Ce chef-d'œuvre de la littérature américaine qui, en 1964, inspira le grand western de John Ford " Cheyenne Autumn ", avec Richard Widmark, dépasse de loin le cadre du simple roman. L'ouvrage relate avec minutie et détails la tragédie vécue par les Cheyennes du Nord pendant l'hiver 1878-1879. Septembre 1878 : déportés en Territoire Indien (Oklahoma), les Cheyennes croupissent sur une terre hostile et stérile. La faim et la maladie font sournoisement leurs basses œuvres. Les promesses du gouvernement et des agents des réserves, non tenues quant au ravitaillement, poussent à bout la patience des Indiens qui décident de regagner leur terre natale du Montana. Commence alors un exode des plus terribles 280 Cheyennes, dont moins de la moitié sont des adultes et parmi lesquels 80 seulement sont des guerriers, vont entamer une odyssée de 2 500 kilomètres qui deviendra très vite dramatiquement légendaire. Dépenaillés, le ventre vide, sous le commandement des chefs Dull Knife et Little Wolf, beaucoup succomberont d'épuisement et de désespoir. Pendant plus de quatre mois, du 9 septembre 1878 au 9 janvier 1879, ce sont 10 000 soldats et environ 3 000 civils qui les prennent en chasse. Le fer de lance de la résistance cheyenne défraiera la chronique, livrant cette tribu à la vindicte populaire. Après l'atroce massacre qui suivra leur captivité à Fort Robinson, trop peu reverront leur terre natale. Dans un langage de toute beauté et imagé à la façon indienne - style propre à l'auteur -, cette tragédie défile sous nos yeux, enveloppée dans un tourbillon de mort. Les cris déchirants du peuple cheyenne accompagnent chaque page jusqu'à la dernière goutte de sang, jusqu'au dernier souffle de vie. Mari Sandoz, célèbre pour ses écrits historiques sur les Indiens des Plaines, est notamment l'auteur de la biographie de Crazy Horse.