Bulletin Technique n° 17 du 06 Juin 2002 - 4 pages P O I S � Stade gousses plates à gousses pleines T o r d e u s e s Parmi les parcelles où une protection est prévue, on distingue : Les captures se sont intensifiées fin Mai, - les parcelles a u s t a d e b o u t o n étoilé on atteint aujourd'hui 1925 captures pour (peu fréquentes à ce jour), intervenir dix postes et le vol s'annonce du m ê m e dans un délai de 7 jours (produits à b a s e calibre qu'en 2001 (2299 captures). Le de triazoles) ou de 12-14 jours (produits temps est à nouveau défavorable au vol, à base de morpholine) ; les captures sont interrompues. �l es parcelles à un s t a d e inférieur, ne Les traitements sont inutiles sur pois de pas intervenir. consommation, les seuils de 400 captu- res n'étaient pas atteints au stade gous- M i l d i o u ses pleines. La prospection habituelle est en cours P u c e r o n s pour suivre l'évolution des races. Nous s o m m e s intéressés partout signa- Traitements inutiles lement par fax ou téléphone de symptô- mes en variétés résistantes ou de parcel- les fortement attaquées en variétés sen- T O U R N E S O L � Stade 2 sibles (sauf repousses ou pieds isolés très rares). paires de feuilles à bouton étoilé (E1) P u c e r o n s M A I S � Stade 4 à 10 feuilles Les populations sont en régression de- S é s a m i e puis une dizaine de jours et une assez forte activité des prédateurs est observée Le vol d'intensité moyenne se poursuit. (coccinelles, chrysopes...). Les préconisations du bulletin précédent Maintenir la surveillance des parcelles restent valables. les plus tardives. P y r a l e P h o m o p s i s Des captures assez faibles sont enregis- Des projections de spores ont été obser- trées dans la plupart des pièges. vées (sites de Biard et de Périgny). Notamment en Nord Vienne, des pério- B L E � Stade amande aqueuse des contaminantes sont indiquées par le T O U R N E S O L modèle. Les attaques assez fréquentes en 2001 P u c e r o n s P u c e r o n s : (et plus localisées en 2000) ont confirmé, Pas d'évolution En général, les populations ont peu évo- s'il en était besoin, que l'inoculum est lué (et les conditions climatiques actuel- très présent dans la région. Dans ce B L E les ne sont pas favorables à l'augmenta- contexte, le choix de variétés très peu P u c e r o n s : tion des infestations). sensibles (ou peu sensibles) s'avère né- A surveiller En Charente-Maritime, des populations cessaire. plus élevées (proches du seuil d'interven- Surtout en situations à potentiel moyen C E R E A L E S 1ion) ont été signalées localement en ou élevé, une protection fongi début de semaine. Note commune résis- envisager en tenant compte de l'évalua- tion du risque. tance maladies Maintenir la surveillance. R E S I S T A N C E S D E S M A L A D I E S D E S C E R E A L E S A P A I L L E A U X F O N G I C I D E S E t a t des lieux et r e c o m m a n d a t i o n s nombreuses parcelles du Nord et l'Ouest de la France. Au cours de ces dernières saisons, cette espèce a régressé et Note c o m m u n e I T C F , I N R A , S P V actuellement T. yallundae est fortement implantée en toutes régions. Cette note a pour objet de faire un état des lieux des connaissances, mais aussi de nos interrogations sur la Etat de la résistance résistance des maladies cryptogamiques aux fongicides en e Vis à vis des triazoles cultures de cereales à paille en France. La majorité des souches de T yallundae actuellement Elle fait suite à celle diffusée en 1997 (Phytoma-la défense décelées en France est résistante aux triazoles (souches Ib des végétaux - N'500, décembre 1997, p.57-59) et 1998 ( ou le). Quant à T acuformis, cette espèce est naturellement Perspectives Agricoles- N° 231 - janvier 1998, p.52-55). résistante à cette famille d'IDM (ou inhibiteurs de la 14a Les situations ont évolué depuis trois ans pour le piétin- déméthylation des stérols ; Tableau 2). Dans ces verse ( Tapes ii7 vallundae et Tapesia acuform is ), et conditions, l'activité des triazoles sur piétin-verse reste I oïdium (Blumena grammis, syn. : Erysiphe graminis). limitée. Quelques éléments seront également communiqués pour la septoriose (Septoria trutici ) et les rouilles du blé ainsi que e Vis à vis du prochloraze pour que l 'hetnùnthosporiose (Helminthosporium teres) La résistance au prochloraze existe chez T yallundae et la rhynchosporiose (Rhynchosponum secalis) de (souches Ic) et T acuformls (souches Hp). Chez T l orge, maladies pour lesquelles la situation paraît moins acuformis, cette résistance a été à l'origine de pertes inquiétante d'efficacité de cet imidazole dans les années 1992-94. La Sur la base de ce constat nous formulons des remontée globale des populations de T. yallundae, a recommandations pratiques destinées à : entrainé depuis 6 à 7 saisons, une diminution des situations à fort pourcentage de souches IIp. Cette évolution avait � D une part promouvoir les techniques susceptibles de limiter les risques de développement de résistances permis de retrouver une efficacité du prochloraze dans la (voir encadré) plupart des régions où elle était affectée. Mais parallèlement, des souches résistantes au prochloraze � D'autre part gérer l'efficacité face à une perte (souches Ic) ont émergé au sein de l'espèce T yallundae. d efficacité en pratique lié à une résistance. Ces souches ont fortement progressé au cours des trois dernières saisons et concernent la plupart des régions, avec R e c o m m a n d a t i o n s g é n é r a l e s une présence marquée dans certaines d'entre elles (Ile de � Eviter d'utiliser des variétés de blé ou d'orge France, Nord Pas-de-Calais, Franche Comté, Lorraine, sensibles sur de grandes surfaces et préférer des Bourgogne...). Dans les parcelles où les proportions de variétés tolérantes aux maladies. souches le sont élevées (à partir de 20%), l'efficacité du prochloraze solo est affectée. Au vu des analyses réalisées � Privilégier toute méthode sanitaire culturale dans ces zones en 2001, le prochloraze pourrait être mis permenant de réduire le risque parasitaire, notamment en difficulté dans une situation sur deux ou trois. en limitant l'inoculum primaire (ex. rotation, date de serrus...). e Vis à vis du cyprodinil � Raisonner le positionnement des interventions en Depuis 1999, des souches résistantes au cyprodinil (famille fonction du développement des maladies grâce à des des anilinopyrimidines ; Tableau 2) sont détectées au méthodes fiables d'observation et du suivi des champ (Ani RI ; Tableau 1) dans différentes régions parasites, permettant de ne traiter que si nécessaire. françaises, avec des fréquences inférieures à 20% dans la � Limiter le nombre d'applications chaque saison plupart des sites. Ces souches existent chez T. yallundae et avec des matières actives présentant entre elles une T acuformis et certaines cumulent la résistance au résistance croisée positive. prochloraze et au cyprodinil. La répercussion pratique de � Alterner des molécules avec des modes d'action ces souches reste encore mal connue. Il n'a jamais établi à différents, dans les programmes de traitements. ce jour de corrélation entre leur présence et une perte � Utiliser des associations de molécules à modes d'efficacité du cyprodinil au champ. d action différents , soit pour minimiser le risque de Recommandations développement de résistance, soit pour faire face à un � Ne traiter que les parcelles qui le justifient et pour problème de résistance en pratique pour une famille ce faire, évaluer le nsque à l'aide d'outils disponibles donnée. (Avertissements Agricoles, conseils ITCF, grilles de � Ne pas dépasser deux applications annuelles de risque, tests de diagnostic). strobilurines. Sur blé, en cas de nsque d'oïdium � Si le traitement est nécessaire, le choix du produit doit résistant aux strobilurines, il faut recourir à tenir compte de l'ensemble des données techniques et l'utilisation d'autres molécules efficaces. Dans le cas économiques disponibles et en particulier, du fait que de l'orge, il convient de favoriser la diversité des le cyprodinil correctement utilisé reste efficace en modes d'actions des fongicides en associant et en toute zone et que l'activité du prochloraze dépend de alternant tnazoles, strobilurines et anilinopynmidines l'abondance des souches le : en secteurs fortement concernés par les PIETIN-VERSE populations le, le prochloraze utilisé seul est insuffisant. Il est donc recommandé de le Cette maladie est provoquée par deux espèces : T renforcer ou d'avoir recours au cyprodinil. vallundae et T acuformis (Tableau 1). Au début des années 1990, T acuformis était dominante dans de TABLEAU 1 - Piétin-verse : activité des fongicides suivant le type de souches. Sensible (S) ou résistant (R) Sensible Espèce Croissance aux IDM Nomenclature (Ani S) ou résistant mycélienne (Ani RI) au cyprodinil Triazoles Prochloraze S ! S la ou Tn S ! Tapesia «rapide» S Ib ou Tri RI Ani S ou Ani RI R | yallundae R le ou Tn R2 R T R I S Ils ou Pro S Tapesia « lente » | Ani S ou Ani RI acuformis R j R IIp ou Pro R ! TABLE AL 2 - Classification des principaux fongicides foliaires utilisés sur céréales. j � Mode d'action Famille chimique Matière active j Minéraux soufre Multi-site Dithiocarbamates manèbe mancozèbe Phtalonitriles chlorothalonil azoxystrobine Respiration mitochondriale Strobilurines krésoxim-méthyl (Qol) trifloxystrobine Irrudazoles prochloraze bromuconazole cyproconazole Inhibiteurs de la biosynthèse des époxyconazole stérols (IBS) fluquinconazole flusilazole 14a-déméthylase (IDM) Triazoles flutriafol héxaconazole métconazole propiconazole tébuconazole tétraconazole fenpropimorphe Inhibiteurs de la biosynthèse des Morpholines tridémorphe stérols (IBS) Pipéridines fenpropidine A14-réductase et/ou A8��A7 isomérase spiroxamine 1 Spirocétalamines Synthèse d'acides aminés Anilinopyrimidines cyprodinil Signalisation cellulaire Phénoxyquinoléines quinoxyfen en secteurs faiblement concernés par les souches associer les modes d'action selon le stade. Le lc, l'utilisation du prochloraze reste possible. quinoxyfen sera privilégié pour des interventions Pour limiter les nsques de dénve et préserver précoces et les morpholines ou assimilés pour les l'avenir, il est cependant conseillé de pratiquer traitement plus tardifs (après 2 n9uds). l'alternance prochloraze cyprodinil, surtout en � N'utiliser le quinoxyfen qu'en préventif avant 2 monoculture de blé. n9uds et ne pas dépasser un traitement par saison. � Ces recommandations générales devront être affinées � Partout où l'oïdium est une préoccupation secondaire dans chaque région en fonction des résultats de recourir à l'ensemble des solutions disponibles et monitoring et des expérimentations d'efficacité accroître la vigilance. locales SEPTORIOSE DU BLE OÏDIUM La lutte contre cette maladie repose principalement sur des Etat de la résistance fongicides appartenant à la famille triazoies (IDM) et aux e Vis à vis des triazoles strobilurines inhibiteurs de la respiration (Qol). Des Bien que la pression de cette maladie ait été faible en efficacités intéressantes peuvent être obtenues avec France au cours de ces dernières saisons, la résistance aux d'autres produits, en application préventive, notamment triazoles est toujours présente dans les populations avec des fongicides de contact (chlorothalonil) qui ne françaises d E. graminis. Elle est généralement associée à présentent pas de risque de résistance. une mutation du gène codant pour la 14a- déméthylase. Etat de la résistance cible de ce groupe d'inhibiteurs de la biosynthèse des Une dérive de la sensibilité de S. tritici vis-à-vis des stérols (lBS: Tableau 2). Toutefois, une efficacité triazoles et plus généralement des IDM a été observée ; il y résiduelle des triazoles est observée en pratique. a résistance croisée positive entre toutes les matières actives de ce groupe d'IBS, mais l'efficacité en pratique e M is à vis des morpholines - pipéridines - spirocétalamines est plus ou moins affectée selon les triazoles. Ln second type d'IBS est constitué par le groupe des A ce jour, aucune résistance de S. tritici aux strobilurines n'a été décelée en France. morpholines (fenpropimorphe) - pipéridines (fenpropidine) - spirocétalamines (spiroxamine) (Tableau Recommandations 2). Des souches d'E graminis résistantes à ces trois Choisir les triazoles les plus efficaces, les utiliser en matières actives sont présentes sur la moitié Nord de la alternance ou dans des associations avec une autre France. Elles affectent plus ou moins leurs performances matière active efficace : strobilurine ou multi-site tel le en pratique. Les tests de laboratoires montrent qu'il existe chlorothalonil. une résistance croisée positive entre les matières actives de ROUILLES (P.graminis, P. striiformis, P. hordei) ce groupe. Toutefois, il est possible d'observer un gradient Aucune dérive de l'efficacité n'a été observée, ni avec les d efficacité croissant au champ: fenpropimorphe �» inhibiteurs de la biosynthèse des stérols (IDM), ni avec les spiroxamine -� fenpropidine. strobilurines, depuis le début de leur utilisation. e Vis à vis des strobilurines Des souches d' E graminis fortement résistantes aux RHYNCHOSPORIOSE strobilunnes ont été décelées en France et leurs fréquences Les molecules les plus actives parmi les inhibiteurs de la sont particulièrement élevées chez l'oïdium du blé, au biosynthèse des stérols, principale famille utilisée pour Nord de la Loire. Cette résistance est déterminée par une lutter contre cette maladie, donnent des résultats mutation du gène codant pour le cytochrome b, la cible de satisfaisants en France, bien que des dérives de ces strobilurines, inhibitrices de la respiration performances aient déjà été observées dans d'autres pays. rrutochondriale (Tableau 2). Recommandations � Vis à vis des autres fongicides « anti-oidium » Afin de prévenir les phénomènes de résistance, il est En France, les autres - anti-oïdium " récemment conseillé d'utiliser des spécialités associant les triazoles développés, tels le cyprodinil et le quinoxyfen, ne avec du fenpropimorphe, de la spiroxamine, des semblent pas concernés à ce jour par les phénomènes de strobilurines ou, du cyprodinil, fongicides également résistance, pas plus que le soufre, seul multi-site autorisé efficaces sur rhynchosporiose. L'alternance des modes sur l'oïdium. d'action est aussi possible. Recommandations H E L M I N T H O S P O R I O S E DE L ' O R G E (H. teres). � En cas d'infestations importantes les triazoles sont Etat de la résistance insuffisants, mais certains d'entre eux contribuent à Comme pour la septoriose, une dérive de la sensibilité au l'efficacité globale d'un programme de traitement champ de certaines triazoles (IDM) est observée. Il y a (notamment le cyproconazole, le fluquinconazole et le résistance croisée positive entre toutes les matières actives tétraconazole). de ce groupe d'IBS, mais l'efficacité en pratique est plus � Les spécialités comportant une matière active du ou moins affectée selon les triazoles. groupe morpholines-pipéridines-spirocétalamines A ce jour, aucune résistance d'H. teres aux strobilurines ou restent un choix possible, à préférer en cas au cyprodinil n'a été décelée en France. d'intervention tardive, du fait de leur action curative. Recommandations Les strobilurines, inefficaces dans les régions au Trois modes d'action différents sont utilisables pour lutter Nord de la Loire, ne doivent plus y être considérées contre l'helminthosporiose de l'orge. N'employez les comme des « anti-oïdium *. Sur cette partie du triazoies qu'en alternance ou en association avec une territoire, en cas de risque oïdium avéré, alterner ou strobilurine ou le cyprodinil.