Codes de géochimie et de transport : guide pour un bon usage appliqué aux déchets minéraux Rapport final BRGM/RP-55042-FR Octobre 2006 Godesd e géochimiee t de transport: guidep ouru n bon usagea ppliqué aux déchetsm inéraux Rapporfti nal BRGM/RP.55O42.FR Octobre2 006 A Burnol Avec la collaborationd e P. Piantone Vérificateur : Approbateur: Nom: C. Tournassat Nom: D. Darmendrail (l Date'.24N ovembre2 006 Date:28 OG Signature: Signature: tOâcm,a.ndccu) Le système de managementd e la qualité du BRGM est AFAOI SO9 001:2000. Mots clés : déchets minéraux, guide, géochimie, transport réactif, codes couplés En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Burnol, A. (2006) - Codes de géochimie et de transport : guide pour un bon usage appliqué aux déchets minéraux. Rapport final, BRGM/RP-55042-FR © BRGM, 2006, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM. Codes de géochimie et de transport : Guide pour un bon usage Synthèse L’objectif de ce guide est de décrire une méthodologie générale pour un « bon usage » des codes de calcul de géochimie et de transport afin d’évaluer le comportement dans le temps de déchets minéraux en situation de stockage ou d’utilisation. Il a été rédigé dans le cadre de la convention Thermoddem (Thermodynamique et Modélisation de la DEgradation des DEchets Minéraux) n° 0372C0090 signée entre l’ADEME et le BRGM le 14 mars 2005. L’émission d’un polluant métallique (métaux ou métalloïdes) depuis le terme source et son transfert en sub-surface ne peut se comprendre qu’en fonction de sa réactivité chimique d’une part et de son transport physique d’autre part. Le code utilisé pour simuler ce transport en sub-surface doit coupler : - un code géochimique pour simuler les réactions physico-chimiques auxquelles un élément polluant est susceptible d’être soumis dans le milieu (sorption, précipitation). - un code de transport pour simuler la mobilité de l’élément (diffusion/dispersion, convection en phase aqueuse ou gazeuse). Une revue des principaux codes de géochimie ainsi que des codes de transport réactif permet de constater que les codes couplés avec le code de géochimie PHREEQC sont les plus utilisés mais qu’ils ne traitent pas actuellement le problème important de l’écoulement non-saturé en sub-surface, représentatif de la majorité des situations de stockage ou d’utilisation de déchets minéraux. L’objectif n’est pas de recommander un code couplé plutôt qu’un autre. Le choix d’un code dépendra en effet des caractéristiques du site considéré, des conditions d’exposition et de la nature du polluant considéré. Ce choix est d’autant plus difficile que la plupart des codes couplés sont encore en développement. Leur utilisation demande d’avoir quelques règles de bon sens et notamment de ne pas utiliser un code trop simple qui ne puisse pas prendre en considération le phénomène majeur de migration du polluant ou inversement un code trop complexe nécessitant d’avoir plus de données que celles dont dispose l’utilisateur. L’utilisateur doit donc juger avant l’utilisation d’un code s’il dispose des données minimales pertinentes. BRGM/RP-55042– Rapport final 3 Codes de géochimie et de transport : Guide pour un bon usage Ce guide pour un bon usage ne prétend pas traiter tous les aspects du vaste sujet du transport réactif. Les principales limites des codes de transport réactif dans l’état de l’art actuel sont : - le problème du changement d’échelle : de l’échelle du laboratoire à celle du stockage. - le problème de l'applicabilité de l’équilibre thermodynamique par rapport à la cinétique que ce soit pour les phases solides ou les espèces redox. La modélisation peut notamment servir à tester différents scénarii de comportement des déchets minéraux à court, moyen et long terme. 4 BRGM/RP-55042-FR – Rapport final Codes de géochimie et de transport : Guide pour un bon usage Sommaire 1. Introduction...............................................................................................................7 1.1. CONTEXTE.........................................................................................................7 1.2. DEFINITION DES MOT-CLEFS CONCERNANT LES MODELES......................8 2. Modèle du comportement dans le temps d’un déchet minéral..........................11 2.1. CONTEXTE.......................................................................................................11 2.2. ILLUSTRATION D’UN SCENARIO....................................................................11 3. Données d’entrées, analyse critique....................................................................13 3.1. LE PROBLEME DES KD...................................................................................13 3.2. LES DONNEES D’ENTREES............................................................................13 4. Principaux codes géochimiques disponibles......................................................15 4.1. LISTE DES PRINCIPAUX CODES GEOCHIMIQUES DISPONIBLES.............15 4.2. FONCTIONALITES DES CODES DE GEOCHIMIE..........................................15 4.2.1. Gestion de la base de données thermodynamiques................................15 4.2.2. Gestion du nombre d’oxydation des éléments chimiques........................16 4.2.3. Gestion des solutions solides...................................................................17 4.2.4. Gestion de la complexation sur la matière organique ..............................17 4.2.5. Gestion de la spéciation dans des milieux très concentrés......................18 4.3. REGLES D’UTILISATION D’UN CODE DE GEOCHIMIE.................................19 5. Codes couplés de transport réactif ......................................................................21 5.1. LISTE DES PRINCIPAUX CODES COUPLES..................................................21 5.2. DISPONIBILITE DES CODES COUPLES.........................................................22 5.3. FONCTIONNALITES DES CODES COUPLES GEOCHIMIE/TRANSPORT....23 5.3.1. Algorithme de résolution pour l’écoulement.............................................23 5.3.2. Algorithme de couplage............................................................................24 5.3.3. Gestion du transport en conditions non-saturées ou multiphasiques.......25 BRGM/RP-55042– Rapport final 5 Codes de géochimie et de transport : Guide pour un bon usage 5.4. CONSEILS D’UTILISATION DE CODES COUPLES........................................25 5.5. VOIES DE RECHERCHE SUR LES CODES COUPLES.................................28 6. Conclusion..............................................................................................................31 7. Bibliographie..........................................................................................................33 Liste des illustrations Figure 1 : Modèle de comportement d’un stockage en sub-surface (ZNS : couleur jaune, ZS : couleur rouge)...........................................................................................................12 Figure 2 : Maillage non structuré de 500 000 éléments utilisé par PORFLOW (Analyse de sûreté 2001, ANDRA).............................................................................................................24 Liste des tableaux Tableau 1 : Différentes définitions du mot MODELE utilisées dans ce guide...............................9 Tableau 2 : Comparaison de quelques codes de géochimie......................................................16 Tableau 3 : Comparaison des fonctionnalités de différents codes de transport réactif..............21 Tableau 4 : Comparaison des fonctionnalités de différents codes de transport réactif (suite)...........................................................................................................................................22 6 BRGM/RP-55042-FR – Rapport final Codes de géochimie et de transport : Guide pour un bon usage 1. Introduction 1.1. CONTEXTE L’évaluation du comportement à moyen et long terme1 des polluants métalliques via l’évolution du terme source et le transfert dans l’environnement est un besoin récurrent. Il s’agit d’une part pour les bureaux d’études d’évaluer le comportement du terme source (décharge, site pollué, etc.) pour pouvoir prédire le transfert du polluant vers une cible déterminée. Il s’agit d’autre part pour les autorités responsables et les décideurs de savoir quelles sont les informations susceptibles de garantir la qualité de cette prédiction, de juger du bon usage du code de calcul utilisé et enfin d’évaluer dans la mesure du possible la fiabilité des résultats fournis par un bureau d’étude ou un autre contractant. L’émission d’un polluant métallique (métaux ou métalloïdes) depuis le terme source et son transfert en sub-surface ne peut, en effet, se comprendre qu’en fonction de sa réactivité chimique d’une part et de son transport physique d’autre part. La modélisation du transport réactif en sub-surface utilise ainsi deux types de codes : - un code géochimique pour simuler les réactions physico-chimiques auxquelles un élément polluant est susceptible d’être soumis dans le milieu (sorption, précipitation), - un code de transport pour simuler la mobilité de l’élément (diffusion/dispersion, convection en phase aqueuse ou gazeuse). En plus de ce transport en sub-surface, le polluant peut être entraîné à la surface des sols par la fraction particulaire par érosion ou lessivage. A notre connaissance, il n’existe pas d’outil couplant tous ces phénomènes, c'est-à-dire simulant les transferts réactifs couplés de surface et de sub-surface. L’objectif de guide, qui devra s’enrichir après confrontation avec les expériences d’autres utilisateurs, n’est pas de recommander un code numérique plutôt qu’un autre. Le choix d’un code dépendra en effet des caractéristiques du site considéré (milieu saturé ou non, milieu fracturé ou non, etc.), des conditions d’exposition (altération météoriques, à l’air, alternance de période sèches et d’humidification, etc.) et de la nature du polluant considéré (interaction avec des phases minérales à l’équilibre ou avec cinétique, sorption ou non sur des surfaces minérales, polluant organique, minéral, etc.). Le choix est d’autant plus difficile que la plupart de ces codes numériques sont encore en développement et donc encore évolutifs : ils intègrent un certain nombre de fonctionnalités aujourd’hui mais d’autres fonctionnalités peuvent 1 échelle de temps correspondant à la période de vie d’une ou de plusieurs générations humaines BRGM/RP-55042– Rapport final 7 Codes de géochimie et de transport : Guide pour un bon usage apparaître avec les nouvelles versions ; des codes de référence aujourd’hui peuvent rapidement perdre leur primauté et devenir obsolètes, d’autres peu connus actuellement deviendront peut-être les standards de demain. Le choix d’un code de calcul pour simuler le transport réactif d’un polluant se fait en fonction de la spécificité du site, de sa capacité à reproduire des phénomènes observés et/ou observables mais aussi en fonction de la connaissance qu’en ont les utilisateurs. Il faut éviter les codes trop complexes utilisant des données non vérifiables ou, au contraire, les codes de calcul conçus avec des hypothèses trop simplistes. A ce sujet, il faut effectivement préciser que le choix d’un code complexe impossible à caler (du fait de données de calage insuffisantes) n’est pas utile, et peut même être source d’erreurs si l’on est amené à faire des hypothèses non justifiées. De plus, le calage d’un code est une première étape. D’autres données indépendantes des données utilisées pour le calage sont nécessaires pour l’étape de validation du code. Il convient donc de vérifier l’adéquation entre les paramètres du modèle et les données disponibles. Malgré les réserves présentées précédemment, une approche méthodologique générale pour un bon usage des codes de calcul de géochimie et de transport doit s’inspirer du principe de proportionnalité suivant : le modèle géochimique doit être le moins complexe possible compte tenu des données disponibles et des incertitudes de ces données ainsi que des objectifs assignés à l’étude (Burnol et al, 2004). Dans ce guide, une revue des principaux codes de géochimie ainsi que des codes couplés de transport réactif disponibles sera d’abord réalisée. Des conseils de type « bonne pratique » sur l’utilisation de ces codes seront ensuite donnés dans le cadre d’une étude du comportement de déchets minéraux en situation de stockage ou d’utilisation. Cette approche doit être en accord avec la démarche établie par la norme NF EN 12920 qui décrit le cadre pour évaluer le comportement environnemental d’un déchet en condition de stockage ou d’utilisation. Ce guide de bons usages a été rédigé dans le cadre de la convention Thermoddem (Thermodynamique et Modélisation de la DEgradation des DEchets Minéraux) n° 0372C0090 signée entre l’ADEME et le BRGM le 14 mars 2005. Cette convention avait pour objet la constitution et la mise à disposition publique sur le Web d’une base de données thermodynamiques cohérentes nécessaire à la modélisation de la dégradation de déchets. Le guide apparaît comme un corollaire de la base. Il est aussi téléchargeable sur le portail de la base. 1.2. DEFINITION DES MOT-CLEFS CONCERNANT LES MODELES Certains mots-clefs autour de la notion de « modèle » sont souvent utilisés dans ce document. La définition de ces termes peut être multiple suivant le contexte. Le Tableau 1 précise le sens des principaux termes utilisés concernant le « modèle ». 8 BRGM/RP-55042-FR – Rapport final Codes de géochimie et de transport : Guide pour un bon usage Tableau 1 : Différentes définitions du mot MODELE utilisées dans ce guide Mots-clefs Définition Une simplification de la réalité dans le but de comprendre et/ou prédire l’évolution d’un système réel. Dans ce document, le terme « modèle » est Modèle utilisé pour désigner le code numérique (ou les équations) et les données (paramètres, base de données thermodynamiques). Une représentation de la manière dont le système réel est supposé fonctionner, basée sur l’analyse des données de terrain. Un modèle Modèle conceptuel conceptuel quantitatif peut nécessiter des calculs préliminaires (avec ou sans code numérique) pour identifier les processus clefs. Une solution mathématique des équations d’écoulement ou de transport Modèle analytique en tout point de l’espace et du temps. Il nécessite des hypothèses simplificatrices (homogénéité de la perméabilité, etc.). Une solution des équations d’écoulement et/ou transport utilisant une discrétisation dans l’espace et dans le temps et un schéma numérique Modèle numérique (Différences Finies, Eléments Finis, Volumes Finis, etc.). Ce modèle est d’écoulement et de utilisé pour simuler, d’une part, le transfert de traceurs non réactifs et, transport d’autre part, celui de substances métalliques contenus dans des éluats en utilisant le modèle Kd ou en le couplant à un modèle géochimique dans un modèle couplé réactif. Calcule à partir des éléments contenus dans les éluats la distribution (ou Modèle spéciation) en espèces chimiques, le potentiel de précipitation ou de géochimique dissolution de phases solides et la capacité de sorption de ces espèces chimiques sur ces phases solides. Suppose une relation linéaire (proportionnalité) entre la concentration en solution du métal et la quantité sorbée sur les phases solides : Kd désigne ce coefficient de proportionnalité. L’hypothèse Kd revient à un effet retard sur le transport du polluant. C’est l’hypothèse de beaucoup de modèles analytiques et de modèles numériques de transport non couplés. Modèle Kd Dans ce document, on distingue le modèle Kd et le modèle géochimique proprement dit, mais on peut considérer que le modèle Kd est un modèle géochimique simplifié à l’extrême. Le Kd peut être dans certains cas un modèle descriptif dans des conditions géochimiques données mais son pouvoir prédictif est limité à ces conditions géochimiques. Modèle numérique complexe qui couple un modèle de transport avec un modèle géochimique (par opposition au modèle Kd). Le couplage est généralement séquentiel (équations de transport et équations de réaction Modèle couplé géochimique résolues séquentiellement). Ce couplage peut aussi réactif concerner le modèle d’écoulement dans le cas où il tient compte de la rétroaction des dissolutions/précipitations sur des changements de porosité et de perméabilité. BRGM/RP-55042– Rapport final 9
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