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Art africain PDF

100 Pages·2010·106.04 MB·French
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Ll’'auteur , Stefan Eisenhofer, ethnologue et-historien, dirige depuis 2001 le département Afrique du Musée d'Ethnologie (Staatliches Museum für Vôlkerkunde) de Munich. Il est cofondateur et coorganisateur des Münchner EthnoFilmtage et de la série de concerts Urban African Sounds. |l enseigne comme maître de conférences à l'Institut d'Ethnologie de l'Université de Munich. En tant que conservateur, il a organisé de nombreuses expositions, dont Genocide Monument (2004), Parmi ses-publications, le livre Painted People (2005) illustre l'art corporel à travers les cing continents. L’éditeur Norbert Wolf à étudié l'histoire de l'art, la linguistique et l'histoire médiévale à Ratisbonne et Munich. I| obtient son doctorat en histoire de l'art en 1983. En 1992, il soutient sa thèse postdoctorale à Munich sur les retables sculptés du XIV® siècle. | a ensuite été professeur invité à Marbourg, Francfort-sur- le-Main, Leipzig, Düsseldorf, Nuremberg-Erlangen et Innsbruck. Actuellement, 1l travaille comme auteur scientifique. I| a déjà publié chez TASCHEN : Diego Veläzquez, 1999 ; Ernst Ludwig Kirchner, 2008 ; Caspar David Friedrich, 2008 ; Expressionnisme, 2004 ; Art Roman, 2007 ; Peinture de paysage, 2008 et Symbolisme, 2009. « pour l’archéologue, l’afrique est encore comme une sorte de tache blanche sur la carte de l’histoire humaine.» Peter Breunig/Nicole Rupp, 2008 Couverture GHANA, RÉGION ASHANTI Ë e aku 3 début du XX“ siècle Bois, perles de verre, hauteur : 25 cm Cologne, Rautenstrauch-Joest-Museum art africain STEFAN EISENHOFER NORBERT WOLF (ED. TASCHEN sommaire L’art africain — une grandiose contribution à la culture universelle 26 RÉPUBLIQUE DE GUINÉE, RÉGION BAGA — Masque cimier a-mantsho-fa-tshol 28 SIERRA LEONE, RÉGION SHERBRO OU MENDE — Masque-heaume sowei 30 SIERRA LEONE, SAPI-PORTUGAIS — Salière 32 MALI, RÉGION BAMANA, BANINKO — Cimiers de danse ciwara 34 MALI, RÉGION DOGON — Statuette de cavalier RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE, RÉGION DAN — Masque féminin deangle 36 38 RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE, RÉGION SENOUFO — Etrier de métier à tisser 40 RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE, RÉGION GOURO, MAÎTRE DE BUAFLE — Masque gou 42 RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE, RÉGION BAOULÉ — Récipient pour les oracles-souris gbékélé sè 44 NIGERIA, RÉGION YORUBA, OLOWE D’ISÉ — Porte 46 NIGERIA, CULTURE D’IFE — Tête sculptée 48 NIGERIA, ROYAUME DU BÉNIN — Plaque en relief 50 NIGERIA, RÉGION DE LA CROSS RIVER, OBOKUM — Masque-coiffe 52 NIGERIA, RÉGION CHAMBA — Statuette féminine 54 NIGERIA, RÉGION MUMUYE — Couple de statuettes 56 CAMEROUN, RÉGION BAMILEKE, BANGWA, FOREKE CHACHA — Statuette commémorative d’une femme de haut rang 58 GABON, RÉGION KOTA, MAHONGWÉ (?) — Gardien de reliquaire bwete RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, RÉGION YANGÉRÉ (?) — Tambour à fente 60 62 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION YOMBÉ — Fétiche nkisi 64 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION DU CONGO, CABINDA, PROVINCE DU BAS-CONGO — Fétiche nkondi 66 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION EKONDA — Coiffe botolo 68 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION KASAÏ, LWALU/LOLO (?) — Masque facial mfondo 70 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION KUBA, BUSHOONG — Jupe-pagne de femme ncaka kot RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION LUBA, MAÎTRE DE KATÉBA — 72 Statuette féminine portant un récipient kabila RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION LUBA, MAÎTRE DES COIFFURES 74 EN CASCADES — Appuie-tête 77usarmo supporté par deux caryatides RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION SONGYE — Masque kifwebe 76 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION SONGYE, KALEBWE — Couteau 78 80 ANGOLA, RÉGION TCHOKWÉ — Statue du héros national Chibinda Iunga RÉPUBLIQUE DU SOUDAN, ETAT DU MAHDI — Couteau de jet 82 OUGANDA, ROYAUME DE BUGANDA — Récipient de céramique ensumbi 84 KENYA, RÉGION MAASAÏ, COMMUNAUTÉ MERRUESHI, SECTION KAPUTIEI, 86 NALEPO ENE MATINTI — Collier norkiteng 88 TANZANIE, RÉGION KWERE (?) — Cithare en cuvette NAMIBIE, RÉGION OVAMBO, ONDONGA — Statue d’enfant okana kositi 90 RÉPUBLIQUE D’AFRIQUE DU SUD, RÉGION KWAZULU-NATAL — Cuillère/louche wkhezo 92 94 MADAGASCAR, RÉGION VEZO (?) — Statue funéraire aloalo L'Art africain — une grandiose contribution à la culture universelle « art nègre » à peu le prix que nous aurons à payer, pour peu que nous prétendions nous dire artistes... Nous devons courageusement renoncer à pres- «C’était dégoûtant… je voulais m’en aller, mais je ne suis pas que tout ce qui était jusqu’à présent cher et indispensable aux braves parti. Je suis resté.» Ce célèbre propos tenu en 1907 par Pablo Pi- Européens continentaux que nous sommes… » casso (1881—1973), le génie de l'art du XX© siècle, évoque sa visite Emil Nolde (1867—1956), qui fit brièvement partie du groupe au Trocadéro, où se trouvait le Musée de l'Homme. |l exprime à la fois «Brücke», décrit un autre aspect de cette fascination en 1912: l'attrait et le choc qu'éprouvèrent les Européens lors de leurs premiè- «Comment se fait-il que nous, artistes, prenions tant de plaisir à voir res rencontres avec des œuvres d'Art africain. Toutefois, en l'espace les créations des peuples primitifs ? Notre époque en est arrivée à ce de quelques années à peine, de nombreux artistes du monde occiden- que, pour le moindre vase ou bijou, le moindre objet utilitaire ou vête- tal contractèrent le virus de «l'art nègre»> et l'exploitèrent comme sour- ment, il faille d'abord une esquisse sur papier. — Alors que c’est le ma- ce d'inspiration pour de nouvelles pratiques formelles et conceptuelles tériau à la main, entre leurs doigts, que naissent les œuvres de ces dans leurs propres travaux. Ainsi Franz Marc (1880—1916), membre peuples. Ce qui veut s'exprimer, c'est l'envie et la passion de modeler. du groupe «Der Blaue Reiter», écrit-il à son ami et collègue August La spontanéité absolue, l’expression intense, souvent grotesque, de la Macke (1887—1914) dans une lettre du 14 janvier 1911 : «J'ai passé force et de la vie sous la forme la plus simple, — voilà sans doute ce qui beaucoup de temps au musée d'ethnographie, pour étudier les moy- nous procure cette joie.» ens artistiques des <peuples primitifs>. Je suis finalement resté ébahi Certains pionniers de la modernité passent pour avoir « décou- et ébranlé devant les sculptures des Camerounais, que seules surpas- vert» l’Art africain. Ce qu'ils découvrent, pour eux-mêmes et pour leur sent peut-être les œuvres sublimes des Incas. I| me semble infiniment art délibérément primitif, c'est que, contrairement à la vision occiden- naturel d'aller rechercher la réanimation de notre sensibilité esthétique tale courante, beaucoup d'objets africains sont plus que de simples dans cette froide aurore de l'intelligence artistique plutôt que dans des curiosités ethnographiques ou exotiques. Les fauves et les cubistes en cultures aux trajectoires millénaires, comme celle des Japonais ou France, les expressionnistes en Allemagne, furent les premiers à re- comme la Renaissance italienne. Au cours de ce bref hiverj,e suis déjà connaître les objets d'Art africain comme des «objets d'art» à part en- devenu un tout autre homme. Je crois enfin vraiment comprendre peu tière. || régnait parmi eux une atmosphère d'essor nouveau, ils étaient 25 000 av. J.-C. — Peintures rupestres du sud de l’Afrique 9000 av. J.-C. — Peintures rupestres du Sahara VII® millénaire av. J.-C. — Céramique du Tibesti (Tchad) vers 2000—1700 av. J.-C. — La Nubie est annexée à l’empire d’Egypte «J’ai été étonné de voir comment elles [les statues africaines] étaient conçues du point de vue du langage sculptural… » Henri Matisse, 1906 1. RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, RÉGION TÉKÉ TSAYI Masque (ayant appartenu à André Derain) avant 1939, bois, pigments, hauteur: 34 cm Genève, Musée Barbier-Mueller en quête d'inspirations encore inouïes, et leurs expériences les plus | acheta un grand nombre de ces œuvres au marché aux puces. Car, marquantes les conduisirent plus d’une fois vers l'Art africain. comme le soulignait Picasso: «On n'a pas besoin du chef-d'œuvre L'avant-garde franchit la limite entre un style encore sous l'em- pour deviner l'idée.» Les sculptures africaines lui étaient sources de prise de la perception et un style purement conceptuel. L'année 1906 nouvelles trouvailles et, comme il le disait encore, elles étaient « plutôt se révéla un tournant capital: des fauves comme Henri Matisse des témoins que des modèles ». Cela vaut aussi pour son œuvre pion- (1869-1954) et André Derain (1880—1954; ill. p. 7) cherchèrent au nière de 1907, Les Demoiselles d'Avignon, considérée entre autres printemps de cette année à établir sur la surface du tableau un équili- comme la source initiatrice du cubisme. Alors que le tableau ne fut bre entre couleur et forme qui ne serait plus défini par le modèle de la présenté que beaucoup plus tard à un plus large public, il trouva d'em- nature. À l'automne de cette même année, Matisse acheta sa premiè- blée auprès de quelques artistes d'avant-garde une considération cer- re sculpture africaine en se rendant au salon artistique de Gertrude taine, même si elle n’était pas incontestée. Et les aspects inspirés de l'expressivité de l'Art africain n'y étaient pas pour rien. Stein, où il |la montra avec enthousiasme à Picasso. Ce dernier ne fut manifestement pas aussi frappé par cette statue que par d'autres œuvres d'Art africain qu'il découvrit par la suite, sans doute parce que Le goût du collectionneur cet objet, provenant de la région des Vili d'Afrique centrale, ne s'inscri- vait pas dans la veine plus abstraite et plus expressive — œuvres des Baga, Grebo, Kota ou Fang — qui correspondait mieux au mouvement Un certain nombre de représentants des arts plastiques cher- de révolte artistique du créateur hispanique. Picasso fit ensuite l'acqui- chèrent leur inspiration et firent des découvertes dans le domaine de sition de quelques objets d'Art africain en 1908 et les exposa dans cet Art africain qui, en Europe, et plus particulièrement en France, à son atelier. Sa collection ne cessa dès lors de s'accroître. Ainsi que l'é- partir de 1912, amalgamé avec l'Art océanien, fut dénommé «art crit William Rubin en 1984 dans son important ouvrage Le primitivis- nègre ». C'est ainsi que Emil Nolde, dans l'intérêt de son propre travail, me dans l’art du XXe siècle: «!| achetait un masque pour la simple s'écarta lui aussi des œuvres de l’Art africain et océanien, même si ou forme d’une oreille, le profil du nez, ou parce que quelque chose dans peut-être parce qu'il se considérait comme un collègue de leurs créa- le modelé global lui plaisait — peut-être aussi pour amuser ses amis.» teurs. IVe siècle apr. J.-C. — Le royaume d’Aksum (Ethiopie) devient chrétien à partir de 800 — L’islam se répand sur la côte d’Afrique orientale Xe-XIIIE siècle — Ancien empire de Ghana avec sa capitale Kumbi Saleh (Mauritanie) 2. RÉPUBLIQUE D’AFRIQUE DU SUD «Pierre du Coldstream » 2000 ans d’âge, quartzite, pigments, 24 x 30 x 7 cm Ville du Cap, South African Museum 3. MALI, DELTA INTÉRIEUR DU NIGER Figurine de cavalier 1êre moitié du XXE siècle, bronze, hauteur: 7 cm Landshut, Skulpturenmuseum im Hofberg, Fondation Fritz und Maria Koenig 4. GHANA/RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE, RÉGION AKAN Poids à peser l’or: coureur XXe siècle, alliage cuivreux, hauteur: 8,8 cm Washington (DC), National Museum of African Art, Smithsonian Institution, donation d’Ernst Ansbach Toutefois, les admirateurs de l'Art africain ne se trouvèrent pas artisanale, la richesse des détails, les surfaces polies et lissées ou pa- uniquement parmi les peintres et sculpteurs, mais aussi chez de nom- tinées, et un réalisme contenu. En ce qui concernait spécialement la breux hommes de lettres. Ainsi Cocteau (1889—1963) écrivait-il à l’au- patine, certains collectionneurs et marchands occidentaux allaient tomne 1917 au célèbre marchand d’art Paul Guillaume: «L'art nègre même jusqu'à éradiquer les aspérités «déplaisantes» qu’avaient sou- n'a rien à voir avec les fulgurances trompeuses de l'enfance ou de la vent pris en surface les objets africains au fil de leur usage; ils met- taient le bois à nu, l'enduisaient alors de cire et frottaient jusqu'à faire folie, mais avec les traits les plus nobles de la civilisation humaine.» Et quelques années à peine après la «découverte» de cet art briller ces pièces presque autant que celles du mobilier des pays d’Eu- paraissent les premières publications. Le coup d'envoi est donné en rope dans les grandes maisons bourgeoises. 1915 par l'ouvrage La sculpture nègre de l'historien de l’art Carl Ein- Le réalisme stylisé qui avait la préférence était surtout l'apanage stein, à qui le légendaire marchand parisien Joseph Brummer avait des œuvres «classiques» de la région des Baoulé et Gouro de la Ré- fourni des illustrations et des moyens financiers. publique de Côte d'Ivoire, ainsi que des régions des Kuba, Luba et Vili C'est surtout à travers les activités d'illustres propriétaires de en Afrique centrale. En fait, leur appréciation était finalement inscrite galeries d’art comme Paul Guillaume et Charles Ratton qu'un marché et profondément ancrée dans l'univers bourgeois européen du XIX® de l'Art africain vit bientôt le jour en Europe et aux Etats-Unis. Si de siècle, au même titre que celle de l'art de cour de l'ancien royaume du nombreux représentants européens de l'art moderne étaient fascinés Bénin. Cette survivance du «goût classique» sur de vastes et impor- avant tout par l'abstraction et l'expressivité des objets, ces aspects tants secteurs du marché de l'art fait qu'encore aujourd'hui nombre étaient moins appréciés des collectionneurs et marchands d'Art afri- des sculptures africaines des plus extraordinaires et des plus inven- cain dont le nombre croissait rapidement. Paul Guillaume et Charles tives dans leur conception, par exemple les masques kifwebe d'Afrique Ratton fixèrent à cette époque les critères d'un goût de collectionneur centrale ou les sculptures de la région Mumuye à l'est du Nigeria, sont relativement dédaignées par bon nombre de collectionneurs et ama- essentiellement franco-belge, dont les effets se font encore sentir aujourd'hui. teurs d’Art africain. Le canon de l'Art africain était en outre très étriqué, Et précisément dans ces premières années, la passion du col- ce qui conduisait à juger certaines œuvres ou certains styles « sans va- lectionneur prisait tout particulièrement le raffinement de l'exécution leur», voire à les traiter de «faux», uniquement parce qu'ils faisaient XIe siècle — Structures urbaines à Ife (Nigeria) XIe-XII® siècle — Islamisation de régions subsahariennes d’Afrique occidentale XII® siècle — Eglises monolithes de Lalibela (Ethiopie)

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