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Comment apprendre à jouer avec l'idée de temps en musique PDF

50 Pages·2006·0.37 MB·French
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Michel Sallas CEFEDEM Rhône-Alpes Promotion 2004-2006 Discipline : Percussions Comment apprendre à jouer avec l’idée de temps en musique ? INTRODUCTION.........................................................................................................................................................3 1ÈRE PARTIE : TENTATIVE DE DÉFINITION DES MOTS LIÉS À L’IDÉE DE « TEMPS »......................5 • QUATRE TERMES GÉNÉRAUX..............................................................................................................................5 - Temps..............................................................................................................................................................5 1 Page / 50 - Tempo..............................................................................................................................................................6 - Rythme.............................................................................................................................................................8 - Mesure.............................................................................................................................................................9 • QUELQUES TERMES INDUISANT UN CONTEXTE DÉTERMINÉS...........................................................................10 - Swing.............................................................................................................................................................11 - Rubato...........................................................................................................................................................12 • CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE.............................................................................................................12 2ÈME PARTIE : L’ENSEIGNEMENT OCCIDENTAL CLASSIQUE DU RYTHME ET DE LA PERCEPTION DU TEMPS MUSICAL..................................................................................................................14 • REPRÉSENTATIONS DU PUBLIC ET DES ENSEIGNANTS......................................................................................14 - Eléments caractéristiques de l’enseignement classique.............................................................................14 - Eléments caractéristiques définis par défaut ou par sa remise en cause :................................................15 • ANALYSE DE SUPPORTS PÉDAGOGIQUES..........................................................................................................17 - Théorie de la musique de Danhauser (éditée en 1929)..............................................................................17 - Méthode de batterie volume 1 de Dante Agostini (1977)...........................................................................18 - Les quatres saisons de Claude Giot, 1er cahier (1999)...............................................................................19 • CONCLUSION.....................................................................................................................................................20 3ÈME PARTIE : D’AUTRES FAÇONS D’ENSEIGNER.......................................................................................21 • MÉTHODES ACTIVES..........................................................................................................................................21 - Méthode Dalcroze........................................................................................................................................21 - Méthode Martenot........................................................................................................................................22 - Conclusion :..................................................................................................................................................23 • MUSIQUES TRADITIONNELLES..........................................................................................................................23 4ÈME PARTIE : LE PROCESSUS D’APPRENTISSAGE.....................................................................................25 • LES DIVERSES FORMES D’APPRENTISSAGE.......................................................................................................25 - Imitation et répétition...................................................................................................................................26 - Le tâtonnement.............................................................................................................................................27 - La méthode....................................................................................................................................................27 - Conclusion :..................................................................................................................................................28 CONCLUSION............................................................................................................................................................30 • UNE RÈGLE : TOUTE LEÇON DOIT ÊTRE UNE RÉPONSE À UNE QUESTION DE L’ÉLÈVE.....................................30 • PROPOSITION DE SYNTHÈSE PRATIQUE DE CE QUI A ÉTÉ ÉTUDIÉ.....................................................................31 - Utilisation de procédés de musique traditionnelle......................................................................................31 - Perception corporelle des rythmes..............................................................................................................32 • PISTES DE RECHERCHE SUR CE SUJET................................................................................................................32 Propositions des interviews..................................................................................................................................32 2 Page / 50 Introduction La notion de « temps » est très utilisée dans le monde de la musique, dans toutes les musiques et par tout les musiciens. En conséquence il existe un vaste vocabulaire autour de cette notion. « Joues sur les temps ! Ce batteur arrive vraiment à jouer au fond du temps ! Mettons les rythmes en place par rapport aux temps ! Pour lire les rythmes battons la pulsation ! Les élèves percussionnistes doivent être fort en rythme, puisqu’ils n’ont que ça à penser ! Pour bien jouer ton morceau, tu dois utiliser ton métronome ! Celui-ci a vraiment trouvé le groove ! etc. » Cependant lorsque l’on tente de transmettre à un élève les quelques idées sous- entendues dans les phrases ci-dessus, nous nous trouvons souvent devant la difficulté de définir précisément le sens que peut avoir un terme : Qu’est-ce qu’un temps ? Qu’est-ce qu’un rythme ? Qu’est-ce qu’une pulsation ? Quelle est la vraie différence entre tous ces mots ? Ces questions peuvent paraître étonnantes si l’on considère que se sont pourtant des notions que l’on utilise très fréquemment lors de notre pratique musicale, que ce soit en tant que musicien, mais aussi, et c’est peut être plus problématique, en tant qu’enseignant. Pourtant, tenter de leur donner une réponse semble être essentiel car notre mission d’enseignant est de transmettre un savoir, un savoir-faire, de permettre à l’élève de manier tous les concepts qui vont lui permettre dans le contexte de son activité musicale de s’exprimer Le but de cette recherche est de proposer un état des lieux de l’enseignement de la « sensation du temps » dans les écoles de musique, de déterminer les méthodes utilisées, de les comparer avec d’autres procédures d’enseignement et d’autres principes relatifs aux processus d’apprentissages. Pour tenter de trouver des pistes de recherches, je me suis lancé dans un petit exercice d’interviews (cf. annexes) auprès d’une quinzaine de personnes diverses : enseignantes, musiciens amateurs, musiciens professionnels, afin de recueillir leurs avis sur leur perception des termes relatifs à la temporalité en musique, à son apprentissage, à son enseignement. Nous allons donc tenter de répondre à cette question : Comment apprendre à jouer avec la notion de « temps » ? Pour répondre à ce problème, je propose dans un premier temps de définir un peu plus précisément des termes musicaux se rapportant au concept de temps tirés des interviews et de poser les questions induites dans chacun de ces termes (1ère partie). Dans un deuxième temps, nous tenterons de dresser un petit bilan de l’enseignement classique de ces concepts exercé dans les écoles de musiques. (2ème partie). Ensuite nous verrons d’autres 3 Page / 50 techniques d’enseignement afin de comparer les différents systèmes. (3ème partie) Enfin, nous analyserons des principes issus des sciences de l’éducation sur les processus d’apprentissage, (4ème partie) pour dans une conclusion faire un bilan et proposer des pistes de recherche. 4 Page / 50 1ère partie : Tentative de définition des mots liés à l’idée de « temps » Il y a beaucoup de termes musicaux qui ont un rapport avec la notion de « temps ». Mais ces termes peuvent avoir plusieurs sens et peuvent être perçus par chacun de nous de façon assez différente. En prenant comme point de départ les interviews, je suggère d’étudier certains mots qui sont liés à la notion de temps et qui semblent pour beaucoup de personnes importants en essayant de proposer des définitions de dictionnaires , d’ouvrages pédagogiques de formation musicale et d’instrument ainsi que quelques définitions rapportées par le public interrogé. Ceci dans le but de poser les questions inhérentes à chacun de ces termes et de proposer des liaisons entre eux. La définition de ces termes dépend fortement du contexte dans lesquels ils sont employés, c’est pourquoi il n’est pas possible de les définir tous de façon isolée et qu’il existe nécessairement des passerelles entre tous ces concepts. Il existe une multitude de termes relatifs à l’idée de temps, nous retiendrons quatre termes qui sont transversaux et qui peuvent s’appliquer à toutes les musiques et deux termes qui induisent de par leur sens même un contexte musical. • Quatre termes généraux - Temps Le concept de temps est un élément central de la musique, il n’existe pas de musique, sans temps. Tout son est dans le temps puisqu’il a un début et une fin. Le dictionnaire donne une définition de manière globale : « notion fondamentale conçue comme un milieu infini dans lequel se succèdent les événements et considérée souvent comme une force agissant sur les êtres »1. Le problème pour le musicien n’est pas de sentir le temps dans l’absolu car ceci dépend de chacun de nous et des moments que l’on vit, mais de délimiter ce temps et de sentir cette délimitation de façon collective. Elle se fait habituellement grâce à la mesure c’est d’ailleurs ce terme qui est souvent utilisé pour donner une définition spécifique à la musique. C’est le cas par exemple du dictionnaire Larousse qui définit le temps comme une « division de la mesure »2. De même, Danhauser définit le temps par rapport à la notion de mesure. « Une mesure se subdivise en deux, trois ou quatre parties, qu’on nomme temps. »3 Cette définition est déjà plus précise car elle isole le temps comme une partie de la mesure, mais elle est aussi plus restrictive, il n’y a plus de temps global, métaphysique. Il s’agit d’une unité de mesure (comme le litre ou le 1 Dictionnaire des noms communs en couleurs, Larousse, 1989 2 Idem 5 Page / 50 mètre). Il distingue aussi de façon nette les temps forts et les temps faibles. Ces concepts de temps forts et de temps faibles sont repris dans d’autres définitions comme celles de Daniel Goyone qui indique qu’il y a « alternance caractéristique de la mesure entre temps forts et temps faibles ».4 Auparavant, il définit le temps comme « l’unité de durée qui est une partie de la mesure »5, en indiquant en petit que « le temps est aussi bien l’impact d’une pulsation que la durée qui s’écoule jusqu’à la prochaine pulsation ». En ce sens il rejoint la définition de Danhauser. Il le définit aussi comme une division binaire ou ternaire, « Le temps se divise en plus petites unités, soit en deux divisions, …, soit en trois, …. ». Ces quelques définitions permettent de s’interroger sur quelques conceptions comme celles de temps forts et temps faibles. « Le temps restera le temps quel que soit l’esthétique musicale »6, cependant les notions de temps forts et de temps faibles dépendent complètement des cultures, aussi ces concepts de temps forts et temps faibles doivent être relativisés en fonction des esthétiques. L’enjeu de l’enseignement est de permettre à l’élève d’apprendre ces concepts. Ainsi il est difficile de définir ce qu’est un temps fort et un temps faible car il est nécessaire de replacer ceux-ci dans leur contexte. De plus, il s’agit de notions théoriques avec beaucoup d’exceptions dans le répertoire musicale. Un autre regard sur la notion de temps est abordé dans le Nouveau dictionnaire de la musique. Ici, Roland de Candé ne donne pas de définition du mot temps, cependant il en donne une indication dans sa définition du mot tempo. Pour lui, un temps est « un paramètre variable, lié à l’importance et à la qualité de l’orchestre, au tempérament du chef, etc. » 7. Cette définition montre le coté très subjectif de la notion du temps « lié à l’importance et à la qualité du chef d’orchestre ». Le temps est perçu différemment par chacun d’entre nous, or la difficulté est d’apprendre à sentir à plusieurs une même sensation. Tout l’enjeu de l’enseignement est d’arriver à faire ressentir cela. Pour cela d’autres termes existent pour préciser certains aspects du temps, son déroulement, sa fréquence, les points de repère qui permettent de le fixer. - Tempo Pour le dictionnaire Larousse, le tempo peut avoir trois sens, «  Notation des différents mouvements dans lequel est écrit et exécuté un morceau », c’est aussi la « vitesse d’exécution » d’une œuvre, et enfin  le « rythme de déroulement d’une action 8». 3 DANHAUSER, A., Théorie de la musique, Henry Lemoine, 1929 4 GOYONE, D, Rythmes, Outre-mesure, 1999 5 GOYONE, D, Rythmes, Outre-mesure, 1999 6 Interview de Mr L 7 De CANDE, R., Nouveau dictionnaire de la musique, Seuil, 1983 8 Dictionnaire des noms communs en couleur, Larousse, 1989 6 Page / 50 Cette définition mélange l’idée de mouvement et de vitesse. S’agit-il d’une vitesse métronomique ou d’une indication de caractère comme l’expriment les termes italiens usuels dans la musique classique (adagio, allegro, moderato) qui sont plus des indication de style, de caractère que de véritables repères métronomiques. Roland de Candé indique d’ailleurs que « les termes italiens, apparus vers 1600, éclairent utilement l’interprète sur les intentions du compositeur ; mais ils concernent le caractère général du mouvement et ne peuvent constituer une indication de tempo. »9 Il exprime aussi l’idée que le tempo est définit comme « la vitesse moyenne d’exécution d’une œuvre. » 10Il précise de plus que cette sensation est subjective, « aussi est-il bien difficile d’affirmer , … , que celui-ci ou celui-là a pris le mouvement juste »11. Enfin il donne des indications historiques sur ce concept. « Chacun décide lui-même, selon le texte de l’harmonie, s’il convient de jouer lent ou vite » (Praetorius vers 1700) ou encore, « La plupart des compositeurs de jadis renonçaient à imposer à leur interprète des mouvements rigoureux. Le pouls humain était leur système de référence habituel. Mais en 1806, le mécanicien Maelzel prit un brevet pour la construction du métronome. Beethoven, l’un des premiers, s’enthousiasma pour l’instrument diabolique, …bien qu’elles lui fissent douter du bon fonctionnement de son métronome »12.  Ces définitions nous éclairent sur la complexité de cette notion. S’agit-il de quelque chose de rigoureux ou de souple ? Devons nous enseigner cet élément comme la base permettant l’apprentissage des rythmes ? Ce tempo, invoqué très fréquemment, est pourtant une construction assez récente, inventée par Martenot13. Il implique aussi l’utilisation d’un référent pour s’assurer de l’exactitude de sa précision alors que par nature il doit s’agir de quelque chose de ressenti. Daniel Goyone ne nous aide pas plus en définissant à son tour le tempo comme d’ailleurs « l’allure (rapide, modérée, ou lente) de la pulsation ». Il précise aussi que « Dans le jargon des musiciens,  tempo est souvent confondu avec  pulsation stable comme dans l’expression garder le tempo ».14 Ainsi, l’idée de tempo est aussi complexe que la notion de temps alors qu’il s’agit de quelque chose de très fréquemment utilisé. Elle renvoi à plusieurs autres concepts comme ceux de temps, de pulsation, de durée. Elle a aussi, comme tous les concepts utilisé dans ce chapitre , besoin d’être contextualisée car le tempo est différent , dans sa conception et de par rôle dans la musique, dans un mouvement lent de symphonie, dans de la musique techno, dans le flamenco etc. Il s’agit donc d’un terme recoupant plusieurs idées et qui en fonction de la musique à laquelle il s’applique joue un rôle différent. 9 De Candé, Roland., Nouveau dictionnaire de la musique, Seuil, 1983 10 Idem 11 Idem 12 Idem 13 Interview de Mr R 14 GOYONE, D., Rythmes, Outre-mesure, 1999 7 Page / 50 - Rythme Si les concepts de temps et de tempo sont déjà compliqués à définir, le rythme est sans doute le terme qui pose le plus de problèmes car il peut se mélanger à tous les autres concepts. Il peut être assimilé à des figures rythmiques15, au « temps » comme par exemple dans le concept de « rythme de l’espace », au tempo « garder le rythme », à un balancement communicatif « groove » « swing » « avoir le rythme dans la peau ». C’est à cause de cette multitude d’assimilation que l’on a du mal à définir ce que peut être le rythme. Il est définit par le dictionnaire comme la « combinaison des valeurs des notes, des durées 16». Dans le Nouveau dictionnaire de la musique, Roland de Condé donne une longue définition de ce mot. Il commence par une citation de Vincent d’Indy, le rythme est « l’Ordre et la Proportion dans l’Espace et le Temps »17. il le définit aussi comme : « l’expression du « temps musical », en concordance avec le « temps psychologique » ou le « temps physiologique », et sans commune mesure avec le temps de l’horloge. » Pour compléter, l’auteur énonce : « On peut prétendre que le rythme est essentiellement un attribut de la musique, car celle-ci ne prend naissance qu’autant que les sons se succèdent, et toute succession de sons est assimilable à de la musique ». Ensuite il fait des interactions avec d’autres concepts. « Le rythme est fonction de la répartitions des durées relatives, mais aussi : de la mesure, …, la mesure agit sur le rythme, en l’accentuant ou le contrariant. de l’accentuation, qui renforce certains sons, …, modifiant par conséquent le temps psychologique. du tempo, ou valeur absolue de l’ensemble des durées musicales. »Pour compléter sa définition, il donne une dimension historique en montrant l’évolution de ce concept, allant de la métrique poétique grecque avec des règles strictes, en passant au contraire par le flou du chant grégorien ou la précision rythmique n’est pas notée, par l’apparition de la polyphonie et des règles d’écriture du XIè siècle, par l’importance considérable de la mesure lors de compositions de musiques de danse et enfin par l’exploration en matière de rythme des musiques du Xè siècle allant aux limites de la notation traditionnelle. Le rythme est un mot qui apparaît assez curieusement assez tard dans la méthode de Danhauser bien après les notes, la portée, la gamme, la tonalité ou encore les temps ou la mesure. Le rythme est définit comme « l’ordre plus ou moins symétrique et caractéristique dans lequel se présente les différentes durées ».18 Malgré cette définition un peu obscure, l’auteur exprime l’importance ce cette notion dans les compositions et l’illustre de façon plus claire par deux exemples, la syncope et le contretemps. 15 Interview de Mme S 16 Dictionnaire des noms communs en couleur, Larousse, 1989 17 De CANDE, R, Nouveau dictionnaire de la musique, Seuil, 1983 18 DANHAUSER, A., Théorie de la musique, Henry Lemoine, 1929 8 Page / 50 Le rythme est définit par Daniel Goyone comme dans un sens général, « l’organisation des sons et des silences dans le flux du temps »19, et dans un sens restreint comme «  une succession de durées ». Ces nombreuse définitions nous renvoient aux différents enjeux de l’apprentissage du rythme et à nouveau, cette question peut trouver une solution dans le contexte dans lequel le rythme s’applique. Ainsi, s’il est difficile d’avoir une seule et même définition de ce mot, l’utilisation de concept dépend du cadre dans lequel on se place. Le rythme en musique classique ne désigne pas les même choses que le rythme en musique traditionnelle , les éléments constitutifs de base (figures rythmiques) ne sont pas les même. Ainsi pour tenter de définir ce concept, il est important de définir de quel musique nous parlons, la difficulté pour l’enseignant étant de proposer des situations ou les différents aspects du rythme pourront être appréhendés. Pour conclure, donner une définition de ce concept dans l’absolu n’est pas vraiment possible et l’embarras des personnes interviewées face à une tentative de définition du rythme le montre bien. Il n’existe pas un rythme, mais des rythmes différents pour chacun de nous. - Mesure Voici un concept qui a une place importante dans la théorie de la musique est qui traverse toutes les esthétiques musiques. Pourtant, la définition littérale du mot mesure est « Action d’évaluer une grandeur d’après son rapport avec une grandeur de même espèce prise comme unité et comme référence. »20. Le sens musical de la mesure est définit par le dictionnaire comme la « Division du temps musical en unité égales matérialisées dans la partition par des barres verticales » Etre en mesure, c’est être dans la « cadence convenable à l’exécution d’un morceau. »21 Pour Roland de Condé dans son Nouveau dictionnaire de la musique, la mesure est la « manière de diviser et de subdiviser le temps musical, en opposant à la liberté du rythme, un ordre périodique. La mesure détermine en musique la durée du temps, comme dans les arts géométriques, elle détermine la durée de l’espace. »22 Cette définition permet de différencier la mesure du rythme car la mesure sous-entend quelque chose de fixe (un repère) à partir duquel pourront évoluer les rythmes. La mesure a aussi une part importante dans la vision de la musique exposée par Danhauser, plus importante même que l’idée de temps ou de rythme car exposée de façon plus large. Elle est « la division d’un morceau en parties égales »23. Il distingue les mesures 19 GOYONE, D., Rythmes, Outre-mesure, 1999 20 Dictionnaire des noms communs, Larousse, 1989 21 Idem 22 De CANDE, R., Nouveau dictionnaire de la musique, Seuil, 1983 23 DANHAUSER, A., Théorie de la musique, Henry Lemoine, 1929 9 Page / 50 « simples » (binaires), les mesures « composées » (ternaires) et enfin les mesures dites « artificielles » (à cinq temps ou plus). Pour Daniel Goyone, la mesure est le « regroupement régulier de plusieurs pulsations servant à cadrer le temps musical en durées égales (= à le mesurer) »24. La première définition renvoie avant tout à une manière qu’a trouvé le musicien de délimiter le temps car pour l’exécution musicale, l’homme a besoin de points de repère. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les mesures ont été crées ( dans les polyphonies du Moyen âge, elles permettaient aux différentes voix d’avoir des moments de rendez vous, de fixer des repères). Ainsi le sens original de cette notion de mesure comme simple repère a été modifié pour induire aujourd’hui des concepts de temps forts et de temps faibles (cf. Temps), c’est pourquoi l’enseignement de ce concept de mesure est à mettre en relation avec l’enseignement des concepts de temps. De plus, l’importance de la mesure varie une fois encore en fonction du contexte dans lequel nous nous plaçons. Si dans certaines musiques traditionnelles, la mesure est absente de la conception musicale, dans d’autres musiques, il s’agit au contraire d’un élément constitutif qui induit même de nombreux procédés musicaux de construction et d’interprétation (tourne, carrure, grille…). Ainsi l’enjeu de l’enseignement de cette notion varie en fonction du contexte musical dans lequel on se place et le rôle de l’enseignant est de savoir en fonction du contexte quelle place donner à cet élément. Cela induit qu’une formation généraliste et basée sur un seul modèle ne peut suffire pour comprendre un concept comme celui-ci. Ex : Pour comprendre l’importance de la mesure, il faut comprendre son rôle dans un texte classique, mais aussi dans une grille de jazz ou de blues. • Quelques termes induisant un contexte déterminés Si les termes musicaux étudiés auparavant sont des exemples de concepts musicaux qui peuvent s’appliquer à toutes les musiques et par conséquence ne peuvent être définis sans contexte, il existe au contraire des termes qui par leur nature définissent une esthétique ou un contexte donné. Voici deux exemples qui nous permettront d’illustrer ce propos et de manier d’autres concepts. 24 GOYONE, D., Rythmes, Outre-mesure, 1999 10 Page / 50

Description:
Théorie de la musique de Danhauser (éditée en 1929) . base permettant l'apprentissage des rythmes ? Ce tempo, invoqué très .. L'enseignement du rythme et du temps n'est pas réservé au cours de formation musicale.
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