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Arthur, roi des Bretons d'Armorique. Tome 2 : Le monde de la table ronde PDF

300 Pages·2007·1.14 MB·French
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Preview Arthur, roi des Bretons d'Armorique. Tome 2 : Le monde de la table ronde

LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contem- porains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. Trop d’ouvrages essentiels à la culture de l’âme ou de l’identité de cha- cun sont aujourd’hui indisponibles dans un marché du livre transformé en industrie lourde. Et quand par chance ils sont disponibles, c’est finan- cièrement que trop souvent ils deviennent inaccessibles. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet e-book est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est également pro- tégé par les traités internationaux sur la propriété industrielle. 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L G V a es rands assaux du roi rthur Quelques pages après nous avoir présenté les Chevaliers de la Table Ronde, Chrétien de Troyes établit la liste des vassaux les plus illustres du roi Arthur. Ce sont, dans l’ordre où ils sont mentionnés par l’auteur d’Erec et Enide, les dix- neuf personnages suivants : – le roi Branles de Colecestre (Gloucester), – Menagormon, seigneur d’Eglimon, – le seigneur de la Haute Montagne, – le comte de Traverain, – le comte de Godegrain – Moloas, seigneur de l’Ile Noire, – Greslemuef d’Estre-Poterne, – Guingamar, seigneur de l’île d’Avalon et ami de la fée Morgant, – David de Tintajuel (Tintagel), – Garras, roi de Corques (Cork), – Aguiflez, roi d’Escoce (Ecosse), – Cadret, fils d’Aguiflet, – Quoi, fils d’Aguiflet, – le roi Ban de Ganieret, – Quirion, roi d’Orcel, – Bilis, roi d’Antipodés, roi nain, – Bliant, frère de Bilis, roi nain, – Gribolo, roi nain, – Glodoalan, roi nain. Reprenons donc, un par un, ces différents princes et chevaliers, selon les listes que nous venons d’établir, afin d’en définir l’origine et le pays. Le roi Branles de Colecestre (Gloucester), Branles fait penser au Corbeau de la Cour, Bran Les. Nous ne voyons guère la relation de ce mot avec Gloucester.  arthur, roi des Bretons d’armorique menagormon, seigneur d’eglimon, Le seul phonème immédiatement intelligible ici est la première syllabe, men, la pierre. La dernière de l’anthroponyme comme du toponyme, mon, pourrait être une abréviation de monid, la montagne, en vieux-breton, à moins que ce ne soit le roman mont. agor a généralement le sens d’ouvert. Le seigneur de la haute montagne, Sans commentaires. Peut-être cette haute montagne a-t-elle quelque relation avec les monid précédents. Le comte de traverain et le comte de Godegrain Pour ces deux noms, qui se fondent sur des toponymes, nous renvoyons au lexique géographique d’Erec et Enide, où nous nous efforçons de leur trouver sinon une localisation, du moins un sens. moloas, seigneur de l’île noire Nous avons signalé précédemment, à son propos, l’analogie existant entre ce nom et celui de Malvas, roi d’Islande, ainsi qu’avec l’éponyme de Pont-Melvez (Côtes-d’Armor). Le seigneur de l’île Noire est l’un des vassaux les plus illustres du roi Arthur. Son nom, qu’on trouve écrit par ailleurs Maheloas, paraît venir du celtique Ma- galos vassos, le Grand vassal ou le grand chevalier. En moyen breton, Maelwas avait évolué au sens de Prince. mais les différences avec le gallois sont inexistan- tes. david de tintajuel, David, en Galles et en Bretagne, est mis parfois à la place du breton Divi ou du gallois Dewi, désignant un saint, fils de Nonn. C’est le cas à Quimperlé et à Saint-David’s, appelé en gallois Tiddewi, la Maison de Dewi. Le personnage marque peu, mais Tintajuel, ou Tintagel est d’importance, lieu des amours du trio Uter Pendragon, Gurlois et Igerne, ainsi que de l’autre trio, Marc’h, Tristan et Yseult. Nous avons dit ce que nous en pensions à propos des Résidences d’Arthur, au chapitre 28.  arthur, roi des Bretons d’armorique Garraz, roi des Corques, Garraz pourrait être roi de Cork en Irlande. La présence à la suite d’Aguiflez, roi d’Ecosse pourrait faire pencher en faveur de cette hypothèse. Le nom pour- rait être rapproché du radical celtique de l’amour, de l’amitié, de l’amabilité et de la parenté, Kar– ou Gar– En irlandais moderne, gar, est traduit par nearness, convenience, good turn et garach par convenient, obliging dans le Focloir Gaeilge- Béarla de Talbot Press. Garraz pourrait donc être quelqu’un d’obligeant, de ser- viable au sens de l’anglais obliging et good turn. aguiflez, roi d’ecosse, et ses deux fils Cadret et quoi. On peut s’attendre ici à trouver trois noms relevant du gaélique d’Ecosse puis- qu’ils sont attribués à des gens de ce pays. L’étymologie en est rendue d’autant plus difficile qu’il s’agit de personnages épisodiques qui ne sont pas retrouvés ailleurs. En ce qui concerne Aguiflez, une possibilité intéressante nous est fournie par les mots agh, signifiant bonheur, succès et fleasg, au sens de couronne, ce qui convient particulièrement bien à un roi. En revanche, les mots Cadret et Quoi n’évoquent rien de particulier, si ce n’est le rapprochement que l’on pourrait faire entre Quoi et Cog, combat, guerre. Mais Quoi rappelle aussi le nom arthurien de Ke ou Quay, sans qu’il soit possi- ble de s’orienter d’une manière quelconque dans cette interprétation. Quant à Cadret, il fait penser au latin Quadratus. Concernant notre recherche, l’absence de compréhension adéquate de ces ter- mes, de même que de Garraz, ne tire pas à conséquence, puisqu’il s’agit d’écos- sais visiteurs, présentés comme vassaux du roi Arthur. Tout ce que l’on pourrait en dire, c’est que la légende arthurienne n’est pas d’origine gaélique, puisque les Gaëls n’y figurent qu’à titre d’invités, en petit nombre et sans aucun rôle consé- quent. Ban de Ganieret (Gomeret) Vint li rois Bans de Ganieret Nous étudierons un peu plus loin le nom de Ban à propos du plus célèbre per- sonnage à l’avoir porté, le roi de Benoïc et le père de Lancelot. Sa terre, appelée Ganieret dans Erec et Enide, semble bien une simple variante de Gomeret que Chrétien lui attribue dans le Conte du Graal.  arthur, roi des Bretons d’armorique Quirion, le vieux roi d’Orcel quirions, li rois vialz d’orcel Nous ne connaissons pas de Quirion, mais l’inversion graphique fréquente du n en u et l’inverse, nous autorise à étendre nos recherches à une forme Qui- riou. Il existe bien, en Bretagne Armoricaine, un saint ermite de ce nom, qui a le pouvoir de guérir les furoncles, d’où le nom de droug sant Kiriou, mal de saint Kiriou, donné à cette maladie. Le mot est également présent dans la toponymie, puisqu’une hauteur rocheu- se du Tregor sud porte le nom de Roc’h Kiriou. Elle domine la voie express de Brest à Rennes, entre Plounérin et Plounevez-Moëdec. Une chapelle dédiée au saint est établie à ses pieds, ainsi qu’un village homonyme. Nous ne saurions en dire plus. Simplement nous avons la certitude que le nom existe bien en Armorique. Est-il signalé ailleurs ? Les Mabinogion gallois ne le connaissent pas. Bilis, roi des antipodes, seigneur des nains Les nains sont bien connus dans la tradition bretonne jusqu’à nos jours sous le nom de Korriganed ou Kornandoned. Ils ont donné naissance à nombre de récits légendaires où ils apparaissent comme des représentants de l’Autre Monde en celui-ci, habitants des allées couvertes, bâtisseurs de mégalithes, facétieux, mais point méchants, parents des fées, des lavandières et des êtres de la nuit. Les tertres, comme les shi irlandais, sont leurs lieux de prédilection. L’Armorique où ces contes sont développés, n’a cependant pas le privilège de leur présence. On les connaît en Galles et en Cornouailles, ainsi que dans le pays d’élection des personnages fantastiques, l’Irlande. Leur existence dans la légende arthurienne se remarque à peine, tant elle est de règle dans la tradition celtique occidentale. Le nom de Bilis se retrouve ici sous la forme Bili. Comme nom commun, il signifie un ensemble de galets, tels qu’on en trouve par exemple sur le rivage de la baie d’Audierne, en avant des paluds, sur cette frange de cailloux dénommée an ero Vili, le sillon de galets. Comme nom propre, c’est celui d’un machtiern du IXe siècle, présent dans le cartulaire de Redon ; celui de deux évêques de Vannes, l’un au VIIIe et l’autre au IXe siècles, qui serait mort martyr. En 123 encore, il apparaît sous la forme cette fois d’un nom de famille, celui d’un certain Guillaume Bili, à Nantes. Enfin, dans le texte qu’Albert Le Grand vit à Landévennec au XVIIe siècle et qui rap-  arthur, roi des Bretons d’armorique porte, sans doute bien des siècles après, l’enterrement du roi Gradlon, un certain Bili, moine, est mentionné. On ne peut manquer bien sûr de rapprocher ce nom de celui du dieu celtique Belenos et du breton beli, au sens d’autorité et de juridiction. L’ancien breton possédait l’adjectif Beli, brillant et le mot Bel, au sens de feu. Pour les Gallois du Xe siècle encore, Beli avait été l’époux d’Anna, la grande déesse. Bliant, frère de Bilis, roi nain, La qualité de frère de Bilis attribuée à ce personnage laisse à penser que les deux noms appartiennent aussi à la même famille. Bliant serait alors mis pour Biliant et pourrait signifier la brillance ou le pouvoir. Gribalo Gribalo est un roi nain, comme Bilis, et son vassal. Par lui s’amorce une tria- de, qui comprendra encore Glodoalan. Faut-il rapprocher ce nom de Kribellou, les crêtes (de coq ou de montagne…) ? Glodoalan Roi nain, lui aussi, et vassal de Bilis, roi d’Antipodes. La première syllabe pourrait être en rapport avec la renommée : Klod. La seconde correspondant au prénom armoricain Alain, on aurait ici un Alain célèbre. 0. Gradlon Meur et Guyomarc’h Greslemuef d’Estre Poterne Parmi les invités à la noce d’Erec et d’Enide, il en est deux que l’on ne manque pas de remarquer pour les étranges possessions qui sont les leurs : et Greslemuef d’estre Posterne i amena compaignons vint ; e Guingamars ses freres i vint, de l’isle d’avalons fut sire ; de cestui avons oï dire qu’il fu amis morgant la fee e ce fu veritez provee. « Et Greslemuef d’Estre Poterne y amena vingt compagnons, et Guingamar son frère y vint. De l’Ile d’Avalon, il était le seigneur ; de lui nous avons entendu dire qu’il était l’ami de Morgane la fée, et c’était une vérité prouvée. » Nous avons déjà exercé notre sagacité sur le mystérieux royaume d’Estre-Po- terne et nous avons montré qu’une situation ainsi définie ne pouvait être autre que celle de notre moderne Finistère. Là règne donc un nommé Greslemuef, 8 arthur, roi des Bretons d’armorique frère d’un certain Guingamar dont la principauté n’est autre que l’île d’Ava- lon, terre de l’Autre Monde, bien connue ici et ailleurs pour être fréquentée par Morgane. On sait que c’est dans ce pays que le roi Arthur sera emmené, après la bataille de Camlann, par sa soeur, ladite Morgane, et que de là, les Bretons attendent son retour. Guingamar joue donc un rôle capital, quoique peu reconnu, dans les romans de la Table Ronde. Il apparaît comme celui qui commande aux domaines para- disiaques des Celtes et à leurs habitants. Marie de France le connaît sous le nom de Guigemar et lui fait dire d’em- blée : de Bretaigne la menur sui « Je suis de Petite-Bretagne ». De fait, il traverse la mer sur la nef merveilleuse, ce qui équivaut à effectuer un voyage dans l’Autre Monde, où précisément il découvrira celle qu’il doit aimer. Rien d’étonnant donc dans cette géographie. Guingamar et Greslemuef sont tous deux des Armoricains et, ce qui est bien conforme à la tradition, l’Armori- que apparaît comme étroitement liée à l’île d’Avalon, dont elle permet l’accès, sous la protection des siens. Nous avions fait remarquer que la terre de Graeslemuef portait dans les ma- nuscrits plus souvent le nom de Fine-Poterne que celui.d’Estre-Poterne. En fait, à la lumière de l’histoire des deux frères, il semble bien qu’il faille dédoubler la signification de ces lieux. Le roi de Fine Poterne, l’extrême-Occident, c’est Greslemuef, et c’est son frère Guingamar qui, régnant sur Avalon, est le vrai roi d’Estre-Poterne, l’au-delà de l’Ultime. Avalon ne se tient-elle pas quelque part dans l’océan au large des terres dernières d’Armorique ? Le nom de Greslemuef revêt une apparence quelque peu surprenante dans sa forme. Cependant, et à juste titre, on s’accorde à y voir un personnage connu dans l’histoire de Bretagne. Peter F. Dombowski nous fournit, dans l’édition de Chrestien dans la Pléïade, les variantes onomastiques des manuscrits : Graisle- miers, Grailemus, Graillemers, Garlemmers, Graislemiers. Nous sommes là très près du Graelent de ce lai anonyme qui nous conte encore une fois une histoire de fées et d’Autre Monde. Et Graelent, c’est le roi Grallon, seigneur de la Ville d’Is, qu’on voit toujours représenté dans la pierre entre les tours de la cathédrale de Quimper. Les anciens catalogues de princes bretons et notamment celui du Cartulaire de Landévennec le mentionnent, pour avoir régné de 388 à 0 de notre ère, sous le nom de Gradlon Meur, c’est-à-dire le Grand. La précision, de fait, est  arthur, roi des Bretons d’armorique bien nécessaire, car on trouve, entre le Ve et le XIIe siècle de nombreux homony- mes, tous postérieurs. Au temps de Nominoë, au IXe siècle donc, un machtiern Gradlon siégeait en sa cour à Liscelli, dans la région de Redon. Et si le manuscrit de Landévennec, écrit au début du XIe siècle, fait figurer à de nombreuses reprises dans ses lignes le roi Gradlon rex Gradlonus, vers la même époque qu’un Gradlen Pluenevor, un Gradlon Flainn et un Gradlen Mur, on s’accorde à reconnaître les mêmes per- sonnages que ceux appelés Gralen Ploeneor, Gradlen Flam et Gradlen Mur dans les chartes de Quimperlé et dans celles de Quimper. Mais à Quimperlé en 110, on rencontre un Gradlon, qui est obligatoirement différent des précédents. D’autres s’inscrivent dans l’histoire : un certain Gradlon Grammaticus est té- moin d’une donation du Prince Alain de Cornouaille vers 102, tandis qu’en 103, Gradelonus figure parmi les laïcs témoins d’une donation de Bernard de la Roche-Bernard aux moines de Redon. Nous aurons de même un Gradilonius à Combourg vers 1080, un Grada- lonius qui apposera son sceau en 1120 à Chateaubriand, un chapelain nommé Gradalonus ou Gradallonius en 1122 à Iffendic, un Gradilon fils d’Ehoarn en 1128 à Morlaix, enfin un Gradilonus Capellanus en 1130 à Josselin. Et lorsque l’histoire commencera à se modeler par delà les textes juridiques, l’on reviendra, à la fin du XIVe siècle, dans la Chronique de Saint-Brieuc au Grallonus magnus rex, le Grand Roi Grallon, successeur de Conan Meriadec et deuxième roi de Bretagne. Et c’est bien lui dont nous parle Chrestien de Troyes parmi les invités à la noce d’Erec. Greslemuef, c’est, plus ou moins bien entendu par une oreille de romanisant, Graslon Mur. La voyelle interconsonantique a disparu, le d s’est transormé en s ou z, avant de s’en aller à son tour. Les formes Graislemiers, Graillemers, Garlemmers, Graislemiers restituent mieux que celle employée par le copiste Guiot, le mot mur ou meur qui signifie grand. Grailemus n’a pas le déterminatif et se rapproche du Graelent du lai, sans d, mais avec l’ancienne voyelle centrale. Greslemuef de Fine Poterne est donc bien notre roi Grallon et il règne sans conteste, au moins sur la Bretagne occidentale, peut-être sur la totalité de la pé- ninsule armoricaine si la Cornouaille a dans son cas sa vieille acception de Corne de la Gaule, ce qui expliquerait en même temps son double titre de roi de Breta- gne et de Cornouaille. Si nous attachions aux dates et à l’historicité de ce genre de récit une importance plus grande qu’à la mythologie, nous remarquerions immédiatement que le règne de Grallon, tel qu’il est donné par les hagiographes, de 288 à 0, ne coïncide pas avec celui d’Arthur tel que les Annales Cambriæ le 10

Description:
un certain nombre de cas par l'écoulement de la masse liquide et l'assèchement très relatif, car bien souvent demeure une humidité résiduelle considérable des terres. Mais, si pur ceo s'esmut de sun païs. en Cornuaille vait tut dreit la u la reïne maneit. « Tristram est dolent et pensif,
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