Description:Philipott, jeune fille au nez retroussé, avait tout pour être heureuse. Mais ses parents périssent dans un bombardement et Philipott est lancée dans une vie effrayante. Très vite, son enfance lui apparaît comme un paradis perdu qu’elle ne retrouvera jamais. Elle vit dans une étrange atmosphère, vide, blanche, que la présence des autres ne peut animer, jusqu’au jour où un visage s’impose à elle, le Colonel, et la conduit quelque temps dans le décor théorique, vide lui aussi, de Baden-Baden. C’est l’occasion, pour Addy-Frédérique, de réussir ici une étude admirable et presque exhaustive d’un Don Juan sur son déclin. La jeunesse de Philipott se déroule ainsi sur deux plans : l’amour, voué à l’échec malgré son authenticité, et le sou venir du bonheur qui est devenu “l’enfance en ruines” Mais Puce est là qui veille. Puce, c’est une sorte de double ironique, cynique, de Philipott, qui lui apprend à regarder son destin en face. Philipott est romantique, Puce est utilitaire. Puce, c’est un peu le vert de houx dont une héroïne de Stendhal, Lamiel, se barbouille le visage pour mieux gouverner son cœur... La grandeur de ce témoignage sans complaisance ne serait-elle pas dans cet avantage de la lucidité sur la vie au conditionnel que Philipott, sans Puce, aurait sans doute menée ?