Bulletins Techniques des Stations d'Avertissements Agricoles n° 466 du 16 février 2000 - 2 pages d'après les observations des 11 et 14 février 2000 P i é t i n v e r s e C o l z a La douceur et les pluies de ces jours favori- Stade : Rosette à reprise de végétation. sent de nouvelles contaminations du cham- pignon. Depuis la semaine dernière, les symp- C h a r a n ç o n d e l a t i g e tômes n'ont pas évolué. Le tableau ci-joint P r o c h a i n Les pluies de la semaine dernière, ont été reprend les notations réalisées dans de nou- défavorables au vol des charançons. Aucu- b u l l e t i n p r é v u velles parcelles du Réseau. ne nouvelle capture n'a été relevée, dans nos le 2 3 février. % de pieds touchés par le piétin verse pièges, depuis le 7 février. dans les témoins le 14/02 M Les cuvettes jaunes doivent être instal- Lieu Date semis lées, dans les parcelles. En l'absence de vol, %attaque ne traitez pas. 08 Barby 01/10 2 Mont-Laurent 19/10 0 10 St Pouange 14/10 10 C é r é a l e s Charny le Bachot 10/10 0 Eaux Puis eaux 08/10 4 Stade : Début à plein tallage. 511sse 10/10 0 M a l a d i e s f o l i a i r e s Unchair 12/10 0 Somme Vesle - 8 Seul 1 ' oïdium évolue sur les blés et les orges. La Cheppe 07/10 2 De nouveaux coussinets étoilés, à peine vi- Vauchamps 07/10 0 sibles, apparaissent, sur quelques parcelles, Coupéville 11/10 0 en craie, sur les variétés Record, Shango (blé) Vanault le Ch, 09/10 0 et Esterel (escourgeon). Les Rivières H. 09/10 12 M Actuellement, aucun fongicide vis-à-vis des maladies foliaires n 'est justifié. M Ne traitez pas pour le moment. P o i n t s u r l a l u t t e r a i s o n n é e d u p i é t i n v e r s e J u s t i f i e z v o s t r a i t e m e n t s e t o p t i m i s e z l e u r s e f f i c a c i t é s a lutte contre le piétin verse doit être culture infestés. Par conséquence, la prise en C E R E A L E S raisonnée. Elle doit tenir compte de compte du piétin verse dans le programme de Reprise de l'oï- L différents risques (parcellaire et clima- lutte tient compte, avant tout, du risque par- dium dans quel- tique), s appuyer sur les différents outils de cellaire. Comme nous l'avons signalé dans le diagnostic (les notations terrains, la modéli- ques parcelles. bulletin précédent, ce risque est lié à la rota- sation, les analyses de laboratoire) pour ca- tion, au type de sol et à la date de semis ractériser l'attaque et l'évolution des sou- (surtout la levée de la culture). L'influence de ches du champignon. Enfin, ces connaissan- C O L Z A la date de levée dépend de la dynamique de ces doivent permettre de nous orienter vers la maladie, elle-même dépendant des condi- Aucune capture de notre prise de décision, l'intérêt d'un traite- tions climatiques. Aussi, en plus du risque charançon depuis ment, son positionnement et le choix du fon- parcellaire, faut-il tenir compte du risque cli- gicide. la semaine der- matique. Celui-ci peut être apprécié par notre modèle de prévision (TOP). Validé depuis nière. F a i r e l e b o n d i a g n o s t i c plus de 5 ans, il donne des informations La lutte visant le piétin verse doit être consi- pertinentes sur les cycles biologiques de la dérée à l'échelle de la parcelle. En effet, la maladie, les phases de contamination, d'ex- P o i n t s u r la maladie est de type endémique ; l'une des tériorisation des symptômes et de sporula- caractéristiques du champignon est qu'il se l u t t e p i é t i n tion du champignon. Ainsi, il est possible de déplace peu car les spores restent localisées caractériser la précocité d'attaque de la mala- près de la source d'inoculum, c'est à dire v e r s e e n 2 0 0 0 die et son évolution pendant toute la période dans la parcelle présentant des résidus de de sensibilité du blé. Ces données épidémio- N - matiques et des traite- 1 L/ha) et du cyprodinil à 750 g/ha (UNIX à 0.8 % souches rapidesen Champagne Ardenne ments réalisés. Notam- Kg/ha), à différents stades de la culture. Les ment, F emploi des fon- spécialités ont été testées dans des situa- gicides à base de pro- tions de fortes pressions de maladie, avec chloraze a tendance à une attaque moyenne de 65% de section sélectionner les sou- nécrosée (SN),dans les témoins, lors de la ches lentes. Enfin, sui- notation au stade amande aqueuse. 11 y a vant les matières acti- nuisibilité du piétin verse à partir de 30% de ves utilisées, les sou- SN. Les efficacités présentées ci-après, cor- ches peuvent présen- respondent à des moyennes des notations, ter des résistances. au stade amande aqueuse. Ceci a conduit à décli- M L'Unix (cyprodinil) à 0.8 Kg/ha assure des ner une classification. efficacités moyennes proches de 45 %, sans Depuis 1991, nous ob- écart notable entre les stades d'application. %souches résistantesau prochlorazeen Champagne A. servons une baisse 0 Le Sportak (prochloraze) à 1 L/ha assure d'efficacité au prochlo- des efficacités moyennes proches d'Unix. raze (souches lentes et Celles-ci diminuent sensiblement lors des rapides). Cette résis- applications après le stade 1 noeud. tance est d'abord crois- L'essai réalisé en Champagne laisse apparaî- sante jusqu'en 1995, tre les mêmes tendances avec des niveaux puis elle régresse à par- d'efficacité plus faibles. tir de 1996. Depuis 2 m En conclusion, pour la campagne 2000, le ans, nous constatons cyprodinil reste la référence pour lutter que moins de 5% des contre le piétin verse. Son mode d'action souches sont résistan- préventif et curatif lui permet d'être a ppli- tes au prochloraze. La qué entre le stade épi 1cm et 2 noeuds, en diminution de ces sou- fonction de l'épidémiologie de la maladie. ches correspond à l'ar- Concernant le prochloraze, les efficacités rêt de l'utilisation du intéressantes obtenues en 1999 demandent logiques complètent le diagnostic visuel. En prochloraze. Alors, quel(s) produits) utiliser à être confirmées, dans notre région. En effet, les observations terrain restent fonda- dans notre région ? conséquence, il est encore prématuré d'af- mentales dans la prise de décision ; la modé- firmer avec certitude, qu'en toute situation A s s u r e r l ' e f f i c a c i t é o p t i - lisation permet de trancher dans les situa- de notre région, l'utilisation des spécialités tions délicates, notanunent dans les cas où m u m d u t r a i t e m e n t à base de prochloraze assurera des perfor- l'infestation est inférieure au seuil d'inter- Parmi les matières actives à choisir, les triazo- mances équivalentes au cyprodinil En effet, vention et au stade limite de traitement (2 le prochloraze doitêtre réservé aux parcel- les sont exclues car elles donnent des effica- noeuds ). En 1999, parmi lesparcelles de blé à les à dominance souches sensibles à la ma- cités très variables selon les sites. traiter sur notre Réseau d'observation, plus tière active. De plus, compte tenu de son M Le prochloraze est efficace surtout sur les de 20% d'entre elles étaient en situation mode d'action essentiellement préventif, il souches rapides sauf celles résistantes à la incertaine d'après le diagnostic visuel ; pour matière active. doit être appliqué, en situation d'attaques ces parcelles, les données du modèle TOP les précoces, de préférence avant le stade M Le cyprodinil est efficace sur tout type de orientaient vers un traitement à 2 noeuds. En souches et les analyses, menées par l'INRA, 1 noeud. Enfin, même si les souches sont en conclusion sur ce premier paragraphe, la dé- majorité sensibles au prochloraze, il ne faut ne montrent pas de dérive, à ce jour. cision du traitement peut parfois être délicate pas ignorer l'existence de quelques souches Compte tenu de la dominance des souches et doit faire appel à l'ensemble des moyens résistantes. En conséquence, il faut éviter sensibles au prochloraze, nous nous interro- dont nous disposons. Lorsque nous déci- l'utilisation répétée du prochloraze (sur la geons sur l'intérêt d'utiliser le prochloraze, dons de traiter, tout doit être mis en oeuvre même parcelle), car cette pratique cond ui- dans notre région, comme cela peut être le cas pour bénéficier de la meilleure efficacité du rait à sélectionner les souches résistantes dans les régions limitrophes. En 1999,8 es- traitement. Le choix de la spécialité est fonda- et donc à inverser les tendances actuelles. sais ont été menés dans le Nord de la France, mentale. Ce choix doit tenir compte de la Dans ce cas, il est prudent d'alterner pro- dont un dans notre région, sur des sites précocité des attaques et de son évolution chloraze et cyprodinil. dominés par des souches rapides sensibles mais aussi des souches de piétin verse loca- Dans les prochains bulletins, nous vous tien- au prochloraze. Nous avons évalué les effica- lement présentes. drons informés de l'évolution d u piétin verse cités du prochloraze à450 g/ha (SPORTAK à S ' i n f o r m e r s u r l e s t y p e s d e s o u c h e d e p i é t i n v e r s e E f f i c a c i t é p i é t i n v e r s e 1 9 9 9 Le piétin verse est caractérisé par plusieurs 8 essais S R P V Nord France types de souches : les souches à croissance rapide (Tapesia ya/lundae) et les souches à croissance lente (Tapesia acuformis). Leur comportement vis-à-vis des familles chimi- ques est très variable. Depuis le début des années 80, nous effectuons des analyses de laboratoire pour typer les souches dans no- tre région. Ces analyses révèlent des varia- tions d'année en année. Depuis 1995, la pro- portion des souches rapides augmente et depuis 1997, plus de 90% des souches ana- lysées sont à croissance rapide. Au cours des années, nous constatons de fortes fluc- tuations, sous l'influence des conditions cli-