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Cerveau & Psycho de Juillet-Aout 2012 PDF

28 Pages·2016·4.32 MB·French
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L'argent I un obstacle au bonheur T r Pou rq u0l ag it-el le positivement sur Ie cerueau et la santé ? L'écriture en miroir : fréquente, mais sans conséqueltGes Météo et humeur un lien fort D'où vient notre attacheme aux choses ? M 07656-sz-F: 6,95 €-no n"52 - Bimestriel juillet-août 2012 e besoin de calme s'est emparé de notre monde. Face au bruit, à l'agitation, au stress, nous cherchons à retrouver I'unité de nos pensées et de nos affects. Heureusement, les hommes et les femmes se sont posé cette question depuis des millé- naires. C'est l'Orient qui a montré la voie. Mais depuis quel- ques années, la science occidentale rend visibles, presque tangibles, les effets positifs de ces pratiques méditatives sur le fonctionnement du cerveau, sur I'orientation de l'attention ou la régulation des émo- tions. À tel point que le corps lui-même en retire des bénéfices. Même les enfants vivent mieux en apprenant ces pratiques simples de l'es- prit, que ce soit à l'école ou en famille. Un dossier à méditer... ilæ * ë*= cËæË5*s= ræH*il= *= L* L€ * *æilq§*æ æËEÉ = æd§tæe; pæL€r uffi* vâæ pËus sæEm* Ëæ uæs":# *d§ËæË5*æ wâæffiË ærix #r-ËææËs @ Cerveau&Psycho - n'52 iuillet-août 20l2 méditation La I L'histoire de la méditatron se perd dans la nuit des temPs Quels sont les points communs des différentes traditions méd itatives, a uj ou rd' h u i étud iées scientif i q uement? thème de ce dossier, puisque Ie terme latin medeor (qu'on retrouve darc remède) signi- fie soigner. Les peuples antiques avaient-ils perçu 1'existence subtile d'une passerelle entre 1es pratiques méditatives et leurs vertus médi- le mot méditation au singulier. Il serait bon de cinales sur Ie corps-esprit ? Tiès certainement. parler de « méditations » ou de « techniques méditatives ». Déjà dans son étymologie, Ie terme « médi- ter » disperse celui quiveut en saisir le sens en le renvoyant à plusieurs compréhensions' Pour I'homme de la rue, méditer c'est songer à quel- = Les pratiques méditatives sont aussi anciennes que diverses, que chose, ou se soumettre à une longue et plusieurs fois millénaires et présentes dans l'lnde ancienne tout mûre réflexion. Pourtant, jusqu'au début du comme en Chine, au Japon, en Birmanie. xve siècle, méditer désignait 1'action de réflé- æ On y retrouve généralement une attention portée chir sur un mystère de la religion, signe que aux sensations corporelles et au calme intérieuç parfois pour les pratiques méditatives imbibaient intime- alléger des souffrances, souvent dans une démarche désintéressée ment la pensée et la pratique religieuses. Mais u Méditer peut être une activité laique, ou intervenir la racine antique du mot nous rapproche du en complément d'une pratique spirituelle ou religieuse' @ Cerveau & Psycho - n" 52 iuillet- août 20 I 2 - oss ie r I De nombreux mouvements méditatifs nés émerge la multiplicité immense et contrastée il y a des millénaires se sont égarés dans les de la création. Cette source ineffable préfi- méandres de l'histoire. Explorons ici quelques- gure-t-elle le principe d'unicité, fondateur des uns des grands courants méditatifs encore religions monothéistes ? On peut le penser, ou connus aujourd'hui, et dont la pratique et plutôt le pressentir ; il évoque le « Un » du l'étude se déploient au sein du monde occi- judaïsme,le « Tàwhid » de l'islam, et le « Père » dental depuis quelques années. du christianisme. Plusieurs pratiques inspirées du tao fleu- Le taoi'sme rissent aujourd'hui : on les nomme médita- tions taoïstes. Variées dans leurs consignes et Le tao (ou Do au fapon) est un terme très leurs postures, leur intention commune reste difficile à traduire, car porteur de plusieurs le travail sur le Qi, afin de permettre la mani- sens. Ceci est sans doute dû à ses origines dis- festation et la circulation de ce souffle interne. parates, autant dans les époques que les lieux. Certaines méditations taoïstes demandent au On peut lui faire correspondre les mots de pratiquant de développer l'équivalent du toie, chemin, direction. Le tao évoque le cours samatha au sein de l'esprit, un état de calme spontané et naturel des choses ; il représente intérieur ; ce sont les pratiques issues de l'école aussi une structure, une trame matricielle qui dite du Nord. D'autres techniques (venant de ordonne l'univers et au sein de laquelle le Qi l'école du Sud) invitent à travailler plutôt sur (énergie ou souffIe interne) fait circuler son les centres liés à Ia circulation du Qi dans le principe énergétique. corps, notamment par la respiration. Mais Le taoisme qui en est issu est un mouvement cette distinction corps-esprit mérite d'être de pensée, vaste dans ses idées et ses origines. nuancée puisque dans le taoïsme f idée d'une Il semble que ce mouvement soit né près de frontière entre l'esprit et le corps reste incer- 2 000 ans avant l'ère chrétienne, sinon davan- taine. Certaines pratiques se font dans une tage. Le taoïsme est en vérité un sy,ncrétisme, posture assise immobile. D'autres se rappro- amalgamant plusieurs mouvements mystiques, chent d'exercices de gymnastique aux mou- philosophiques et scientifiques ; c'est ainsi vements doux et répétés. qu'au fil des siècles, il a réussi à survivre en s'adaptant avec souplesse à d'autres mouve- Le bsuddhEsme ments philosophico-religieux (tel le boud- dhisme, par exemple) et en s'en enrichissant Le bouddhisme est né au VIe siècle avant plutôt qu'en s'y opposant. Dans son esprit notre ère dans le Nord de l'Inde, inspiré par un d'origine, le taoisme inspire les principes de homme dont l'existence n'est pas contestée, la médecine chinoise, de la gestion politique, le bouddha historique Siddhârta Gautama. de Ia cosmologie, des arts divinatoires. Et il ins- Selon les sources ou les légendes, cet homme pire diverses pratiques méditatives, tels les dif- aurait vécu une jeunesse aisée dans un palais, férents styles de Tâi-chi-chuan et de Qi gong, confiné par son père à n'y connaître que les le Do in, les arts martiaux chinois (ou Wushu) plaisirs terrestres et à rester à l'abri des souf- et japonais (ail<ido, kendo, judo, etc.) frances qu enduraient les humains. Ce n'est Mais, outre le fait d'être un mouvement qu'à l'âge de 30 ans que cet homme aurait de pensée, le taoisme est-il une religion ? Le connu le monde extérieur à la faveur d'une Tao-te-king,l'un des ouvrages fondateurs du échappée secrète hors du palais, réalisant alors taoïsme, fait ressentir au lecteur qui se laisse l'existence des maladies, de la vieillesse et de bercer par sa poésie parfois hermétique l'exis- ses tourments, de la mort. Heurté par le tence d'un principe unique, équilibré, impal- contraste entre sa yis msndaine et la réalité pable, invisible, une sorte de trame d'où de la misère humaine, il prit conscience de la 22 @ Cerveau&Psycho . n'52 juillet - août 2012 La méditation à travers les âges détresse de ses frères humains et décida elle : était-elle d'ordre humain ? social ? reli- d'abandonner savie facile. Et c'est dans le désir gieux ? politique ? voire religieux, sans doute ? de comprendre et trouver un remède à la Car il est vrai que certaines branches mysti- détresse humaine que le bouddha, alors qu il ques du bouddhisme ont divinisé l'homme méditait près de Bénarès (l'actuelle Vârânasî), Siddhârta ou son message. Par ailleurs, par eut l'inspiration de ses célèbres « quatre nobles l'expérience méditative bouddhiste, le prati- vérités » sur l'origine et les remèdes à la souf- quant peut s'approcher - incidemment ou france. Il énonça aussi les principes nécessai- intentionnellement - de ressentis d'union res à adopter (ou « octuple noble sentier ») extatique, d'un principe cosmique unifiant, pour parvenir à soulager Ia souffoance. de compassion pour tous les êtres, etc. Autant Dans l'Inde de l'époque, soumise à la ségré- de sensations qui s'apparentent à l'expérience gation des castes religieuses, à quels types de du divin. Pourtant, dans son intention origi- besoins l'éclosion du bouddhisme répondait- nelle le bouddhisme n'évoque l'existence o @ Cerveau & Psycho - no 52 juillet - août 20 I 2 23 r: oss ie r fE ' sf,{jÿf i :,'l{"p dîf , f :'"' sont plus souples sur ce point. D'autres encore se" :ffrlre-:" fs id- 9j ie"" siI " #i*fS sr=Jri j6.Fg "gf ;§ #Écr;*c"Éer.Jc'3 tinoviritee n(lta à mIaa prcrahteiq ueen pmleéidnitea tcivoen sdcéieanmcbeu ldau- Vipassana, le Kinhin du zenSoto), voire dans des conditions insolites, comme sous des trombes d'eau (le Tâkigyo japonais ou « ascèse de la cascade »). Ensuite, les méthodes se rejoignent ou divergent selon les qualités d'âme que leur pratique développe. Par exemple, la pratique d'aucun être suprême, d'aucune transcen- du Shiné tibétain se rapproche de celle de dance. Il se propose, rappelons-le, de remé- l'Anapana indobirman, qui invitent toutes dier à la souffrance humaine par une meil- deux à porter son attention à sa simple res- leure connaissance de soi et par la pratique piration ; alors s'affine la concentration men- de règles simples et universelles. tale propre au Samatha. Pareillement, la Bien que la pratique méditative demeure méditation tibétaine Dmigs med snying rje centrale dans le monde bouddhiste, ses for- se rapproche de la pratique de Metta bhavana mes diffèrent grandement selon les mouve- indobirmane puisqu'elles font toutes deux ments (écoles dites Theravada, Mahayana, fleurir la compassion et l'amour incondition- Yajrayana.. . ) et les origines géographiques nel pour les êtres sensibles. (Thaïlande, Birmanie, fapon, Chine, Tibet, Mais cette compassion peut aussi être le Viêt-Nam, etc.). De façon très générale, les fruit du Tonglen tibétain mobilisant riche- invariants concernent les deux piliers que sont ment l'imagination créatrice, puisque le pra- le Samatha et le Vipassana (uoir l'encadré ci- tiquant imagine inspirer les souffrances de dessous). Mais les approches pour y parvenir son prochain sous forme d'une fumée qui divergent notablement. Par exemple, f impor- disparaît en lui pour donner la place à une tance donnée à la posture est variable : dans lumière scintillante et magnanime, qü émane l'école zen japonaise, elle constitue un pilier hors de lui à chaque expiration. Et sous d'au- constitutif de la pratique alors que d'autres tres cieux, ceux du lapon bouddhiste, le Kÿan écoles (Vipassana indobirman par exemple) est un support aussi puissant qu'insolite pour Les deux piliers de toute pratique méditative e façon très générale, il existe deux axes communs désigne davantage un vécu durable au sein du corps à la grande majorité des techniques méditatives, et de l'esprit ou un bruit de fond serein dans son rap- quelles qu'en soient les origines culturelles ou histo- port entre soi et le monde, qu'un apaisement passater. riques. Ce sont des invariants, fruits de toute pratique, C'est un état d'être, qui perdure au-delà de la médita- et dont le méditant appliqué peut faire I'expérience. tion. De façon pratique, le Samatha n'est pas propre à Le premier pilier est le Samatha. Ce terme pali, une une technique précise puisque plusieurs techniques y langue antique de l'lnde, signifie « tranquille », « paisi- donnent accès : diverses pratiques bouddhistes, diffé- ble ». ll souligne que les méditations procurent un calme rents yogas, et des relaxations dites « lalques »> (voir l'or- mental au fil de la pratique. Cependant, tout comme ticle de Ch. André poge 34).Toutes invitent à focaliser certaines techniques de relaxation moderne, le fait de sa concentration sur un objet précis. ll peut s'agir de méditer peut créer incidemment des moments inten- la respiration, de la contemplation d'une flamme, d'une ses : accès d'angoisse, résurgences de souvenirs diffi- couleur ou d'un objet, voire d'un oblet mental. ciles, accélération cardiaque, montée d'émotions péni- Le second pilier de toutes les pratiques méditatives bles, douleurs diverses. Mais, même si de tels espaces est le Vipassana ou Vipashyana. Ce mot pali signifie tourmentés peuvent être traversés au cours d'une pra- « vision pénétrante ». On peut le rapprocher du terme tique méditative, il faut comprendre que le Samatha anglais mindfulness, traduit en français par « pleine 24 @ Cerveau & Psycho - n" 52 luillet - août 20 I 2 La méditation à travers les âges méditer : sous l'apparence d'une tormule Dans la philosophie des yogas, le Prana tient insolite ou d'une brève histoire qui semble une place centrale ; proche du Qi chinois, absurde (« Larbre qui tombe dans la forêt ce concept aux limites imprécises imbiberait fait-il du bruit si personne n'est là pour 1'en- le cosmos, mais circulerait aussi dans le corps tendre ? »),le Koan zen, proposé par le rnaî- physique, notamment à la faveur de la prati- tre à son disciple, invite ce derr-ricr à s'extraire que du yoga. Toutefois, bien que le yoga soit des ornières et égarements de Ia rationalité d'inspiration résolument hindouiste, il n est pour alier vers le satori : l'éveil. ni une doctrine, ni une religion, ni un dogme. ReâÊgË*m æu Eæieité ? #§^eËe"ed*uEsmæ Peut-on dire que l'hindouisme est une reii Est il possible d'être profondénrent chré- gion ? Plutôt un univers de pensée immen- tien, musulrnan ou juif et de pratiquel Zazeu sément riche et varié dans ses sources, qui (la posture nréditirtive dans le bouddhisrne imprègne les dornaines philosophique, moral, zen), le Hatha-yoga indien ou de prendre théologique, scientifique et cosmolclgique du refuge clans le boucldha, sans Pour autant subcontinent indiel. Il partage avec le taoïsrne déroger à sa t'oi prenrière ? Plusietlrs pratiques Ie fait d'être une constellation vivante de mou nréditatives issues d'horizons lointains épou- vements culturels extrêmement disparates, scnt avec bonher-tr Ia fbi de ceh-ri qui croit en bien davantage qu'un assemblage rigide et Dieu. Nlieux elrcore, la pratique inéditative se unique de crclyances. révèle être ul excellerrt adjuvarrt pour retlfor- Au fil des siècles, l'hindouisme s'est éPa- cer ure tbi i,acillante, quelle que soit Ia reli noui à travers plusieurs systèmes ou écoles gion dolt eile se réclarne, conllne Par s)'ner- philosophiques, dont le yoga fait partie' Ce gie. C'est dans un article clu Monde des terme désigne divers styles de praticlues, ReLigiorrs tlue cles chrétiens pratiquants, horn- faites de postures (asanas) du corps ou des nles ou fet-nnres d'Eglise, ont raconté avec énotion leur récclnciliation avec leur foi et la mains (nrudras), et de techniques Portallt sur le soulfle. De fàçon synthétique, ie pensée cle Jésus, grâce à la pratique du boud- yoga vise une harnronie, utre réunifi dhisrne. Par ailleurs, par l'expérience rrrédi- cation de I'ensenrble corps esprit. tativc le pratiquant peut s'approcher motVipassana désigne aussi conscience » et désignant une une technique de méditation technique de soins insPirée par le bouddhisme et le Yoga, spécifi que d'inspiration indo- créée à la fin des années I 970 birmane ;son origine se Per- drait dans le fond des âges de par le biologiste américain Jon Kabat-Zinn. l'lnde, mais elle aurait été redécouverte Par le boud- La vision pénétrante, ou Vipassana, amène à perce- dha historique lui-même. ll y est demandé de porter voir les choses telles qu'elles sont et non telles qu'on une attention assidue et dépassionnée aux sensations voudrait qu'elles soient,grâce à un esprit libéré de nos corporelles qui vivent, évoluent et meurent instant croyances et de nos schémas de pensées aliénants, eux- après instant à la surface de notre corPs et dans nos mêmes nés de nos Peurs. LeVipassana est aussi l'art viscères. Cette approche apparemment simple demande d'entrer dans une connaissance aiguë de notre for inté- une pratique assidue et minutieuse. A celui qui la pra- rieur :ce monde psychique, sensoriel et émotionnel qui tique ainsi,leVipassana Permet de développer une qua- eP nous gouverne le plus souvent à notre insu. Outre lité mentale d'une immense richesse :l'équanimité (ou l'existence de plusieurs Pratiques Permettant d'expé- égalité d'humeur, détachement et sérénité) face aux o rimenter la vision pénétrante (le zen, par exemple), le choses et phénomènes éPhémères. N 25 @ Cerveau & Psycho ' n" 52 luillet - août 20 I 2 oss ie r I Bouddha a énoncé les principes nécessaires à ado I pour parvenir à soulager la souffrance humaine. - inciclcrlnrent ou intentionnellerrent - dc rentc\de aux soufll-ances de ses fières hun-rair-is ressentis d'union extaticlue, cl'ur.r principe cos_ i\ trar.ers ses quatre nobles vérite(s ; enfin, le rlique uniflant et nragnaninre, cl'amour cont_ Prana (énergie vitale) hindouistc contmuni_ prissionuel pour tous les êtres, ctc., ce clui se que son souffle aux differents courants de rapproche cle l'expérien ce religie use. yoga. Ccux qui pratiquent les techniqr-res PoLrrtant, dar.rs le cas du ltoucldhismc, riel n.réclitatives savent clepu is pl usieurs clizai r.res n'évoclue l'existence d'un être suprrênrc, otr cle siècles qr-r'elles ont des actions bénéfiques d'une transcerrdirrrce. [)ans ccrtains cle scs sut'lc c()tps ct I'e.prit. mcssages d'origine, il se propose, rappelons- le, cle rcr.r.réclier aux tounleltts par la prat.ique Science et méditation de règles sinrples, r,ruiverselles et inclépenclan- tes de toute iutentiun rcligieuse. Dès lors, est- Plus près cie rrous, l'Occiclent ruoclerne se il indispensablc d'avoir unc cr()yauce lrour penche depuis cluelques décennies sur les pratiqtrer la rléclitation ? Heureuseu.rent, non. béne<fices rne<clicaux et psychol«rgiclues cles pra- Il n'est pas trécessrrire cl'être religieux poLrr tiqr.res ntéditatives. Grâce à cles oLLtils d'éva- méditer puisqLre le boucldhisme, noLls l'avons Ir-ration scientilirlue (rlesnres de parar.nètres dit, s'appuie sur I'enseignenlent d'uu sintple physiologiqLres, outils statistiques, irnagerie hnrlar'rr ayant atteint rrne grande sagcsse ; cérébralc foncticlnr.relle, analyses cle sang, élec- quant au tirclïsnre, il s'inspire d'un mouve troencéphak)grarnnte, élect«rcard iogranlne, ment naturel, rtrais ne lui donne ni nom ni etc.), de très nonrbreuses étndes internatio- forrne, etc. C'est pourquoi la plupart des nales révèlent les bienfaits fondantentaux de méditations, bien c1u'inspirées par cles nrou- pratiques anciennes ou nroclernes. C'est vements spiritualistes, peuvent s'adapter i\ notalnntent 1e cas de la r-néclitation ditc de l'hornrrre nroderne, qu'il soit lalc ou croyant. pleine conscience et cle scs dérivés. Science sirns conscience n'est clue rr-rine de Méditer ëst-il utile ? l'ânre, ciisait Rabelais. Aujourcl'hLri, cctte alliance encore fi'aîche entre la science du A cette cluestion pratique, plusieLrrs r.épar- nronde occicler.rtal et la conscience de.s tradi- ties. La plus ptrre cor-rsiste ii clire que.. . nrédi- tions spirituelles donne lieLr à cles partages ter ne cloit servir à rien I Car toute pratique dc cnrichissants por-rr lcs der_rx clisciplines. C'est 11 li t r irli, n-réditation colrporte une part de non- dans cet élan qu'à la fin cles années l9g0 lut connaissance, cle non-attente, d'aléatoire. crééIe MinLl artLl Life Institutc (ou Institut de LRe. cHearvnesooun ,du Méditcr intplique cl'ignorer ce qui vient ar_r I'esprit et de [a vie) sous l'égide clu l4e tlalaT Bouddho, Éditions devant cle soi, dc ne rien envisager. Le mouve- lar-na, de Varcla, et de l'hontme d'at1àires anté- Les Arènes, 201 I ment clui arrinre celui qr-ri ntédite est, cur.ieu_ ricain Aclan.r Engle. . MF.é Rdoitesre,nfeld, dseer nneonnt,- iunnte nnotilot-nn toI uCv'eetsltt ecllct q:u lern lee sin ttaeonlstitoens cl'hSise tloonir ele sd ute brnor eusd dcll-er iVsranree laa v:a «ie Lnet sb 2e a-5u0c0o uapnrs 2cE'0deis0tito7 snes sLoeisg nAerrè,nes, tauprpee ldle'enst pleri tW, usu-wbetilie : le'atg pira rsaandso xaagilre. ,C lee ttrea bpboisn- càr oéafltrioirn ,a lu'Lxt snteituurto spcroiepnotsiteiq Ldr'éeps: r»n.o Duier plue isd iasa- Jésus, Bouddho : Nirhmarr cle Braslav l'évoquait au X\/lltc siècle logr-re ertre le boudclhisrre et les sciertifiqtres ce qui les ropproche, dans cette uraxir-ne sage et joyeLrse : u Giirde- ouverts i\ la ntéditatiun par des échanges ..ltre ce qui les sépore, toi bien de dentander ton chemin, tr.r risque- ces deux rlondes, et en participant à tles cltu- ndine' lsL 8e R ,M eiuoliginllidoeeni s2,006. rriatLislr) aodluiesr ttleatesn tpe, axsdis aptneosnu tpv clouleisrs i e1puer irprs.cr crnditporeeus v Ier .»nntéedrritcsin asupxi- scdcleeise ctsrlccifieefésnr detietnic tlsl' eu bsespo rrriadtp sc pte rdot cec lhleairs n s satp ndrt écr. cis.i an.\ltiu srit degis rtc .ri t rlde.retss ' I r1,r, très claireurent e(noncés. Le Qi du taoTsnte ins- ces rappr«rcheurents, chatlue di:cipline pire les principes cle nrédecine chinoise ; le téconde cle sa sagesse Ie tcrreaLr tcrtil., de i'au- www mindondlife.org boLrddha histoliqr,re cherchait Iui-nrênte un tre. l)ès lors, oui : ntécliter cst Lltile. . I 26 @ Cerveau & Psycho - n" 52 juillet - août 20 I 2 Dossier méditatif Le cerveau Les neurosciences mettent en évidence Ies changements cérébraux qui interviennent pendant la méditation, et qui favorisent la conscience, l'attention et la compassion. En Bref , Le cerveau méditatif est . Les méditants les plus expérimentés : cérébrale le cerveau de personnes se livrant le siège d'une activité spécifique, présentent une activité : à la méditation est étudié par qui favorise la régulation attention. des méthodes scientifi ques. des émotions et la compassion. de mieux focaliser leur : O Cerveau&Psycho - n'52 iuillet' août 2012 27 oss ier l. lJimagerie Le temre de rnéditatiorl recouvre une diver- cérébrale srté d'cntraîne[lents mentau-{ allant des tech- de personnes niques to urriées vers la rela-xatiorr jusqu'à des adeptes des pratiques exercices visant à atteindre, par exernple un méditatives (ici, senti-nrent prclford de bien-être. II s'agit d'une le méditant tibétain fànrille de néthodes corrplexes de régulation Mingyur Rinpoche) Llcs enlutioils ct dc l'attcrrtit-rrr, rnises etr (f uvrc a permis de repérer à des firrs variées, dont Ia coupréhension de des corrélats neuronaux ia nature des phénomènes mentaux et l'équi- de la méditation libl< tlcs allce ts. Nuus nous Lunccntrerons ici sur les rnéthodes d'origine bouddhiste, qui sorlt pratiquées aujourd'hui dans un contexte t raditiorrr rel ou se. ulier. Que disent les texes bouddhistes ? D'abord, que la méditation doit viser à élirniner Ia souttrance d'origine rneltale (ruminations, énrotiorrs légatives) ; que toute méthode effi- cace en ce sens doit introduire des change rlerrts daüs les états érlotionnels et cognitifs, notarnrilent dans les habitudes centrées sur sor ; enfin, que ces changements prennent comme point de départ i'observation détail- lée des états émotiolnels et une compréhen- sion des phénonrènes rrrentaux. Mais com- Inent y pârvierit-on, et conlnlent le cerveau participe t il à cet objectif ? Les neuroscien- titiques se sont surtout intéressés à trois types et assignée à l'étude quantitative des l<-ris de de méditation : la niéditation par atterrtion la matière. La religion ou la spiritualité ont tocalisée,1a surveillance ouverte (ou pieine été reléguées au domaine de la subjectivité et trJIr:ricllcc I ct la \oilrpdssion. de l'expérience qualitative, choses non obser vables et non mesurables. Or voici que la à-" æÊËæe=€§g>c= $æe* E Ë sæ* science occidentale pose son regard sur ces phénomènes subjectifi, vécus de l'intérieur La méditation par attention focalisée à la première personne, qui sont le propre des consiste à se concentrer sur un objet (flamrne, pratiques spirituelles, dont la rnéditation. Ce respiration), et à la stabiliser afin d'apprendre rapprochen.rent remonte à la rencclntre du progressivenrent à réguler son attention. neuroscientifique français Francisco Varela f objectif est d'apaiser I'esprit, de réduire les avec le dalaï-lama, en 1983. Varela décida de distracrions et d'accéder à ul état de surveil créer un forum oii le dalaï-larra et d'autres iance de ses processus intentes, qr-r'il s'agisse méditants pourraient échanger leurs idées avec des scientifiques de renom. C'est ainsi qu'au mois d'avril de cetie 2" L'anrygdale annee s'est tenu à Denver, aux Etats Urris, le cérébrale (en bleu) est molns acûve premier symposium internaticlnal consacré chez des méditants à l'étude des « sciences contemplatives ,. I)es soumts a centaines de neuroscientifiques, psychoio- des distracteurs gues, ciiniciens et rnéditants venus de lab<l- émottonnels alors qu'ils ratoires de recherche prestigieux y onl par se concentrent sur tagé les résultats les plus récents sur les un objer : la producuon mécanisrnes cognitifs et neuronau-x sous ten, d'érnotions est dant les pratiques contemplatives, ieurs effets tenipérée er permer sur Ia santé mentale et physique et les appli- d'atteindre ia smbilité Amygdole cations possibles pour I'éducation. du ressenti émouonnel 28 (9 Cerveau::. Psycho - n" 52 juillet - août 20 l2

Description:
esprit clairvoyant, au-delà du voile des faci- lités et des apparences ; et pour les médita- tions psychothérapiques, c'est un bénéfice pour sa santé d'un état de détente physique et psychique, ses formes avancées et approfondies (comme leTraining autogène de Schultz) s'approchent d'ét
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