Description:Cet ouvrage s’inscrit de façon tout à fait originale dans le champ foisonnant de l’histoire de l’esclavage atlantique. L’objet de cette étude cherche avant tout à comprendre la place du débat suscité par l’opposition à l’esclavage dans une histoire de la réflexion intellectuelle et politique. Pro- et anti-esclavagistes sont donc convoqués également par l’analyse. Quels sont les éléments qui doivent être retenus pour constituer le prix du travail servile ? Comment le mettre en relation avec celui de la main-d’oeuvre libre ? Quelles sont les dimensions à prendre en compte pour estimer la productivité de l’esclave et du travailleur libre ? Comment évaluer la rentabilité du travail si l’on admet qu’elle dépend non seulement des prix, mais aussi de la productivité de celui qui l’exécute ? Et quels sont les effets politiques de ces calculs ? Du milieu du XVIIIe siècle jusqu’à l’abolition de 1848, ce livre explore le terrain nouveau qui s’ouvre pour les penseurs français de l’économie et de la société à mesure que se développe le mouvement abolitionniste. Plus particulièrement, il met en lumière la façon dont les économistes, les militants abolitionnistes et même les colons vont étroitement nouer calcul économique et morale. En démontrant que les maîtres et/ou la nation toute entière trouveraient leur intérêt dans l’emploi d’une main-d’oeuvre libre dans les colonies, les calculateurs abolitionnistes prétendent souligner l’irrationalité des défenseurs coloniaux et métropolitains de la servitude.