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Beau Sauvage et autres contes de la Mauricie PDF

324 Pages·1990·2.418 MB·French
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Présentation et études de Clément LEGARÉ Répertoire de Béatrice MORIN-GUIMOND Enquêtes folkloriques de Carolle RICHARD et Yves BOISVERT Suivi d’une étude sur la Sociosémiotique et le français parlé au Québec par Clément LEGARÉ Collection Mémoires d’homme 1990 Presses de l’Université du Québec Case postale 250, Sillery, Québec G1T 2R1 Le Décanat des études avancées et de la recherche de l’Université du Québec à Trois-Rivières a facilité la publication de cet ouvrage en accordant une subvention puisée dans son Fonds institutionnel de recherche. ISBN 2-7605-0606-1 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés © 1990 Presses de l’Université du Québec Dépôt légal - 4e trimestre 1990 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Imprimé au Canada PRÉFACE « Le folklore vous tend la main, Messieurs [de la Société] du parler français. Veuillez croire qu’il sera très heureux le jour où, pour le plus grand bénéfice de votre science, vous l’accompagnerez vers ce peuple admirable qui conserve, pour nous, dans l’indissoluble unité de son âme, ses traditions et sa langue ». Luc Lacourcière1 On peut maintenant mieux apprécier les progrès que l’usage des appareils d’enregistrement a fait accomplir à la science ethnologique tout comme les défis nouveaux qu’il a entraînés. Leurs avantages ont été prédominants de sorte que ces nouvelles techniques s’avérèrent, par leur fidélité et leur précision, d’authentiques étalons qui s’inscrivirent alors obligatoirement dans la panoplie du collecteur de contes populaires puis, peu à peu, de tous les chercheurs des sciences humaines2. Mais cela n’était pas aussi apparent il y a cinquante ans, non plus que l’utilité, pour le linguiste, des investigations méthodiques de l’ethnologue. À telle enseigne qu’un Luc Lacourcière faisait presque figure de prophète devant les membres de la Société du parler français, réunis pour l’entendre à l’Université Laval le 20 février 1946, lorsqu’il avançait que « sans l’écriture beaucoup de choses essentielles à notre humanité se sont religieusement et fidèlement transmises de génération en génération, jusqu’à nous, [grâce] au peuple traditionnel ». Il soulignait que c’est « dans ce commerce avec le peuple que le folkloriste rencontre inévitablement la langue. [...] Pour tout dire, concluait-il, je ne conçois pas que des études linguistiques soient complètes sans la connaissance 1. Luc LACOUBCIÈRE, « La Langue et le Folklore », dans Canada français, vol. XXXIII, n° 7, mars 1946, p. 500. 2. Voir la politique éditoriale publiée dans le premier ouvrage de la collection Mémoires d’homme sous le titre « Notre transcription », dans Menteries drôles et merveilleuses, Montréal, Quinze, 1978, (2° édition en 1980), p. 11-21. VIII Préface de ce premier et génial nomenclateur qu’est le peuple. Et j’estime que la science du folklore qui fréquente chez le peuple est capable de rendre à votre œuvre, Messieurs du Parler français, les plus nombreux et utiles services »3. La suite des événements lui donne raison. En dépit des efforts solitaires et dispersés des Geneviève Massignon (1947), Ernest F. Haden (1948) et James LaFollette (1952), l’incubation se prolongea jusqu’au milieu des années soixante-dix. Après la publication en 1976 de La Jument qui crotte de l’argent, étude linguistique établie sur une version charlevoisienne d’un conte populaire, Marcel Juneau confirmait l’opinion de Lacourcière : « Les matériaux sonores accumulés par les ethnographes sont certainement l’une des meilleures sources documentaires, sinon la meilleure, dont dispose le linguiste d’ici »4. C’est d’ailleurs à cette époque que l’équipe du Trésor de la langue française au Québec, dont il était le directeur, entreprenait le dépouillement systématique des collections sonores emmagasinées aux Archives de folklore de l’Université Laval5. Parallèlement à ce virage fortement souhaité et longtemps attendu, Clément Legaré, encouragé par Luc Lacourcière lui-même, avait constitué, dès 1974, une équipe d’enquêteurs qui, jusqu’en 1978, sillonna la Mauricie à la recherche de récits et chansons populaires pour fournir matière à ses études de sémiolinguistique et de sémantique appliquées au folklore québécois. Dans cette perspective de continuité, par le jeu d’un libre échange fructueux entre la linguistique et l’ethnologie, le présent recueil, et l’étude sur « La Sociosémiotique et le parler français au Québec » qui l’accompagne, s’éclairent. Bien au fait de l’universalité des contes populaires — dont il a déjà publié un échantillonnage de sa collection mauricienne dans La Bête à sept têtes et Pierre la fève et produit deux articles très substantiels à partir de la grille analytique de l’école de Greimas —, monsieur Legaré recherche maintenant les caractéristiques culturelles du conte en scrutant minutieusement la langue populaire qui les véhicule. 3. L. LACOURCIERE, op. cit., p. 493-495, passim. 4. Marcel JUNEAU, « L’ethnographie québécoise et canadienne-française en regard des visées de la philologie et de la dialectologie », dans Mélanges en l’honneur de Luc Lacourcière sous la direction de Jean-Claude Dupont, Montréal, Leméac, » Folklore français d’Amérique », 1978, p. 245. 5. Dans le Dictionnaire du français québécois, Volume de présentation sous la direction de Claude Poirier, Sainte-Foy, P.U.L., 1985 [1986], on énumère les sources folkloriques sous les abréviations ENQ. [enquêtes], ou LITT. OR. [littérature orale] ou ENQ. LITT. OR. ; voir les explications aux pages XVII et XXIV. Préface IX Pour ce faire, l’auteur ancre sa démonstration dans le répertoire des 27 contes populaires de madame Béatrice Morin-Guimond, de Saint-Alexis-des-Monts. L’analphabétisme, que notre fin de siècle a résolu d’exterminer, aura peut-être favorisé chez cette conteuse l’organisation logique de sa mémoire dont le mécanisme intact, stimulé par la curiosité juvénile des enquêteurs, a déclenché, au grand ébahissement des lettrés de notre génération, le déploiement phénoménal d’un corpus oral qui était inactif depuis plus de vingt ans. De ce jaillissement narratif, notre distingué collègue ausculte le discours qui, à la façon du caméléon, prend la couleur du milieu ambiant ou, comme il le dit si bien lui-même, subit « l’influence de l’inculturation en revêtant la livrée socioculturelle québécoise ». Au cours de son analyse, l’auteur ne manquera pas d’en retracer les dimensions temporelle, spatiale et sociale et de les illustrer de façon convaincante par les listes de chronolectalismes, de topolectalismes et de sociolectalismes qu’il propose. En introduisant ce troisième ouvrage de Clément Legaré dans notre collection « Mémoires d’homme », nous confirmons qu’il possède les attributs des précédents, puisqu’il suit le même protocole d’édition pour une lecture plus agréable à tous. On se souviendra que ses caractéristiques les plus évidentes sont la transcription normalisée des textes oraux en français courant, l’ajout d’un glossaire expliquant les mots populaires identifiés, la création d’une introduction particulière à chacun des contes afin de les situer dans leur contexte international par des commentaires de nature historico- géographique et la composition d’un index des types pour y référer. Ce recueil jouit en outre d’une rare propriété : celle d’être exclusivement consacré au répertoire narratif intégral d’un informateur et, pour la première fois, d’une femme. À cause de ces titres divers, les ethnologues voudront certainement réserver à Beau Sauvage l’accueil privilégié qu’il mérite et à son auteur, qui annonce la préparation d’un Catalogue des contes populaires de la Mauricie, une mention de reconnaissance toute spéciale. Le Directeur de la collection « Mémoires d’homme » JEAN-PIERRE PICHETTE Département de folklore Université de Sudbury (Ontario) REMERCIEMENTS J’adresse d’abord mes remerciements aux collaborateurs qui m’ont permis de produire la première partie de cet ouvrage, le répertoire de Béatrice Morin-Guimond : les deux enquêteurs, Carolle Richard et Yves Boisvert, sans qui les récits de cette conteuse mauricienne n’auraient peut-être jamais été recueillis et enregistrés, les folkloristes Luc Lacourcière, Margaret Low et Jean-Pierre Pichette qui ont effectué la classification des contes d’après la typologie d’Aarne et Thompson, l’archiviste Carole Saulnier qui m’a fourni, sur les contes, les statistiques disponibles à l’Université Laval, de nouveau le professeur Jean-Pierre Pichette qui, à titre de directeur de la collection Mémoires d’homme, a relu attentivement les textes ici présentés. Quant à la monographie titrée « La Sociosémiotique et le français parlé au Québec », elle a fait l’objet d’une lecture annotée par le sémioticien A. J. Greimas, de l’École des Hautes Études en Sciences sociales à Paris, et par le linguiste Claude Poirier, directeur du groupe de recherche du Trésor de la langue française au Québec, de l’Université Laval. Enfin, grâce à l’informaticien Jocelyn Pelletier, de l’Université du Québec à Trois-Rivières, les résultats de l’enquête métalinguistique menée auprès de 22 linguistes québécois ont pu être traités avec rapidité et compétence. À ces autres spécialistes, j’adresse aussi ma vive gratitude.

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