ebook img

Chapitre II – Les déterminants sociaux des violences de genre PDF

523 Pages·2014·8.15 MB·French
by  
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview Chapitre II – Les déterminants sociaux des violences de genre

Année 2013 Thèse n°2049 THÈSE pour le DOCTORAT EN COTUTELLE UNIVERSITÉ BORDEAUX SEGALEN ET UNIVERSITAT AUTÓNOMA DE BARCELONA Mention : Société, Politique, Santé publique Option : Sociologie Présentée et soutenue publiquement Le 15 novembre 2013 Par Laetitia FRANQUET Sous la direction des professeurs Charles-Henry CUIN et Lluis FLAQUER LES VIOLENCES DE GENRE Analyse comparative des pratiques judiciaires et médiatiques En France et en Espagne Membres du Jury Mme. Inés ALBERDI ALONSO, professeure à l’universidad complutense de Madrid ......…...……Rapporteur Mme. Marlène COULOMB-GULLY, professeure à l’université de Toulouse – Le Mirail………….…Rapporteur M. Charles-Henry CUIN, professeur à l’université Bordeaux Segalen……………………...Co-directeur de thèse M. Lluís FLAQUER, professeur à l’universitat autónoma de Barcelona…………….……...Co-directeur de thèse M. Gerardo MEIL LANDWERLIN, professeur à l’universidad autónoma de Madrid ………….…...Examinateur M. Yves RAIBAUD, maître de conférences, HDR à l’université de Bordeaux 3……………….….....Examinateur Suppléantes Mme. Nathalie PRZYGODZKI-LIONET, maîtresse de conférences à l’université de Lille III Mme. Anna ESCOBEDO CAPARRÓS, lectrice à l’université de Barcelone REMERCIEMENTS Cette recherche n’aurait pas pu voir le jour sans la confiance de mes deux directeurs de thèse, les Professeurs Charles-Henry Cuin et Lluís Flaquer. A cet égard, j’ai envers eux une dette incommensurable. Pour leurs conseils constructifs et leur bienveillance tout au long de cette étude, pour leur réconfort et leur soutien lorsque j’ai décidé de donner la vie avant d’accoucher de ce manuscrit, je leur exprime ici ma très grande gratitude. Je remercie également les professeur(e)s Inés Alberdi, Marlène Coulomb-Gully, Gerardo Meil et Yves Raibaud d’avoir accepté d’être membres de mon jury de thèse. Ainsi que Nathalie Przygodzki-Lionet et Anna Escobedo Caparros pour leurs rôles de suppléantes. Je tiens essentiellement à remercier toutes celles et ceux qui m’ont permis d’accéder à mon terrain de recherche en France et en Espagne, je pense bien entendu tout d’abord aux femmes qui vivent ou ont vécu des violences au sein de leur couple. Mais aussi, aux associations aquitaines de la FNSF, à l’URCIDFF Aquitaine et à l’ensemble du collectif bordelais pour les droits des femmes. Je tiens à saluer tout particulièrement les membres de l’APAFED et de la Maison des femmes, avec qui j’ai noué des relations de confiance et d’amitié. Je remercie également la déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité en Aquitaine, ainsi que les chargées de mission départementale pour leur éclairage politique sur cette problématique. Merci également à Anita Benedicto qui m’a ouvert les portes du tribunal de grande instance de Bordeaux, à Sandra Lux-Barel et Marianne Constantin, grâce à qui j’ai pu obtenir les autorisations nécessaires pour accéder aux archives. De la même manière, je tiens à remercier Encarna Bodelón, pour son éclairage juridique en Espagne. Toute ma gratitude également à Philippe Chollet, rédacteur en chef de France 3 Aquitaine, grâce à qui j’ai pu recueillir le matériel nécessaire à l’analyse de la médiatisation de cette chaîne d’information régionale. Sans oublier les rédacteurs et les reporteurs d’images pour leurs témoignages. Merci également aux professionnels de santé, en particulier au Dr Hélène Maillet pour nos riches échanges sur ce problème social et aux travailleurs sociaux rencontrés au cours de cette recherche pour leurs précieuses confidences et leurs conseils pertinents. Un grand merci aussi à Marion Paoletti et Éric Macé pour leurs conseils méthodologiques ainsi qu’à Edouard Durand pour ses apports théoriques. Concilier la vie de maman et la vie de thésarde est un exercice d’équilibriste. Si je suis parvenue à jongler entre les deux c’est aussi grâce au père de mes enfants, Nicolas César, qui m’a toujours encouragé à aller jusqu’au bout de ce travail. La thèse crée parfois plus de stress à ses proches qu’à soi-même, aussi, j’ai une pensée toute particulière pour mon père, qui doit se sentir soulagé maintenant et pour la famille Lozano, qui n’a jamais cessé de m’entourer de son affection. Les mots me manquent pour exprimer tout mon amour à mes enfants, Maxence et Quentin. J’espère qu’ils ne me tiennent pas rigueur de mes absences et de mes moments d’isolement, nécessaires à la réalisation de ce travail. Pour leurs relectures et leurs encouragements un immense merci à Arnaud Alessandrin, Johanna Dagorn et Coralie Martin. Enfin, pour leur affection, leur amitié, leur réconfort dans les moments de doute, ainsi que pour le temps qu’elles et qu’ils ont consacré à la correction des chapitres de ce manuscrit merci à : Florence Abadie, Sébastien Appéré, Maïtena Armagnague, Florence Arnoux, Fabrice Berrahil, Laetitia Carrere, Virginie Cazaux, Nicolas César, Gabrielle Chevalier, Marie-Pierre Cochard, Sandrine Darriet, Laure Garay, Fanny Gerbeaud, Helena Giménez-Frontín Capdevila, Pascaline Gobet, Coralie Jeanjean, Camille Jonchere, Marie-Pierre Lacoste, Audrey Laroche, Virginie Lecercle, Joëlle et Patrick Liénard, Claire Morand, Annabelle Mournat, Ariane Tapinos, Wahiba Tifas, Sarah Tillinac et Marion Vignes. A Stéphanie, ma petite sœur. SOMMAIRE INTRODUCTION PARTIE 1 - LES VIOLENCES DE GENRE, UN PROBLEME SOCIAL : CAUSES ET CONSEQUENCE Chapitre I- La construction viriarcale des violences de genre Chapitre II – Les déterminants sociaux des violences de genre Chapitre III - Les facteurs de risque qu’un homme soit violent avec sa partenaire Chapitre IV - Les conséquences sanitaires, économiques et sociales des violences de genre PARTIE 2 : L’ARTICULATION ENTRE LA LOI ET LA PRATIQUE Chapitre I - Le traitement juridique et la mise sur agenda des violences de genre en Espagne Chapitre II- La prise en charge judicaire et associative des auteurs de violences machistes en Catalogne Chapitre III- Le traitement juridique des violences de genre en France Chapitre IV- La prise en charge judicaire et associative des auteurs de violences de genre en Gironde Chapitre V- Une politique sociale française versus une politique sociétale espagnole PARTIE 3 : LE CADRAGE MEDIATIQUE DES VIOLENCES DE GENRE Chapitre I- Les campagnes de communication gouvernementales : entre contrôle social et empowerment Chapitre II- Deux approches éditoriales des violences de genre dans les journaux télévisés CONCLUSION TABLE DES ANNEXES BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIERES I II INTRODUCTION Longtemps, le droit civil a prescrit et organisé la puissance maritale et paternelle en France, comme en Espagne. Les femmes ne se sont que récemment émancipées de leur statut d’« imbecillitas sexus » : sexe faible, qu’Uptien, un juriste Romain, leur attribuait au début du IIIème siècle, pour justifier l'incapacité juridique de la femme mariée1. Ainsi, il aura fallu attendre 19442 en France et 19313 en Espagne pour que, quel que soit son sexe, tout citoyen accède au droit de vote4. Si M. Weber, précise dans son ouvrage Le savant et le politique5 que seul l’État détient le monopole de la violence légitime6, le patriarcat légitimait le pouvoir des hommes, plus précisément des pères, au sein de la famille jusque dans les années 707. À partir de là, la puissance paternelle a été abolie par le droit et remplacée par la notion d’autorité parentale8. La redéfinition des rôles masculins et féminins au sein de la conjugalité et de la parentalité a ainsi permis de mettre un terme législatif à la hiérarchie entre les femmes et les hommes, d’abolir toute forme de violences légitimes et d’instaurer l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. 1 Honoré, T., Ulpian Pioneer of Human Rights, 2nd edition, Oxford University Press, 2005. « Nous appelons famille plusieurs personnes, plus de deux, qui ont été placées, soit par la nature, soit par le droit, sous la puissance d’une seule […] le père de famille est celui qui est maître chez lui. » (Ulpien) in Durand, E., « La place du père, les hésitations du droit de la famille », Esprit, mai 2012, p.34. 2 Le décret du 21 avril 1944 sur le droit de vote et d’éligibilité. 3 La Seconde République espagnole (1931-1936) a permis le vote d’une nouvelle Constitution et la reconnaissance dans l'article 36 du droit de vote à tous les citoyens âgés de plus de 23 ans. D’autres avancées y figurent telles, l'admission de tous les citoyens sans distinction de sexe dans la fonction publique, l'obligation de l'État de protéger le travail des femmes et la maternité (article 46), l’égalité des droits entre les époux (article 43). 4 L’évolution du droit politique est donc antérieure à celle du droit civil. 5 Weber, M., Le Savant et le politique (1919), trad. J, Freund., E, Fleischmann., et É, de Dampierre., Éd. Plon, coll. 10/18, 1959. 6 Selon M. Weber, ibid., cette légitimé repose sur trois critères : la légitimité légale est « la croyance en la légalité des règlements arrêtés et du droit de donner des directives qu’ont ceux qui sont appelés à exercer la domination par ces moyens ». La légitimité traditionnelle revêt « un caractère exceptionnel, reposant sur la croyance quotidienne en la sainteté de ceux qui sont appelés à exercer l’autorité par ces moyens ». Enfin, la légitimité charismatique repose sur la « soumission au caractère sacré, à la vertu héroïque ou à la valeur exemplaire d’une personne ». 7 En France, le 4 juin 1970 la loi remplace la puissance paternelle par l’autorité parentale : « les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille. Ils pourvoient à l'éducation des enfants et préparent leur avenir ». En Espagne, toutefois, la dictature franquiste a aboli ces droits et de nouveau positionné les femmes sous l’autorité de leur mari. Il aura fallu attendre la fin du régime (dans les années 70) pour leur rendre leurs droits. 8 Carbonnier, J, Introduction à l’étude du droit et droit civil, 7e éd., Paris, PUF, 1967. In Durand, E., « La place du père, les hésitations du droit de la famille », Esprit, mai 2012, p.35. 1 Pour H. Arendt9, ce qui distingue le pouvoir de l'autorité, c’est l’exercice de la contrainte par la force. Suivant ce raisonnement, ce qui distingue un régime de droit fondé sur la puissance maritale et paternelle et un régime de droit fondé sur l’autorité parentale c’est que l’autorité parentale exclut les moyens de coercition, autrement dit le recours aux violences10. L’usage du pluriel est délibéré, il souligne la multiplicité des formes de violences11. En France comme en Espagne, la profonde transformation de la famille, l’individualisation et la pluralisation des comportements familiaux ont bouleversé le rôle de l’État12. Cette modification des rapports humains est le fruit de deux révolutions sociétales. L’une s’est notamment développée en France après les manifestations de mai 68 et l’autre en Espagne à la mort du dictateur Franco (1975). Petit à petit, les mouvements féministes ont généré une évolution législative et une meilleure représentation des femmes dans toutes les sphères sociales, bien que toujours inégale. L’éradication des violences faites aux femmes est ensuite devenue une priorité en Espagne, au point d’avoir supplanté la France pénalement, avec le vote en décembre 2004 d’une loi organique de mesures de protection intégrale contre la violence de genre13. Plusieurs questions seront explorées dans cette thèse. Tout d’abord, que sont les violences de genre et comment expliquer que cette priorité politique soit apparue en Espagne avant d’être renforcée législativement en France ? De quelle façon les 9 Arendt, H., La crise de la culture, « Qu’est-ce que l’autorité ? », Folio Essais, 1989. In Durand, E., « La place du père, les hésitations du droit de la famille », Esprit, mai 2012, p.37. 10 « La violence peut être justifiable, mais elle ne sera jamais légitime », Arendt, H., Du mensonge à la violence, Agora, éditions Presses Pocket, 2002, p. 153. 11 On considèrera comme violences de genre : les menaces, les insultes, le chantage affectif (s’en prendre aux enfants, menacer de se suicider), les actions de contrôle (exiger de savoir avec qui et où l’on a été, empêcher de rencontrer ou de parler avec des amis ou membres de la famille), d’autorité (imposer des façons de s’habiller, de se coiffer, ou de se comporter en public), les attitudes de dénigrement, de mépris, les tentatives de meurtre, les coups et autres brutalités, la séquestration, les gestes sexuels imposés, les viols. Selon l’Enveff, les agressions physiques et sexuelles peuvent être considérées dès leur première occurrence comme une atteinte à l’intégrité de la personne. Pour d’autres agressions, comme les insultes, le dénigrement, le mépris, les actions de contrôle et les autres pressions psychologiques, c’est la répétition de faits apparemment anodins quand ils sont pris isolément qui finit par engendrer une situation d’emprise sur la personne. Source : Jaspard, M., Les violences envers les femmes en France, une enquête nationale, La documentation Française, 2001. 12 Un taux de divorce massif, l’émergence de nouvelles formes de vie conjugale et familiale (monoparentalité, famille recomposée), augmentation considérable des naissances hors mariage et depuis 2013 adoption du mariage homosexuel en France. 13 Ley orgánica 1/2004, de 28 de diciembre, de Medidas de Protección Integral contra la Violencia de Género. 2 mouvements sociaux14 ont-ils pu influencer l’agenda15? Ensuite, ces variations ont-elles une influence sur les taux de violences et sur le profil des auteurs ? Enfin, quelles différences cela engendre-t-il comparativement en matière de prise en charge judiciaire et de cadrage médiatique16? La présente thèse s’inscrit dans une posture à la frontière entre le constructivisme structuraliste de P. Bourdieu et le déterminisme social d’É. Durkheim. « Par structuralisme ou structuraliste, je veux dire qu'il existe, dans le monde social lui-même, [...] des structures indépendantes de la conscience et de la volonté des agents, qui sont capables d'orienter ou de contraindre leurs pratiques ou leurs représentations. Par constructivisme, je veux dire qu'il y a une genèse sociale d'une part des schèmes de perception, de pensée et d'action qui sont constitutifs de ce que j'appelle habitus, et d'autre part des structures sociales, et en particulier de ce que j'appelle des champs »17. Selon cette acceptation, les violences faites aux femmes au sein du couple sont une construction sociale18 (violences de genre) et se maintiennent par une somatisation des rapports sociaux de domination. É. Durkheim montre quant à lui que le suicide est un fait social19, de la même façon nous considérons que les violences de genre ne constituent pas un phénomène isolé, individuel, privé et intime, en ce sens qu’elles 14 On évoque ici le mouvement féministe. Selon Touraine, un mouvement social se définit par un principe d’identité (définition de l’acteur par lui-même), un principe d’opposition et un principe de totalité, car aucun mouvement social ne se définit seulement par le conflit, mais tous aspirent à contrôler le mouvement de l’histoire. Touraine, A., Production de la société, (1973), éd. LGF, 1993. 15 La notion d’agenda politique abordée dans cette thèse renvoie à « l’ensemble des problèmes faisant l’objet d’un traitement, sous quelque forme que ce soit, de la part des autorités publiques et donc susceptibles de faire l’objet d’une ou plusieurs décisions ». Garraud, P., « Politiques nationales : l’élaboration de l’agenda », L’Année sociologique, 1990, p.27. 16 « Non seulement l’effet d’agenda incite fortement à la sélection des événements pertinents du moment, mais les stratégies de communication des sources et les lignes éditoriales incitent les journalistes à traiter tel sujet selon tel cadre interprétatif plutôt que selon tel autre […] bien souvent, faute de temps, de ressources culturelles et de sources d’informations diversifiées, les journalistes relaient plutôt les cadrages interprétatifs des promoteurs d’événements les plus légitimes, c’est-à-dire disposant de plus de pouvoir et de ressources symboliques ». In Macé, E., « Les faits divers de « violence urbaine » : effets d’agenda et de cadrage journalistique », Les cahiers du journalisme n°14, Printemps/Été 2005, pp.190-191. 17 Bourdieu, P., Espace social et pouvoir symbolique, in Choses dites, Minuit, Paris, 1987. 18 « Le constructivisme s’inspire de la métaphore de la construction pour l’appliquer de façon heuristique à des phénomènes qui ne sont habituellement pas pensés ainsi. De la même façon qu’une maison peut être construite grâce à l’action conjuguée de plusieurs acteurs (architecte, promoteur, maçons, couvreurs, plombier, électricien, etc.), les institutions et les réalités sociales sont vues comme le produit complexe d’actions ou de positions de différents acteurs, parfois coordonnés, parfois opposés. Ce n’est que lorsque cet assemblage social, toujours historiquement situé et contingent, n’est plus visible en tant que produit historique (parce que la construction est réussie) qu’il devient nécessaire et utile pour le sociologue d’en retracer la genèse ». Loriol, M., La construction sociale, Presses Universitaires de Rennes, 2012, p.9. En ligne ˂http://www.pur-editions.fr/˃. (consulté le 16/03/11). 19 Durkheim, E. (1897), Le suicide, PUF/Quadrige, Paris, 2004. 3 s’expliquent par des causes inscrites dans des variables qui définissent un individu comme un acteur social. Il y aurait donc un certain déterminisme social20 au fait de devenir un auteur de violences : une faible intégration sociale (telle la perte d’un emploi), une intégration totale aux valeurs viriarcales et un dérèglement des normes sociales au sein de la structure familiale. L’utilisation du terme viriarcal à la place de patriarcal fait référence aux travaux de N.-C. Mathieu21 qui décrit ainsi le pouvoir des hommes sur les femmes, qu’ils soient pères ou non, que les sociétés soient patrilinéaires ou non. Ce terme nous paraît mieux définir la situation occidentale contemporaine. Par viriarcat, nous entendons une société au sein de laquelle s’exercent les normes viriles (appropriation du corps des femmes, hiérarchisation, violences). Le pouvoir n’est pas un attribut légitimé par le statut de père, de « chef de famille », comme le soulève l’étymologie de patriarcat, il évoque les stratégies mises en place par les hommes pour maintenir leur position de sociale en transmettant et en maintenant les normes de virilité. La présente thèse ne s’intéresse guère à l’intention de l’auteur de l’acte violent. Elle ne porte point sur les violences interindividuelles, c'est-à-dire sur la sphère privée, mais se situe sur un niveau social. Cela a pour conséquence de penser que l’évolution morale et normée de ce phénomène social agit sur son taux. Aussi, nous supposons que les violences exercées à l’encontre des femmes au sein du couple seraient « prévisibles ». Leur taux resterait le même tant que les normes sociales formelles (la législation), informelles (la morale sociale) et le degré de connaissance de ces changements normatifs (véhiculés par les médias) ne changent pas. 20 Selon E, Durkheim., ibid, les causes déterminantes d’un fait social doivent être cherchées parmi les faits sociaux et non pas être comprises dans la conscience individuelle. Ainsi, lorsque l’évolution du milieu social de l'individu change, le fait social (les violences de genre) évolue aussi. De fait, la précarité pourrait augmenter le risque de violences alors que la stabilité professionnelle pourrait faire diminuer ce risque. 21 Néologisme forgé par Mathieu, N.-C. en 1985 : Mathieu, N.-C., « L’Anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe », Côté-femmes, 1991, Paris, p.126. 4

Description:
http://www.boe.es/boe/dias/2008/05/30/pdfs/A25174-25194.pdf˃ (consulté le 30 Bandura, A., Social learning theory, Prentice-Hill, Englewood Cliffs, 1977. Althusser. 65 sont étudiés dans cette thèse : un instrument répressif de
See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.