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Commencement de commentaire sur l’épître aux Romains: Introduction, édition critique, traduction et commentaire par Daniel Hadas PDF

416 Pages·2019·2.429 MB·French
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Augustine d’Hippone Commencement de commentaire sur l’épître aux Romains Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum (CSEL) Herausgegeben von der Arbeitsgruppe CSEL an der Universität Salzburg Extra Seriem Augustine d’Hippone Commencement de commentaire sur l’épître aux Romains Introduction, édition critique, traduction et commentaire par Daniel Hadas International Advisory Board: François Dolbeau, Roger Green, Rainer Jakobi, Robert Kaster, Ernst A. Schmidt, Danuta Shanzer, Kurt Smolak, Michael Winterbottom Zur Erstellung der Edition wurde das Programm CLASSICAL TEXT EDITOR verwendet. ISBN 978-3-11-059524-6 e-ISBN (PDF) 978-3-11-059478-2 Library of Congress Control Number: 2018964955 Bibliografische Information der Deutschen Nationalbibliothek Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte bibliografische Daten sind im Internet über http://dnb.dnb.de abrufbar. © 2019 Walter de Gruyter GmbH, Berlin/Boston Druck und Bindung: Hubert & Co. GmbH & Co. KG, Göttingen www.degruyter.com Avertissement Les abréviations employées pour les ouvrages d’auteurs antiques sont, pour les textes latins, ceux du Thesaurus Linguae Latinae, et pour les textes grecs, ceux du Greek-English Lexicon de Liddell-Scott-Jones et du Patristic Greek Lexicon de Lampe. Sauf indication contraire, les éditions consultées sont, pour les textes latins, celles utilisées par la base de données Library of Latin Texts de Brepols,1 et pour les textes grecs, celles utilisées par la base de données Thesaurus Linguae Graecae. Dans la mesure du possible, les citations sont faites par chapitre : nous ne ren- voyons pas systématiquement aux éditions elles-mêmes, mais le faisons chaque fois qu’un texte pourrait être difficile à localiser autrement.2 Renvois : Beaucoup d’ouvrages d’Augustin ont été divisés par les Mauristes ou les éditeurs postérieurs3 en chapitres et sous-chapitres, selon deux numérotations continues. Le cas échéant, par souci d’économie, nous renvoyons seulement aux sous-chapitres : ainsi, nous renvoyons, par exemple, à conf. 7,13, plutôt qu’à conf. 7,9,13. Nous avons généralement agi de même pour les ouvrages d’autres auteurs divisés de façon similaire. Pour le texte de l’Inchoata expositio, la division en cha- pitres est celle des Mauristes ; la division en sous-chapitres vient de CSEL 84. Pour les revues savantes, les sigles employés sont ceux de l’Année Philologique. Traductions : Nous sommes responsable de toutes les traductions dans ce livre. Nous avons choisi de traduire non seulement le texte édité, mais aussi toutes les citations latines et grecques dans l’introduction générale et le commentaire. Nous espérons ainsi rendre ce livre plus accessible, notamment aux étudiants. Les traduc- tions ont pour seul objet de faciliter la compréhension de l’original. Elles sont donc très littérales, ce qui donne un français souvent peu élégant. S’il nous est permis de nous abriter sous les ailes du saint patron de l’érudition : Jérôme, malgré sa célèbre défense de la traduction ad sensum, n’a pas agi autrement en traduisant la Bible. || 1 Des listes des éditions de référence pour les œuvres d’Augustin sont disponibles sur les sites internet de l’Augustinus-Lexikon et de la Nuova Biblioteca Agostiniana. 2 Deux précisions : pour le commentaire d’Origène sur l’épître aux Romains, nous avons utilisé la division en chapitres et sous-chapitres de l’édition de C. HAMMOND BAMMEL (Der Römerbriefkommen- tar des Origenes : kritische Ausgabe der Übersetzung Rufins, 3 t., Freiburg 1990–1998), qui est re- prise dans toutes les éditions et traductions subséquentes. Pour les sermons sur les épîtres de Paul de Jean Chrysostome, nous avons utilisé l’édition de Montfaucon, telle qu’elle est reproduite dans PG. L’édition de FIELD (voir CPG 4427–4440) lui est bien supérieure, mais elle est trop souvent in- trouvable. 3 Pour les ouvrages dont l’editio princeps est postérieure aux Mauristes. Là où la capitulation des Mauristes existe, nous l’avons toujours respectée (ainsi, nous n’avons pas employé la nouvelle division en chapitres de lib. arb. dans CSEL 74, ni celle de doctr. christ. dans CSEL 80). https://doi.org/10.1515/9783110594782-001 VI | Avertissement Ad maiorem Dei gloriam. Ce livre est la version remaniée d’une thèse doctorale soutenue le 17 janvier 2015 à l’Université de Paris IV – Sorbonne, devant un jury constitué de Vincent Zarini (directeur de la thèse), Jean-Marie Salamito, Martine Dulaey et Michele Cutino. Je les remercie tous pour leurs conseils et corrections, de même que d’autres érudits parisiens : Laetitia Ciccolini, François Dolbeau, Pierre Petitmengin et Mickaël Ribreau. Je remercie de même les lecteurs anonymes du CSEL, puis Dorothea Weber, Victoria Zimmerl-Panagl et surtout Clemens Weid- mann, pour son travail patient et méticuleux dans la préparation de ce livre pour la publication. Pour l’amélioration de mon expression française, je remercie Maëlle et Rozenn Quéré, et surtout Amicie Pélissié du Rausas. Je suis l’unique responsable de tous les défauts et lacunes du livre. J’ai eu le grand bonheur de pouvoir enseigner pendant toute la période de tra- vail qui a conduit à ce livre. Je remercie donc mes collègues et étudiants au Cour- tauld Institute, à University College London et surtout à King’s College London. C’est grâce à eux que les études classiques et médiévales sont toujours restées pour moi une matière vivante, et je ne pense pas que j’aurais pu terminer autrement ce travail. Je remercie aussi particulièrement quelques compagnons de route dans l’étude de l’Antiquité tardive et de la transmission des textes, Tina Chronopoulos, Sophie Lunn-Rockliffe et Philip Wood. Surtout, je remercie Carlotta Dionisotti, onore e lume des études latines, dont l’érudition, la sagesse et la bonté ne cessent de m’inspirer et de me réjouir depuis le début des mes études. Je tiens à remercier ceux qui m’ont généreusement accueilli lors des nombreux voyages nécessités par ce travail : Anne-Sophie Briant-Vaghela, Anna Stamatopou- los, Nina Ogrowsky, Christine Bauquis, Rozenn Quéré, Benoît Pelé et leurs enfants, Perrine Lottier, Sacha Wolff et leurs enfants. En dernier lieu, je remercie ma famille et tous mes amis, quorum dilectio mihi centum codicibus potior est. Table des matières 1 Introduction générale | 1 1.1 L’Inchoata expositio dans les Retractationes | 1 1.2 Titre et date | 1 1.3 Plan de l’œuvre | 3 1.4 Genre et style | 8 1.5 Contexte général | 11 1.6 Contexte augustinien | 15 1.7 Sources | 19 1.8 Thèmes | 21 1.9 Postérité | 24 1.10 Le regard des modernes | 28 2 Introduction à l’édition | 30 2.1 Manuscrits | 30 2.1.1 Famille Λ | 31 2.1.2 Famille Ξ | 43 2.1.3 Manuscrit contaminé | 64 2.1.4 Manuscrits perdus | 66 2.2 Le stemma et sa démonstration | 68 2.2.1 Élimination des manuscrits descendants de manuscrits existants | 68 2.2.2 Indépendance des autres manuscrits | 71 2.2.3 L’archétype (Ω) | 76 2.2.4 Familles et sous-familles | 77 2.2.5 Contamination | 79 2.2.6 La place de B | 79 2.3 Tradition indirecte | 82 2.3.1 Glossa ordinaria (Gl) | 82 2.3.2 Pierre Lombard (Lomb) | 83 2.4 Les éditions | 84 2.4.1 Analyse | 85 2.5 Claude de Turin | 90 2.5.1 Texte édité | 97 2.5.2 Notes sur le texte de Claude | 102 2.5.3 Modifications de Claude | 105 2.6 Commentaire anonyme dans Paris Lat. 11.574 | 106 2.7 Clausules | 110 2.7.1 Méthodologie | 111 2.7.2 Résultats | 113 2.7.3 Conclusions | 115 VIII | Table des matières 2.7.4 Critique textuelle | 117 2.8 Notes critiques pour l’Inchoata expositio | 117 2.9 Différences entre la présente édition et celle de CSEL 84 | 148 Conspectus siglorum | 150 Texte et traduction | 152 Commentaire | 196 Sigles | 390 Bibliographie | 391 Index | 399 1 Introduction générale 1.1 L’Inchoata expositio dans les Retractationes Dans les Retractationes (« Révisions »), le catalogue critique de ses œuvres qu’il rédigea vers 427,1 Augustin décrit ainsi le texte que nous présentons : Epistulae quoque ad Romanos sicut ad Galatas expositionem susceperam. Sed huius operis si perficeretur plures libri erant futuri. Quorum unum in sola disputatione ipsius salutationis ab- solvi, ab initio scilicet usque ad illud ubi ait: ‘gratia vobis et pax a Deo Patre nostro et Domino Ie- su Christo’ [Rom. 1,7]. Factum est quippe ut immoraremur, cum vellemus solvere incidentem ser- moni nostro difficillimam quaestionem de peccato in spiritum sanctum, quod non remittatur neque in hoc saeculo neque in futuro [Mt. 12,31s.]. Sed deinde cessavi alia volumina adiungere ex- ponendo epistulam totam, ipsius operis magnitudine ac labore deterritus, et in alia faciliora de- flexus sum. Ita factum est ut librum quem feceram primum relinquerem solum, cuius esse titulum volui ‘epistulae ad Romanos inchoata expositio’. (« J’avais aussi entrepris un commentaire de l’épître aux Romains, comme celui [de l’épître] aux Galates.2 Mais il y aurait eu plusieurs livres pour cette œuvre si elle avait été terminée. J’en terminai un en discutant seulement de la salutation même, c’est-à-dire du début jusqu’à l’en- droit où il dit : ‘la grâce soit avec vous et la paix de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ’. Il advint en effet que nous nous attardâmes en voulant résoudre une question très difficile qui survint dans notre propos, celle du péché contre l’Esprit Saint, qui n’est pardonné ni en ce monde ni dans [le monde] à venir. Mais ensuite je tardai à y ajouter d’autres volumes3 pour commenter toute l’épître, découragé4 par l’importance et l’effort d’un tel travail, et je me dé- tournai vers d’autres choses plus faciles. Ainsi advint-il que je laissai seul le premier livre que j’avais fait, dont je voulus que le titre soit ‘commencement de commentaire sur l’épître aux Romains’ »). Puisque l’Inchoata expositio (comme nous appellerons désormais ce texte) ne com- porte aucun indice interne de sa date ou de ses circonstances de composition, ce texte de retract. fournit nos seules informations sur ces sujets. 1.2 Titre et date Augustin a donc nommé son texte Epistulae ad Romanos inchoata expositio. Possi- dius, évêque de Calama, ami et biographe d’Augustin, est moins précis. L’Indi- || 1 Retract. 1,25. Pour la datation, voir CCSL 57, xiii. 2 C’est à dire in Gal. 3 Pour le sens de ce terme, voir n. à 23,15, in aliis voluminibus. 4 Pour ce sens de deterritus, voir Serv. ecl. 6,3 : gesta regum Albanorum, quae coepta omisit nomi- num asperitate deterritus (les faits des rois albains, qu’il [sc. Virgile] commença, mais abandonna, découragé par la dureté de leurs noms). https://doi.org/10.1515/9783110594782-002 2 | Augustini epistolae ad Romanos inchoata expositio culum, son propre catalogue des œuvres augustiniennes, parle seulement de quaedam exposita de epistola ad Romanos, libri duo (« quelques commentaires sur l’épître aux Romains, deux livres »).5 Ces deux livres ne peuvent être que l’Inchoata expositio et une œuvre antérieure, l’Expositio quarundam propositionum epistulae ad Romanos (« Commentaire sur quelques propositions de l’épître aux Romains », in Rom.),6 qui, ainsi que son titre l’indique, n’est pas un commentaire suivi de Rom.,7 tout comme l’Inchoata expositio ne commente que Rom. 1,1–7. Il faut en tout cas s’en tenir au titre d’Augustin. Il importe aussi de traduire in- choata expositio par « commentaire commencé »8 ou « commencement de commentaire », et non pas « commentaire inachevé », vel sim.9 En effet, inchoata10 est à contraster avec imperfectus, adjectif qu’Augustin ajouta au titre de sa première tentative de commentaire littéral du début de la Genèse : De Genesi ad litteram liber imperfectus (« Livre inachevé sur la Genèse selon la lettre »).11 Ce texte devait com- menter en entier Gen. 1,1–31, mais s’arrête à Gen. 1,26.12 Il s’agit donc d’un ouvrage qu’Augustin mena presque à bout, alors que l’Inchoata expositio n’est qu’une ébauche. C’est ce que reflète la distinction entre inchoata et imperfectus.13 Comme Augustin a tenté de placer ses œuvres dans retract. en ordre chronolo- gique,14 on peut fixer une date approximative pour l’écriture de l’Inchoata expositio. Le livre fait partie de la séquence dans retract. qui va de util. cred. à la fin du livre 1 : les ouvrages écrits quand Augustin était iam … apud Hipponem Regium presbyter || 5 Possid. indic. 10,1,11 (WILMART, Operum, 175). Comparer la description ibid. 10,1,12 de in Gal. : Expositio epistolae omnis ad Galatas, liber unus (« Commentaire sur tout l’épître aux Galates, un livre »). 6 Sur ce texte, voir retract. 1,23. 7 L’œuvre appartient plutôt au genre des Quaestiones. Voir MARA, Agostino interprete, 9 ; PLUMER, Augustine’s Commentary, 25. 8 RAULX et al. et PERONNE et al. traduisent « explication commencée ». 9 Voir DOLBEAU, Brouillons, 203 : « inchoata, épithète voulue par l’auteur, signifie ‘entamée, mais non achevée’ ». 10 Pour un autre exemple d’inchoatus dans ce sens (chez Ausone), voir DOLBEAU, Brouillons, 192. 11 Gen. ad litt. imperf. 12 Voir retract. 1,18. 13 Voir aussi retract. 1,4,1 et 1,5,1 sur soliloq., dont le statut d’imperfectus transparait à peine pour nous (sur ce point, voir DOLBEAU, Brouillons, 200), et retract. 2,4,1 sur doctr. christ., qu’Augustin décrit comme étant resté imperfectus quand il avait écrit, sur quatre livres envisagés, les deux pre- miers et une partie du troisième. imperfectus figure aussi dans le titre habituellement donné à c. Iulian. op. imperf., ouvrage qui est très loin de n’être qu’une ébauche. Mais comme son écriture fut interrompue par la mort d’Augustin, on ne peut attribuer son titre à l’auteur (voir CSEL 85/1, ix/x). Il remonte plutôt à l’Indiculum de Possidius, qui appelle aussi haer. un inperfectum opus (voir DOL- BEAU, Brouillons, 195–197). 14 Retract. praef. 3. Sur les limites de retract. pour la chronologie, voir CCSL 57, xv–xxi. La thèse que l’Inchoata expositio fut écrite avant in Rom est à rejeter (voir MENDOZA, 488).

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