Avertissements Agricoles - Grandes cultures - Ile de France - 2005 - 37

2005·0.85 MB·French

by  Service Régional de Protection des Végétaux, Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles

Bulletin Technique n036 du 8 décembre 2005 - 2 pages
Comme les années précédentes, nous fai-
B l é 1
sons à l'occasion de ce dernier envoi un
retour sur quelques évènements marquants
de l'année écoulée, et les enseignements à
D é s h e r b a g e
tirer pour la nouvelle campagne, grâce à nos
B o n n e s
Depuis 3 ans, les sulfonylurées récentes
expérimentations et études.
( iodosulfiiron et mésosulfuron) occupent une
f ê t e s d e f i n
place importante dans les programmes de
Toutes ces informations, et bien d'autres,
désherbage. De très bons résultats sont ob- d ' a n n é e .
sont présentées plus en détail dans notre
tenus sur vulpins, ray grass mais aussi sur
brochure bilan que vous pouvez commander
paturin, agrostis, folle avoine. A court terme,
(voir bulletin précédent).
leur utilisation massive présente cependant
un risque, l'apparition de résistance étant
inéluctable.
C o l z a
Les urées substituées (isoproturon, chlorto-
luron) gardent un intérêt, en programme dans
M é l i g è t h e s
des situations très infestées, et pour gérer les
Des attaques importantes ont été relevées en résistances. Mais leur détection dans les
2005, conséquence d'une coïncidence entre eaux à des concentrations parfois importan-
une arrivée massive de méligèthes et des tes, pose des problèmes. Les bandes enher-
colzas au stade sensible. Même si les colzas bées pourront améliorer la situation. D'une
ont une forte capacité de compensation, les manière plus générale, on attend prochaine-
infestations importantes (au delà de 15-20 ment la sortie du texte fixant les Zones Non
méligèthes par plante) sont préjudiciables. Traitées (bandes ne devant pas recevoir de
traitement en bordure d'un cours d'eau).
Les résultats de nos suivis en parcelle et de Plusieurs largeurs seront prévues selon le
l'enquête auprès des agriculteurs montrent type de produit.
très nettement la supériorité du tau-fluvali-
nate (MAVRIK FLO ou TALITA) pour la
P i é t i n v e r s e
maîtrise des méligèthes, par rapport au mala-
thion ou aux autres pyréthrinoïdes. Le risque La lutte contre le piétin verse ne doit pas être
d'apparition de résistance à cette molécule systématique mais raisonnée par les obser-
est probable, d'où la nécessité d'une utilisa- vations et les outils d'aide à la décision
tion raisonnée. (modèle et grille de risque - suivre les Aver-
tissements du mois de mars).
N'oubliez p a s
S c l é r o t i n i a
Compte tenu que la résistance prochloraz est d e v o u s
Une campagne 2004/05, avec des attaques bien établie dans la région, seul le cyprodinil
réabonner.
faibles voire moyennes, mais qui a permis (UNIX) présente une bonne garantie d'effi-
toutefois de confirmer les très bons résultats cacité en toutes situations, en attendant l'ar-
de la nouvelle matière active boscalid (PIC- rivée prochaine de nouvelles substances.
TOR PRO), en efficacité comme en rende-
ment. Celà apporte un choix complémentaire
S e p t o r i o s e b l é
aux côtés de la procymidone (KIMONO) ou
du tebuconazole (HORIZON). Un retour remarque de cette maladie en 2005
avec les pluies d'avril. Les principaux ensei-
La lutte biologique par le CONTANS amène gnements de l'année sont :
également un effet intéressant pour les situa- - la progression confirmée de la résistance
tions à risque agronomique élevé (efficacité aux strobilurines dans la région, comme sur
aussi sur sclérotinia du pois). l'ensemble du territoire. Ces matières actives
^ n'ont plus qu'une faible efficacité sur septo-
: \riose. Leur maintien dans les programmes
fongicides de demain mérite d'être posée. A Y'a t-il des études de lutte biologique contre
F é v e r o l e
dose réduite, leur effet sur le rendement n'est la chrysomèle du maïs ?
plus évident. Des travaux sont effectivement menés, par
exemple en Suisse, concernant des némato-
B r u c h e
- pour les triazoles, l'epoxiconazole reste la des ou des champignons. On est encore loin
Bons résultats des doubles protections à
meilleure solution devant le metconazole. Il y d'applications au champ car comme toute
base d'endosulfan. Des solutions de substi-
a cependant une érosion lente de l'efficacité recherche de lutte biologique, il faut :
tution sont en cours d'évaluation par rapport
des triazoles, souciante pour l'avenir. - trouver les souches les plus efficaces, et à
au retrait annoncé de cette molécule.
quelle dose,
L'aspect variété semble jouer un rôle par le
- pour diversifier les familles chimiques, les - évaluer les effets non intentionnels,
décalage de stade d'apparition des gousses
produits de contact à action multisites (non - développer une production de masse.
(Maya plus attaquée que Mélodie dans nos
concernés par la résistance) présentent de 1'
essais depuis 2 ans).
intérêt, vis-à-vis de la septoriose en premier Y'a t'il une réglementation pour les adju-
traitement, avec en premier lieu le chlorotha- vants ?
lonil (seul ou asocié à un triazole), mais aussi Il existe actuellement des catégories d'homo-
le folpel ou le mancozèbe. Il en est de même M a l a d i e s logation (adjuvant pour bouillie herbicide,
pour le prochloraz. fongicide, insecticide, substance de crois-
Dans le cas de développement tardif de la
sance) qui concernent aussi bien les huiles
rouille, comme celà est le cas depuis 3 ans, un
que les mouillants. Deux remarques :
traitement fongicide unique à base de tebuco-
M a ï s - tout adjuvant non autorisé pour un usage
nazole (HORIZON) présente les meilleurs
est interdit,
résultats économiques.
- l'existence d'une autorisation ne signifie
P y r a l e
pas un intérêt technique systématique d'un
Si les anaques de pyrale restent toujours adjuvant.
hétérogènes en situations non protégées,
Q u e s t i o n s - R é p o n s e s
nos études confirment la relation existant Il y a un projet de refonte des catégories
Pourquoi n'y a t-il pas de dérogation pour
entre le niveau d'attaque par la pyrale et celui d'homologation, qui se déclineront par fonc-
certains insecticidesprésum és efficaces sur
par la fusariose sur épis. Dans l'optique de la tion et par catégorie de cultures.
méligèthes à l'étranger ?
réglementation mycotoxines à partir de 2007,
Dans le cas précis des méligèthes, aucune
l'intérêt de la lutte contre la pyrale pourrait
demande de dérogation n'a, à notre connais-
être relancé . Les trichogrammes représen-
sance, été effectuée, notamment pour une
tent un moyen efficace de lutter contre la
ancienne molécule qui n'a pas encore été ré-
pyrale, d'autant plus que l'on peut avoir des
évaluée au niveau européen.
débuts de deuxième génération plus ou moins
Il y a de toute façon un processus d'évalua-
précoces selon les années et les secteurs.
tion et d'autorisation de mise sur le marché
des produits phytosanitaires. La dérogation
C h r y s o m è l e ne peut être qu'exceptionnelle et non une
règle dès qu'un problème se pose. Elle con-
La présence de mais sur mais constitue le
cerne généralement des produits retirés (pro-
principal facteur de risque vis-à-vis de ce
cédure d'usages essentiels avec une durée
ravageur.
limitée), qui ont donc déjà été évalués, et non
La modification éventuelle des mesures de
des produits non encore autorisés pour une
lune n'est toujours pas actée (prochaine
culture.
réunion mi-décembre).
B i o d i v e r s i t é e t p a y s a g e a g r i c o l e e n S e i n e - e t - M a m e
Le Conseil Général de Seine et Marne souhaite réaliser un atlas de la biodiversité du département dont il a confié une partie de la réalisation
au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris. Le but de ce programme de recherche est de connaître les espèces animales et végétales
qui peuplent le département et déterminer l'impact de différentes utilisations de l'espace sur la répartition de ces espèces : agriculture,
urbanisation, voies de transport... Pour bien comprendre comment fonctionne la nature, il faut un certain nombre de sites d'observation.
Le suivi par le Muséum consiste à effectuer des comptages d'oiseaux, et à identifier les plantes poussant dans les bordures des champs.
Ces études sont déjà conduites sur le réseau biovigilance flore SRPV - FREDON.
Si vous êtes en Seine et Marne, et intéressés par cette démarche, vous pouvez contacter l'équipe du Muséum.
Florence Devers Tel. [phone]
Equipe « Biodiversité et paysage agricole »,
Conservation des Espèces Restauration et Suivi des Populations, UMR 5173
Muséum National d'Histoire Naturelle
55, rue Buffon, 75005 Paris