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Biographie de Thomas Sankara: La patrie ou la mort… PDF

346 Pages·2007·14.74 MB·French
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Biographie de Thomas Sankara La patrie ou la mort... Etudes Africaines Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dernières parutions Mbog BAS SONG, Lesfondements de l'état de droit en Afrique précoloniale, 2007. Igniatiana SHONGEDZA, Les programmes du Commonwealth au Zimbabwe et en République sud-africaine, 2007. Fidèle MIALOUNDAMA (sous la dir.), Le koko ou Mfumbu (Gnétacéés), plante alimentaire d'Afrique Centrale, 2007. Jean de la Croix KUDADA, Les préalables d'une démocratie ouverte en Afrique noire. Esquisse d'une philosophie économique, 2007. Jacques CHATUÉ, Basile-Juléat Fouda, 2007. Bernard LABA NZUZI, L'équation congolaise, 2007. Ignatiana SHONGEDZA, Démographie scolaire en Afrique australe,2007. Olivier CLAIRAT, L'école de Diawar et l'éducation au Sénégal, 2007. Mwamba TSHIBANGU, Congo-Kinshasa ou la dictature en série, 2007. Honorine NGOU, Mariage et Violence dans la Société Traditionnelle Fang au Gabon, 2007. Raymond Guisso DOGORE, La Côte d'Ivoire: construire le développement durable, 2007. André-Bernard ERGO, L 'héritage de la Congolie, 2007. Ignatiana SHONGEDZA, Éducation des femmes en Afrique australe,2007. Albert M'P AKA, Démocratie et vie politique au Congo- Brazzaville,2007. Jean-Alexis MFOUTOU, Coréférents et synonymes dufrançais au Congo-Brazzaville. Ce que dire veut dire, 2007. Jean-Alexis MFOUTOU, La langue française au Congo- Brazzaville, 2007. Mouhamadou Mounirou SY, Laprotection constitutionnelle des droits fondamentaux en Afrique. L'exemple du Sénégal, 2007. Cheikh Moctar BA, Etude comparative entre les cosmogonies grecques et africaines, 2007. Mohamed Saliou CAMARA, Le pouvoir politique en Guinée sous Sékou Touré, 2007. Bruno Jaffré Biographie de Thomas Sankara La patrie ou la mort... Nouvelle édition revue et augmentée L'Harmattan Du MÊME AUTEUR Burkina Faso: les années Sankara, de la révolution à la rectification, L'Harmattan, 1989. Biographie de Thomas Sankara. Lapatrie ou la mort... ère (1 édition), L'Harmattan, 1997. Télécommunications entre bienpublic et marchandises (coordination avec François-Xavier Verschave et Djilali Benarnrane), éditions Charles Léopold Mayer, 2005. @ L'HARMATTAN, 2007 5-7, rue del'École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [email protected] harmattan [email protected] ISBN: 978-2-296-04265-0 EAN :9782296042650 Remerciements J'exprime ma gratitude à tous ceux qui d'une façon ou d'une autre ont contribué à ce que ce travail puisse être mené à bien. J'adresse tout particuliè- rement mes remerciements à ma femme Nivo qui m'a soutenu, a fait preuve de compréhension et de patience et qui m'a aussi guidé dans le labyrinthe des noms malgaches, à Paul Sankara qui m'a ouvert de nombreuses portes tout en me faisant des remarques pertinentes, à Patrick Legall qui, en me demandant de collaborer avec lui pour préparer un film m'a indirectement soufflé l'idée de cette biographie et au réalisateur Charles Veron, qui m'a donné plusieurs fois récemment l'occasion de retourner au Burkina et de recueillir de nouveaux té- mOIgnages. Il me faut aussi souligner les premiers accueils chaleureux de Dominique et Jean Claude Ky sans qui ce livre n'aurait sans doute pas existé, puis plus tard de mon ami André Nyamba, avec quij'ai partagé tant de moments dejoie comme de périodes douloureuses dans ce pays. Par ailleurs, grâce à mon ami Mousbila Sankara, avec qui nous avons mené à terme avec succès une passionnante expé- rience de téléphonie rurale, j'ai continué à me replonger régulièrement dans le Burkina «profond ». Il me faut aussi chaleureusement remercier tous ceux sans qui ce livre n'aurait pu être aussi riche: Jean-Claude Rabeherifara qui m'a permis de com- prendre larévolution malgache de 1972, Freddy Ranarison et Cheriff Sy qui ont contribué à mon enquête, respectivement à Madagascar et au Burkina. J'ai aussi pu bénéficier du privilège de recevoir des témoignages écrits d'acteurs de tout premier plan de l'histoire de ce pays comme Fidel Toé ou Philippe Ouedraogo qui m'ont été d'une très grande utilité. Je remercie aussi mes parents, Aline et Jean Jaffré, mon frère Jean Jaffré, Bénedicte Courret, Rémi Rivière et Moise Gomis d'avoir bien voulu corriger les épreuves pour en extirper les dernières fautes. Les conditions de la vie politique burkinabè, en particulier le brûlot que constituent encore l'évocation de l'assassinat de Sankara et son action pendant qu'il dirigeait la révolution m'empêchent encore et je l'espère plus pour très longtemps, de citer ici tous ceux, une quarantaine de personnes qui ont accepté de répondre à mes questions, qu'ils soient ici sincèrement remerciés. Sans leurs apports, ce livre n'aurait pas existé etje leur en suisreconnaissant. Quant à ceux qui se sont désistés, ou qui font de la rétention d'information, 5 en refusant de montrer les documents qu'ils cachent chez eux, on ne sait plus trop pourquoi, ils resteront dans mon souvenir comme ayant failli à leur devoir de mémoire. 6 A mafemme Nivo, A mes enfants Thierry etAlicia, A mes parents, «Le plus important, je crois, c'est d'avoir amené le peuple à avoir confiance en lui-même, à comprendre que,finalement, ilfaut s'asseoir et écrire son développement,. ilfaut s'asseoir et écrire son bonheur,. ilpeut dire ce qu'il désire. Et en même temps, sentir quel est le prix à payer pour ce bonheur. » Thomas Sankara (1984) «Devenez révolutionnaire. Etudiez beaucoup pour maîtriser la tech- nique qui permet de dominer la nature. N'oubliez pas que la révolution est ce qu'il y a de plus important et que chacun de nous, tout seul, ne vaut rien. Soyez toujours capables de ressentir auplus profond de votre cœur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. C'est laplus belle qualité d'un révolutionnaire. » Che Guevara, lettre d'adieu àses enfants, (1965) Avant-propos Au moment où nous reprenons cette biographie, nous entrons dans l'année du 20ème anniversaire de la mort de Thomas Sankara. De nombreuses initiati- ves sont en préparation dans différents pays pour commémorer cet anniversaire et rappeler l'actualité de sa pensée. Une nouvelle génération de militants afri- cains s'en empare. On mesure mieux aujourd'hui la portée de son action, alors que l'Mrique continue à rechercher sa voie pour sortir de l'impasse, tandis qu'ailleurs, un autre militaire progressiste, Hugo Chavez, semble avoir réveillé l'Amérique latine remise sur les rails d'une nouvelle dynamique révolutionnaire. La révolu- tion est donc de nouveau à l'ordre dujour. Le séisme apparaît tellement profond que le célèbre idéologue etats-unien ultraconservateur, Francis Fukuyama, un des chantres de la «fin de l'histoire », théorie en vogue un temps pour justifier 1'hégémonie des USA sur le monde politique comme celle du libéralisme sur les économies des pays, areconnu récemment que leprocessus engagé auVenezue- la signait leretour de 1'histoire. Les changements engagés par la révolution burkinabè n'étaient-ils pas aussi importants pour l'Afrique que ceux engagés aujourd'hui par la révolution boli- varienne? Nous répondons par l'affmnative. Mais le rayonnement du Burkina, petit pays pauvre, ne pouvait atteindre celui du Venezuela d'aujourd'hui, bien plus riche etbien plus puissant grâce enparticulier à sonpétrole. N'est-ce pas pour éviter une contagion à l'extérieur, de plus en plus percep- tible aujourd'hui en Amérique latine, que le leader du Burkina Faso révolution- naire aété assassiné? Comme celle de Chavez, la personnalité de Sankara a fortement influencé le cours des évènements dans son pays, à tel point que la révolution s'identifie très largement, peut-être un peu trop exclusivement, à son leader, mais n'est-ce pas là aussi une tendance naturelle d~unepopulation enmanque de repère? Deux autres des «quatre dirigeants historiques », Henri Zongo et Jean Bap- tiste Lingani, ayant été fusillés, seul reste Blaise Compaoré. S'il a pu faire illu- sion un temps parmi quelques nostalgiques proalbanais, il tient désormais soli- dement sa place parmi les dirigeants africains soutenus et protégés par la «Françafrique ». Il a sans doute ainsi évité de peu d'être mis au ban de la com- munauté internationale pour son implication dans des trafics d'armes et de dia- mants au profit de l'UNITA. Sans parler de son implication comme fauteur de 9 troubles de la région, dénoncé maintes fois dans des rapports de l'ONU pour son soutien à Charles Taylor et des forts soupçons qui pèsent sur lui d'avoir soutenu les «rebelles ivoiriens ». Par ailleurs, et cet ouvrage le montrera, la personnalité de Sankara a forte- ment influencé le cours de 1'histoire dans son pays. Comme tout changement en profondeur, celui duBurkina résulte de la rencontre entre cet homme remarqua- ble et la conjoncture historique. Seule une biographie est à même d'en rendre compte. Tous ceux qui s'intéressent à cette période doivent pouvoir disposer de travaux approfondis, au-delà des quelques textes qui circulent sur Internet en guise d'hommage et qui comportent malheureusement de nombreuses approxi- mations voir quelques contre-vérités notoires. Il importe que lajeunesse africaine connaisse le long cheminement à l'issue duquel il a accédé àla plus haute responsabilité duBurkina Faso pour devenir le leader de cette révolution violemment interrompue. Le Sankara qui rayonnait devant les télévisions par son sourire, sesjeux de mots, son humour corrosif, la fraîcheur de sapensée perpétuellement en éveil, sa vivacité d'esprit, cache quel- que peu le long cheminement méconnu par lequel il est passé. Ce qu'il est de- venu résulte tout autant de la culture africaine dont il est imprégné et dont il recherchait le meilleur que d'une longue période de travail assidu, de formation personnelle, de rigueur, de discipline à la recherche d'une modernité respec- tueuse de sa culture, propre à son pays et au continent africain tout entier. Il faut bien sûr se garder des comparaisons avec la situation de l'Afrique d'aujourd'hui. Mais siune chose doit être soulignée, c'est que le découragement n'est pas de mise, que toute cette jeunesse avide de justice, d'absolu et d'intégrité ne doit pas baisser les bras. La tâche était immense lorsque cette gé- nération née quelques années avant la décolonisation a accédé au pouvoir, le 4 août 1983, et bien peu à l'extérieur pariaient sur sa réussite. Elle s'est mise au travail sans compter et d'importants bouleversements ont pu être ainsi réalisés, grâce à l'énergie et aux forces puisées au plus profond de la société, débouchant sur deréelles avancées. Il en reste encore denombreuses traces aujourd'hui. Qu'on ne s'y trompe pas. La faiblesse des partis sankaristes aujourd'hui n'est pas due à un oubli ou rejet de Thomas Sankara mais bien plus à des que- relles internes. Bien au contraire, qui va au Burkina et questionne ses habitants peut constater que ce leader reste bien présent affectueusement dans le cœur et la mémoire de son peuple et qu'il est évoqué avec beaucoup de nostalgie. Certes la période révolutionnaire n'a pas toujours été facile, les gens ont du se mettre au travail, la révolution a connu des exactions, les libertés individuelles ont été restreintes, mais les Burkinabè gardent en mémoire un leader juste, intègre, sin- cère et qui surtout était réellement soucieux de leur bien-être. Il a réussi à leur redonner leur fierté. La Haute-Volta est alors sortie de l'anonymat pour se met- tre debout après avoir été longtemps à genoux pour demander des aides exté- rieures. La dignité n'est-elle pas le bien le plus précieux d'un peuple? Tout au long de ce travail, nous allons montrer qu'il s'est donné lui-même sans compter et que rien n'aurait étépossible s'il n'avait pas lui-même donné l'exemple. 10

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