N gn 986P9 I A 15 M AHMED SEKOU TOURE а р BE MAIN amm Au Sujet de l'Organisation ےہ de l'Unité Africaine (O.U.A. ) DOCUMENTSDEPARTMENT APR 301985 UNIVERSILTIYBCRARCYALIFORNIA Eur Ke 6140 wil RDA n° 211 Rame AHMED SEKOU TOURE Secrétaire Général du Parti-Etat de Guinée Responsable Suprême de la Révolution 722-25014 май DT 0752768 1983 сор 2 MAIN Au Sujet de l'Organisation de l'Unité Africaine (0.U.A.) (Conakry, le 19décembre 1982) Des contradictions au sein de l'OUA aux Etats-Unis d'Afrique I. — Des contradictions et de leurs préventions et solutions Depuis quelque cinq ans, des contradictions très sérieuses ont commencé à sourdre au sein de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Cette Organisation, vous le savez, nous, Dirigeants afri cains, l'avons constituée à Addis-Abéba où la Charte fut signée le 25 Mai 1963. Vous devez savoir qu'il existait, auparavant, constitués en entités presque rivales, deux Groupes africains : le Groupe de ― Casablanca Egypte, FLN-Algérie, Ghana, Guinée, Lybie, K Mali, Maroc - formé à Casablanca au mois de décembre 1960, etle Groupe de Monrovia constitué en 1961 et compre nant alors, surtout en majorité, les Etats membres de la Com munauté française et d'autres pays d'expression anglaise. Pour tous les mass-média et toute l'opinion publique d'alors, le Groupe de Casablanca était celui des «<< Etats progressistes >», tandis que l'autre Groupe était taxé de celui <<<des Etats modérés », les qualificatifs se référant aux attituª des adoptées par lesuns et les autres vis-à-vis des luttesde libé ration nationale qui, à l'époque, se déroulaient en Afrique. Vous devez également savoir, qu'après nous être convain cus, à l'analyse, que les deux Groupes d'Etats, parce que leur simple existence comme entités opposées compromettait tout processus d'unification des Etats africains, faisaient objective mentet d'une façon égale, le jeu des puissances impérialistes et néo-colonialistes, nous avons décidé, nous, Groupe de Casa blanca, de nous disloquer. Nous avons mis effectivement fin à l'existence de notre Groupe pour solliciter et obtenir la même décision des Etats composant l'autre Groupe afin de préparer l'avènement d'un Groupe plus grand englobant tous les Etats indépendants du continent. 7 Déjà, nous avions conscience qu'en dépit de la divergence etmême del'oppositionde leurs options idéologiques et politi ques, les Etats de la planète Terre ont admis la nécessité de se rassembler en une Organisation, l'Organisation des Nations Unies, pour y régler leurs différends et se concerter, chaque fois, sur les affaires concernant l'humanité ; de même, nous avions pensé que les Etats du continent africain, à l'exception de ceux d'entre eux qui nient aux autres Etats et Peuples le droitàl'existence, commele fait la République Sud-Africaine, devraient s'unir en un Groupe continental. Nous avions admis l'existence de motivations plus fortes encore les Peuples de notre continent, àun moment donné de leur existence, ont été méconnus en tant que Peuples ; ils ont été vassalisés, pire, disqualifiés par des puissances étrangères, et plusieurs d'entre eux l'étaient encore dans les premières années de 1960, de sorte que se posait pour le continent un problème fondamental de libération humaine, de réhabilita tion humaine des Peuples africains, jusqu'alors considérés comme de simples « choses ». Nous avions donc, et dans une certaine mesure nous l'avons toujours dit, un problème com mun à résoudre qui conditionne le reste des actions à mener : nous manifesterentantque Peuples, nous imposerentant que Nations libres, en tant qu'Etats comptant dans le concert des Etats. Ce problème commun, c'est l'ensemble de ceux qui sont concernés, qui pourra le résoudre. Aucun Etat, si puissant soit-il, pris isolément, ne saurait y faire efficacement face. Cette question fondamentale est d'importance capitale pour tous les Africains conscients qui reconnaissent que son pou voir intégrateur est plus fort que tous germes de division pou vant nuire à notre action commune. Nous verrons plus tard, qu'aujourd'hui encore, c'est une illusion de croire que nous sommes totalement admis dans le concert des Nations, nous, Nations d'Afrique, comme des Nations de plein droit, et que le problème que nous évoquons est résolu. Tantôt, en effet, un grand mépris nous frappe comme Nations, et les « grands » n'ont cure de nos avis sur certains problèmes du monde tel que le désarmement qu'ils traitent comme si nous n'existons pas. Tantôt on nous cajole 8