Avertissements Agricoles - Grandes cultures - Ile de France - 2006 - 5

2006·1 MB·French

by  Service Régional de Protection des Végétaux, Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles

Bulletin Technique n* 05 du 27 février 2006 - 2 pages
Vis-à-vis du quinoxyfène
R é s i s t a n c e a u x f o n g i c i d e s
En 2005, les monitorings réalisés en France sur blé, tant
Après le piétin verse, nous poursuivons notre tour sur des spores collectées dans l'air (Epilogic) que sur des
d'horizon des problèmes de résistance aux fongicides
populations issues de feuilles oïdiées (INRA Versailles),
sur céréales, à partir d'une note commune INRA-SPV- confirment la présence de souches fortement résistantes
ARV ALI S-Institut du végétal, illustrée par nos données
au quinoxyfène. Elles sont à nouveau décelées en Cham-
régionales. Dans un prochain bulletin, nous ferons le
pagne, mais aussi en Picardie, en Haute-Normandie et
point sur les résistances sclérotinia.
dans l'Est du bassin parisien. Des efficacités anormale-
ment faibles de cette matière active, dont la cause est
attribuable à la présence de ces souches, ont été obser-
R é s i s t a n c e o ï d i u m
vées en 2005 dans certains essais champenois.
Vis-à-vis des strobilurines
Le quinoxyfène sera utilisé pour des interventions
Les souches fortement résistantes aux strobilurines se
précoces jusqu 'à 1 n9ud, en prenant soin de ne pas
sont généralisées en France et leurs fréquences sont
dépasser un seul traitement par saison. Compte tenu de
particulièrement élevées chez l'oïdium du blé. Seules les
la présence de souches résistantes, il est recommandé
régions les plus au Sud sont encore relativement épar-
de prévoir une utilisation en début d'attaque et en
gnées sans résistance observée en pratique pour le
association avec une autre classe d'anti-ordium (« ami-
moment Ce phénomène concerne également l'oïdium de
nes », triazole,...) ; cette recommandation s 'applique
l'orge B. graminis f. sp. hordei.
particulièrement à la Champagne.
Excepté dans le Sud de la France, les strobilllrines ne
doivent plus être considérées comme des anti-ofdiums
Vis-à-vis des autres « anti-oTdium »
efficaces. En cas de risque oïdium avéré, utiliser d'autres
Des souches résistantes au cyprodinil ont été signalées
modes d'action et de préférence en association.
en France dès 1998. Par ailleurs une baisse d'efficacité
significative est observée en pratique depuis quelques
Vis-à-vis des triazoles
années. Son activité sur oïdium du blé et de l'orge doit
La résistance aux triazoles est toujours présente dans les
être considérée comme faible, notamment dans le Nord
populations françaises. Toutefois, certains triazoles
de la France.
(notamment cyproconazole, tétraconazole, fluquinco-
Le soufre, seul multi-site autorisé sur l'oïdium, n'est pas
nazole et tébuconazole sur blé) conservent une efficacité
concerné par les phénomènes de résistance. Son effica-
intéressante en pratique.
cité reste malgré cela très limitée.
En cas d'infestations importantes, les triazoles sont
insuffisants, mais certains d'entre eux contribuent à
l'efficacitéglobale d'un programme de traitement sur
Le graphique ci-dessous présente les résultats de notre
blé et/ou sur orge.
réseau suivi érosion efficacité obtenus sur deux ans, qui
montre le comportement des différentes solutions.
Vis-à-vis des « amines »
Ce groupe est représente par une morpho line
(fenpropimorphe), une pipéridine (fenpropi-
S u i v i é r o s i o n efficacité o ï d i u m
dine) et une spirocétalamine (spiroxamine).
Des souches résistantes à ces trois matières essais P V 2 0 0 4 et 2 0 0 5
actives sont présentes principalement sur la
moitié Nord de la France. Toutefois, les perfor-
mances en pratique de ces trois fongicides
demeurent intéressantes. Les tests de labora-
toire montrent qu' il existe une résistance croi-
sée positive entre les matières actives de ce
groupe.
Les spécialités comportant une matière ac-
tive du groupe des « amines » sont à préférer
sur oïdium déclaré.
Vis-à-vis des triazoles
R é s i s t a n c e s e p t o r i o s e R é s i s t a n c e h e l m i n t h o
Une dérive de la sensibilité de S. tritici vis-à-
'is-à- vis des strobilurines vis des triazoles a probablement eu lieu au sur blé
Jne évolution rapide de la résistance aux début des années 1990. Les surveillances A ce jour aucune résistance n'est signalée en
trobilurines chez S. tritici a été observée en réalisées au cours de ces 3 dernières saisons France chez Helminthosporium tritici-repen-
rance et dans beaucoup d'autres pays euro- indiquent la présence de plusieurs types de tis. Des populations résistantes aux strobilu-
éens. La résistance est croisée entre tous les souches faiblement à moyennement résis- rines ont été observées en Suède et en Alle-
)oI. Corrélativement, des baisses d'efficaci- tantes. Dans la majorité des cas, il y a résis- magne. Chez ce champignon, les mutations
i généralisées ont été observées en France tance croisée, avec une variabilité du niveau du gène concernées impactent plus forte-
n 2005 en particulier au Nord d'une ligne La de résistance suivant les matières actives. ment l'efficacité en pratique.
Lochelle- Lyon. Le Sud n'est pas épargné L'efficacité des triazoles reste suffisante pour N'employer les strobilurines qu 'en associa-
îême si les fréquences de souches résistan- les meilleurs d'entre eux, même si, en tendan- tion avec des triazoles efficaces (notam-
ts restent limitées. Le phénomène risque de ce, sur une période de 10 ans, une érosion ment, tébuconazole, propiconazole...).
'aggraver en 2006. notable de leur efficacité peut être observée
(de l'ordre de 20 %). sur orge
,e graphique ci-dessous montre la relation
Comme pour la septonose, une dérive de la
ntre le niveau de résistance aux strobiluri-
L 'extension des résistances aux strobiluri- sensibilité vis-à-vis des triazoles est obser-
es et l'historique fongicide de la parcelle
nes dans les régions du Nord de la France vée pour H. teres et a entraîné des baisses
.epuis la campagne 1998. On peut voir :
impose de modifier le raisonnement du choix d'efficacité. Il y a résistance croisée positive
que le niveau de résistance est beaucoup
des fongicides. L 'efficacité des QoI sera entre toutes les matières actives de ce grou-
.lus élevé quand l'historique en strobilurine
durablement affectée, d'autant plus que la pe, mais l'efficacité en pratique est plus ou
st important, résistance estfortement installée et la pres- moins affectée selon les triazoles.
que pour des usages moyens de strobiluri-
sion parasitaire élevée. Toujours utiliser
es (1,2 à 1,5 passage / blé), la fréquence de
les Qol en association ou en mélange avec Les premières souches d'H. teres résistantes
ésistance s'est fortement accrue en 2 ans. des fongicides d'autres familles : triazoles aux strobilurines ont été détectées en France
lar le brassage des spores, toutes les parcel-
ou multi-sites. en 2004, mais aussi en Angleterre et en Bel-
:s, même à faible historique, sont donc con-
gique ; elles continuent à être détectées en
Ne jamais appliquer plus d '7 QoI sur blé par
emées. 2005, avec des niveaux de résistance faibles
an. Dans les zones où la
à moyens. Une plus grande variabilité est
résistance est générali-
Relation h i s t o r i q u e strobilurines - résistance
observée dans l'efficacité des QoI pour les
sée, des programmes
'é.sistance molécules les moins actives.
sans Qol doivent être
retenus si la septoriose
A ce jour, aucune résistance pratique au
est l'unique maladie fo-
cyprodinil n'a été décelée en France.
liaire visée.
Trois modes d 'action différents sont utilisa-
En pratique, les pro-
bles pour lutter contre l'helminthosporiose
grammes de traitement
de l'orge. De manière générale, associer
pour lutter contre S. tri-
deux modes d'actionpour lutter contre l'hel-
tici devront être cons-
minthosporiose de l'orge, en particulier
truits autour des tria-
pour les triazoles et les strobilurines. Pour
zoles et des fongicides
cette dernière amiue, limiter l'utilisation à
mufti-sites. Choisir les
un traitement par saison sauf très forte
triazoles les plus effi-
pression d'H. teres.
caces, et à une dose per-
Nbre moyen strobilurines sur blé depuis 1998 mettant d'assurer un
bon niveau d'efficaci-
t¿ Les fongicides mul1i-sites (chlorotha-
jt second graphique montre que la résistan-
loni/., mancozèbe, folpel) dont l'action est
:e se traduit (au-delà de 40% de fréquence) Tous ces problèmes de résistances mon-
essentiellement préventive (produits de con-
)ar une forte diminution de l'efficacité des trent la grande fragilité des solutions chi-
tact) doivent être positionnés avant la con-
trobihirines, de lapyraclostrobine ( COMET) miques, et doivent militer, lorsque ce là est
tamination des 3 feuilles supérieures par la
. pleine dose dans ces essais. Le même com- possible, pour un recours à l'utilisation de
septoriose. Ces deux groupes de fongicides
�ortement est observé pour les autres strobi- variétés moins sensibles aux maladies.
peuvent être utilisés en alternance ou en
urines.
association.
Relation efficacité C O M E T - résistance septoriose
Essais S P V 2005
% efficacité à T + 20 jours
% souches résistantes