Avertissements Agricoles - Grandes cultures - Centre - 2002 - 41

2 Pages·2002·0.99 MB·French

by  Service Régional de Protection des Végétaux, Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles

Bulletin technique n° 41 du 12/12/2002 - 3 p a g e s
E n q u ê t e d é s h e r b a g e a n t i -
g r a m i n é e s
Dans le bulletin technique n° 18 du 30/05/ ont été signalées.
2002, vous aviez reçu une enquête sur le Les adventices les plus représentées sont
désherbage anti-graminées du blé. Ce le vulpin et le ray grass : presqu'une
questionnaire regroupait les thèmes sui- parcelle sur deux est confrontée à des
vants : problèmes imputables à ces deux grami-
- les caractéristiques parcellaires (date de nées.
semis, labour, précédent cultural) ;
- les pratiques en matière de désherbage L e d é s h e r b a g e e n f o n c t i o n
(façon superficielle et herbicide total en
d u n i v e a u d ' i n f e s t a t i o n
interculture, programme herbicide);
Plus l'infestation est élevée moins le dés-
- le niveau d'infestation (faible � 10/m2,
herbage semble satisfaisant (voir Figure 1
moyen, élevé � 50/ m2) pour les principa-
page 3) : en effet, pour le m ê m e pourcen-
les graminées adventices présentes dans
tage d'efficacité des herbicides, il reste
la région Centre (vulpin, ray grass, folle
forcément plus d'adventices dans une
avoine, agrostis, pâturin), et la satisfac-
parcelle très infestée que dans une parcel-
tion quant au programme de désherbage
le peu infestée.
mis en place ;
- les problèmes suspectés ou confirmés
L e d é s h e r b a g e e n f o n c t i o n
de graminées résistantes.
d u t r a v a i l d u s o l
L i m i t e s d e l ' e n q u ê t e
Le labour est considéré c o m m e une prati-
La synthèse des résultats n'est qu'en que importante dans la lutte contre les
partie représentative de la région pour mauvaises herbes. Les travaux de l'INRA
deux raisons : le nombre limité de répon- de Dijon ont ainsi montré qu'en cas de
ses (254 sur la région Centre) et leur problèmes importants de graminées ré-
répartition hétérogène (Cher 2 %, Eure et sistantes aux herbicides, le labour asso-
Loire 23 %. Indre 16%, Indre et Loire 6%, cié à la diversification de l'assolement et à
Loir et Cher 16 % et Loiret 37 %). l'introduction de cultures de printemps
Cette enquête est effectuée en région permettait de résoudre rapidement ce pro-
Centre pour la première année, certaines blème. De plus, en travail superficiel, la
données ne pourront donc pas être inter- lutte contre les adventices est souvent
prétées à cause du manque de recul, et reconnue c o m m e plus difficile qu'en sys-
l'ensemble des résultats est à replacer tème basé sur le labour.
dans le contexte particulier de la campa- Or, contre toute attente, les résultats de D é s h e r b a g e
gne blé 2001-2002 et de celle du précé- cette enquête suggèrent que le niveau de
a n t i - g r a m i -
dent, 2000-2001. satisfaction est meilleur en situation de
De plus, les enseignement de cette en- non labour, et cela dans des parcelles n é e s
quête n'ont pas la m ê m e valeur que ceux généralement peu infestées.
Résultats de
d'un essai, mais constituent une synthè-
l'enquête 2001-
se à l'échelle régionale d'observations fai- niveau d'infestation * 2002 : 254
tes par les agriculteurs sur leur désherba- nul 1 faible moyen élevé questionnaires
ge. Vulpin 22 32 26 19 nous ont été
Ray grass 39 38 13 10 retournés
L a n a t u r e d e s a d v e n t i c e s
Folle avoine 47 39 11 4
r e n c o n t r é e s Agrostis 63 31 5 2
L'état sanitaire des parcelles est relative- Pâturin 1 54 1 27 11 8
ment bon (voir Tableau 1 ci-contre). ( répartition des parcelles selon les niveaux
Il y a peu de cas problématiques en ce qui d'infestation en %)
concerne folle avoine, agrostis et pâturin : Tableau 1 : Niveau d'infestation des cinq
peu d'infestations moyennes à élevées principales graminées adventices
On ne peut expliquer ces résultats, mais plusieurs - A partir d'une association de produits (voir T ableau 4
hypothèses peuvent être émises : ci-dessous).
- Certains systèmes basés sur le labour se substituent
peut-être à des systèmes où le non labour a été
doses moyennes
abandonné pour des questions de difficultés de gestion
de substances
des adventices.
actives appliquées
- Les exploitants acceptent de façon différentes le
(g/ha)
salissement plus ou moins important de leur parcelle en
sur ray
fonction des pratiques culturales qu'ils ont effectuées. Programme effectué sur vulpin r
grass
- C o m m e la difficulté de désherbage sans labour est un
Chlortoluron suivi de 2150 2230
fait reconnu, un soin particulier a pu être apporté au
désherbage des parcelles non labourées. CELIO (clodinafop-propargyl) 48 52
Isoproturon suivi de 560 516
L e p r é c é d e n t c u l t u r a l e t s o n i m p a c t
CELIO (clodinafop-propargyl) 32 33
s u r l ' a p p r é c i a t i o n d u d é s h e r b a g e
Isoproturon en mélange avec 1136 1060
s e l o n l ' a d v e n t i c e c o n s i d é r é e
CElla (clodinafop-propargyl) 38 40
Tableau 4 : Principaux programmes herbicides
Vulpins 1 GRraayss -11
utilisés en région Centre
Betteraves 92% 66%
Des causes récurrentes d'échecs de désherbage ont
Blé 63% 69% pu être relevées lors de cette enquête :
- traitements trop tardifs ;
Colza 78% 80%
- doses appliquées inadaptées ;
Maïs 100% 82% - infestations d'adventices très élevées ;
1
- résistance aux anti-graminées.
Pois 72% 79%
Mais, en règle générale, tous produits confondus, le
Tournesol 76% 58% désherbage est satisfaisant à 80 % pour le vulpin et à
72 % pour le ray grass. Ceci s'explique en partie par un
Jachère 1 66% ^ ^
état sanitaire des parcelles relativement correct - la lutte
contre une faible densité de mauvaises herbes étant
Tableau 2 : Proportion de désherbages satisfaisants en
plus facile. Or, on ne peut juger de l'efficacité des
fonction du précédent
herbicides que dans les cas d'infestations élevées,
- Vulpin : la satisfaction quant au désherbage des mais si on se restreint à la région Centre, l'échantillon
parcelles de blé est très bonne pour les précédents ne regroupant que les cas extrêmes esttropfaible pour
tirer des conclusions.
betterave et maïs, bonne après colza et tournesol, mais
est mauvaise après blé. On remarque ici l'importance On étendra donc les observations à d'autres régions
(Haute Normandie, Ile de France, Picardie, Nord Pas de
de la mise en place de cultures de printemps dans la
Calais) où des enquêtes similaires ont été menées. On
gestion des mauvaises herbes, par rapport à l'effet
"salissant" de la culture d'hiver. ne retient alors que les infestations élevées de toutes
ces régions pour juger de l'efficacité des différents
- Ray g r a s s : l'appréciation du désherbage est bonne
herbicides.
pour des précédents tels pois, maïs, colza et assez
Le HUSSAROF (pratiquement toujours à 1 Uha, soit 64
faible pour ce qui est des précédents betteraves, blé,
g/ha de fenoxaprop-p-ethyl et 8 g/ha de iodosulfuron-
tournesol.
methyi-sodium) démontre un comportement satisfai-
sant sur vulpins, intermédiaire entre des "isoproturon
L e s p r o d u i t s p h y t o s a n i t a i r e s
suivi de CELIO" ( 1100 g d'isoproturon puis 33 g/ha de
Les programmes de désherbage les plus fréquem ment
clodinafop-propargyl en moyenne) et "isoproturon +
réalisés en région Centre sont les suivants :
CELIO" (1000 g/ha d'isoproturon + 32 g/ha de clodina-
- A partir d'un seul produit (voir Tableau 3 ci-dessous)
doses de substances actives appliquées (g/ha)
Nom commercial matière active
moyenne moyenne sur
. . m a x i mmaaxlimeal e
sur vulpin ray grass
chlortoluron 1950 1700 1500 2500
Isoproturon 943 910 400 1250
CELIO clodinafop-propargyl : 100 g/t 38 38 15 65
PUMA fenoxaprop-p-ethyl : 69 g/l 46 42 27,6 48,7
ILLOXAN diclofop methyl : 360 g/1 324 350 216 450
HUSSAR fenoxaprop-p-ethyl : 64 g/l 64 64 64 73,6
iodosulfuron-methyl-sodium : 8 g/l 8 8 8 9,2
Tableau 3 : Principaux herbicides utilisés seul en région Centre