Septembre 2016 - Volume 32 - N°3 Juin 2017 - Volume 33-N° 2 E É N D O I H T P I O O C N N AFRIQUE F R A S E N R E T X E S T R O P P A S E L B AI F À E L B A R U D E R U T L U C RI G A L’ R U S E U V E R 1 Changement climatique et résilience des systèmes agroalimentaires Édité par : Administration : Edition éthiopienne IED Afrique Maïmouna Dieng Lagnane, Wegel 24, Sacré Coeur III – Dakar MELCA Traduction : Bougouma Mbaye Fall BP : 5579 Dakar-Fann, Sénégal PB: 1519 Code 1250 Addis Ababa, Ethiopia et Ousmane Traoré Diagne Téléphone : +221 33 867 10 58 E-mail: [email protected] Fax : +221 33 867 10 59 Conception graphique : E-mail : [email protected] Elhadj Diakité Édition espagnole Agriculture durable à faibles apports externes Site Web : www.iedafrique.org 77 297 09 43 La revista de agro-ecologia N° 33-2, Juin 2017 Coordonnateur : Birame Faye Edition Internationale Association ETC Andes, AP.18-0745, AGRIDAPE est l’édition régionale Farming Matters Lima 18, Pérou Afrique francophone des magazines Comité éditorial : PO Box 90 E-mail : [email protected] LEISA co-publiée par ILEIA et IED Afrique Bara Guèye, Cheikh Tidiane Wade, 6700 AB Wageningen Édition indienne ISSN N°0851-7932 Mamadou Fall, Mamadou Diop, The Netherlands. LEISA India Lancelot Soumelong Ehode, Djibril Diop Tel: +31 (0) 317760010 AME Foundation , Fax: +31 (0) 334632410 PO Box 7836, Bangalore E: [email protected] 560 085, Inde E-mail : [email protected] UN RESEAU, UNE DYNAMIQUE AgriCultures est un réseau de diffusion et d’échange S 4 Editorial d’informations sur des approches agricoles respec- E N tueuses de l’environnement et adaptées aux réalités R TE 6 Nord Bénin : Variabilité climatique et stratégies agroécologiques et sociales. Ce nom marque bien le fait X S E d’adaptation des maraîchers urbains et péri-urbains que l’agriculture n’est pas juste un secteur économique ORT de la commune de Parakou de spéculation ou un ensemble de paquets technolo- P Gildas Louis Djohy AP giques, mais qu’elle comporte une dimension culturelle ES 9 Stratégies de résilience du secteur agro-pastoral au intrinsèque dont la diversité est à valoriser et à protéger. L B AI changement climatique dans le septentrion du Cameroun Le réseau réunit sept éditions régionales, dont AGRIDAPE, À F D. K. François & M. A. Malloum & Y.M. Noel & K.N. A. Solange représentant tous les continents. Ces éditions sont E ABL 12 Niger : le PAM valorise des techniques endogènes pour regroupées autour d’un secrétariat international pour UR restaurer des sols dégradés renforcer la promotion de l’agriculture durable comme E D Rina Uchida réponse au défi alimentaire mondial. AgriCultureS R U dispose également d’une base de données spécialisée T UL 14 Sénégal : le leydour, une bouée pour les femmes de et d’un site Internet interactif qui permet d’accéder à de C AGRI LKaanysamnao rCissokho nombreuses informations et d’échanger sur le dévelop- L’ pement de l’agriculture durable dans le monde. R E SU 16 Sites web et liens Le Programme sur l’Agriculture Durable à Faibles Apports U EV 18 Bibliographie Externes (AGRIDAPE) couvre l’Afrique francophone. R Lancé en 2003, son objectif est de promouvoir les bonnes 20 Opinion : L’expérience rurale de la mémoire au pratiques en matière d’agriculture écologique durable. 2 service des effets irréguliers du climat : quand les Il s’appuie sur la production d’un magazine trimestriel grêlons surviennent tiré à 3500 exemplaires distribués dans 55 pays, la Félix Meutchièye Félix Meutchièye mise en réseau des acteurs de l’agriculture durable au 22 Lu pour vous : Burkina Faso : des pratiques agricoles niveau national et le renforcement des capacités en endogènes pour atténuer l’impact du changement capitalisation des expériences. climatique Dipama Jean-Marie AGRIDAPE est porté par Innovation, Environnement et Développement en Afrique (IED Afrique) dont la vision 24 Suivi pour vous : Radio Climat : amener est que le développement durable doit nécessairement l’information météorologique au plus près des s’appuyer sur le renforcement des capacités des agriculteurs maliens pour renforcer leur résilience catégories les plus vulnérables et l’établissement de Alice Brie relations équitables entre les différents acteurs de façon à permettre leur réelle participation à l’amélioration des 26 L’accès aux ressources phytogénétiques pour conditions de vie et du bien-être des populations. Ainsi, l’alimentation et l’agriculture : les premiers résultats IED Afrique fait la promotion des approches participatives obtenus au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire à travers la recherche-action, l’analyse des politiques, la R. Vernooy & I.N. Lopez & D. Balma &M. Ouedraogo & E. Koffi &G.Bessette mise en réseau, la formation, la production et la diffusion d’informations en Afrique francophone pour atteindre le développement durable. Et, dans ce cadre, elle propose 32 Ied info aux partenaires différents supports accessibles à travers son site internet (www.iedafrique.org). Édition brésilienne Pour vous abonner, veuillez écrire à La rédaction a mis le plus grand Agriculturas, experiencias em agroecologia [email protected] soin à s’assurer que le contenu de la AS-PTA, Rio de Janero, RJ Brésil 20091-020 Financement AGRIDAPE présente revue est aussi exact que E-mail : [email protected] Ce numéro a été réalisé en partenariat avec possible. Mais, en dernier ressort,- seuls les auteurs sont responsables ILEIA Abonnements Photo de couverture : du contenu de chaque article. AGRIDAPE est une revue gratuite, sur Face au changement climatique en milieu demande. semi-aride, les agriculteurs africains Les opinions exprimées dans cette revue n’engagent que leurs auteurs. développent des stratégies résilientes La rédaction encourage les lecteurs Sources : UNDP à photocopier et à faire circuler ces articles. Vous voudrez bien cependant citer l’auteur et la source et nous envoyer un exemplaire de votre publication. 10 Nord Bénin : variabilité climatique et stratégies d’adaptation des maraîchers urbains et péri-urbains de la commune de Parakou G. L. Djohy L’instabilité du régime pluviométrique affecte la production maraîchère dans la commune de Parakou au Nord du Bénin. Cet article vise à analyser la variabilité pluviométrique et à identifier les stratégies d’adaptation développées par les producteurs maraîchers. S E N R E T X Sénégal : le leydour, une bouée E 14 pour les femmes de Kaymor RTS O P P A L. Cissokho S E L B Le réchauffement de la planète est une sérieuse menace sur la FAI À sécurité alimentaire des communautés locales africaines d’autant CHÈRES LECTRICES, CHERS LECTEURS, LE plus que celle-ci est trop dépendante de la pluviométrie. Ce reportage AB R a été réalisé dans le cadre d’un projet spécial mis en œuvre par U D Integrated Regional Information Networks (IRIN) dont l’un des E objectifs est de documenter les effets du changement climatique Ce numéro de la revue AGRIDAPE fait un focus sur les TUR sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des petits stratégies de résilience développées par les paysans CUL paysans au Kenya, au Nigeria, au Sénégal et au Zimbabwe. Il décrit africains face au phénomène du changement climatique GRI ici une exploitation du Senna ou Cassia italica, communément appelé qui est une sérieuse menace pour la durabilité des L’A leydour par les femmes de Kaymor, un village situé au Centre-Ouest systèmes de production agricole et la sécurité alimentaire UR S du Sénégal. Cette activité agricole a rendu ces femmes paysannes en Afrique. UE V plus résilientes en ce sens qu’elle a contribué à la diversification de E Vulnérables aux bouleversements météorologiques, les R leurs sources de revenus. agriculteurs africains, accompagnés par endroits par des partenaires techniques et/ ou financiers, ne sont pas 3 restés les bras croisés. Ils ont expérimenté des stratégies pour mitiger les risques climatiques, notamment la variabilité de la pluviométrie. Ainsi, plusieurs pratiques agricoles résilientes sont observées dans la région du Sahel et dans certains pays où la pluviométrie est plus abondante. Elles montrent les capacités des paysans et des communautés à s’adapter à un nouveau contexte climatique, en valorisant des ressources tirées de leurs écosystèmes. Stratégies de résilience du secteur agro-pastoral au changement climatique dans le septentrion du Il convient alors pour les pouvoirs publics de renforcer ces stratégies de résilience des petits producteurs, si l’on Cameroun veut préserver la sécurité alimentaire des communautés. D. K. François & M. A. Malloum & Y.M. Noel & K.N. A. Solange La valorisation de leurs pratiques agroécologiques peut bien contribuer à la préservation durable des moyens La région septentrionale du Cameroun est reconnue dans la sous- de subsistance et à la réduction des émissions de gaz à région de l’Afrique centrale pour sa contribution à la satisfaction des effet de serre. Les différentes expériences partagées à besoins nutritifs des populations et pour les parcs nationaux d’une travers ce numéro l’illustrent parfaitement. grande richesse en faune et en flore. En effet, c’est une zone dont les produits agricoles contribuent pour beaucoup à l’alimentation des Bonne lecture ! populations du pays ainsi que la sous-région de l’Afrique centrale et même le Nigeria. Cependant, à cause de la variabilité climatique, cette région du Cameroun est en train de perdre sa vocation. Les communautés de paysans et de pasteurs qui y vivent, essaient alors de nouvelles approches agricoles pour résister aux effets du bouleversement de la pluviométrie. ÉDITORIAL Pour un renforcement des stratégies de résilience endogènes S E N R E T X E S T R O N BLES APP IRIPhoto : AI F À E L B A R U D E R U T L U C RI G A L’ R U S E U V E R Les paysans africains expérimentent de nouvelles pratiques pour mitiger le risque climatique 4 En Afrique comme partout ailleurs, le responsables » puis à tout mettre en de pluies en améliorant leurs systèmes de changement climatique se manifeste œuvre pour « éliminer la faim » d’ici 2030. production. La variabilité pluviométrique souvent par de fortes augmentations des D’ailleurs, le Groupe d’Experts Intergouver- leur impose un changement d’approche : températures, la montée du niveau de la nemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) ils ne peuvent plus négliger l’information mer, un bouleversement des conditions va évaluer, en 2022, les progrès accomplis climatique. pluviométriques. Ces phénomènes ont par les pays en vue de contribuer au souvent des effets néfastes sur l’en- maintien de la température mondiale en La prévision des précipitations saisonnières vironnement, la santé humaine et les deçà de «2 °C», conformément à l’accord peut aider les agriculteurs à mieux économies rurales. Ils représentent ainsi de Paris sur le climat. planifier leurs cultures et donc à améliorer de véritables défis pour les perspectives leur résilience face aux chocs climatiques. de développement socio-économiques Dans ce domaine précis, les partenaires au de l’Afrique. développement ne sont pas insensibles Face à cette situation, l’Union Africaine L’info climat, un « intrant aux défis qui interpellent les communautés avait adopté une résolution en janvier agricole » paysannes. Au Mali, le Fonds International 2009, en demandant à la Commission pour le Développement de l’Agriculture de l’Union de faciliter l’élaboration d’une Toutefois, vivant au quotidien les effets (FIDA), dans le cadre de son «Programme position africaine commune relative au directs de la variabilité pluviométrique, d’Accroissement de la Productivité changement climatique, dans le cadre de les communautés africaines n’ont pas Agricole au Mali» (PAPAM), a contribué la préparation de la quinzième Conférence attendu les conclusions des différentes à l’accès des paysans à l’information des Parties (CoP15) à Copenhague. réflexions menées au niveau des météorologique et aux pluviomètres, avec instances internationales pour faire face l’appui de Météo-Mali. Cela a boosté la A travers les 17 Objectifs de Dévelop- aux menaces climatiques, en comptant production agricole dans certaines régions pement Durable, les Etats africains se d’abord sur leurs propres capacités. du pays, en dépit des bouleversements sont aussi engagés à « lutter contre les En effet, les paysans se sont mis à des saisons des pluies (Page 28). changements climatiques », à promouvoir s’adapter au bouleversement des saisons une « production et une consommation Au Sénégal, le programme de recherche aux Objectifs de développement durable projets que «les acteurs locaux peuvent du CCAFS1 sur le changement climatique, (ODD) ». En d’autres termes, il s’agit de être formés à sélectionner, adopter l’agriculture et la sécurité alimentaire en pratiques agroécologiques dont les effets et évaluer les meilleures pratiques de collaboration avec l’Agence Nationale de recoupent ici entièrement les conclusions gestion des terres au niveau des fermes la Météorologie du Sénégal (ANACIM), a de la FAO. Au Niger par exemple, pays et de la communauté, et à prendre des mis en place des services d’information sahélien, le Programme Alimentaire décisions en connaissance de cause pour climatique pertinents pour les agriculteurs. Mondiale a valorisé les savoirs locaux, une planification et une gestion efficaces Les agriculteurs ont été impliqués dans dans le cadre de son projet « Food for de leurs ressources et territoires à plus chaque étape du processus, en aidant Peace ». Le recours à la technique du longue échéance (c’est-à-dire en tenant les météorologues et autres spécialistes zaï et aux cordons pierreux a participé à compte des impacts de leurs actions sur à collecter et communiquer l’information l’accroissement de la production agricole leurs vies et celles de leurs enfants) ». météorologique, notamment pendant la dans la zone du Darey (page 26). saison des pluies. En outre, les services techniques et de Croire aux capacités des paysans vulgarisation peuvent fournir un appui Gestion durable des terres et et un encadrement pour diagnostiquer des ressources en eau Par ailleurs, la valorisation des semences les problèmes et identifier les priorités paysannes et des espèces négligées peut sur le terrain, en élaborant des plans Face à la faiblesse de la pluviométrie et renforcer les capacités de résilience des d’action cohérents et en aidant à leur de la dégradation des sols, dans les zones communautés paysannes, particulière- mise en œuvre par des mécanismes de semi-arides surtout, les paysans africains ment les couches vulnérables. C’est le gouvernance et des mesures incitatives. ont testé plusieurs techniques de gestion cas au village de Kaymor (Centre-Ouest des terres, selon les écosystèmes. Les du Sénégal) où les femmes exploitent le En définitive, au regard de la particularité technologies considérées comme les plus cassia italica (leydour comme nom local). des impacts du bouleversement des S adoptées sont la rotation des cultures, la Une activité lucrative qui a diversifié leurs saisons au niveau local, le renforcement NE R mise en jachère, l’adoption de variétés à sources de revenus bouleversements des stratégies de résilience développées TE X cycle court, l’usage de compost et de la des saisons des pluies (Page 18). Cette par les communautés doit être inscrit au S E technique du paillis, les cordons pierreux, espèce, comme tant d’autres, est sous-ex- rang des priorités des pouvoirs publics. RT O le zaï, entre autres. C’est un éventail de ploitée dans plusieurs pays malgré ses Aux niveaux régional et national, les PP A pratiques qui renvoient à l’agriculture potentialités nutritives et économiques. Etats doivent diriger les investissements S E de conservation. Elles ne manquent pas Pour garantir leur disponibilité, il est alors agricoles et la recherche vers la valorisation BL AI d’efficacité selon la FAO. nécessaire de mettre en place des banques des meilleures pratiques locales, si tant À F de gènes et de semences comme c’est le est qu’ils veuillent atteindre les ODD. E L B D’ailleurs, en tirant les leçons de la mise cas actuellement au Burkina Faso et en A R en œuvre du projet Gestion Régionale Côte d’Ivoire grâce à la mise en œuvre DU Durable des Terres (GDT, 2011) en Afrique, du Traité international sur les ressources Qu’est-ce que la URE la FAO relève que «la majorité, voire la phytogénétiques (page 14). LT U totalité des technologies, si elles sont résilience? RIC G associées efficacement et adoptées sur Les systèmes pastoraux n’ont pas été A L’ une superficie suffisamment grande, épargnés des bouleversements clima- R La Stratégie Internationale de Pré- U contribuent non seulement à l’accrois- tiques. L’assèchement des points d’eau vention des Catastrophes (SIPC), une UE S sement de la production, mais aussi à et la réduction du pâturage causés par la V la création de nombreux autres services faible pluviométrie rendent la condition plateforme de l’ONU, définit la rési- RE lience comme étant la capacité d’un écosystémiques (débit et approvisionne- du pasteur plus difficile en Afrique, système, une communauté ou un ment en eau, résilience à la sécheresse, notamment dans sa bande sahélienne. ménage à résister, absorber, s’ajuster 5 recyclage des nutriments et restauration Ce phénomène n’épargne point des pays et se relever d’un (ou des) des aléa(s) de la fertilité des sols, stocks de carbone comme le Cameroun où les pluies sont naturel(s) et humain(s) et de s’adap- dans le sol et la biomasse et réduction des encore abondantes (pages 9). ter aux changements (climatiques/ émissions de gaz à effet de serre)». environnementaux, économiques, po- Au Nord Bénin aussi, sans un appui litiques, etc.) à long-terme de manière Mieux, « un passage à des systèmes de conséquent des pouvoirs publics, les efficiente et à temps sans toutefois production plus intégrés peut contribuer agriculteurs sont en train d’expérimenter ébranler la sécurité alimentaire et les à relever les défis des pressions accrues des stratégies de réduction du risque moyens d’existence. sur des ressources en terre et en eau climatique en adoptant différentes Selon le Département For International limitées ainsi que du changement approches de résilience agricole (page 6). Développent (DFID), l’agence britan- climatique et la perte de biodiversité ». Celles-ci comme d’autres peuvent être nique de la coopération internationale, Plusieurs technologies GDT « contribuent améliorées. la résilience est perçue comme étant à l’agriculture intelligente face au la capacité d’un pays, communauté climat, en accroissant durablement la Pour ce faire, il faut croire aux capacités des et ménage de gérer les changements productivité et les revenus agricoles, en paysans à trouver la bonne réponse aux tout en maintenant ou transformant adaptant et en renforçant la résilience contraintes climatiques. Dans son rapport les moyens ou standards de vie face au changement climatique, et en sur la gestion des terres, la FAO indique à des catastrophes naturelles et/ réduisant les émissions de gaz à effet de que c’est à travers les actions des ONG, ou humaines comme la sécheresse, serre, le cas échéant ; contribuant ainsi des organisations de producteurs et des l’inondation, les conflits violents sans toutefois compromettre leur perspec- tive d’avenir. 1- Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS) est un programme de recherche sur le changement climatique en Afrique coordonné par le Centre international de l’agriculture tropicale. Nord Bénin : variabilité climatique et stratégies d’adaptation des maraîchers urbains et péri-urbains de la commune de Parakou Gildas Louis Djohy 1 HY O DJ ouis das L Gil o : ES Phot N R E T X E S T R O P P Le maraîchage est la nouvelle stratégie d’adaptation des paysans de Parakou, au Bénin A S E BL L’instabilité du régime pluviométrique affecte la production maraîchère dans la commune de Parakou au Nord du Bénin. AI F Cet article vise à analyser la variabilité pluviométrique et à identifier les stratégies d’adaptation développées par les À E producteurs maraîchers. L B A UR La variabilité climatique induit une tendance pluviométrique et identifie les Plus les valeurs sont faibles, plus les D E augmentation de la température stratégies développées par les maraîchers périodes sont sèches et moins les R U moyenne, une plus forte variabilité de la commune de Parakou. La commune cultures se trouvent dans des conditions T L CU de la pluviométrie et l’augmentation de est comprise entre 9°17’40’’ et 9°27’50’’ favorables. GRI l’occurrence de conditions extrêmes telles Latitude Nord et 2°29’30’’ et 2°44’45’’ A L’ que les inondations et les sécheresses Longitude Est. Tendances pluviométriques R U (Djohy, 2016). Ces modifications du S Les précipitations enregistrées à la station VUE climat engendrent une perturbation des Démarche synoptique de Parakou sont marquées par RE calendriers agricoles dans les différentes Les données de base utilisées concernent de fortes fluctuations avec une succession régions du Bénin (Ogouwalé, 2006). Les des séries climatiques (pluviométrie et d’années déficitaires et d’années excé- activités socio-économiques notamment 6 agricoles et maraîchères sont fortement évapotranspiration) mobilisées à l’Agence dentaires. Elles sont également marquées pour la Sécurité de la Navigation Aérienne par 50% d’années excédentaires contre tributaires du climat, particulièrement en Afrique et à Madagascar (ASECNA) de 47,5% d’années déficitaires et 2,5% d’an- de la pluviométrie saisonnière et de la commune de Parakou sur la période de nées normales de 1971 à 2010. Les res- ses variations (Boko, 1988). Ainsi, une 1971-2010 et des données qualitatives sources en eau sont soumises aux effets meilleure connaissance du déroulement de issues des observations et d’enquêtes de la variabilité climatique et constituent la saison des pluies est d’une importance socio-anthropologiques. Un questionnaire les ressources les plus exposées aux im- capitale pour une bonne planification de terrain a été administré à un échantillon pacts des changements climatiques. La des activités agricoles. Les cultures raisonné de 125 individus composés majorité des personnes interviewées af- maraîchères constituent une activité des maraîchers et des spécialistes firment que les conditions climatiques ne de contre saison et nécessite un apport du secteur agricole de la commune. sont pas favorables aux activités agricoles. d’eau par arrosage. Elles représentent Les informations recueillies concernent Quelles sont alors les stratégies d’adap- une source alimentaire variée qui surtout la perception des producteurs tation développées par les maraîchers à complète les besoins des populations en de la modification pluviométrique et des fins de résilience à la variabilité cli- aliments de base et l’amélioration des les stratégies adaptation développées matique ? conditions économiques des ménages par les producteurs. Le traitement (Bognini, 2011). Le maraîchage constitue des données climatiques a consisté à Stratégies développées la principale source de revenus des calculer la moyenne arithmétique et les maraîchers et occupe les ménages en anomalies centrées réduites. L’utilisation Les stratégies d’adaptation à la variabilité saison sèche. Cette activité présente de la méthode de Lamb (1982) a permis pluviométrique sont de plusieurs donc des opportunités économiques d’identifier les années excédentaires et ordres. Elles englobent les pratiques et importantes pour les producteurs. Elle est déficitaires. Le bilan climatique (BC) a innovations dans le processus cultural. très dépendante de l’eau et soumise aux effets variant des conditions climatiques permis de déterminer les mois humides • Sources d’eau utilisées en (Tiamiyou, 1995). C’est une activité et les mois secs c’est-à-dire le rythme de maraîchage disponibilité en eau pluviale à Parakou. Il Les principales sources d’eau utilisées pour très sensible à la variabilité climatique évalue l’efficacité des précipitations par subvenir aux besoins en eau des cultures en raison de ses exigences hydro- rapport à la demande climatique. maraîchères à Parakou sont généralement climatiques. Le présent travail analyse la La production maraîchère est plus subvenir aux besoins en eau des cultures. accentuée dans la commune de Parakou Ces puits maraîchers ont généralement en saison sèche et se fait autour des eaux une profondeur de 4 à 7 m. En plus, de surface. Les différentes sources d’eau des eaux souterraines, les producteurs de surface utilisées par les maraîchers utilisent les ressources en eau usée hy L. o restent à sec de janvier à mai. Pendant, dans l’apport de l’eau aux cultures en o: Dj cette période les maraîchers font complément des diverses sources d’eau. hot P référence aux ressources en eau des puits Les eaux usées sont déversées dans les (eau souterraine) dans l’apport d’eau aux bas-fonds, les canalisations et les sources cultures. Ce qui permet aux maraîchers de naturelles d’eau. Aménagement de points d’eau utile au maraîchage à Parakou les eaux de surface et souterraines. Ces • Association culturale longtemps l’humidité du sol pour différentes sources d’eau sont alimentées favoriser le développement des cultures. par les précipitations en saison pluvieuse. L’association culturelle est effectuée pour Ces stratégies permettent également La station d’épuration des eaux usées tous les types de légumes, mais surtout aux maraîchers d’utiliser judicieusement du marché Arzèkè est constituée de pour les légumes locaux. Les principales l’espace cultural en développant une trois bassins artificiels disposés en série, associations souvent observées sont : diversité de cultures et de mettre à interconnectés entre eux par des tuyaux chou-laitue, laitue-tomate, tomate-gom- la disposition des populations divers de diamètre d’environ 200 mm. La station bo, gombo-piment et tomate-chou. Les légumes locaux et exotiques. S permet le traitement des eaux usées raisons qui expliquent ces associations NE R venant directement du marché. Ces eaux sont le désir d’obtenir rapidement des Le maraîchage constitue une source TE X usées sont utilisées dans le maraîchage revenus issus de la vente des légumes importante d’approvisionnement des S E T par environ 90 maraîchers. Le bas- et l’utilisation rationnelle de la planche. populations en produits alimentaires R O fond d’Okédama à Parakou constitue le Cette technique permet de mieux occuper frais. Dans la commune de Parakou, PP A réceptacle des eaux usées de la Société l’espace en associant des espèces à cycle la production maraîchère contribue S E L Béninoise de la Brasserie. Ces eaux court et des espèces à cycle long. non seulement à la stabilité sociale de B AI usées industrielles sont utilisées dans le la population mais aussi à leur essor À F maraîchage par environ 60 maraîchers. • Rotation des cultures économique. Du point de vue social, LE B la production maraîchère est créatrice A R • Adoption de cultures à Les maraîchers pratiquent la rotation d’emplois. Bien que saisonnière, la DU cycle court des cultures pour maintenir la terre en culture des produits maraîchers occupe un RE U production continue. La rotation des nombre important de la population active ULT Le choix des cultures est fonction de la cultures est la succession dans le temps de et leur permet de subvenir à leurs besoins RIC G durée du cycle des cultures, des exigences plusieurs cultures sur la même superficie. fondamentaux. A L’ en eau, et de l’espace disponible. Le Pour les cultures de rotation, nous R U cycle est ici le délai compris entre le avons en premier lieu le chou comme Sur le plan économique, la vente des E S U moment où la graine est portée sous tête de culture, ensuite une succession produits maraîchers est une activité V E terre depuis la pépinière et le début de la d’autres cultures dont la laitue, la carotte, génératrice de revenus. De la production à R première récolte. Il dure environ un mois l’amarante et la tomate. Dans un second la consommation, les produits maraîchers et demi à deux mois pour les légumes temps, nous avons l’amarante comme font intervenir plusieurs personnes. Les 7 à cycle court selon les maraîchers et de tête de culture, avec une succession des producteurs sont les premiers vendeurs trois à quatre mois pour les légumes cultures qui sont la grande morelle, le qui sont parfois relayés par les grossistes, à cycle long. Les maraîchers adoptent, chou, la carotte, la laitue et la tomate. les semi-grossistes ou les détaillants. dans leur majorité, les cultures à cycle Cette rotation des cultures maraîchères se court. Cette option leur permet de justifie par le fait que, pour les producteurs, Mais l’absence d’un cahier de recettes résoudre les problèmes d’insuffisance les spéculations ne doivent pas être et de dépenses due à l’analphabétisme de pluies, et d’obtenir assez rapidement installées au même endroit pour plus de des maraîchers, ne permet pas de des produits commercialisables sur le deux récoltes et aussi pour une utilisation connaître avec exactitude le revenu marché, pour faire face à différents défis. judicieuse de l’espace disponible. mensuel ou annuel des producteurs. La plupart de ces cultures à cycle court (laitue, Cette rotation permet également d’éviter Sur les différents sites de production chou ...) seraient aussi moins exigeantes que se développent dans le sol des maraîchère variant entre 365 et 5750 en matière de main-d’œuvre d’entretien organismes nuisibles et des maladies qui m2, les revenus annuels individuels et donneraient aussi de bons rendements affectent les cultures. La rotation permet varient entre 247 288 et 3 895 625 F CFA, avec un faible apport d’intrants (engrais l’interruption du cycle de vie des insectes, soit des rémunérations mensuelles variant et pesticides). Les variétés à cycle long des maladies et des mauvaises herbes, entre 20 607 et 324 635 F CFA (Yolou et (gombo, piment...) sont très exigeantes car chaque culture est à l’origine d’un al., 2015). Le revenu net mensuel des en eau et demandent un apport fréquent développement de certains parasites. maraîchers est 172 621 F CFA en moyenne, d’eau. Cette stratégie de diversification En alternant les cultures, le maraîcher ce qui indique que le maraîchage est par ces maraîchers est alors soutenue par rompt le développement de ces nuisibles. économiquement rentable à Parakou. une logique d’adaptation aux menaces climatiques, avec une certaine flexibilité Impacts des stratégies Enseignements qui leur permet de tirer profit des Il faut noter que le revenu des maraîchers opportunités offertes par le marché. Les stratégies d’adaptation développées est très variable dans le temps et qu’il par les maraîchers visent pour la plupart dépend en particulier de la superficie à rendre l’eau disponible pour l’arrosage emblavée et de l’efficacité des stratégies des cultures ou à maintenir pendant mises en œuvre. Cette activité est très Environment-Development) de la sécurité alimentaire. Thèse de Doctorat rentable pour ceux qui s’y investissent car, Contact : [email protected] nouveau régime, EDP/FLASH, 302 p. elle procure des revenus substantiels aux Références Tiamiyou I., 1995 : Mission de consultation en phytotechnie maraîchère du 30 juillet au producteurs. Il est alors capital d’explorer 12 août 1995. Rapport technique phase 1, les possibilités de combiner les nouvelles Bognini S., 2011 : Impacts des changements Situation actuelle, FAO, 73 p. potentialités économiques qu’offre cette climatiques sur les cultures maraîchères au activité du maraîchage urbain et péri- Nord du Burkina Faso : cas d’Ouahigouya. Yolou I., Yabi I., Kombieni F., Tovihoudji Rapport final du Réseau National de Agro- urbain et la modernisation de l’agriculture P. G., Yabi J. A., Paraïso A. A., Afouda F., sylvo-pasteurs du Faso (RENAF), Burkina-Faso, afin d’accroître la satisfaction des besoins 2015 : Maraîchage en milieu urbain à Parakou 38 p. alimentaires. au Nord-Bénin et sa rentabilité économique. International Journal of Innovation and Scientific Boko M., 1988 : Climat et communautés Research, Vol. 19 No 2, 290-302. Par ailleurs, l’étude de la variabilité rurales au Bénin, rythme climatiques et pluviométrique dans la commune de rythmes de développement. Thèse de doctorat Parakou a montré une alternance des d’Etat. Dijon, Université de Bourgogne. 605 p. années déficitaires et excédentaires. Djohy G. L., 2016 : Vulnérabilité des Cette modification des précipitations ressources en eau au changement climatique contribue à la baisse des ressources en et stratégies d’adaptation des maraichers des eau disponible pour la production. Les zones urbaines et peri-urbaines du Nord-Benin. sources d’approvisionnement en eau Rapport de recherche, African Climate Change de surface pour le maraîchage dont Fellowship Program, Parakou, 59 p. dispose la commune ne couvrent pas les besoins en eau des cultures en raison de Houndénou C., 1999 : Variabilité climatique leur assèchement. Les producteurs font et maïsiculture en milieu tropical humide : NES référence alors aux ressources en eau l’exemple du Bénin, diagnostic et modélisation. R Thèse de doctorat en Climatologie, Université E souterraine et usée pour subvenir aux XT de Bourgogne, Dijon, 390 p. S E besoins des cultures. T R PO Ogouwalé E., 2006 : Changements P Gildas Louis Djohy A climatiques dans le Bénin méridional et S Correspondant : Better Life ONG (Society- E central : Indications, scénarios et prospective L B AI F À E L B A R U D E R U T L U C RI G A L’ R U S E U V E R 8 G. L hy o Dj e : ourc S Choux produits à Parakou Stratégies de résilience du secteur agro-pastoral au changement climatique dans le septentrion du Cameroun D. K. François , M. A. Malloum , Y.M. Noel & K.N. A. Solange S E N R E T ncis S EX K. Fra PORT D.hoto : BLES AP P AI F À E L B A R U D E R U T L U C RI G A L’ R U S E U L’agriculture pluviale est menacée par la variabilité climatique EV R La région septentrionale du Cameroun est reconnue dans la sous-région de l’Afrique centrale pour sa contribution à 9 la satisfaction des besoins nutritifs des populations et pour les parcs nationaux d’une grande richesse en faune et en flore. En effet, c’est une zone dont les produits agricoles contribuent pour beaucoup à l’alimentation des populations du pays ainsi que la sous-région de l’Afrique centrale et même le Nigeria. Cependant, à cause de la variabilité climatique, cette région du Cameroun est en train de perdre sa vocation. Les communautés de paysans et de pasteurs qui y vivent, essaient alors de nouvelles approches agricoles pour résister aux effets du bouleversement de la pluviométrie. Depuis 2011, beaucoup de localités protégées par les agriculteurs, éleveurs, Pour ce qui concerne l’élevage, le du Grand Nord Cameroun subissent orpailleurs et autres qui causent des feux changement du climat se manifeste par fréquemment les effets du chan- de brousse, abattent les arbres pour en le tarissement de la majorité des points gement climatique. Ce phénomène a des faire du charbon. Ils ébranchent et élaguent d’eau pour l’abreuvement des animaux, répercussions néfastes sur l’agriculture, également les arbres appétés par leurs la diminution considérable du pâturage et l’élevage et l’environnement en général. animaux. Le tarissement des points d’eau leur colonisation par des espèces végétales Ce phénomène y est à l’origine des inon- a entraîné, avec le temps, les migrations que le bétail ne consomme pas. La sous- dations dévastatrices en saison des pluies définitives des grands animaux de certains alimentation des animaux qui en découle qui contrastent avec des saisons sèches parcs nationaux. entraîne des amaigrissements dans les de plus en plus longues et rudes, à cause troupeaux, des retards de croissance, des températures extrêmes entraînant une Dans le domaine de l’agriculture, on des avortements et une plus grande non-maîtrise des feux de brousse acciden- constate une forte réduction des ressources vulnérabilité aux diverses maladies. tels ou consciemment initiés par certains en eau pour les cultures, l’instabilité du Lorsque la saison sèche est très rude et éleveurs et agriculteurs. calendrier de l’activité agricole saisonnière. trop longue, il n’est pas rare d’enregistrer Cela a pour conséquences la baisse de des pertes pouvant aller à plus de 50 % Sur le plan environnemental, on note un la fertilité du sol, la dégradation des sols dans les cheptels bovins des éleveurs changement des types de végétation agraires, l’invasion des criquets et autres n’ayant pas pris de dispositions préventives résultant à la fois du changement insectes ravageurs, d’où une réduction adéquates. Dans le secteur apicole, on note climatique et des activités anthropiques importante de la production agricole. également une baisse de production qui telles que la colonisation des aires serait liée à la réduction du couvert végétal. ois nç a Fr K. D. o : ot h P S E N R E T X E S T R O P Reboisement des zones déboisées au Nord Cameroun P A ES Stratégies de résilience fréquemment. Ils utilisent des moto- Le nomadisme a pratiquement disparu L AIB pompes pour faire venir de l’eau souvent au Cameroun. La transhumance est ici À F Pour faire face aux effets du changement à plus de 500 mètres. pratiquée par les éleveurs moins nantis LE climatique dans diverses activités agropas- bien qu’ayant parfois des tailles de cheptel B RA torales et environnementales, les commu- Dans les zones qui, avec le temps, sont relativement considérables. Les éleveurs DU nautés, les organisations de la Société devenues marécageuses ou gorgées d’eau plus nantis construisent des points d’eau URE civile et le gouvernement ont adopté des de manière permanente, les agriculteurs (forages et/ou puits) dans leurs domaines. LT stratégies variées. changent de production. C’est ainsi que Ils supplémentent l’alimentation des leurs U RIC les espaces jadis utilisés pour la culture troupeaux avec des tourteaux, du sel AG Dans le domaine de l’agriculture, les du maïs deviennent plus adaptés pour le germe ou natron et du sel de cuisine. Dans R L’ populations locales font face aux effets maraîchage (pastèque, légumes de tout des structures d’élevage plus améliorées, SU climatiques par la réduction et le contrôle genre, tomates, choux…). Ils peuvent, dans en plus du foin, l’ensilage du fourrage E VU des feux de brousse, l’utilisation des se- ce cas, produire pendant toute l’année et pendant la bonne saison permet de RE mences améliorées (souvent subvention- tirer ainsi profit des effets du changement mieux alimenter les animaux. La culture nées par l’état), la pratique de la jachère, climatique. fourragère est également pratiquée et 0 la rotation des cultures, la pratique des même subventionnée par les ministères 1 cultures mixtes, pour limiter l’action des Dans le domaine de l’élevage, les séche- en charge de l’élevage (MINEPIA) et de ravageurs en champs. De plus en plus, resses extrêmes amènent les éleveurs de l’agriculture (MINADER). Dans l’extrême- les agriculteurs pratiquent le drainage bovin et parfois d’ovins à transhumer à Nord, les populations tirent profit des ou mettent en place un système d’arro- la recherche de meilleurs pâturages pour inondations et des crues, en creusant sage des plants lorsqu’il tarde à pleuvoir leurs animaux. des canaux qui permettent de piéger des ou lorsque les pluies ne tombent pas poissons autour des fleuves.
Description: