BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NEUCHÂTELOISE DES SCIENCES NATURELLES FONDÉE EN 1832 LES SCIENCES NATURELLES À TRAVERS LES PUBLICATIONS DE LA SNSN (PARTIE 1) Tome 131 2010 PUBLIÉ AVEC LE SOUTIEN DE : BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NEUCHÂTELOISE DES SCIENCES NATURELLES 131 : 03-06. 2010 175E ANNIVERSAIRE DE LA SOCIÉTÉ NEUCHÂTELOISE DES SCIENCES NATURELLES WILLY MATTHEY & JACQUES AYER BREF RAPPEL HISTORIQUE La Société des Sciences naturelles de Neuchâtel a été fondée en 1832 sous l’impulsion d’un groupe de scientifi ques, dont Louis Agassiz, Henri de Joannis et Henri Ladame, trois noms que l’on retrouvera dès 1840 dans le corps professoral de la première Académie, la future Université. On sait que le plus connu d’entre eux, Louis Agassiz, devint par la suite une personnalité scientifi que de première importance aux Etats-Unis d’Amérique. La SSNN fut d’abord un cercle scientifi que restreint où l’on débattait entre spécialistes de problèmes d’actualité dans les domaines de la médecine, de la zoologie, de la botanique, de la géologie, des mathématiques, de l’ingénierie et même, last but not least, de l’horlo- gerie. Des correspondants, tels Arnold Guyot, Edouard Desor, Léo Lesquereux, Alexandre Agassiz, envoyaient de l’étranger des «lettres» qui étaient de véritables rapports scientifi - ques et qui étaient lues et discutées lors des séances. La révolution de 1848 entraîna l’émigration de plusieurs des animateurs de la Société, mais grâce à de nouvelles énergies, dont Edouard Desor, revenu à Neuchâtel, l’activité reprit et ne s’est plus guère démentie depuis. Au cours des 175 ans de son histoire, la SSNN, devenue Société neuchâteloise des Sciences naturelles en 1893 (SNSN), fut présidée par des personnalités scientifi ques réputées, telles que Louis Coulon, premier président qui régna durant un demi siècle, mais aussi Emile Argand, géologue; Jean-Georges Baer, zoolo- gue et parasitologue; Claude Favarger, botaniste; Hans Schardt, géologue, pour ne citer que quelques personnalités connues dont les biographies fi gurent dans les Bulletins et ailleurs. LE BULLETIN ET LES MÉMOIRES L’histoire de la SNSN se confond avec celle de son Bulletin. En effet, onze ans après sa fondation, la SSNN décida de publier la teneur de ses débats afi n, ce sont les termes utilisés, «d’offrir un moyen de prompte publicité aux observations qui sont de nature à intéresser le public scientifi que». Pour répondre à l’attente du nombre croissant de ses membres, pas tous des scientifi ques professionnels, les séances ont dû faire une place de plus en plus grande à la vulgarisation en programmant des conférences d’intérêt général. Les professeurs de l’Université y ont pris une grande part en présentant l’évolution de leurs domaines de recherche. Cette évolution se refl ète dans le Bulletin, qui est devenu un journal scientifi que à part entière, publiant le résultat des recherches de membres de la SNSN et des rapports scien- tifi ques, et non plus seulement des comptes rendus de débats. Toutefois, ouverture vers le 3 W. MATTHEY & J. AYER public non spécialisé, un article d’information générale occupe maintenant les premières pages des Bulletins, qui paraissent une fois par an, en un ou plus rarement deux tomes. La SNSN a aussi édité douze Mémoires contenant des travaux trop volumineux pour fi gurer dans le Bulletin ou regroupant une série d’articles sur un thème donné, par exemple à l’occasion d’un congrès tenu à Neuchâtel (Mémoire 11). LA TABLE DES MATIÈRES ET L’INDEX En 2002, le Bulletin publiait son 125ème numéro. À cette occasion, J. Ayer et W. Mat- they, rédacteurs, ont entrepris l’ambitieux travail d’établir une table des matières à plu- sieurs entrées de l’ensemble des publications des Bulletins et des Mémoires SNSN (Bul- letin 125.2). Dans leur introduction à ce document, ils ont présenté les caractéristiques de la publication et souligné l’importance scientifi que des Bulletins et des Mémoires. Nous y renvoyons les lecteurs. Pour marquer le 175ème 2007 étant l’année du 175ème anniversaire de la création de la SNSN, le comité avait convenu de marquer cette échéance par une publication commémorative, comme ce fut le cas pour les célébrations précédentes. Sous les plumes respectives de Louis Favre (50e), de Louis Rivier (100e) et de Georges Dubois (125e et 150e), un recensement des travaux parus dans les Bulletins avait été présenté à ces occasions. e Pour le 175 , il nous a paru adéquat de réaliser un Bulletin commémoratif qui consti- tuerait une suite logique à la table des matières, parue en 2006, sous la forme d’ une série d’études sur les thèmes importants traités dans le Bulletin et les Mémoires. Comment choisir ces matières ? Certaines s’imposaient d’elles-mêmes, par exemple la botanique, la géologie et la zoologie, sciences naturelles par excellence et largement repré- sentées dans notre revue. Mais au XIXe siècle et au début du XXe, on trouvait dans le Bulletin des matières qui en ont disparu par la suite, telles la médecine, la géodésie, le génie civil, qui ont migré dans des revues spécialisées et/ou à plus large diffusion. Ces publications de la SNSN ont encore une valeur historique. C’est nettement le cas avec l’horlogerie. On peut trouver surprenant aujourd’hui que les tenants de cette industrie aient signé 141 communications, comptes rendus de conférences et rapports dans une revue de sciences naturelles. C’est l’occasion de rappeler que des pionniers en la matière, tels A. Hirsch et M. Hipp, étaient des membres éminents de la SNSN, et qu’ils ont trouvé naturel de beaucoup publier dans leur Bulletin. Il fallait aussi tenir compte de l’importance des contributions: par exemple en mathé- matique, dont le Bulletin n’est pas très pourvu, surtout parmi les auteurs modernes. Mais on trouve tout de même dans ses pages des noms qui méritent d’entrer dans les mémoires: H. Ladame, L. Isely, G. Juvet, S. Gagnebin, W. Sörensen. Nous leur réservons un rappel succinct plus loin. Devait-on proposer un sujet peu représenté dans nos publications parce qu’un ou deux scientifi ques de renom en avait traité, à l’exemple de la malacologie où l’on trouve les signatures de J. Favre et J. Piaget ? Ou encore, fallait-il reprendre un sujet qui avait fait l’objet d’un article récent dans le bulletin, comme la chimie ou l’astronomie alors qu’une référence aurait suffi ? (p. ex Van- berge, C. et Neier, R. 2001; Fischer, G. 2001). 4 175E ANNIVERSAIRE DE LA SOCIÉTÉ NEUCHÂTELOISE DES SCIENCES NATURELLES Finalement, les rédacteurs, au risque de faire quelques mécontents, ont établi une liste de quinze titres qui tente de répondre à ces questions tout en donnant une image valable du contenu scientifi que du Bulletin. La seconde étape consistait à trouver des auteurs disponibles. En ces temps de sur-occu- pation de chacun, ce n’était pas forcément évident. Pour ce faire, les rédacteurs ont lancé un appel à différents spécialistes, membres de la SNSN si possible, afi n qu’ils traitent de l’évolution de leur discipline vue à travers les articles des 130 numéros des Bulletins et des 12 mémoires. Sur la liste initialement prévue, neuf auteurs, plus les deux rédacteurs, se sont attelés cette tâche un peu ingrate de fouiller Bulletins et Mémoires. Sous leur plume (peut- être devrions-nous dire sur leur écran), onze articles et notices ont vu le jour. Ils constituent non seulement le présent numéro n°131 (et non 130.2 comme initialement prévu), mais aussi l’essentiel du numéro 132, à paraître également cette année, avec les importantes contributions de J.-P- Schaer en géologie et de R. Stettler en hydrologie urbaine. Toute liberté a été laissée aux auteurs pour le traitement de leur sujet, si bien que la conception et la taille des articles varient beaucoup. Certains spécialistes pressentis ont poliment refusé leur collaboration (Archéologie), d’autres n’ont pas abouti dans leur rédac- tion (Mycologie, Horlogerie). Ces trois sujets, qui sont bien représentés dans les pages des Bulletins et des Mémoires, ne pouvaient sans autre être laissés de côté. Les rédacteurs , au risque de paraître présomptueux, ont pris le relais des auteurs pressentis pour présenter de leur mieux les disciplines en question, avalisés dans deux cas par des spécialistes. Nous avons regroupé plus loin ces articles, auxquels s’est ajoutée une notice « Mathématiques » sous le titre général « De quelques disciplines en quête d’auteurs ». Au terme d’une longue préparation, les rédacteurs peuvent remercier les auteurs pour leur contribution à ces Bulletins-anniversaires et pour leur patience. En voici les noms: François Felber (Botanique); Pierre Galland (Botanique); Marcel S. Jacquat (Zoologie, Vertébrés); Eric Jeannet (Physique); Bertrand de Montmollin (Protection de la Nature); Berta Pokorni. (Limnologie et Hydrobiologie); Jean-Paul Schaer (Géologie et Paléonto- logie); R. Stettler. (Hydrologie urbaine); C. Vaucher (Zoologie, Helminthologie). Les rédacteurs du Bulletin SNSN se sont chargés ensemble, outre de l’introduction, des sujets suivants: Archéologie, Horlogerie, Mathématiques, Mycologie. De plus, Jacques Ayer est coauteur de la Géologie et Paléontologie et Willy Matthey auteur des articles Arthropodes et Malacologie. BIBLIOGRAPHIE BURGAT-DIT-GRELLET, M. & SCHAER, J.-P. 2001. Adolphe Hirsch (1830-1901): directeur de l’Observatoire de Neuchâtel de 1858 à 1901. Bull. Soc. neuchâtel. Sci. nat. 124 : 23-39 FISCHER, G. 2001. Adolphe Hirsch (1830-1901): l’astronomie et les sciences de la terre. Bull. Soc. neuchâtel. Sci. nat. 124 : 41- 47 MATTHEY, W. & AYER, J. 2006. Bulletins et Mémoires de la Société neuchâteloise des Sciences naturelles. Table des matières et index (1835-2002). Bull. Soc. neuchâtel. Sci. nat. 125.2. 5 W. MATTHEY & J. AYER MATTHEY, W. & AYER, J. 2007. Supplément à la table des matières et index des Bulletins et Mémoires de la SNSN (années 2003-2006). Bull. Soc. neuchâtel. Sci. nat. 130.1 : 129-140. QUELOZ, D. 2002. Les mathématiques in Histoire de l’Université de Neuchâtel. T.3. Editions Gilles Attinger. Hauterive. Suisse. VANBERGE, C. & NEIER, R. 2001. L’histoire de l’Institut de chimie de l’Université de Neuchâtel entre 1875 et 1962. Bull. Soc. neuchâtel. Sci. nat.124 : 161-178 6 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NEUCHÂTELOISE DES SCIENCES NATURELLES 131 : 07-15. 2010 DE QUELQUES DISCIPLINES À LA RECHERCHE D’AUTEURS WILLY MATTHEY ARCHÉOLOGIE, 165 ANS DE PRÉSENCE DANS LES BULLETINS SNSN La richesse de la région neuchâteloise en sites archéologiques est bien connue. En effet, les gorges de l’Areuse et du Doubs étaient propices au séjour des chasseurs paléolithiques qui y ont laissé des traces de leur présence (par exemple la grotte de Cotencher) et même leurs os (grotte du Bichon), tandis que les rives des lacs subjurassiens ont été très favorables à la civilisation lacustre. Sur les bords du lac de Neuchâtel, les archéologues ont mis à jour les traces de campe- ments des chasseurs magdaléniens à Hauterive/Champréveyres, endroit colonisé ensuite par les «lacustres» (Arnold et al., 1987). Enfi n, le site d’Auvernier est dorénavant connu dans le monde entier tandis que la Tène a même donné son nom à la civilisation du second âge du fer, célébrée par l’édifi cation du moderne Latenium. Ce sont là des généralités connues de tous. Mais pourquoi ce rappel de béotien ? C’est que les débuts de l’archéologie se retrouvent dans les publications de la Société neuchâteloise des Sciences naturelles dès les premiers numéros. On le sait moins parce que la plupart des auteurs de ce temps ont disparu des bibliographies contemporaines. ll faut cependant rappeler que les Bulletins et les Mémoires contiennent 156 titres de commu- nications, certes d’inégale importance et parfois dues à des amateurs enthousiastes, mais saccageurs, dont l’absence de méthode horrifi e les archéologues d’aujourd’hui. DE LA PRÉHISTOIRE À LA TENE. Dans les publications de la SNSN, le Paléolithique se concentre sur le site de Cotencher. Fouillée dès février 1867 par H. L. Otz, archéologue amateur et par C. Knapp, géographe et directeur du Musée d’ethnographie, la grotte s’est révélée être un des plus importants gisements moustériens de Suisse. De plus, elle était extrêmement riche en restes d’animaux (62 espèces), devenant ainsi un précieux témoin de la faune des vertébrés pléistocènes. Ces deux chercheurs, puis Desor, ont communiqué au sujet de Cotencher devant la SNSN. A. Dubois,géologue , est revenu sur le sujet dans sa « Description géologique de la région des Gorges de l’Areuse » publiée avec H. Schardt en 1901 (t. 30). Dubois a présenté le résultat des fouilles qu’il menait sur le site et fait visiter la grotte à la Société. Plus complet, D. Vouga consacrera le chapitre sur le paléolithique de sa « Préhistoire du pays de Neuchâtel …» à la signifi cation archéologique de Cotencher (voir infra). 7 W. MATTHEY & J. AYER Une fi gure de stature nationale émerge P. Vouga n’a pas publié de textes dans les parmi les 62 auteurs et conférenciers en Bulletins (excepté la nécrologie de G. Bel- archéologie présents dans les Bulletins lenot, archéologue et enseignant), mais il y et les Mémoires SNSN: celle de Edouard est présent par les comptes rendus de ses Desor (1811-1882, nécrologie in Bull. t.12, nombreuses conférences qui concernent les 1879-82). Cet ancien compagnon d’Agas- stations lacustres et le site de La Tène, les siz, revenu d’Amérique, a joué un rôle fouilles de la grotte de Cotencher et de la très important dans l’activité scientifi que Baume du Four, ainsi que le site de Glozel neuchâteloise de l’époque, incarnée par la (France), fameux par les controverses qu’il Société des Sciences naturelles de Neu- a suscitées. châtel (SSNN jusqu’en 1893, puis SNSN). Desor, esprit éclectique et érudit, s’y mon- ÉPOQUE ROMAINE tre particulièrement actif. Sur ses 215 com- munications, il en a consacré 71 à l’archéo- Plus présentes dans les revues historiques, logie, dont la moitié concernent ce qu’on les traces laissées par la civilisation romaine appelait alors la « civilisation lacustre » sur le territoire neuchâtelois sont assez peu (Kaeser, 2004). Ses publications sont en mentionnées dans les Bulletins SNSN. apparence très dispersées, mais, comme des Parmi la quinzaine d’articles et compte ren- tesselles rassemblées élaborent une image dus qui leur sont consacrées, on ne compte en mosaïque (osons changer d’époque !), que de simples mentions de découvertes ses communications, auxquelles s’ajoutent d’objets, d’outils, d’armes, mais surtout de celles de contemporains tels L. Coulon et monnaies en différents endroits du canton et L. Favre, forment un panorama cohérent de ses alentours. Seule la publication de G. de cette fameuse civilisation. La SSNN a Ritter sur les vestiges de ponts romains à la publié dans son Mémoire 4.2 (1874) un gros Sauge fait exception. document de E. Desor intitulé « Le bel âge du bronze en Suisse » superbement illustré MOYEN ÂGE par des planches de L. Favre. Comme l’écrit Rychner (2002): « très tôt après la décou- Ici aussi, on trouve en majorité des men- verte des palafi ttes dans les lacs du pied du tions d’objets trouvés dans différents sites Jura, Desor devint (…) un des grands prê- du canton de Neuchâtel. Toutefois, les tex- tres de l’archéologie lacustre ». tes de A. de Mandrot et de H. de Montmol- Une partie des publications archéolo- lin consacrés à la Bonneville (Val-de-Ruz) giques de Desor traitent aussi ce que l’on ont nettement plus d’ampleur. appelait à l’époque les objets celtiques (âge En métallographie, J. Jeanprêtre et A. du fer). Jaquerot se sont intéressés aux alliages monétaires de cette époque. Il faut rappeler aussi l’œuvre de Paul Vouga (1889-1940), l’autre grande fi gure Une importante publication, déjà citée de l’archéologie neuchâteloise présente plus haut, intègre pratiquement tous les dans les Bulletins. Sa renommée est inter- travaux mentionnés jusqu’ici. C’est le nationale pour sa monographie sur la station Mémoire No 7 de Daniel Vouga, publié par de la Tène (1923). Il devint professeur d’ar- la SNSN avec l’appui de l’Université en chéologie pré- et protohistorique à l’Uni- 1943. Intitulé «Préhistoire du pays de Neu- versité de Neuchâtel et se dépensa pour la châtel, des origines aux Francs», ce livre, le protection des sites archéologiques contre « grand classique » selon M. Egloff (1989), le pillage. représente la synthèse des travaux accom- plis dans le canton jusque-là. 8 DE QUELQUES DISCIPLINES À LA RECHERCHE D’AUTEURS Ensuite, durant une trentaine d’années, L’archéobotanique est aussi présente dans l’archéologie se fait rare dans les Bulle- le Bulletin. En 1866 déjà, Desor donnait tins. Mais en 1975 (t.98), trois publications communication d’une brochure de Herr sur paraissent dans le même numéro: les plantes et les fruits des stations lacustres - B. Arnold & F.-H. Schweingruber publient (on ne parlait pas encore de carpologie !). un travail bien illustré sur l’archéologie et la Près d’un siècle plus tard, la publication de botanique des pilotis de la station d’Auver- B. ARNOLD & F.-H. SCHWEINGRUBER (1975) nier. reparle de botanique par l’intermédiaire de - J.-L. Boisaubert & J. Dusse étudient une la structure des bois de pilotis. Enfi n, en accumulation locale de restes de poissons 1986 (t.109), F. Straub rend compte de ses (brochets) sur le site de la Saunerie (Auver- travaux et de ceux d’autres algologues qui nier). utilisent les diatomées pour reconstituer le - J. Desse décrit les restes de petits mammi- paléoenvironnement de sites lacustres. fères également sur le site d’Auvernier, tra- ces d’une activité de pelleterie de l’époque D’un point de vue général, la présence néolithique. conjointe de l’Archéologie et des Sciences Puis, en 1978 (t.101), B. Arnold et C. naturelles dans les Bulletins jusque dans les Monney présentent une étude géologique temps modernes souligne la parenté de ces et archéozoologique des amas de galets du deux disciplines. village littoral d’Auvernier-Nord. REMERCIEMENTS Ces trois derniers travaux montrent l’im- portance prise par l’archéozoologie dans A Cécile Matthey-Keller pour sa relec- l’étude des sites. On en a encore la confi r- ture critique et attentive de ce texte. mation avec les recherches de M. A. Borello et L. Chain (1983, t.106) sur la faune de Hauterive-Champréveyres BIBLIOGRAPHIE (bronze fi nal), qui énumèrent les ossements de 14 espèces domestiques et sauvages. De ARNOLD, B. et al., 1987. Hauterive a 12000 même avec la belle découverte d’une tête de ans. Nouvelle Revue Neuchâteloise no 15. rhinocéros laineux tardiglaciaire dans le lac de Neuchâtel. Neuchâtel (P. Morel et B. Hug, 1995, t.119). Célestin Nicolet avait rédigé la première EGLOFF, M. 1989. Des premiers chasseurs au début du christianisme. pp. 10-160. In: Histoire communication archéozoologique du Bulle- du Pays de Neuchâtel. Tome 1. Ed. Gilles tin (t.1, 1844-6) en relatant les découvertes Attinger. Hauterive. Suisse. d’ossements de Carnivores et Périssodacty- les dans des grottes de la région de Maîche KAESER, M. A. 2004. Les lacustres. Archéologie par des spéléologues français. On en décou- et mythe national. Presses Polytechniques et vre dix autres dans les Bulletins, la dernière Universitaires Romandes. Lausanne. étant due à la plume de P. Morel et concer- nant une datation radiocarbone des os d’un MATTHEY, W, & AYER, J, 2006. Bulletins et élan holocène trouvés dans un gouffre près Mémoires de la Société Neuchâteloise des des Verrières (1998, t.121). La comparai- Sciences Naturelles. Table des matières et index (1835-2002). son du compte rendu de Nicolet avec les travaux de Morel et Hug (1995), puis de RYCHNER, V. 2002. Université de Neuchâtel. vol Morel (1998), permet de mesurer le progrès 3. Ed. Université de Neuchâtel et G. Attinger. des méthodes au cours des 150 années qui Hauterive. Suisse. les séparent. 9 W. MATTHEY & J. AYER SCHARDT, H & DUBOIS, A. 1902. Description Fischer (t. 124, 2001), pour obtenir l’heure, géologique dans la région des Gorges de il fallait forcément observer le ciel. l’Areuse. Bull. Soc. neuchâtel. Sci. nat. 30 : En 1858, A. Hirsch est appelé afi n de 195-352. diriger l’édifi cation du bâtiment, puis d’or- ganiser l’institution (Burgat-dit-Grellet. & VOUGA, D. 1943. Préhistoire du Pays de Neuchâtel Schaer. 2001). Sous sa direction, l’Observa- des origines aux Francs. Mémoire 7 de la toire de Neuchâtel a joué un rôle important SNSN. Ed. SNSN et Université. Neuchâtel, dans le développement de l’horlogerie de Suisse. précision. Hirsch déterminait et transmet- VOUGA, P. 1923. La Tène, monographie de la tait l’heure exacte nécessaire au réglage des station. Ed. Karl W. Hiersemann. Leipzig. chronomètres de marine fabriqués dans le canton, puis à la Suisse entière. Il était en effet important pour la vente de ces instru- ments qu’ils fussent certifi és par un obser- vatoire reconnu. Hirsch organisa ensuite à L’HORLOGERIE, REFLETS D’UNE l’Observatoire un concours de chronomè- INDUSTRIE NEUCHATELOISE tres dont les résultats furent publiés dans le DANS LE BULLETIN Bulletin de 1863 à 1899. A. Hirsch était un homme remarquable par L’importante industrie horlogère implan- sa capacité de travail, son sens de l’organi- tée dans l’Arc jurassien a fait l’objet d’une sation, son entregent et sa curiosité d’esprit. abondante littérature dont quelques retom- Il occupait une place prédominante dans la bées signifi catives apparaissent dans les SNSN, tant pas le poids de ses interventions Bulletins sur les thèmes suivants: dans les discussions que par ses nombreu- ses publications et communications (279, record du Bulletin) dans tous ses domaines LES TECHNIQUES DE DORAGE ET LES d’intérêts: mesure du temps, astronomie, DANGERS QU’ELLES PRÉSENTENT POUR géodésie, météorologie et même psycholo- LA SANTÉ DES OUVRIERS. gie expérimentale (mesure de la vitesse de Olivier Matthey et d’autres, dont H. la conduction nerveuse). Ladame, décrivent les problèmes de santé On trouve également dans le Bulletin posés par les vapeurs de mercure. Ce métal sous sa signature les abondants « Rapports était en effet utilisé dans le dorage des boî- de la commission internationale des poids tes de montres et des fournitures pour l’hor- et mesures » dont il était secrétaire et qui logerie jusqu’à son remplacement par la témoignent de la considération internatio- galvanoplastie. (24 mentions dans la Table nale dont il jouissait. (Nécrologie par Le des matières) Grand Roy, t.29, 1901; Burgat-dit-Grellet & Schaer, t.124, 2001). ADOLPHE HIRSCH ET L’OBSERVATOIRE MATTHÄUS HIPP ET LES HORLOGES (1830-1901) ÉLECTRIQUES (1813-1893) Afi n de donner aux fabricants de chrono- mètres neuchâtelois une référence horaire Bricoleur génial, M. Hipp fi t un apprentis- locale précise, nécessaire pour le réglage de sage d’horloger. Fasciné par les perspectives leurs pièces d’horlogerie de précision, les qu’ouvrait l’énergie électrique, il développa autorités du canton décidèrent la création diverses inventions dans ce domaine (amé- d’un observatoire muni d’une lunette méri- lioration du télégraphe, chronoscope, méca- dienne, car à cette époque, comme l’écrit G. nisme des horloges électriques et autres). Il 10
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