Avertissements Agricoles - Grandes cultures - Ile de France - 2007 - 1

2007·0.79 MB·French

by  Service Régional de Protection des Végétaux, Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles

Bulletin Technique n° 01 du 16 janvier 2007 - 2 pages
L e S e r v i c e R é g i o n a l d e la P r o t e c t i o n d e s V é g é t a u x lie d e F r a n c e e t
la F é d é r a t i o n R é g i o n a l e d e D é f e n s e c o n t r e les O r g a n i s m e s N u i s i b l e s
v o u s p r é s e n t e n t leur m e i l l e u r s v o e u x p o u r 2 0 0 7 .
piégage avec 2 captures dans le sud de la région : une à
Château Landon (77) et une autre à Monnerville (91 ).
T e m p é r a t u r e s d o u c e s e t
C'est la première fois que l'on piège ce ravageur aussi tôt
dans la région. Lescaptures les plus précoces avaient eu
p a r a s i t i s m e
lieu jusqu'à présent vers le 10 février. A suivre.
L'automne 2005 avait été marqué par des mois de septem-
bre et surtout octobre chauds. Pour la campagne en
Ce contexte climatique de cette année est l'occasion de
cours, le scénario s'est reproduit avec un excédent
s'interroger, avec un peu de recul, sur les conséquences
encore plus important pour septembre (près de 4° en plus
possibles du réchauffement climatique sur le parasitis-
que la normale). Cette situation a cette fois perduré en
me, à travers quelques exemples, nationaux et régionaux.
novembre. Si décembre a été proche de la normale, le mois
de janvier, pour l'heure, bat des records (voir graphique)
D e s s o r t i e s p l u s p r é c o c e s
avec près de 8° de température moyenne. Sur les 30
La date de début de migration des pucerons est toujours
dernières années, c'est le mois de janvier 1988 qui avait
plus précoce : sur les stations INRA de Rennes et
été le plus doux avec 7, 1 o.
Montpellier, depuis trente ans, elles ont commencé en
moyenne un jour plus tôt chaque année. Les pucerons
Températures moyenoe de la région
ont donc gagné un mois d'activité sur cette période.
En lie de France, les premières captures de pyrale du
maïs, sont en moyenne plus précoces d'une semaine par
rapport aux années 80.
D e s a t t a q u e s p l u s f o r t e s
Les fortes températures peuvent favoriser un dévelop-
pement explosif de certains parasites. C'est le cas de
ravageurs à cycle court : pucerons, acariens...
En lie de France, le niveau de captures de tordeuses du
�D onnees sur 1 5 janvier pour (Hj-07
pois est fortement lié aux températures du mois de juin
comme le montre cette étude réalisée sur les 8 dernières
Ce contexte thermique, associé à une pluviométrie voisi-
années.
ne de la normale, a permis un bon développement des
cultures d'automne, et laisse envisager de bons reliquats
Relation température / tordeuse du pois
azotés. Il a aussi des conséquences sur le parasitisme,
avec une présence significative de septoriose,oïdium et
rouille brune dans les blés. La douceur est également
température moyenne captures cumulées
susceptible d'extérioriser assez tôt leséventuelles mani-
de juin semaine 26
festations de viroses sur céréales.
� 17' 136
17à 18° 215
D é j à d e s c a p t u r e s d e c h a r a n ç o n d e la tige � 18° - = 360
Jusqu'alors si les températures étaient douces, on avait
fréquemment un temps couvert, humide, du vent. La belle
Toutefois si certains parasites sont favorisés, leurs pré-
journée ensoleillée de dimanche a permis la sortie des
dateurs peuvent l'être aussi.
tous premiers charançons de la tige dans nos cuvettes de
E x p a n s i o n g é o g r a p h i q u e d e A p p a r i t i o n d e n o u v e a u x D e n o u v e a u x p a r a s i t e s
c e r t a i n e s e s p è c e s c o m p o r t e m e n t s . Le changement climatique à moyen terme
pourrait aggraver un phénomène déjà préoc-
La sésamie, papillon dont les larves se nour- L'étude des pucerons révèle elle aussi l'im-
cupant, celui des invasions biologiques.
rissent de tiges et d'épis de maïs (comme la pact du changement climatique. L'INRA de
Entre 2000 et 2005, 41 nouveaux insectes
pyrale), sensible au gel continu en hiver, Rennes, a étudié trente années de données
d'intérêt agronomique ont été détectés en
restait cantonnée au sud de la France (Lan- fournies par un réseau européen de pièges à
France. Ils ont généralement profité des
guedoc, M idi-Pyrénées, Aquitaine). Progres- succion ( des aspirateurs fonctionnant en
circuits commerciaux pour coloniser de nou-
sivement depuis une dizaine d'années, les continu sur des mâts de 12 mètres de haut).
veaux territoires. Il s'agit surtout de coléop-
attaques sont remontées vers le nord : Poitou On ne constate pas d'augmentation de la
tères (la chrysomèle du maïs, le capricorne
Charentes, Pays de la Loire, Centre (Indre et quantité de pucerons, mais plus de diversité.
asiatique,...), d'hémiptères (cochenilles, pu-
Loir). Dans quelques années, on pourrait la Des espèces probablement présentes sur le
cerons, psylles), de lépidoptères et de thrips.
retrouver en Ile de France. territoire en faible quantité, deviennent pié-
Ils proviennent en majorité d'Asie et d'Aus-
geables. Le nombre moyen d'espèces captu-
tralie, et sont le plus souvent des parasites
La processionnaire du pin, outre les ravages rées chaque année est ainsi passé de 169,
d'arbres et arbustes d'omement.
occasionnés à de nombreuses essences de entre 1978 et 1982, à211 actuellement.
pins, possède des poils urticants entraînant
La présence d'un climat plus doux pourrait
des réactions plus ou moins violentes chez Traditionnellement, la pyrale du maïs pré-
favoriser l'implantation durable de certains
l'homme et les animaux. Cette chenille jus- sentait une génération par an, dans la partie
d'entre eux.
qu'ici se rencontrait dans la zone méditerra- nord de la France, et jusqu'à deux dans le sud.
néenne. Elle progresse depuis plusieurs dé- Nos suivis montrent que l'on a désormais,
Outre les ravageurs, la flore et les maladies
cennies vers le nord de la France (près de 30 lors des étés chauds, une apparition fréquen-
sont également susceptibles d'évoluer dans
km tous les 10 ans selon l'INRA), ainsi qu'en te d'une deuxième génération dans notre
le temps avec le climat, mais d'autres facteurs
altitude, dans les Alpes, les Pyrénées et le région, et d une troisième dans ie sud de ia
comme les pratiquesagricoles, interviennent
Massif Central (environ 50 m 1 décade). Elle France, ce qui accentue la pression sur la
aussi dans les changements. D'où la néces-
a atteint le sud de l'lie deFrance. récolte. Ce n'est pas tant le rendement qui est
sité d'avoir des dispositifs de surveillance
L'extension de l'aire de répartition semble affecté, que la qualité du maïs, dans la mesure
adéquats.
principalement liée au réchauffement climati- où ces attaques favorisent le développement
que, mais est sans doute facilitée aussi par les de champignons.
plantations le long des autoroutes.
La canicule de 2003 avait toutefois tué nom-
bre de colonies, montrant que le réchauffe-
ment peut aussi avoir des effets négatifs pour
les ravageurs.