valeur. Dans de multiples qui retracent l’évolution réelle des 4o C’est une matrice de coefficients cas, les informations sont contradic- productions et des consommations Ainsi, un tableau d’opérations finan- techniques. toires : par exemple, les statistiques de sans tenir compte des hausses (ou cières aura la forme ci-dessous (en pre- Un tel tableau fait apparaître des coeffi- production d’un produit ne concordent baisses) de prix. Autrement dit, c’est nant l’exemple du tableau français). cients techniques. De quoi s’agit-il ? On pas avec les données sur ses utilisations ce qu’auraient été les échanges s’il y Sur chaque ligne, les deux totaux a vu que, pour produire 154 milliards, (consommation, exportation, etc.). Un avait eu stabilité complète de tous les sont égaux. Pour chaque agent, le total l’industrie consommait 18 milliards de jugement critique doit être fait sur les prix d’une année à l’autre. Alors on des variations de créances s’équilibre produits agricoles, 64 milliards de pro- statistiques utilisées afin de retenir des peut utiliser les coefficients techniques avec celui des dettes grâce au solde des duits industriels et 5 milliards de ser- résultats cohérents. Nul doute qu’un tel pour construire le tableau. Et on voit créances et des dettes. vices, soit respectivement 20 p. 100, effort n’améliore la qualité des chiffres bien que c’est seulement en comparant 41,6 p. 100 et 5,5 p. 100 de la pro- finalement publiés. Dans d’autres cas, deux tableaux aux mêmes prix que l’on Le tableau économique duction ; ces pourcentages sont les les informations disponibles sont au peut analyser les évolutions réelles. d’ensemble coefficients techniques de la branche contraire tout à fait insuffisantes ; les Lorsqu’on écrit, par exemple, que le L’ensemble des comptes d’une année industrie. À ce niveau d’agrégation, contraintes d’équilibre permettent de taux d’expansion est de 5 p. 100, on peut être résumé dans un tableau éco- de tels coefficients n’ont pas grande remplir les cases sur lesquelles on ne veut dire que le produit intérieur brut nomique d’ensemble qui retrace toutes signification. Mais référons-nous à sait rien directement. tiré du tableau en volume (aux prix de les formes d’opérations. L’exemple du un tableau en 37 branches. En 1971, l’année précédente) a crû de 5 p. 100. Un travail très complet est fait pour tableau ci-dessus est tiré des comptes par exemple, on lit, dans les cases ad les années de base. Pour les comptes de Ensuite on peut passer au tableau français. On y a résumé en une seule hoc, que la branche « automobiles ces années (1951, 1956, 1959, 1962, en valeur en appliquant au tableau en ligne les opérations financières. et autres véhicules de transport ter- 1971), un nouveau tableau est mis en volume des indices de prix propres à y Les agrégats. On appelle agrégats restre » a produit pour 43 660 mil- chantier, en faisant appel à la totalité chaque case. des résultats statistiques globaux per- lions de francs de véhicules. Au cours des informations disponibles. mettant de caractériser l’importance de l’année, elle a consommé pour Le tableau des opérations économique du pays. Les principaux Puis les tableaux des autres années 3 777 millions de métaux ferreux : financières agrégats calculés par les comptables sont construits à partir de ce tableau de cela représente un coefficient tech- base en appliquant des indices d’évo- Le tableau des opérations financières nationaux sont le produit intérieur nique de 8,7 p. 100, qui signifie donc résume les mouvements de créances et brut, le produit national brut, le re- que, pour produire 100 automobiles lution aux différentes cases du tableau. (en unités monétaires), il faut 8,7 uni- Ces indices doivent évidemment être de dettes qui ont eu lieu au cours de venu national et la dépense nationale. tés de métaux ferreux. L’utilité de tels établis de façon que soient respectées l’année. Chaque opération se traduit Le produit intérieur brut, agrégat coefficients est évidente : si l’on sup- les contraintes d’équilibre. Ils sont tirés par une variation des créances d’un utilisé en France, est la somme des va- pose le progrès technique négligeable, de statistiques analogues à celles qui secteur et des dettes d’un autre secteur leurs ajoutées des différentes branches on saura lors d’une prévision, si l’on ont permis de construire le tableau de ou par la variation positive des créances de l’économie, à laquelle on ajoute les compte sur une production de 15 mil- base, mais là on peut être moins exi- d’un secteur et par la variation négative droits et taxes sur importations. Il me- de celles d’un autre secteur, ou encore sure la production totale de toutes les liards de francs d’automobiles, que geant : il n’est pas nécessaire de déte- l’industrie automobile consommera nir des informations aussi complètes, par deux variations de dettes. branches productives. la structure des échanges ne se boule- Par exemple, une émission d’actions Le produit national brut, utilisé dans millions de versant pas d’une année à l’autre. On se traduira dans le tableau par une aug- les comparaisons internationales, s’ob- francs de produits sidérurgiques, et cela, bien sûr, si l’on raisonne à prix constants. On peut, dans le cas de prévisions à assez long terme, faire intervenir l’évolution des coefficients techniques. On voit quel parti on peut tirer de la connaissance de ces coefficients tech- niques pour la prévision : chaque fois que l’on aura prévu une augmentation de la production d’un bien donné, on en déduira immédiatement les réper- cussions sur les fournisseurs de cette industrie, puis sur les fournisseurs de ces derniers, etc. 5o C’est enfin un ensemble complet et cohérent de statistiques de biens et de services. Les tableaux entrées-sorties sont éta- blis à partir de nombreuses statistiques 2835 La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6 privilégié d’information. En effet, elle est détentrice de l’ensemble des don- nées qui composent la trame des flux financiers intéressant le trésor public et celle des flux économiques engen- drés par les dépenses de l’État et des collectivités publiques. Chargés de l’exécution de toutes les opérations financières intéressant le Trésor public, l’« Agence comptable centrale » et les « services extérieurs du Trésor » dis- posent à ce titre d’une documentation financière d’une très grande variété. Elle concerne des secteurs aussi dif- férents que les recettes et les dépenses de l’État, les budgets annexes et les budgets des collectivités locales et des établissements publics de caractère ad- ministratif, les opérations de trésorerie de l’État et de ces mêmes organismes, les opérations sur bons du Trésor ou sur emprunts effectuées par la clientèle auprès des guichets du Trésor public, les opérations des caisses d’épargne privée, auxquelles s’ajoutent, depuis quelques années, par suite des attribu- tions nouvelles dévolues aux comp- tables en matière de contrôle financier, les comptes des H. L. M. et des orga- nismes de Sécurité sociale. Les opéra- tions que relatent ces différentes comp- tabilités ne sont pas seulement décrites tient en ajoutant les valeurs ajoutées produit national brut à la dépense na- comptabilité commerciale vise surtout dans leur totalité par sommation à par les résidents opérant à l’extérieur tionale en ajoutant les importations et à déterminer les résultats de l’entre- l’échelon national dans le cadre de do- du territoire et en retranchant celles des en retranchant les exportations. prise au moyen d’un compte d’exploi- cuments comme le « compte général de non-résidents opérant à l’intérieur. B. B. tation, d’un compte de pertes et profits l’administration des Finances » ou la Le produit national brut, ou P. N. B. E. Malinvaud, Initiation à la comptabi- et d’un bilan* : il s’agit de savoir si « situation résumée des opérations du (en anglais Gross National Product, lité nationale (Impr. nat. et P. U. F., 1958). l’entreprise a réalisé des bénéfices ou Trésor » : les services extérieurs de la / H. Culmann, les Comptabilités nationales ou GNP), mesure la production totale (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965). / M. Ya- subi des pertes. Au contraire, les ser- comptabilité publique possèdent aussi des nationaux du pays, y compris des novski, Anatomy of Social Accounting Systems vices publics (mis à part leurs activités leur ventilation par département et par agents comme les fonctionnaires, qui (Cambridge, 1965). / J. Marczewski, la Comp- de caractère commercial ou industriel commune d’origine. Ils en connaissent tabilité nationale (Dalloz, 1966). / B. Brunhes, sont considérés comme non productifs — en admettant que, pour celles-ci, ils globalement les modes de règlement : Présentation de la comptabilité nationale fran- au sens de la comptabilité nationale çaise (Impr. nat., 1969). / Système européen soient soumis aux mêmes impératifs grâce aux écritures des comptables française. de comptes économiques intégrés (O. S. C. E., que les entreprises privées, ce qui n’est publics, l’ensemble des flux financiers 1970). / O. N. U., Système de comptabilité natio- pas incontestable) tendent à la satisfac- Le revenu national, ou revenu des intéressant le Trésor peut être décrit, nale (New York, 1970). / J. Bénard, Comptabilité tion de besoins collectifs et à la réalisa- facteurs, est égal au produit national nationale et modèles de politique économique soit qu’ils s’établissent avec l’exté- brut diminué des amortissements, (P. U. F., 1972). / J. E. Chapron et M. Serrurier, tion de missions qui ne peuvent relever rieur, soit qu’ils se forment entre les Initiation pratique à la comptabilité nationale normalement de l’activité privée : ser- d’une part, et des impôts indirects, pôles d’un système complexe. La (Masson, 1976). vices de la voirie, de l’hygiène, de la d’autre part. Il est égal à la somme construction d’un tableau d’échanges des revenus des agents économiques, salubrité, etc. La comptabilité publique interfinanciers a pu être envisagée, ce c’est-à-dire des revenus du travail se préoccupe donc essentiellement du qui a mis fin à de nombreuses incer- (directs ou versés aux organismes de comptabilité contrôle de l’emploi des deniers pu- titudes concernant le rôle et la place Sécurité sociale), des revenus de la blics ; elle a pour objet de permettre de des finances publiques dans le système publique propriété (profits nets des sociétés et vérifier l’exécution du budget* (lequel général des échanges financiers de la des entrepreneurs individuels) et des est avant tout un acte de prévision et nation. revenus prélevés par l’État (impôts Comptabilité des deniers publics, de d’autorisation de recettes et de dé- Dès lors, afin de satisfaire aux directs). Les comparaisons de revenu caractère budgétaire. penses) et non de dégager des résultats besoins nouveaux qui lui sont expri- national par tête permettent de juger Depuis 1960, différentes réformes économiques et financiers. La comp- més, un effort de modernisation de la des niveaux relatifs des richesses des tabilité publique est ainsi une compta- ont essayé de rapprocher la comptabi- comptabilité publique a été entrepris différents pays (mais non des niveaux bilité de deniers publics, de caractère lité publique de la comptabilité privée. afin d’exploiter rationnellement le de vie, puisqu’une partie plus ou moins budgétaire, alors que la comptabilité En effet, entre la comptabilité privée potentiel d’information représenté par importante du revenu national est utili- commerciale est une comptabilité pa- (du type plan comptable) et la comp- les écritures des comptables publics. sée pour investir). trimoniale de résultats. tabilité publique, il existait en quelque Dans un premier temps, la mobilisa- La dépense nationale est égale à la sorte une antinomie de principe. Longtemps conçue à des fins de tion des données dispersées dans les somme des biens et services achetés Comme les entreprises* commerciales contrôle, la comptabilité publique est postes périphériques a été assurée par les agents résidents. On passe du poursuivent la recherche du profit, la devenue de plus en plus un instrument grâce à la mise en place d’un disposi- 2836 La Grande Encyclopédie Larousse -Vol. 6 tif faisant appel à la fois au traitement ces deux champs est un couple moteur électro-aimants commandés par une un trait de peinture, permettant un éta- intégré de l’information sur ensemble et un couple amortisseur dont l’effet horloge à changement de tarif. lonnage facile en comptant le temps électronique et à l’automatisation des est annihilé par l’aimant permanent D. t exprimé en secondes pour effectuer transmissions. En 1963, la mécanisa- Les dispositifs de réglage varient un nombre de tours n donné. L’énergie tion de la comptabilité des trésoreries avec les fabricants, mais leurs prin- consommée exprimée en watts-heures générales, la transmission des données cipes sont assez voisins : par bande perforée, l’exploitation sur est donnée par la formule — réglage du couple de freinage au ordinateur à l’Agence comptable cen- moyen d’un shunt magnétique sur l’ai- trale du Trésor ont permis d’accélérer mant permanent ; et d’enrichir les statistiques relatives — réglage du décalage des champs dans laquelle c est la constante du à l’exécution des lois de finances, et magnétiques par « spires de Frager », compteur, inscrite sur celui-ci sous la notamment de fournir, pour la première dont le nombre ou la résistance varie. forme de watts-heures par tour. fois, des situations mensuelles d’exé- cution au niveau des chapitres du bud- Les compteurs triphasés sont réali- P. M. get général. Cette organisation, dont la sés pour fonctionner sur les réseaux à qualité a été renforcée en 1966 par la quatre fils. Ils peuvent comporter soit mécanisation des écritures de recettes trois éléments monophasés avec trois compteur de des Finances et la centralisation quoti- disques superposés, soit deux éléments dienne des opérations des comptables moteurs montés suivant le principe particules subordonnés, a également permis, par de la méthode des deux wattmètres et la rationalisation des méthodes d’éla- agissant sur un ou deux disques. boration des comptes de l’État, une Appareil permettant le comptage amélioration considérable des délais Compteurs spéciaux d’impulsions, correspondant à des de l’administration des Finances et des Ce sont des appareils généralement avalanches d’ions, produites par le délais de présentation du projet de loi dérivés du compteur d’induction, mais passage d’une particule ionisante entre de règlement. La mobilisation rapide des données étant désormais assurée, comportant un dispositif leur permet- deux électrodes polarisées de signe tant d’enregistrer soit une grandeur Principales caractéristiques il a été procédé à l’adaptation du sys- contraire. tème comptable consistant en une ex- différente, soit une grandeur complé- Les compteurs sont homologués dans tension du plan comptable général, ce mentaire de l’énergie active. l’une des quatre classes repérées par Principes qui devrait permettre des comparaisons y Le compteur d’énergie réactive est une des lettres A, B, C ou D définissant et des utilisations par la comptabilité un compteur monté sur le même cir- le facteur de charge. Ils doivent avoir a) Lorsqu’une particule chargée tra- nationale. cuit que le compteur d’énergie active, une classe de précision, de l’ordre de verse le compteur, elle libère des ions, ± 1,5 p. 100, qui varie avec la charge C. G. mais dont la vitesse de rotation est qui sont attirés vers une électrode ; traversante : l’étalonnage est généra- proportionnelle à la quantité UI sin lorsqu’un ion se déplace vers l’anode, en monophasé. En faisant le quotient lement fait pour trois valeurs, 1 et sa vitesse croît à cause du champ élec- des indications des deux compteurs, compteur 1,5 ou 2 fois le courant nominal. Enfin, trique, de plus en plus élevé quand on obtient le facteur de puissance pour une charge très réduite, le comp- l’ion se rapproche de l’anode ; aussi cet électrique moyen sous la forme de tg . Pour teur ne doit pas démarrer. Aucun comp- ion est-il capable d’ioniser les atomes obtenir la mesure de l’énergie réac- teur ne peut être utilisé sur un réseau de tive, on peut soit agir sur le décalage de gaz, et les ions créés peuvent à leur Watt-heuremètre spécialement adapté distribution s’il ne répond à des critères des champs magnétiques — c’est le tour donner naissance à d’autres ions pour chiffrer et enregistrer une quantité d’homologation à l’origine et de préci- d’énergie électrique consommée. montage Illiovici —, soit utiliser le sion au moment de l’installation. (avalanche de Townsend). montage varmétrique, dans lequel on L’apport de la charge sur l’électrode Compteurs pour agit sur le déphasage du bobinage Compteurs pour se traduit par une variation de la ten- courants alternatifs tension. Dans les circuits triphasés, courant continu sion, variation à laquelle on donne le on peut utiliser la méthode des deux Le compteur d’induction est le type wattmètres en inversant l’un des deux Ces compteurs sont beaucoup moins nom d’impulsion : de compteur presque uniquement uti- répandus que les appareils à courant circuits d’intensité. lisé, compte tenu de sa simplicité et alternatif. Depuis la disparition des y Le compteur de dépassement est de sa robustesse. Il réalise un moteur distributions de courant continu, ils ne un appareil qui enregistre l’énergie d’induction dont le rotor est un simple sont plus utilisés que pour des mesures Q étant la charge recueillie, et C la consommée pendant un cycle, géné- disque métallique A ayant une vitesse spéciales, par exemple en traction, capacité du dispositif. ralement dix minutes, lorsque celle-ci de rotation proportionnelle en cou- en électrolyse, pour le contrôle de la rant monophasé à la puissance qui le dépasse un seuil contractuel appelé charge des batteries d’accumulateurs et b) L’amplitude de l’impulsion dé- traverse : UI cos . Il suffit alors que plancher. pour la totalisation de certaines gran- pend, pour un rayonnement de nature son axe entraîne un compte-tours, à y Le compteur à double ou triple ca- deurs telles que les débits. Très sou- et d’énergie données, de la tension chiffres sauteurs par exemple, pour dran est un compteur équipé de plu- vent, ils sont conçus comme des mo- appliquée aux électrodes ; les courbes enregistrer l’énergie. Le stator com- sieurs compte-tours pour pouvoir en- teurs à courant continu, mais sans fer. ci-dessous indiquent comment varie, prend : deux électro-aimants produi- registrer la consommation d’énergie Dans certains cas, ils peuvent n’être pour deux rayonnements de pouvoir sant, l’un, B, un champ magnétique dans les différents postes horaires : que des ampère-heuremètres, l’in- ionisant différent ( et ), l’impulsion proportionnel à la tension, l’autre, C, heures de pointe, heures pleines ou ducteur étant alors un simple aimant un champ magnétique proportionnel à permanent. en fonction de la tension. heures creuses prévues par la tarifica- l’intensité mais décalé sur le précédent tion. Les différents compte-tours sont Les disques métalliques des comp- Cette courbe comprend plusieurs d’un angle La résultante de mis en service ou hors service par des teurs portent un repère, généralement parties. 2837
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