AU CŒUR DU GRAND DÉSERT Œuvres de S.A.R. Mgr le Prince Sixte de BOURBON LE TRAITÉ D'UTRECHT ET LES LOIS FON- DAMENTALES DU ROYAUME. — (Thèse pour le Doctorat en Droit), Paris. Champion, 1914. (De cet ouvrage, il a été tiré une édi- tion de luxe à 300 exemplaires numérotés.) LA SYRIE ET LA FRANCE. — Paris, Emile- Paul, 1919. CHAMBORD ET LA MAISON DE FRANCE. — Paris, Champion, 1920. L'OFFRE DE PAIX SÉPARÉE DE L'AUTRI- CHE. — Paris, Plon, 1920. Traduit en anglais : AUSTRIA'S PEACE OFFER. London, Constable, 1921. LA REINE D'ÉTRURIE. (1782-1824). Nouvelle collection historique. Calmann-Lévy, Paris, 1928. LA DERNIÈRE CONQUÊTE DU ROI. — Alger 1830. Nouvelle collection historique. Cal- mann-Lévy, 1930, 2 vol. (Couronné par l'Académie Française : Prix d'Académie.) Cliché Hoyningen-Huene S. A. R. le Prince SIXTE DE BOU R BON PRINCE SIXTE DE BOURBON ET COMTE HECTOR DE BÉARN A U CŒUR DU GRAND DÉSERT EXPLORATIONS SAHARIENNES Journal de la Mission Alger-Tchad LES ÉDITIONS DES PORTIQUES 144, Avenue des Champs-Élysées, 144 PARIS Il a été tiré de cet ouvrage : 20 exemplaires sur vélin pur fil numérotés de 1 à 20; 30 exemplaires sur alfa numérotés de 21 à 50, et, en outre, 38 exemplaires hors commerce, soit : 6 exemplaires sur madagascar, numérotés de A à F ; 17 exemplaires sur vélin pur fil, tous ces exemplaires réservés à l'auteur, numérotés de G à W, et 15 exemplaires de collaborateurs sur vélin pur fil, numérotés de I à XV. Tous droits de traduction, reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays, y compris l'U. R. S. S. Copyright by Editions des Portiques 144, avenue des Champs-Elysées, 1931 PRINTED IN FRANCE AVANT-PROPOS LES LIAISONS TRAN S AFRICAINES Le voyage d'Alger au Tchad, que nous avons entrepris, mes camarades et moi, avait un but précis : celui d'ouvrir une voie nouvelle à travers la France d'Afrique, voie qui permît une liaison directe jusqu'à l'Afrique Equatoriale Française, le Congo et Madagascar. Etablir des liaisons africaines fut l'idée maî- tresse de notre expédition. L'histoire de l'Afrique atlantique démontre cette vérité que la mer ne rapproche pas, mais semble défendre l'accès des côtes, excepté sur de rares points, comme Gorée-Dakar, par exemple. Et sur ces points, les Anglais nous ont souvent précédés. Au nord de l'Equateur, sauf l'embou- chure du Sénégal, occupée par des marins diep- pois en 1364, mais qui ne connut de prospérité que grâce à l'appui donné par Richelieu à une compagnie de commerce rouennaise, sauf l'es- tuaire du Sénégal et de la Casamance, ceux de la Gambie, de la Volta et du Niger sont aux Anglais. Là, comme ailleurs, ils ont pratiqué leur grande et large politique maritime, occupant les points essentiels sur les routes mondiales; poli- tique que nous avons suivie heureusement en Indochine et sur la côte des Somalis, mais qui, dans l'Empire africain, doit être remplacée et contrebalancée par une politique de voies ter- restres. En face du continent africain que nous vou- lons organiser pacifiquement, nous nous trou- vons dans ce que les militaires appellent « la ligne intérieure ». La base en est notre Afrique du Nord, proche des côtes de Provence, et qui s'est développée avec une si étonnante rapidité. C'est de là qu'il faut partir. Lorsque, venant d'Europe, le voyageur débar- que à Alger, port le plus rapproché de Mar- seille, trois grandes voies africaines se présentent à lui : Celle du centre, la Soudanaise, descend en ligne presque droite sur le bassin du Niger. C'est la ligne la plus courte entre l'Algérie et l'Afrique Occidentale Française, l'artère centrale de l'Em- pire africain français et, à ce titre, le trajet désigné pour le chemin de fer transafricain. A l'ouest, se trouve la route Maurétanienne, qui suppose nécessairement la pacification préa- lable du Tafilalet et du Rio del Oro, car elle em- pruntera la vallée de la Saoura et l'ancienne voie des caravanes qui côtoie le Hank et rejoint Atar, Saint-Louis du Sénégal et Dakar, siège du gou- vernement de l'A. O. F. et port, non seulement maritime, mais encore escale principale pour les lignes d'aviation de l'Amérique du Sud. La troisième enfin, celle de l'est, est la voie Congolaise, la seule des trois qui, dans toute l'extension du terme, mérite d'être appelée trans- africaine, non seulement parce que, à travers les colonies françaises, anglaises et belges, elle dessert les intérêts internationaux du centre- africain, mais encore parce que, se raccordant aux chemins de fer et lignes d'aviation belges et anglais, elle aboutit au Cap. Véritable Alger-Le Cap, elle rejoint le Caire-au Cap réalisé par les Anglais, puis, bifurquant vers l'est, atteint l'océan Indien et Madagascar. Reliant les pos- sessions françaises et belges de l'Afrique cen- trale à leurs métropoles, cette voie deviendra nécessairement la plus grande transversale afri- caine et se substituera même un jour à la voie impériale du Nil quand, solidement établie jus- qu'au delà de l'Equateur, elle abordera l'Afrique du Sud par l'Angola. Les difficultés d'établir la ligne sur le conti- nent africain ne sont guère plus grandes sur la route saharienne que sur celle du Nil, et leur point de départ est tout à l'avantage de la voie franco-belge. Alger est à bonne portée des trois principaux ports d'Espagne, de France et d'Ita- lie : Barcelone 500 kilomètres), Marseille (800 kilomètres) et Gênes (1.050 kilomètres). De Paris à Alger on compte 1.650 kilomètres. La distance de Londres à Alexandrie, par contre, est de 2.750 kilomètres et survole, dans toute son étendue, des pays étrangers. CONSTITUTION DE LA MISSION C'est donc la voie Congolaise qu'en mars 1928 j'étudiais à Alger avec le colonel François, chef d'état-major du XIX Corps, l'un de nos Afri- cains les plus avertis, et qui, à ce titre, fut appelé, il y a quelques années, à collaborer à la « Croisière Noire ». Son amitié voulut nous faire bénéficier de son immense expérience. C'est à
Description: