ebook img

bio actualités 4/12 PDF

32 Pages·2012·3.35 MB·French
by  
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview bio actualités 4/12

bioactualités 4/12 LE MAGAZINE DU MOUVEMENT BIO MAI «Feed no Food»: Des vaches saines même sans concentrés Page 4 Éthique: Les méthodes d’abattage en question Page 10 Felix Wehrle: Rétrospective du père de Naturaplan Page 19 L’alternative pour votre argent. La Banque Alternative Suisse est spécialisée dans le fi nancement du secteur des énergies renouvelables. Pour une véritable alternative : T 021 319 91 00 www.bas.ch sociiall ttransparrentdurable social soliidaire a) ell n o m (cid:3) po (cid:3) a (cid:3) (Cydies (cid:3)(cid:3)(cid:3) m (cid:3) m o (cid:3) p es Nous(cid:3)sommes(cid:3)actifs(cid:3)dans(cid:3)les(cid:3)domaines(cid:3)de(cid:3)la(cid:3)sélection,(cid:3)production(cid:3)et(cid:3) d commercialisation(cid:3)de(cid:3)semence(cid:3)biologique(cid:3)horticole(cid:3)et(cid:3)agricole(cid:3)en(cid:3)Suisse.(cid:3) e ps (cid:3) oca Afin(cid:3)de(cid:3)porter(cid:3)le(cid:3)développement(cid:3)de(cid:3)notre(cid:3)secteur(cid:3)ventes(cid:3)et(cid:3)logistique,(cid:3)(cid:3)nous(cid:3) ap recherchons(cid:3)à(cid:3)partir(cid:3)du(cid:3)1er(cid:3)juin(cid:3)2012(cid:3)ou(cid:3)d'une(cid:3)date(cid:3)à(cid:3)convenir,(cid:3)un(e)(cid:3) C collaborateur(trice)(cid:3)pour(cid:3)des(cid:3)tâches(cid:3)de(cid:3)coordination(cid:3)dans(cid:3)le(cid:3)secteur(cid:3) (cid:3) (cid:115)(cid:286)(cid:374)(cid:410)(cid:286)(cid:400)(cid:3)(cid:286)(cid:410)(cid:3)(cid:286)(cid:454)(cid:393)(cid:288)(cid:282)(cid:349)(cid:410)(cid:349)(cid:381)(cid:374)(cid:3)(cid:894)(cid:1012)(cid:1004)(cid:3)(cid:884)(cid:3)(cid:1005)(cid:1004)(cid:1004)(cid:1081)(cid:895)(cid:3) (cid:3) e os Mais(cid:3)aussi,(cid:3)à(cid:3)partir(cid:3)du(cid:3)1er(cid:3)juillet(cid:3)2012(cid:3)ou(cid:3)d'une(cid:3)date(cid:3)à(cid:3)convenir,(cid:3)un(e)(cid:3) ul n collaborateur(trice)(cid:3)pour(cid:3)la(cid:3)coordination(cid:3)du(cid:3)secteur(cid:3) a gr (cid:3) a (cid:39)(cid:286)(cid:400)(cid:410)(cid:349)(cid:381)(cid:374)(cid:3)(cid:282)(cid:286)(cid:400)(cid:3)(cid:400)(cid:410)(cid:381)(cid:272)(cid:364)(cid:400)(cid:3)(cid:286)(cid:410)(cid:3)(cid:272)(cid:381)(cid:381)(cid:396)(cid:282)(cid:349)(cid:374)(cid:258)(cid:410)(cid:349)(cid:381)(cid:374)(cid:3)(cid:282)(cid:437)(cid:3)(cid:272)(cid:381)(cid:374)(cid:282)(cid:349)(cid:410)(cid:349)(cid:381)(cid:374)(cid:374)(cid:286)(cid:373)(cid:286)(cid:374)(cid:410)(cid:3)(cid:3) e l us d (cid:894)(cid:1012)(cid:1004)(cid:3)(cid:884)(cid:3)(cid:1005)(cid:1004)(cid:1004)(cid:1081)(cid:895)(cid:3) Madex Plus® ntient vir (cid:3)Afin(cid:3)de(cid:3)renforcer(cid:3)notre(cid:3)équipe,(cid:3)nous(cid:3)recherchons(cid:3)également(cid:3)à(cid:3)partir(cid:3)du(cid:3)1er(cid:3)juillet(cid:3) co 2012(cid:3)ou(cid:3)d'une(cid:3)date(cid:3)à(cid:3)convenir,(cid:3)un(cid:3)collaborateur(cid:3)dans(cid:3)le(cid:3)secteur(cid:3)(cid:3) (cid:3) (cid:69)(cid:286)(cid:410)(cid:410)(cid:381)(cid:455)(cid:258)(cid:336)(cid:286)(cid:3)(cid:286)(cid:410)(cid:3)(cid:393)(cid:396)(cid:288)(cid:393)(cid:258)(cid:396)(cid:258)(cid:410)(cid:349)(cid:381)(cid:374)(cid:3)(cid:282)(cid:286)(cid:3)(cid:367)(cid:258)(cid:3)(cid:400)(cid:286)(cid:373)(cid:286)(cid:374)(cid:272)(cid:286)(cid:3)(cid:258)(cid:336)(cid:396)(cid:349)(cid:272)(cid:381)(cid:367)(cid:286)(cid:3)(cid:286)(cid:410)(cid:3)(cid:346)(cid:381)(cid:396)(cid:410)(cid:349)(cid:272)(cid:381)(cid:367)(cid:286)(cid:3) (cid:894)(cid:1012)(cid:1004)(cid:882)(cid:1005)(cid:1004)(cid:1004)(cid:1081)(cid:895)(cid:3) contre le carpocapse des pommes (cid:3) Vous(cid:3)trouverez(cid:3)de(cid:3)plus(cid:3)amples(cid:3)informations(cid:3)sur(cid:3)notre(cid:3)site(cid:3)internet:(cid:3) • efficacité éprouvée et durable (cid:346)(cid:410)(cid:410)(cid:393)(cid:855)(cid:876)(cid:876)(cid:449)(cid:449)(cid:449)(cid:856)(cid:400)(cid:258)(cid:410)(cid:349)(cid:448)(cid:258)(cid:882)(cid:396)(cid:346)(cid:286)(cid:349)(cid:374)(cid:258)(cid:437)(cid:856)(cid:272)(cid:346)(cid:876)(cid:381)(cid:286)(cid:364)(cid:381)(cid:367)(cid:381)(cid:336)(cid:349)(cid:400)(cid:272)(cid:346)(cid:286)(cid:400)(cid:882)(cid:400)(cid:258)(cid:258)(cid:410)(cid:336)(cid:437)(cid:410)(cid:876)(cid:296)(cid:396)(cid:876)(cid:381)(cid:271)(cid:361)(cid:286)(cid:272)(cid:410)(cid:349)(cid:296)(cid:400)(cid:876)(cid:258)(cid:396)(cid:271)(cid:286)(cid:349)(cid:410)(cid:286)(cid:374)(cid:882)(cid:271)(cid:286)(cid:349)(cid:882) • action sélective (cid:400)(cid:258)(cid:410)(cid:349)(cid:448)(cid:258)(cid:856)(cid:346)(cid:410)(cid:373)(cid:367)(cid:3) (cid:3) • un produit suisse En(cid:3)cas(cid:3)d’intérêt,(cid:3)nous(cid:3)vous(cid:3)invitons(cid:3)à(cid:3)nous(cid:3)contacter(cid:3)à(cid:3)cette(cid:3)adresse:(cid:3) (cid:3) Sativa(cid:3)Rheinau(cid:3)AG(cid:3)(cid:3) Andermatt Biocontrol AG Amadeus(cid:3)Zschunke(cid:3) Stahlermatten 6 · 6146 Grossdietwil Klosterplatz(cid:3)1(cid:3) Telefon 062 917 50 05 · www.biocontrol.ch 8462(cid:3)Rheinau(cid:3)(cid:3) a.zschunke@sativa(cid:882)rheinau.ch(cid:3) www.sativa(cid:882)rheinau.ch(cid:3) ÉDITORIAL TABLE DES MATIÈRES ■ bioactualités Conserver la plus-value du lait Bourgeon La différence de prix entre le lait PER et le lait Bourgeon a fortement augmenté ces derniers temps, ce qui ne manquera pas de renforcer la concurrence dans le sec- teur du lait bio. Premièrement parce que RECHERCHE la production bio devient plus attractive 4 Production laitière sans concentrés pour les producteurs PER, et deuxième- ment parce que les producteurs de lait Le projet «Feed no Food» est terminé. Les résultats conventionnel essaieront encouragent à repenser fondamentalement l’utili- d’obtenir des prix plus éle- sation des concentrés. vés en se positionnant sur le 8 Des mouches pour les poissons marché avec des messages Des mouches pour la pêche? Non, pour des larves simples comme lait de foin, à transformer en farine. Le procédé développé par lait des prés, lait Heidi, in- terdiction du soja, limitation le FiBL est au point et vise l’industrialisation. du maïs ou interdiction des 4 antibiotiques. ICI ET MAINTENANT L’avantage de ce genre de 9 Placements sociaux en milieu agricole labels monothématiques est évident: Ils Quand une famille accueille des délinquants. sont flexibles, simples à mettre en œuvre et offrent un positionnement commer- 10 Comment meurent les bovins bio? cial clair. Il est plus difficile d’expliquer À Oensingen, l’abattoir de Bell tue 3000 bêtes par au consommateur notre stratégie de semaine – en respectant les sévères directives des production biologique globale. Et ce sera autorités et de la protection des animaux. Mais encore plus difficile si nous ne pouvons jusqu’à quel point le stress est-il supprimé? pas régater avec les valeurs maximales de nos concurrents dans certains domaines. PRODUCTION Du point de vue de la production durable et du marché, il est donc de notre devoir 14 Un nouveau ravageur menace nos fruits 8 de repenser l’alimentation des ruminants La drosophile du cerisier est arrivée chez nous. et de continuer le développement de nos Extrêmement polyphage et prolifique, elle a de prestations aussi dans ce domaine. Les quoi inquiéter. Le point des premières stratégies. résultats finaux du projet «Feed no Food», 16 Antibiotiques: Deux fois moins en bio auxquels sont consacrées les pages 4 à 7, nous fournissent une bonne base pour planifier les prochaines étapes. Le TRANSFORMATION ET COMMERCE Bourgeon jouit d’une très grande consi- 19 Felix Wehrle: Le pionnier bio de la Coop dération de la part des consommatrices Cet économe et responsable de la communication et des consommateurs. Il faut que cela reste le cas. de la Coop a lancé Naturaplan il y a 20 ans. «Mister Bio» prend maintenant sa retraite. Entretien. 16 POLITIQUE 22 Maladie de la langue bleue: Rétrospective La campagne de vaccination avait suscité de vives UUrrss FFllaammmmeerr,, controverses. Bio Suisse veut faire modifier la loi. Président de la Commission technique Lait de Bio Suisse BIO SUISSE 24 Présentation du nouveau Comité Monika Rytz, Milo Stoecklin et Josef Stutz sont les nouveaux membres du Comité de Bio Suisse. 22 RUBRIQUES 26 Brèves 28 Agenda 28 Impressum 29 Petites annonces 30 Le dernier mot Photo de couverture: Des vaches en bonne santé même sans concentrés: Christophe Notz, le responsable du pro- 26 jet «Feed no Food». Photo: Thomas Alföldi, FiBL bioactualités 4/12 3 ■ RECHERCHE Les résultats du projet «Feed no Food» ont été présentés en détail au domaine de la Rheinau, suscitant des discussions animées. «Feed no Food» – Repenser l’utilisation des concentrés L’utilisation de concentrés dans l’alimentation des ruminants est-elle vraiment indispensable pour des raisons économiques et sanitaires? Faut-il y renoncer pour des motifs éthiques et écologiques? Le FiBL a présenté récemment les résultats du projet «Feed no Food» à Rheinau ZH sur le domaine de la Fondation Fintan. Les aliments concentrés ont permis Les concentrés concurrencent Pas de concentrés = d’énormes augmentations de perfor- l’alimentation humaine vaches malades? mances dans la production de lait et de Les grandes cultures fourragères concur- Jusqu’à maintenant on partait de l’hypo- viande. Le rendement laitier des vaches rencent les cultures pour l’alimentation thèse que la diminution des concentrés suisses a ainsi augmenté de 38 % depuis humaine. Bio Suisse a donc depuis long- dans la ration des vaches laitières pouvait 1990 – et la quantité de concentrés par temps décidé que les animaux doivent être poser des problèmes de santé en plus de vache a plus que doublé pendant la même nourris conformément à leurs besoins la diminution du rendement laitier: dimi- période.1 spécifiques et que l’alimentation animale nution de la teneur en protéine du lait, Plus du tiers de la production mon- ne doit pas concurrencer directement fort amaigrissement des vaches et donc diale de céréales finit aujourd’hui dans des l’alimentation humaine. Résultat, les pro- troubles du métabolisme dus à la mobi- estomacs animaux – les céréales comme ducteurs Bourgeon ne doivent pas dépas- lisation de la graisse corporelle ayant des source d’énergie et les légumineuses pour ser 10 % de concentrés dans l’alimentation conséquences négatives sur les défenses les apports de protéines. Les porcs, vo- des ruminants depuis 2004. Dans le projet immunitaires. Or les vaches ayant un lailles et bovins suisses reçoivent chaque «Feed no Food» (n’affouragez pas de den- système immunitaire affaibli et un méta- année quelque 1,75 million de tonnes rées alimentaires), les chercheurs du FiBL bolisme déséquilibré ont plus facilement de concentrés dont plus de la moitié est ont étudié s’il est possible de diminuer des mammites, des problèmes d’onglons importée.2 L’agriculture biologique n’en encore plus les quantités de concentrés et des troubles de la fécondité. utilise «que» 3 %, soit 52'000 tonnes, dans la production bovine biologique Les vétérinaires du FiBL Peter Klocke dont on estime que la moitié est pour les suisse. Ce projet de trois ans comprenait et Pamela Staehli ont voulu clarifier vaches laitières. La proportion de produits une partie expérimentale sur un domaine ces points dans des conditions expéri- suisses dans les concentrés bio est encore bio avec des vaches à haut rendement et mentales contrôlées. Le domaine bio plus faible que dans le reste de l’agricul- une partie pratique avec une septantaine du Wauwilermoos offrait les conditions ture. de fermes laitières bio. Les chercheurs ont idéales pour le faire. Des transpondeurs 1 Chiffres agricoles mensuels de l’Union aussi réalisé une enquête sur l’utilisation communiquant avec le distributeur suisse des paysans. 2011. Consommation des concentrés dans l’engraissement bovin automatique d'aliments ont permis de d’aliments concentrés par les vaches bio et calculé les conséquences écono- diviser les 70 vaches laitières en deux traites, n° 5, 14.6.11 2 Rapport agricole 2011, Office fédéral de miques et écologiques de la diminution groupes dont l’un continuait de rece- l’agriculture des quantités de concentrés. voir ses 10 % de concentrés habituels et 4 bioactualités 4/12 Le vétérinaire du FiBL Michael Walkenhorst montrant comment les vaches réagissent différemment à la diminution des concentrés: Salbei (à gauche) compense son haut rendement laitier par une prolongation de l’intervêlage, tandis qu’Haiti (à droite) donne 6000 kilos de lait sans problème et sans concentrés. di öl Alf l’autre passait à une alimentation sans positive sur la santé: La condition cor- précaution. Le vétérinaire du FiBL Peter omas h concentrés. porelle et la santé des mamelles étaient Klocke en conclut que «l’affouragement os: T Le rendement laitier des vaches sans légèrement meilleures chez les vaches sans concentrés est possible même avec hot P concentrés a diminué de 6 % par rapport sans concentrés, tandis que les autres des rendements laitiers relativement à la lactation précédente. Les primipares paramètres de santé et de fécondité sont hauts – le domaine du Wauwilermoos a ont donné 15 % de lait de moins que le restés aussi bons que chez les vaches avec tout de même une moyenne d’étable de groupe de référence avec concentrés. concentrés. Seuls 10 % des vaches ne se 7500 kg de lait.» Contrairement aux attentes, la diminu- sont pas bien débrouillées sans concentrés tion des concentrés a eu une influence et ont été sorties de l’essai par mesure de Un essai pratique avec 70 fermes laitières bio Les concentrés et le climat Le projet «Feed no Food» ne s’est cepen- dant pas limité à l’étude des conséquences Les scientifiques ne sont pas d’accord sur concentrés. Alors que les émissions de gaz de la suppression totale des concentrés. les influences des aliments concentrés à effet de serre diminuaient légèrement Un vaste essai pratique a été mis en place sur le climat. En effet, certains disent que pour certaines fermes, elles augmen- pour permettre aux chercheurs de mon- l’intensification de la production laitière taient dans certaines autres. Les faibles trer les possibilités et les limites de la di- provoque une diminution des émissions différences et les résultats contradictoires minution des concentrés dans différents de gaz à effet de serre par kilo de lait, montrent que d’autres facteurs comme types de domaines agricoles. Une septan- tandis que d’autres études montrent que la conduite des cultures fourragères, les les changements d’affectation des terres, machines, le séchage du foin et la durée taine de fermes laitières biologiques de et surtout la transformation des forêts et d’utilisation des vaches ont une beau- Suisses et d’Allemagne du Sud ont parti- des prairies en grandes cultures pour ré- coup plus grande influence que la dimi- cipé à ce projet triennal de recherche et de pondre à l’augmentation de la demande nution des concentrés – du moins quand vulgarisation. Les éleveurs et les éleveuses de concentrés, sont des sources impor- on part d’un niveau déjà bas comme c’est ont pu décider librement au début de tantes de gaz à effet de serre. le cas en bio. On peut donc dire que, du l’essai s’ils préféraient diminuer partielle- Le FiBL a donc calculé les bilans clima- point de vue la protection du climat, Bio ment les concentrés à 5 % de la ration ou tiques de 18 fermes du projet «Feed no Suisse est sur la bonne voie avec ses dix les supprimer totalement. Le projet a aussi Food» avant et après la diminution des pour cent de concentrés autorisés. inclus des fermes qui travaillaient déjà sans concentrés et d’autres qui voulaient continuer de donner le maximum de 10 % de concentrés. Les vétérinaires et agronomes du FiBL ont visité chaque ferme quatre fois par année: pendant l’affouragement d’été et d’hiver et pendant les phases de transition du printemps et de automne. Ils ont évalué l’état nutritionnel des animaux à l’aide de la note d’état corporel (NEC, ou BCS pour Body Condition Scoring) et ont relevé le Christian Schader présente les calculs des bilans climatiques. nombre de traitements avec des médica- bioactualités 4/12 5 Concentrés et rentabilité ments chimiques ou de synthèse. Ils ont La moitié des fermes qui visaient la sup- Les calculs de rentabilité ont montré enregistré la composition actuelle de l’af- pression totale des concentrés dans l’ali- que les fermes «Feed no Food» ont pu en moyenne compenser la baisse de la fouragement ainsi que les rations indivi- mentation des vaches laitières ont atteint paie du lait par la diminution des frais de duelles de concentrés. Ces données et les cet objectif; ce groupe a pu globalement concentrés. Les résultats économiques résultats des contrôles laitiers mensuels réduire de 70 % les quantités de concen- peuvent encore être améliorés en modi- leur ont servi de base pour les conseils trés. fiant judicieusement les stratégies four- individuels en vue de la diminution des La moyenne des résultats de ces deux ragères pour passer par exemple à la concentrés en troisième année du projet. groupes donne un potentiel moyen de pâture intégrale, à l’affouragement sans réduction des concentrés de 31 %, ce qui ensilage ou à l’amélioration des four- Le rendement laitier correspond à 112 kg de concentrés de rages de base. Le FiBL a calculé les réper- n’a pas beaucoup baissé moins par vache et par année. Extrapolé cussions de ces trois stratégies pour une ferme de plaine, une des collines et une Après trois ans, les fermes qui avaient op- à l’ensemble de la production laitière bio- de montagne – ce qui montre que les té pour une diminution des concentrés à logique suisse, qui consomme au total différences entre l’affouragement sans 5 % de la ration arrivaient à une quantité 26'000 tonnes de concentrés, cela donne ensilage et l’optimalisation des four- moyenne de concentrés de 4,7 %, deux un potentiel d’économie de concentrés de rages de base sont petites. tiers ayant atteint les 5 % visés et 24 % 8’000 tonnes. ayant donné encore moins de concentrés. Il est bien entendu décisif de savoir comment les performances laitières réa- Très peu de concentrés gissent à la diminution des concentrés: dans la production de viande Dans le groupe avec la plus forte diminu- de bœuf bio tion des concentrés, le rendement laitier annuel moyen n’a diminué que de 5 %. Dans l’engraissement bovin intensif conventionnel, les Une des raisons pourrait être l’excellente taurillons reçoivent en plus du silo de maïs et d’herbe qualité des fourrages grossiers des années quelque 600 kg de concentrés pendant la période de 2010 et 2011. Et le suivi des troupeaux finition. L’agriculture biologique est par contre carac- térisée par les élevages de vaches mères et l’engrais- par les vétérinaires du FiBL pourrait bien sement au pâturage. Pour savoir à quoi ressemble avoir contribué lui aussi à cette augmen- l’utilisation des concentrés dans ce domaine, le FiBL tation d’efficience. a réalisé une enquête écrite auprès des producteurs de viande de bœuf bio. Sur le total des producteurs Repenser les idées préconçues interpellés, 273 (25 %) ont participé à l’enquête. Le Pour le chef de projet Christophe Notz, 70 % des participants se trouve en zone de montagne C’est Judith Hecht qui a effectué les ces résultats montrent que les quantités 1 à 4, 20 % en zone de plaine et 10 % en zone des calculs de rentabilité. de concentrés utilisées en production collines, 180 fermes produisant du Natura-Beef, 44 laitière sont souvent exagérées. La règle de lactation, et encore elle n’a eu aucune du Bœuf Bio de Pâture et 49 n’ayant pas fourni de données sur le type de production. Ces fermes ont une approximative des deux kilos de lait sup- répercussion sur la santé et la fécondité surface herbagère moyenne de 23 hectares. plémentaires que chaque kilo de concen- des vaches. Un des effets positifs de la 84 % des producteurs qui ont participé à l’enquête trés permettrait de produire doit à son diminution des concentrés est l’améliora- ont affirmé avoir totalement renoncé aux concentrés. avis être remise en question. Cette valeur tion des rapports graisse/protéine du lait. 16 % des producteurs donnent des concentrés dans n’est en effet que rarement atteinte dans la Des rapports trop bas attirent l’attention l’engraissement au pâturage et aux veaux des trou- pratique parce que des facteurs comme la sur une possible et indésirable acidose peaux de vaches mères, et ces dernières ne reçoivent race, l’âge au premier vêlage, l’alimenta- des vaches. La fréquence des maladies des concentrés que dans 9 % des élevages. Les re- tion des veaux ou la proportion de maïs typiques des vaches laitières comme les montes ne reçoivent pratiquement pas de concentrés. 20 % des engraisseurs cultivent du maïs pour com- dans la ration exercent une beaucoup mammites n’a pas augmenté à cause de la pléter l’affouragement à base d’herbe. La très grande plus grande influence sur la productivité diminution des concentrés, et le nombre majorité, c.-à-d. 80 % des fermes d’engraissement, laitière. Dans la pratique, c.-à-d. dans les de traitements allopathiques a même lé- n’ont pas de problèmes sanitaires. Les autres, surtout fermes de l’essai, la production laitière n’a gèrement diminué. des élevages de vaches mères et des producteurs de diminué que de 0,7 kilo de lait par kilo de Christophe Notz confirme donc que remontes, mentionnent des pneumonies et des diar- concentrés économisé. l’opinion largement répandue des experts rhées chez les jeunes bêtes. Christophe Notz et son équipe ont et des conseillers en affouragement que étudié l’influence de la diminution des la santé des vaches laitières se détériore contrés sur la fécondité des vaches. si elles n’ont pas de concentrés peut donc L’intervêlage s’est raccourci de manière être remise en question sur la base des significative de 3 % (15 jours) dans le résultats fournis par ce projet. groupe dont la ration de concentrés avait Christophe Notz et Thomas Alföldi, FiBL été réduite à 5 %. Il n’y a eu aucun chan- Pour ceux qui savent l’allemand, gement significatif dans aucun des autres un vidéoreportage sur la groupes. La diminution des concentrés présentation des résultats n’a donc pas d’influence négative sur la du projet «Feed no Food» fécondité. à la Rheinau se trouve sur Et sur le plan des carences en énergie? www.bioaktuell.ch → Filme. Eric Meili a enquêté sur l’utilisation des concentrés Seule une faible tendance a pu être mise en dans l’engraissement bovin bio. évidence au cours des 100 premiers jours 6 bioactualités 4/12 «Pas de susucre pour Marguerite» bio actualités: Au vu de la consomma- gère. Et l’EPFZ fait aussi des recherches lioration vétérinaire de la santé animale. tion suisse de concentrés, le potentiel sur les aspects durables de l’alimentation C’est cette combinaison qui fait la réussite d’économie de 8000 tonnes issu de votre des ruminants. Il va de soi que quelques du suivi des troupeaux. Le regard externe extrapolation ne paraît pas vraiment spécialistes de l’affouragement ne seront permet de prévenir une certaine déforma- grand. pas très heureux de nos résultats, mais tion professionnelle. Un nouveau projet Christophe Notz: C’est juste, mais la des projets précédents comme celui sur la nous permettra de transmettre la marche consommation de concentrés dans le sec- diminution des antibiotiques nous ont ap- à suivre aux paysans intéressés avec des teur suisse du lait bio est déjà basse à cause pris à imposer nos arguments à l’ensemble ateliers et des fiches techniques. de la clause des 10 pour cent. Nos résultats des spécialistes. Et aujourd’hui certaines montrent qu’il est possible de baisser en- universités, comme celle de Berne, ont Il y a aussi des éleveurs qui veulent ga- core plus. Ce ne serait pas la première fois des projets sur la diminution des antibio- gner la sympathie de leurs vaches en leur que l’agriculture biologique joue un rôle tiques. donnant un peu de concentrés. pionnier dans l’évolution de l’agriculture. Oui, en quelque sorte «un susucre pour Si on peut diminuer les concentrés aussi que tu m’aimes». C’est inutile du point de dans l’agriculture conventionnelle, cela vue vétérinaire. Un bon contact tranquille représentera vite une centaine de milliers entre l’homme et l’animal, qui laisse la de tonnes. place à la parole et au toucher, par exemple par l’étrillage, est beaucoup plus impor- Faut-il s’attendre à des directives encore tant pour le bien-être animal. plus strictes? Ça, c’est les paysans bio qui doivent déci- Et comment le débat sur les concentrés der. Je trouve personnellement qu’un va-t-il continuer? système incitatif comme celui prévu dans La PA 14-17 prévoit un programme pour la PA 14-17 serait plus judicieux qu’une Christophe Notz, le directeur du projet la production laitière herbagère. Les dé- interdiction. «Feed no Food». bats parlementaires sont agendés pour cet été. Nous voulons montrer en collabo- Vous remettez en cause certains dogmes Est-ce que les éleveurs peuvent dimi- ration avec d’autres organisations, aussi de l’affouragement. Comment réagit la nuer d’eux-mêmes les concentrés sans de l’agriculture conventionnelle, qu’une branche? avoir de suivi du troupeau? production laitière herbagère avec le Nous ne sommes en fait pas les seuls à Quelques paysans bio ont renoncé aux minimum de concentrés a de l’avenir en travailler sur la question de la production concentrés bien avant «Feed no Food». Suisse. Non seulement cela diminuerait la laitière à base d’herbe. Le projet «Quelle Les paysans ont en général de bonnes concurrence avec l'alimentation humaine, vache pour la pâture?» de la Haute école connaissances sur la production fourra- mais la légère baisse du rendement laitier des sciences agronomiques, forestières et gère et l’alimentation animale. Le suivi allègerait aussi les problèmes de la surpro- alimentaires (HAFL) a lui aussi montré le des troupeaux est une approche qui per- duction suisse. potentiel de la production laitière herba- met de relier ces connaissances avec l’amé- Interview: ta «Génétique adaptée» «Le dogme des concen- «Modifier la production trés est très ancré» des fourrages de base» On a toujours peur que l’affouragement ne corresponde pas aux performances. Nous voulions diminuer les concen- J’ai diminué les concentrés à cinq pour Les concentrés fournissaient une cer- trés pour des raisons éthiques et éco- cent. Il n’y a pas eu d’inconvénients taine sécurité sur ce point, donc le logiques. Nous avons déjà baissé d’un sur le plan du rendement laitier et de suivi par les vétérinaires du FiBL était quart. Notre ferme se trouve en zone de la santé des mamelles. C’est plutôt un important et les résultats intermédiaires montagne 3 à 4. À l’école d’agriculture, problème émotionnel – on s’est telle- m’ont rassuré. J’ai aussi appris à mieux on nous disait que nos fourrages de ment habitué aux concentrés d’équili- comprendre mes vaches. J’ai passé aux base riches en «autres plantes» devaient brage. Pour descendre à zéro, je devrais vêlages printaniers et adapté la géné- être compensés avec des concentrés. La modifier la production des fourrages de tique, ce qui facilite la diminution des fécondité est très bonne, et la produc- base et arrêter le maïs et le silo d’herbe, concentrés. tivité laitière n’a que très peu diminué. ce qui impliquerait des investissements. di öl Alf mas o h os: T ot h P Lorenz Spuhler, Wislikofen AG Linda Müllener, Turbach BE Johannes Danuser, Felsberg GR bioactualités 4/12 7 ■ RECHERCHE Des mouches pour nourrir les p o o C mitt, h poissons – une alternative durable o: Sc ot h P L’utilisation de farine de poisson, de soja et de céréales pour nourrir les poissons d’élevage est de plus en plus remise en question. Les larves de mouches représentent une alternative particulièrement inté- ressante vu qu’elles ont une composition protéique analogue à celle de la farine de poisson et qu’elles se nourrissent de déchets végétaux. Le FiBL a réussi à mettre au point une production de masse de «mouche soldat noire» qui va prochainement passer au niveau industriel. Le potentiel commercial est énorme. Quels aliments faut-il utiliser pour mouches pour l’alimentation animale de- avantages d’Hermetia illucens est le fait nourrir les animaux? Cette ques- vient une option intéressante à cause de la que les larves qui ont fini leur dévelop- tion est depuis longtemps centrale tant forte augmentation des prix des matières pement quittent le substrat au stade de en agriculture qu’en pisciculture. Et les premières nobles. prénymphe – se récoltant en quelque aspects durables de la production des Voilà deux ans que le FiBL étudie sorte elles-mêmes – et qu’elles ont à ce aliments fourragers sont de plus en plus dans le cadre d’un projet commun avec stade un tube digestif totalement vide. importants pour les producteurs comme l’industrie et soutenu par la Coop la pos- Cette mouche n’absorbe en effet aucune pour les consommateurs. La base de sibilité d’utiliser la «mouche soldat noire» nourriture pendant les quelques jours de presque tous les aliments fourragers est (Hermetia illucens), qu’on trouve dans sa vie adulte, qui lui sert exclusivement à en concurrence directe ou indirecte avec toutes les régions chaudes du globe et qui la reproduction. Cette mouche n’est donc l’alimentation humaine à cause du soja, du arrive maintenant même dans le nord- pas importune, ne pénètre pas dans les maïs et des céréales, mais aussi de la farine ouest de la Suisse et dans le sud de la Forêt bâtiments et ne transmet pas de maladies. de poisson. L’industrie des aliments pisci- Noire. Les composts des jardiniers ama- Les larves d’Hermetia illucens peuvent coles remplace de plus en plus les farines teurs bâlois contiennent des masses de être nourries avec une multitude de dé- de poisson par des sources végétales de larves de cette mouche et leur permettent chets organiques produits par l’agricul- protéines comme le soja ou le blé. Avec de résister au froid de l’hiver. Le dévelop- ture et l’industrie agroalimentaire. Une pour conséquence que les poissons carni- pement larvaire de cet insecte se distingue nouvelle «technologie Hermetia» pour- vores comme la truite ou le saumon sont par la transformation très rapide des ma- rait donc contribuer à valoriser une très de plus végétariens et que la concurrence tières organiques qui lui sont proposées: grande partie des précieux sous-produits alimentaire susmentionnée augmente. Le substrat est réduit en quelques jours organiques de l’agriculture et de l’indus- à l’état de petit reste utilisable comme trie par une production réellement du- Vers, coléoptères et mouches: engrais ou comme cosubstrat dans les rable de matières premières fourragères un potentiel durable installations de biogaz. au lieu de devoir les brûler ou les trans- Dans leur prospection d’alternatives, la former en biogaz. recherche et l’industrie ont ces dernières Une mouche qui «se récolte» années de plus en plus regardé du côté elle-même Une technologie d’avenir des invertébrés. La production de masse Par rapport à d’autres espèces comme p. Le FiBL a donc maintenant réussi à mettre de larves de vers, de coléoptères ou de ex. la mouche domestique, un des gros au point une fabrication de masse de cet insecte qui pourra atteindre la maturité öldi industrielle dans un proche avenir. Vu Alf mas que la farine fourragère fabriquée avec les ho cadavres de larves a un spectre d'acides oto: T aminés très proche de celui des farines de h P poisson, elle peut remplacer au moins une partie de la farine de poisson – et certai- nement aussi des autres sources végétales de protéines – utilisée dans les aliments fourragers. Les nouvelles sources pro- téiques de ce genre sont très appréciées par l’industrie des aliments fourragers si elles sont disponibles en grandes quanti- tés et à des prix concurrentiels. Le marché potentiel est immense, et la technologie Hermetia pourrait bien avoir un avenir doré. Andreas Stamer, FiBL En-haut de la page: Une mouche soldat Stades larvaires de la «mouche soldat noire». noire Hermetia illucens adulte. 8 bioactualités 4/12 ICI ET MAINTENANT ■ usera b Gal na Ursi o: ot h P C’est en discutant avec eux que Marianne Haeni aide les jeunes délinquants à réfléchir à leur délit, à eux-mêmes et à leur milieu. Placements sociaux: La ferme permet de reprendre pied Il n’y a pratiquement pas meilleur cadre qu’une famille paysanne pour travailler avec des jeunes gens en difficulté. Caritas Suisse le sait bien puisqu’elle propose de placer des jeunes dans des fermes de montagne. Ces places sont très recherchées. Mais que signifie un tel engagement social pour les familles paysannes? La paysanne bio Marianne Haeni parle de ses expériences. En 23 ans, 280 personnes sont arrivées qui ils peuvent confier leur histoire. Les quelque chose de sensé à faire. Les Haeni dans cette maison et en sont reparties», discussions doivent aussi les engager à n’acceptent donc des gens que quand la si- dit fièrement Marianne Haeni en laissant réfléchir: Pourquoi est-ce que j’ai commis tuation de la ferme le permet. Ils sont par- son regard vagabonder d’une pièce à l’autre ce délit? «La plupart ne se sentent pas pris ticulièrement enthousiasmés par la diver- de la vielle ferme bernoise. Marianne et au sérieux par leur milieu – ou alors ils sité des projets de Caritas: Il y a des projets Robert Haeni accueillent chez eux des agissent sous la pression d’un groupe», sur mesure pour chaque famille paysanne jeunes des projets de Caritas Suisse de- constate cette paysanne Demeter. Elle ai- (voir aussi www.bergeinsatz.ch). puis presque aussi longtemps qu’ils ont merait pouvoir montrer aux jeunes qu’on cette ferme Demeter à Guggisberg. Au est plus grand quand on est capable de Revenu accessoire fourni par la ferme début c’étaient des jeunes en difficultés dire non. «Seuls les forts osent se montrer qui passaient chez les Haeni une longue lâches», explique-t-elle, et Frederik K., Selon les projets et les compétences, les période de time-out, et aujourd’hui ce qui a suivi toute la conversation avec fas- fermes reçoivent un forfait journalier de sont surtout des jeunes délinquants qui cination, approuve du chef comme s’il 50 à 90 francs y compris la nourriture et le travaillent pendant une semaine pour avait été interpellé personnellement. La logement. Pour une ferme de montagne purger une peine. S’y rajoutent des jeunes confiance que le jeune homme accorde comme celle des Haeni, les placements en time-out prolongé issus de l’entourage visiblement à sa personne de référence sociaux sont donc un petit revenu acces- privé, des stagiaires des écoles Steiner, des étonne de la part de quelqu’un qui n’est soire bienvenu. Marianne Haeni souligne civilistes et, seul «employé permanent», arrivé que la veille. cependant qu’ils ont toujours désiré que un apprenti. l’existence de la ferme ne dépende jamais Projets sur mesure pour de ce revenu. «Le moteur de notre enga- Être toujours chaque famille paysanne gement doit être la motivation – pas un une oreille attentive C’est presque toujours comme ça, re- besoin financier.» La famille Haeni a Les Haeni n’accueillent cependant jamais marque Marianne Haeni. Même ceux qui réussi à respecter cette résolution jusqu’à plus d’une personne à la fois. «Nous devons se montrent d’abord sceptiques à l’égard aujourd’hui. Au lieu de travailleur à l’exté- pouvoir nous consacrer entièrement à ces de ce nouveau foyer imposé et dégoûtés rieur pour compléter leur revenu, ils ont jeunes gens», explique Marianne Haeni. Il par le fumier finissent par travailler avec fait venir le revenu accessoire à la ferme. est de son devoir d’être toujours à l’écoute plaisir dans l’étable. L’important – et cela Et aujourd’hui ils ne peuvent plus s’imagi- et attentive. C’est d’ailleurs souvent ce qui pose de grands défis à l’organisation du ner de vivre sans la présence de ces jeunes. manque aux jeunes: Avoir quelqu’un à travail – est que les jeunes aient toujours Ursina Galbusera bioactualités 4/12 9 ■ ICI ET MAINTENANT Contrôlés jusque dans la mort Comment meurent les bovins bio? Étudier cette question mène forcément à l’abattoir de Bell à Oensingen, où jusqu’à 3000 bêtes sont tuées chaque semaine – dans le respect des strictes directives des autorités et de la protection des animaux. Le but est un abattage sans stress. En Allemagne, cer- tains domaines agricoles pratiquent une méthode qui, du point de vue du stress, n’a rien à voir avec les procédés des abattoirs: un coup de feu tiré au pâturage. L’alimentation et les conditions de Josef Dähler. Bell travaille depuis des grand abattoir bovin de Suisse, 4 vétéri- vie des bêtes bio sont certes très res- années en collaboration avec la PSA pour naires et 45 employés de Bell attendent les pectueuses de leurs besoins, mais elles que les installations et les procédures de animaux. Les 600 autres employés s’occu- meurent comme toutes les autres. La travail soient toujours plus respectueuses peront ensuite de leurs carcasses. réglementation de Bio Suisse présente en des animaux. L’entreprise a investi à ce effet une lacune entre la porte de l’étable jour au total 3,5 millions de francs dans ce Suivre l’instinct jusqu’à la mort et celle de la boucherie. Aucune direc- domaine. «L’objectif», dit Dähler, «est que Le parcours astucieux qui doit permettre tive du Bourgeon ne parle du transport à les animaux ne vivent pas de situations de de respecter l’instinct naturel des bovins l’abattoir, de l’étourdissement et de la mise stress jusqu’à l’étourdissement.» La visite et de les amener sans stress jusqu’au box à mort des animaux. Les consommateurs de l’abattoir d’Oensingen montre que Bell d’étourdissement commence à partir de la de viande auraient-ils donc des raisons se rapproche toujours plus de ce but. rampe de déchargement des camions. Le de se faire du souci? «Non», affirme Josef L’immense complexe de l’abattoir et directeur Roderich Balzer se tient à proxi- Dähler, le maître-boucher qui dirige le des bâtiments de transformation se trouve mité et attire l’attention sur les détails: département viande fraîche de Bell Suisse dans la zone industrielle d’Oensingen au «Vous voyez, la rampe d’accès est en pente et qui est donc de fait «responsable» de milieu des grands groupes chimiques et raide vers le haut, ce qui nous permet l’abattage – selon les catégories – de 70 à technologiques. Vu de loin on ne pense- de tirer parti du besoin naturel des ani- 90 % des bêtes bio dont la viande finit dans rait pas que 2'500 à 3'000 bêtes meurent ici maux d’aller vers le haut.» Et ça marche: l’assiette des consommateurs et consom- chaque semaine – soi-disant sans aucun Sans opposer beaucoup de résistance, les matrice suisses. stress. Le va-et-vient des camions à bétail bœufs Angus marchent vers leur box d’at- est le seul indice visible du «sale boulot» tente à l’intérieur de l’abattoir. Les bêtes La protection des animaux qui se fait dans les entrailles du bâtiment. des élevages de vaches mères posent des coûte des millions Venant de toute la Suisse, les camions exigences particulières, affirme Roderich Pour combler cette lacune dans les pro- amènent les veaux, les bovillons Natura- Balzer: «Chez nous elles n’entrent jamais grammes labellisés, la Protection suisse Beef, les vaches mères et les vaches lai- en contact avec l’homme, car cela pourrait des animaux (PSA) contrôle le dérou- tières qui sont abattus à Oensingen pour la les faire paniquer.» lement du transport et de l’abattage sur Coop et d’autres partenaires. Dans la zone Les Angus attendent alors patiem- mandat de la Coop et de Bell, explique de réception et le local d’abattage du plus ment avec d’autres bovins dans le box d’attente. Malgré les lieux inconnus et usera leurs nouveaux compagnons, les bêtes Galb sont étonnamment calmes. Il fait sombre na et seul un mugissement sourd se fait en- o: Ursi tendre de temps à autre, sinon on n’entend hot rien. Or ce n’est que dix mètres plus loin P que les pistolets d’abattage étourdissent une bête toutes les 60 secondes. Une grille mobile au-dessus de leur dos les empêche de se monter mutuellement. Du matin au soir, une mise à mort à la minute Leur tour vient après quelques heures d’attente. La porte s’ouvre et les animaux pénètrent dans le couloir. «Ils n’opposent quasiment pas de résistance parce que la clarté à la fin du couloir les attire», explique Balzer. Ici aussi les installations de l’abattoir utilisent un réflexe naturel des animaux: Avancer vers la lumière pour sortir de l’obscurité. Deux employés En attendant la mort: Les boxes de l’abattoir de Bell sont sombres et peu bruyants, ce qui se tiennent vers la paroi latérale et font doit contribuer à calmer les animaux. avancer les animaux s’ils s’arrêtent. Ils 10 bioactualités 4/12

Description:
Vous trouverez de plus amples informations sur notre site internet: .. Ça, c'est les paysans bio qui doivent déci- der. «Tout laisse penser que . Illustration 4: Pièges: Pour le contrôle rapide et simple du vol de Drosophila suzukii, les Panneaux en forex .. Marché de Pierre-à-Bot, Neuchât
See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.