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Bill Gates et la saga de Microsoft: nouvelle édition 2020 (French Edition) PDF

408 Pages·2019·4.219 MB·French
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Preview Bill Gates et la saga de Microsoft: nouvelle édition 2020 (French Edition)

Bill Gates et la saga de Microsoft Daniel Ichbiah 1995, 1998, 2019 Ce livre reprend telle quelle l’édition originelle de 1995, mise à jour en 1998 et qui a été un best-seller notable. L’auteur a rédigé un nouveau chapitre �inal qui prend en compte ce que Gates a accompli dans les années 2000. @Daniel Ichbiah Si vous découvrez la moindre erreur dans la version électronique de ce livre, merci de m’adresser un email à [email protected] Insolite personnalité Comment décrire une personnalité aussi insolite que celle de Bill Gates ? D'où sort cette fusion invraisemblable d'Henry Ford, de Thomas Edison et de... Bugs Bunny ? Ne cherchons pas à comprendre. Les êtres d'exception ont souvent le don d'échapper à toute tentative de classi�ication. Il est rarissime de rencontrer chez un même individu les atouts dont Dame Nature, par une journée d'inspiration radieuse dota ce rejeton de Seattle. Que dire d'un individu devenu milliardaire en dollars à 31 ans, et dont la fortune - s'élevant douze ans plus tard, à environ deux cent milliards de francs - en fait l'homme le plus riche du monde ? Que penser du président d'une entreprise dont la croissance a le plus souvent été de 50% et dont la capitalisation boursière dépasse celle de General Motors, de Ford, de 3M, Boeing ou Eastman Kodak ? Force est de reconnaıt̂ re que l'individu échappe aux archétypes usuels du genre. Le personnage a longtemps ressemblé à un Pierrot lunaire, n'ayant pas tout à fait repéré la piste d'atterrissage qui sépare le monde de l'enfance de celui des adultes. Certains ont pu être tentés de prendre à la légère cet éternel adolescent, qui af�ichait un look d'étudiant attardé et d'intellectuel binoclard sur le fond du campus verdoyant de Seattle, évocateur d'une culture plus proche du rock et de l'écologie que de Wall Street. Mais ceux qui se sont permis de regarder de haut ce jeune homme l'ont regretté amèrement. Pas de doute, Bill possède un don. Une espèce de magie personnelle. Une accumulation de qualités rares. Le mélange est étonnant car il combine des vertus humaines élevées, avec une aptitude à gérer ses affaires qui tient à la fois de la prescience, de la ruse et d'une maıt̂ rise prodigieuse des éléments de l'équation �inancière. Ce qui m'a souvent frappé chez ce "Géo Trouvetout" du logiciel, c'est l'ampleur de sa ré�lexion et son intelligence hors du commun. Con�iez- lui un problème quelconque et aussitôt la mécanique intellectuelle se met en marche, comme excitée par un dé�i. Il n'est pas rare qu'il ressorte avec un point de vue original et avisé sur le sujet. La surprise vient de ce qu'il aura englobé dans son analyse des éléments qu'un esprit usuel négligerait de prendre en compte. La quantité d'informations qu'il emmagasine de manière courante est stupé�iante. Mais plus encore est sa capacité à broyer, concasser, malaxer et mettre en perspective ces mêmes données a�in d'aboutir à des conclusions surprenantes par leur clairvoyance. Il tire même une satisfaction intense à discerner un modèle au milieu de ce qui semblerait chaotique ou désorganisé. Déjà à l'école primaire, ce surdoué des mathématiques désarçonnait ses professeurs par la vivacité de son raisonnement. Il a conservé un goût prononcé pour les joutes intellectuelles et ne vous respectera réellement que si vous vous montrez à la hauteur. Si l’on ajoute qu’il aime s’environner d’individus tels que lui, on peut mieux comprendre comment opère Microsoft. Une anecdote permettra de mieux comprendre comment fonctionne Bill. Lors d’une réception à laquelle participait Microsoft, un animateur est monté sur scène et s’est lancé dans un impressionnant numéro de calcul mental : multiplications, racines carrées, etc. Le lendemain soir, au cours d’un cocktail, Bill était en train de discuter aimablement avec des convives. A un moment donné, il a déclaré : « j’ai trouvé son truc !». Gates a demandé à un invité de lui donner deux nombres à multiplier, et il a alors donné la réponse. Le numéro 1 du logiciel avait passé une partie de la nuit précédente à tenter de comprendre le mécanisme inhérent à de tels calculs ! Ce président aux allures de Tintin est également doté d'une vision audacieuse, capable de percevoir plusieurs années à l'avance ce que sera le monde de demain. Dès 1975, il avait perçu que les petites puces qui animaient les micro-ordinateurs allaient déclencher une révolution sans précédent. Il s'est alors lancé à corps perdu dans son aventure, la société Microsoft. Ajoutons à cela une puissance de conviction imparable. Lorsque IBM est venue frapper à la porte de la minuscule entreprise de Seattle en 1980 a�in d'en savoir plus sur la micro- informatique naissante, les visiteurs ont d'abord été déconcertés par l'apparence juvénile de leur hôte. Mais comme l’a raconté plus tard Bill Lowe d'IBM : "dès que Bill se mettait à parler, toutes les considérations sur son âge disparaissaient. Nous buvions ce qu'il disait". Il ne fait pas bon trouver sur sa route un tel combattant. Tous les ennemis d'antan de Microsoft ont mordu la poussière et même Steve Jobs, fondateur d'Apple, a préféré faire alliance en août 1997 plutôt que de tenter un ultime affrontement. Cette intransigeance en affaires, Gates la manifeste ouvertement et sans états d’âmes. Il va jusqu'à dé�ier le gouvernement américain lorsque ce dernier s'avise de lui chercher noises. Le Ministère de la Justice a longtemps préféré jeter l'éponge, comme effrayé par la capacité de nuisance du potentat de Seattle. A cette attitude sans merci, Gates ajoute la ruse d'un joueur d'échecs qui pousserait l'astuce jusqu'à focaliser l’énergie de ses adversaires dans des batailles d'intérêt secondaire. S'il était général, il porterait "of�iciellement" la guerre en Pérou, ferait en sorte que ses ennemis déplacent leurs troupes sur les hauteurs de la Cordillère des Andes. Et pendant que s'agiterait ce théâtre, il investirait tranquillement le Vénézuéla. Il est vrai qu'il peut agir ainsi parce qu'il est doté d'une capacité de vision des problèmes dans leur globalité qui est rare. On pourrait croire d'un homme si doué et impitoyable en affaires qu'il soit un monstre froid et calculateur. Et pourtant, Bill est réellement différent dans sa vie privée. Cool, attachant, Gates est dépourvu de toute trace de prétention ou d'affectation - en sa présence, il faut faire un effort énorme pour se rappeler qu'il est l'homme le plus riche du monde. Celui qui a terrassé IBM peut même avoir les yeux mouillés lorsque l'on évoque le fait d'être papa. A la manière d’un caméléon, Bill peut même changer de peau plusieurs fois en une même journée. Lors d’une rencontre matinale, il peut sembler détaché, amical et jovial, alliant une véritable gentillesse à une disponibilité permanente. Une heure plus tard, le même homme se révèle acerbe et venimeux tandis qu'il concocte une stratégie d'encerclement d'une société concurrente. Pendant le déjeuner qui suit, le stratège implacable peut se transformer en jovial énergumène, blagueur et primesautier. Plus tard, en �in de soirée, il peut faire preuve d'une sentimentalité presque timide tandis qu'il ravive de manière passagère un souvenir nostalgique. Autant de facettes qui contribuent à le rendre globalement fascinant. J'ai interviewé Bill Gates une vingtaine de fois et eu l'occasion de l'approcher à maintes reprises au cours de salons, colloques et autres réceptions. Au �il des années, j'ai été agréablement surpris de voir qu'il avait conservé sa désarmante simplicité, une absence de préjugés et de mondanités. L'homme est détendu, dépourvu de manières, naturellement convivial. Myriam Lubow, l'une de ses premières employées résume cette qualité d'une jolie phrase : "le plus dif�icile n'est pas de monter mais en montant, de rester soi-même". S'il peut parler à des analystes �inanciers sur le ton le plus sérieux qui soit, Bill se déride à la première occasion. Lors d'un voyage à Las Vegas, je me souviens avoir été interpellé par un drôle de fêtard affublé d'un chapeau noir et gentiment éméché qui m'a attrapé par l'épaule pour me demander : "Hey ! Quand est-ce que le livre va sortir ?". Je me suis retourné pour découvrir que le joyeux luron n'était autre que Bill. L'homme redouté par IBM et par Sun s'amusait comme un adolescent au cours de l'une de ces soirées survoltées que s'accordent les surmenés de la technologie. L’accession à la position d’homme le plus riche des Etats-Unis en 1992, a contribué à engendrer un véritable mythe autour de l’homme. Dès cette époque, un journaliste de Fortune avait fait remarquer que Gates était en mesure d'acheter la production annuelle de ses 99 concurrents les plus proches, de brûler le tout - il disposerait encore d'une fortune supérieure à celles de Ruppert Murdoch ou Ted Turner. Pourtant, si l'on veut gêner Bill, il suf�it de l'interroger sur sa richesse. Il contourne alors la question de mille manières, souvent sur le mode ironique, non sans un certain agacement : "L'argent ne me rapporte rien, si ce n'est des questions indiscrètes". Il rappelle que sa fortune n'est que virtuelle : elle est fondée sur le nombre d'actions qu'il détient de sa société. Et insiste sur le fait qu'il ne s'en soucie pas le moins du monde. Les faits corroborent cette attitude. Le premier milliardaire américain continue de travailler à la façon d'un forcené, davantage préoccupé par la réalisation des logiciels du futur, que par la gestion de son portefeuille boursier. Mieux encore, il se montre économe, voyage souvent en classe économique et se nourrit volontiers de pizzas à emporter. S'accorde-t-il quelques moments de réelle détente ? Heureusement, oui. Notamment pour jouer au golf. Mais les vacances ont toujours été un luxe pour celui qui se sent investi d'une mission : "préparer l'ère de la communication". Les frivolités de Bill sont modérées, si l'on considère l'étendue de sa fortune. Elles se manifestent essentiellement par un penchant pour les voitures de sport - dont une Ferrari 348 rouge ou une Porsche qu'il conduirait volontiers à une vitesse supersonique s'il n'avait peur de se faire ôter son permis. Le nouveau Gatsby s’est également fait construire une maison techno-futuriste qui a coûté la bagatelle de 53 millions de dollars. Vers la cinquantaine, lorsqu'il se retirera des affaires, Gates envisage de distribuer 90% de sa fortune à des oeuvres. Il précise toutefois avec un sourire malicieux qu'il attendra d'avoir atteint cet âge respectable pour ouvrir les vannes, et que par conséquent, ce n'est pas la peine de lui écrire maintenant ! En attendant, le milliardaire du logiciel effectue maintes donations à des oeuvres caritatives ou à des universités. Et s'il a négocié un à-valoir faramineux de 2,5 millions de dollars de Penguin Group pour les droits de son livre, La route du futur, publié en novembre 1995, il a également certi�ié que l'intégralité des royalties irait à de bonnes oeuvres. Autre facette marquante de sa personnalité, Bill est un optimiste convaincu et militant. A l'entendre, le monde futur sera boni�ié par le multimédia. Pour lui, la révolution numérique est un credo, une vision qui englobe la société toute entière. Si l'on veut faire décoller l'ange blond vers des sphères ensoleillées, il suf�it d'aborder ce thème et aussitôt, les yeux pétillent, le regard se pare d'une jovialité presque enfantine tandis que le corps entame un balancement lancinant d'avant en arrière... Fasciné par le potentiel d’Internet, Bill brosse un tableau idyllique de la société future, tout en recourant à des exemples clairs, compréhensibles par tous. A l'entendre, tout va devenir plus facile : apprendre, faire ses emplettes, suivre une visite médicale... La civilisation multimédia qui se met en place avec le rapprochement des géants de l'audiovisuel, des télécommunications et de l'informatique est une aubaine pour le président de Microsoft. Dans quels domaines entend-il apporter sa contribution ? Tous, sans exception. La télévision interactive est sur toutes les lèvres ? Bill tente un rapprochement avec les principaux câblo-opérateurs américains. Le sans �il est l'avenir du téléphone ? Gates juge s'allie avec le leader du domaine (McCaw) a�in de développer un réseau planétaire qui nécessitera la mise en orbite de 840 satellites. Il se rapproche également de NTT - le géant japonais des télécoms - a�in d'offrir des services multimédia sur le réseau téléphonique du Japon. Le cinéma n’est pas en reste, Gates ayant opéré un rapprochement avec le trio, Spielberg-Geffen-Katzenberg, en vue de réaliser les �ilms interactifs censés captiver une génération accoutumée aux jeux vidéo. Si nécessaire, Gates n'hésite pas à racheter les compagnies qui possèdent le savoir faire qui manquerait à Microsoft. Des millions de spectateurs s'extasient sur les dinosaures en images de synthèse de Jurassic Park ? Message reçu. Gates absorbe l'éditeur Softimage, dont les logiciels ont servi à dessiner lesdits reptiles. Les logiciels capables de repérer le meilleur itinéraire intéressent un nombre croissant d'automobilistes ? Qu'à cela ne tienne, il acquiert NextBase, spécialiste du domaine. S'il manque des pièces dans sa gamme Internet, il fait allègrement son shopping, absorbant UUNet (fournisseur d'accès), Vermeer Technologies ou eShop - leader dans le secteur particulièrement prometteur du commerce électronique. Un tel appétit a �ini par alarmer les autorités américaines: le touche-à-tout du software serait-il en train de développer un monopole à nul autre pareil, qui l'amènerait à prendre le contrôle effectif de la civilisation de l'information? La croissance ininterrompue de l’empereur du logiciel suscite une inquiétude croissante. L’évocation de Microsoft déclenche des expressions telles que « Big Brother », « monopole », « abus de position dominante »... A tort ou à raison, Microsoft et son président sont devenus la cible préférée des commentateurs du monde de l'informatique et d'Internet. Il est courant d'entendre dire que Gates est en passe de devenir l'homme le plus puissant du monde, avec la capacité à terme de dicter sa loi aux gouvernants et partant, aux gouvernés. Les sites Web appelant au boycott de Microsoft et déclamant leur aversion pour cette société se sont multipliés au cours de l'année 1997. S’il n’est pas dénué de fondement, l’argumentaire de nombreux détracteurs pêche par une compréhension trop partielle du phénomène et de son historique. Il en vient à masquer une réalité : Gates et sa société demeurent des cas d’école remarquables. La puissance de Microsoft est certes intimidante. Mais sa réussite tient avant tout à une capacité sidérante de réagir aux événements, de les assimiler, et d'en tirer le meilleur parti. Jean Louis Gassée, ancien dirigeant d'Apple France, a eu cette phrase pleine de justesse : "L'ironie est que pour une large part, le succès de Microsoft résulte de l'excellence de ses équipes, à commencer par son chef." Et d'ajouter qu'il est particulièrement dif�icile de faire la part entre le méritoire et l'abusif. "J'aimerais être perçu comme un leader qui dit : allons-y ! Faisons-le ! Quelqu'un qui montre un exemple d'énergie et d'enthousiasme" explique le fondateur de la multinationale du logiciel. Pour mettre en œuvre sa vision, l'homme a su s'entourer de grands créatifs et leur donner un environnement propice à leur épanouissement. Qui connaıt̂ un peu la population des programmeurs sait qu'un grand nombre d'entre eux sont des individus atypiques et insoumis. Dans le campus de Microsoft, à Redmond, cette faune se sent chez elle. D'immenses sapins environnent les bâtiments séparés par de grandes pelouses au milieu desquelles ont été aménagées fontaines et aires de loisirs. A midi, on voit se développer l'atmosphère d'un campus comme celui de Berkeley : certains jonglent, d'autres en short s'exercent au boomerang, une asiatique joue de la harpe sur la pelouse au milieu des canards, un joyeux trio de dames en ciré répètent une pièce pour violoncelle... L'ambiance évoque celle d'un village d'étudiants malicieux, en marge de l'establishment. Une visite dans les locaux conforte cette apparence. Chacun s'habille à son aise et décore son bureau comme bon lui semble : poupées gon�lables, aquariums, jeux de �léchettes cohabitent avec guitares électriques... J'ai demandé un jour à Bill si le campus avait concrétisé un rêve d'enfance et aussitôt, l'être jovial s'est refermé comme une huıt̂ re, endossant la carapace du businessman. L'un des talents de Gates pourrait cependant être d'avoir créé un contexte de rêve pour ces bohèmes de génie et avoir réussi à canaliser leur talent en vue de leur faire réaliser des produits qui peuvent être vendus aux cadres des grandes entreprises. On n'imagine pas à quel point le logiciel s'apparente à une oeuvre d'art avec ses aléas et vicissitudes. Lors de mon enquête, j'ai été surpris d'apprendre qu'Excel - l'un des logiciels vedettes de Microsoft - avait failli ne jamais voir le jour. Le programmeur qui en était responsable, personnage fantasque d'allure hippie s'était fâché avec Bill, avait pris son sac à dos et s'en était allé sur les routes... Les cadres �inanciers qui s'en remettent à Excel pour les prévisions budgétaires de leur conglomérat du haut d'une tour

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