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Arménie, entre Orient et Occident. Trois mille ans de civilisation PDF

132 Pages·1996·176.55 MB·French
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Bibliothèque nationale de France Prix: 320 F Diffusion Seuil 1 Il 1 9 782717 719673 . , L'expo ition Arménie, entre Orient et Occident, Commissaire de l'exposition trois mille ans de civilisation est présentée RAYMOND H. KÉYORKJAN, à la Bibliothèque nationale de France chargé de recherches à la direction rmen1e dans les galeries Mansart et Mazarine, de I' Imprimé et de J' Audiovisuel du 12 juin au 20 octobre 1996. de la Bibliothèque nationale de France Cene exposition a été organisée en étroite collaboration Muséographie avec Je ministère de la Culture d'Arménie. LORETTA GAÏTIS avec les ateliers de restauration Elle n'aurait pu voir Je jour sans le soutien et d'encadrement de la Bibliothèque nationale de France de l'Union générale arménienne de Bienfaisance, de la fundation Calouste Gulbenkian, Chargée de l'exposition entre Orient du département des Affaires internationales du ministère de la Culture, PIERRETTE TURLAIS du ministère de ]'Éducation nationale, de la Direction générale des relations culturelles, scientifiques Film réalisé par et techniques du ministère des Affaires étrangères, PIERRE SAMSON del' Ambassade de France en Arménie, et Occident du cabinet Bessé, assureur conseil. Édition/coordination RAYMOND H. KÉYORKJAN Elle bénéficie du concours du groupe d' Amitié France-Arménie del' Assemblée nationale, Fabrication de ]'École normale supérieure funtenay/Saint-Cloud, RIDHA TABAÏ del' Association française d' Action artistique, del' Association des amis de la Bibliothèque nationale de France. Chargée d'édition NICOLE ROSE TROIS MILLE ANS DE CIVILISATION Mise en pages HENRI BORDIER Liste des prêteurs Cartographie ARMÉNIE établie par CLAUDE MUTAF!AN SOUS LA DIRECTION DE RAYMOND H. KÉVORKIAN EREVAN et réalisée par ÉR!C VAN LAUWE • Institut des Manuscrits anciens, dit « Matenadaran » • Musée d'Histoire d'Arménie L'exposition bénéficie du prêt exceptionnel d'œuvres appartenant à ces deux institutions. Illustration de couverture FRANCE Évangile d' Arc'ax (x1ne-xrv0 siècle). MARSEILLE Cène (Matenadaran). -45 • Archives départementales des Bouches-du-Rhône • Archives de la chambre de commerce et d'industrie Illustration du dos Plat en céramique glacée à la cigogne MONTPELUER • Archives municipales (X!'-Xll' siècle), Dwin. -146 PARIS • Archives nationales • Bibliothèque nationale de France direction des Collections spécialisées : - bibliothèque de I' Arsenal, - département des Cartes et Plans, - département des Estampes et de la Photographie, - département des Manuscrits, - division orientale du département Bibliothèque nationale de France des Manucrits, - département des Monnaies, Médailles et Antiques ; direction de ]'Imprimé et de I' Audiovisuel: Président: Jean Favier, membre de l'Institut - département des Livres imprimés, Directeur général : Philippe Bélaval - département de la Réserve des livres rares. • Collection de la famille Arby Ovanessian • Collection Michel Bloit • Ministère des Affaires étrangères • Musée Carnavalet ITALIE VENJSE © Bibliothèque nationale de France, Paris, 1996 • Congrégation des Pères Mékhitaristes ISBN: 2-7177-1967-9 Bibliothèque nationale de France Remerciements Sommaire Notre reconnaissance s'adresse en tout premier lieu à ceux qui ont contribué à rendre cette exposition possible : Hakob Movsès et Anelka Grigorian, ministre et premier vice-ministre 7 Préface de JEAN FAYIER de la Culture d'Arménie, Viguen Tchitétchian, ambassadeur d'Arménie en France, Christian Der-Stépanian, ministre plénipotentiaire d'Arménie 9 Introduction de RAYMOND H. KÉYORKIAN auprès de l'Union européenne, Sen Arevchatian, Guévorg Ter-Vardanian et Armen Malkhassian, directeur et conservateurs en chef de l'institut L'HÉRITAGE DE LA TERRE ET DU TEMPS des Manuscrits anciens d'Erevan (Matenadaran), Yvetta Mkrtitchian, directeur adjoint du musée d'Histoire d'Arménie, Alain Lombard et 12 Les contraintes de la géographie, BABGEN HARouT1uN1AN Guillaume Husson, chef du département des Affaires internationales 20 De !'Ourartou à l'Arménie: l'héritage culturel, GuEvoRG T1RATSIAN du ministère de la Culture et chargé de mission, François Rochebloine 32 L'Arménie et le Proche-Orient hellénistique au temps de Tigrane le Grand, RousEN MANASsERIAN et Stéphane Guy, président et secrétaire général du groupe d' Amitié France-Arménie à l'Assemblée nationale, LES ÉCHANGES INTELLECTUELS Pierre Brochand et Serge Degallaix, directeur général et directeur général adjoint des relations culturelles, scientifiques 40 Connaître la Sagesse : le programme des anciens traducteurs arméniens, JEAN-PIERRE MAHÉ et techniques au ministère des Affaires étrangères, l'Association française 62 La littérature des milieux uniteurs (XJI•-xv• siècle), GuEvoRG TER-VARDANIAN d' Action artistique, France de Harting et Patrick Donabédian, 65 L'universalisme dans l'historiographie médiévale, KARE YuzsASHIAN ambassadeur de France et attaché culturel en Arménie, Roland Schaer, 71 Le monde culturel caucasien et ! 'Arménie, PARourR MouRADIAN directeur du Développement culturel de la Bibliothèque nationale 78 Arménie et Arméniens dans la littérature médiévale française (Xl'-XlV' siècle), KoHAR KARAGoz1AN de France, Christiane Zepter, chef de cabinet, chargée des relations 82 Arménie et Arméniens dans la littérature et le théâtre français aux xvu• et xvm• siècles, FRANçrnsE PËussoN-KARRo internationales de la Bibliothèque nationale de France, Alix Chevallier, 88 L'édition arménienne en Europe du XVI• au xv1u• siècle, RAYMOND H. K.ÉVORKIAN directeur des Collections spécialisées de la Bibliothèque nationale de France. LES ÉCHANGES MATÉRIELS Nous tenons également à remercier, pour leur précieuse collaboration, 94 Arts mineurs médiévaux, L1uTH ZAKARIAN nos collègues de la Bibliothèque nationale de France : 109 Dix siècles de miniature arménienne (IX•-xvm• siècle), CLAUDEMUTAFIAN 123 Un art de pierre et de foi entre Orient et Occident, PATRICK DoNABÉDIAN Florence Callu et Monique Cohen, Michel Garel, Marie Avril, 128 Le cadre juridique du commerce de la Cilicie arménienne, AZAT BozoYAN Bruno Blasselle, Antoine Coron, Laurence Ratier, Nicole Simon, 134 Le commerce cilicien du XJ/< au XIV< siècle, CATHERINEÜTTEN-FROUX Françoise Pélisson-Karro, Monique Pelletier, Michel Amandry 139 Les Arméniens à Caffa du X/Il' au xv• siècle, M1rnEL BALARD et François Thierry, Nicole Rose, Anne Demangeot, Viviane Cabannes, 142 Le négoce international des Arméniens au XVII• siècle, RAYMOND H. KÉVORKIAN Thierry Grillet et Lorène Morvan-Karayan, Anna Zali 152 Les livres de comptes des négociants arméniens des xv11• et xv111• siècles, CHoucHANIK KHATcH1K1AN et Danièle Thibault, Arnaud Laborderie, Sylviane Dailleau, 157 Les voies de transit du commerce arménien en Moscovie aux xv11• et xvm• siècles, René Hardy, Alain Roger, Stéphane Bouvet, ÉLISABETH TADJIRIAN-MEROUJAN KARAPETIAN Simone Breton et Brigitte Leclerc, Michel Élie, Patrick Plessard, Michelle Thioust, Thomas lbanez, Katia Kiavué. LES ÉCHANGES DIPLOMATIQUES Notre reconnaissance toute particulière s'adresse à : 164 Les princes arméniens de l'Euphratèse et les Francs (c. 1080-c. 1150), GËRARDDÉDÉYAN Pierrette Turlais, Dominique Villemot, Élisa Kirémidjian, Pierrette 174 Le siècle mongol ( 1220-1320), planche de salut ou coup de grâce ? CLAUDE MuTAFIAN Crouzet Daurat et Ridha Tabaï de la Bibliothèque nationale de France 184 La papauté en Avignon et l'Arménie, JEAN R1cHARD également, ainsi qu'à Loretta Gaïtis, muséographe, Henri Bordier, 188 La diplomatie arménienne entre l'Europe et la Perse au temps de Louis XIV, RAYMOND H. KËvoRKIAN maquettiste, Pierre Samson, réalisateur, Lévon Kébabdjian, Édouard 196 Missionnaires français en Arménie au xvw siècle, FRANc1s RICHARD 203 Arménie et Arméniens dans la politique orientale de la France sous le Premier Empire, Attamian, Kégham Torossian et Alexis Govciyan, administrateurs de ARrnuR BEYLERIAN l'UGAB-France, Jacques Santrot, conservateur des musées départementaux de Loire-Atlantique, Onnick Jamgocyan, historien. EN GUISE DE CONCLUSION 211 Les Arméniens et la France ( 1600-1914), Il nous faut enfin manifester notre gratitude à Éric Van Lauwe, RAYMOND H. K.ÉvoRKIAN cartographe, Francis Richard, conservateur en chef au département des Manuscrits (division orientale) de la Bibliothèque nationale de France 215 Notes ettranslittération et surtout à Claude Mutafian, maître de conférences 226 Notices à l'Université de Paris-Nord, qui nous ont apporté leur aide inestimable 252 Chronologie succincte de l'histoire des Arméniens durant les préparatifs de l'exposition et la rédaction du présent ouvrage. 253 Index 4 5 Préface L'Arménie a toujours occupé une place singulière dans l'esprit français. Les premières images qui viennent à l'esprit rappellent les humanités classiques et les évocations des auteurs grecs et latins. On sait la part de l'Arménie dans l'inspiration des architectes et des imagiers de l'époque romane. Un autre moment, dramatique, a été celui où des réfugiés arméniens débarquèrent en France dans les années 1920. Ils sont devenus aujourd'hui des citoyens français. On connaît cependant généralement fort mal la civilisation arménienne telle qu'elle se déploie au cours des siècles, et l'exposition organisée par la Bibliothèque nationale de France vise précisément à combler cette lacune. Le patrimoine des collections arméniennes que compte notre établissement depuis des siècles est loin d'être négligeable. Sous Henri II, la bibliothèque du Roi avait déjà acquis ses premiers manuscrits et incunables arméniens. Inconnus du grand public, trop peu connus des spécialistes, ces fonds trouvent ici l'occasion d'être mis en valeur, à côté des pièces exceptionnelles que nous ont prêtées le musée d'Histoire d'Arménie et le Matenadaran d'Erevan. Le sujet de l'exposition, comme celui du présent ouvrage, est l'occasion d'associer documents occidentaux et orientaux, qui se complètent et autorisent un regard croisé entre la France et l'Arménie en permettant la collaboration des spécialistes français et arméniens ; il ouvre enfin des perspectives sur les mécanismes d'échanges entre les civilisations. Se trouve ainsi développée une typologie des voies empruntées par les courants de pensée, les croyances, les mouvements littéraires, les modes, les produits commerciaux ou les conceptions politiques et stratégiques d'un continent à l'autre; ainsi peut être dressé un tableau dynamique des courants d'échanges entre Orient et Occident, des apports réciproques, et aussi du rôle de l'Arménie comme porteur de la culture et du rayonnement de la France en Orient. JEAN FAVIER Membre de l'Institut / Président de la Bibliothèque nationale de France 7 Introduction Concernant les échanges matériels, le commerce international a toujours occupé un rôle central dans l'économie del' Arménie. Cela est vrai dans l' Antiquité, lorsque celui-ci s'effectue par le Tigre ou !'Euphrate vers les grands centres commerciaux de Mésopotamie ou de Syrie ; cela est vrai au Moyen Âge, du temps de la pax mongolica, avec le Royaume arménien de Cilicie, dont Par sa position géographique, l'Arménie a presque toujours marqué une frontière politique, le port d' Ayas capte l'essentiel des échanges commerciaux entre l'Europe et l'Asie; cela est culturelle et économique entre l'Europe et l'Asie. Située sur l'axe du commerce et des échanges encore vrai au XVII< siècle, lorsque l'économie mondiale prend une certaine ampleur, culturels entre Orient et Occident, mais aussi des invasions et des guerres, elle joua à certaines dynamisée par le capitalisme naissant. À cette époque, l'élite arménienne, soumise en Perse époques un rôle non négligeable dans les échanges eurasiatiques. Durant les grandes invasions, comme dans l'Empire ottoman à un statut de sujet« protégé» et n'ayant aucun accès aux qui provoquèrent le plus souvent la fermeture des principales voies de communication, le haut charges militaires ou politiques, n'a pas d'autre voie pour s'exprimer. Profitant de leur plateau arménien se replja aussi sur lui-même et se mua parfois en« montagne refuge». C'est connaissance du terrain et de leur culture bipolaire, les marchands arméniens prennent en main dans cet environnement montagneux, à l'intersection del' Asie Mineure, du flanc sud du le monopole de la soie ; ils fréquentent les grands ports de la Méditerranée ou de la mer du Caucase et du Proche-Orient, dans cette alternance de contacts intenses et d'isolement absolu, Nord, où des colonies de négociants s'établissent alors; c'est la naissance d'un vaste réseau de que s'est formée la civilisation de l'Arménie. facteurs arméniens à cheval sur l'Europe et l'Asie, d'Amsterdam à Manille. L'implication Durant les derniers siècles avant notre ère, l'Arménie est déjà un solide royaume oriental, limitée des États dans l'orgarusation du commerce international leur permet encore de conclure marqué par l'héritage achéménide, auquel elle a emprunté son organisation politique et sociale. des traités avec des pays comme la Russie ou la Pologne, à travers lesquels ils ouvrent des voies Adversaire irréductible de Rome, elle tente, sous Tigrane le Grand, d'élaborer une synthèse de transit entre l'Orient et l'Occident. Mais cette époque prend fin au milieu du xvrne siècle, à entre ses pratiques postachémérudes et les trailitions hellénistiques des cités de Syrie et de la suite des crises politiques qui secouent la Perse et l'Empire ottoman, ainsi que de la Mésopotarrue. C'est l'alliance entre la noblesse clanique et guerrière del' Armérue et dépression qui touche l'économie-monde. l'oligarchie démocrate des cités hellérustiques; c'est la formation d'un empire bipolaire et En abordant la question des échanges diplomatiques de l'Arménie, on appréhende surtout multiculturel. Cette quête de l'équilibre entre deux traditions politiques antagorustes et deux l'étude de la politique mise en œuvre par ses rois ou son élite pour conserver une certaine modes de vie opposés (rural et urbain) va marquer l'Arménie. souveraineté ou la reconquérir. Sans pouvoir traiter tous les aspects de cette question, les deux Le souci del' équilibre, propre aux régions «tampon», se trouve au centre des préoccupations périodes retenues fournissent un excellent cadre de réflexion. La première (XII<-XJV< siècle) arméniennes à l'aube du ive siècle, lors de l'adoption du christianisme comme religion d'État. montre comment les bouleversements consécutifs aux invasions seldjoukides brisèrent les Tout en imposant une lirrute aux ambitions assimilatrices des Sassanides, la foi nouvelle équilibres anciens et favorisèrent l'émergence de nouveaux pouvoirs, comme ces principautés de apporte une dimension universelle. C'est à travers une « lecture chrétienne» que les savants l'Euphratèse créées par des aventuriers arméniens ou le cas exceptionnel du Royaume arméruen arméniens du ve siècle assimilèrent les acquis del' Antiquité hellénistique; c'est en traduisant à de Cilicie. Cette présence arméruenne aux abords de la Méiliterranée fut presque une surprise la même époque la Bible et les œuvres des Pères qu'ils assouvirent leur soif de connaissance. pour les croisés qui trouvèrent là un appui non négligeable. Cependant, c'est dans leur politique à Spéculation intellectuelle et christianisme pénétrèrent ensemble dans le monde arménien. Fruit l'égard des Mongols que les souverains arméruens firent le plus preuve de perspicacité. En d'une synthèse entre l'Orient et l'Occident hellénistique, mélange d'ouverture au monde et de acceptant de se soumettre à la suzeraineté des ilkhans et en ouvrant la voie du Proche-Orient à conservatisme, sa civilisation a alors acquis ses traits marquants. leurs armées, les rois d'Arménie contribuèrent à une reilistribution des cartes sur la scène On remarquera ainsi qu'une grande partie des œuvres de Basile et Eusèbe de Césarée, de Philon politique proche-orientale, à l'affaiblissement définitif des érrurats seldjoukides d'Asie Mineure d'Alexandrie, Évagre le Pontique nous est parvenue grâce aux traductions arméruennes; que la et à la réduction provisoire des ambitions mameloukes. Travaillés de l'intérieur par les milieux liturgie arméruenne, directement puisée à la source hiérosolymitaine au ve siècle et restée nestoriens, les ilkhanides de Perse hésitaient encore à basculer dans l'islam. On ne saurait quasiment figée depuis lors, se révèle l'un des rares témoins de la liturgie des premières Églises justement ignorer la dimension religieuse et l'importance des relations entre les Églises romaine chrétiennes. et arméruenne. Dans ce domaine, le conservatisme arménien émerge de nouveau. Il accepte le Le souci d'aller puiser aux meilleures sources les instruments d'un renouveau intellectuel et dialogue, mais refuse de se soumettre à une autorité extérieure. Ce qui aurait abouti à céder le spirituel s'affirme à toutes les époques. Si, durant le haut Moyen Âge, les échanges se font seul élément de légitirruté et de continuité, l'Église nationale, ciment du monde arménien. presque exclusivement avec les mondes grec et syrien, dès le XII< siècle l'Occident latin et sa La région entrait dans une période de turbulences qui ne prit fin qu'au xv1e siècle avec méthode scolastique passionnent les clercs arméniens. Aux xv1e-xvrne siècles, ceux-ci l'émergence de la Perse safavide et de l'Empire ottoman. Dès lors, les minorités chrétiennes viennent en Europe pour s'initier à la typographie et acquérir les enseignements de la orientales se trouvèrent dans une situation de survie précaire et de régression sociale et Renaissance. culturelle au cœur d'États islarruques puissants. Nombre d'entre elles ont disparu ou subsistent Cependant, il est un domaine, l'historiographie, dans lequel s'exprime dans toute sa plérutude comme des vestiges archéologiques, après avoir été larrunées durant des siècles par leurs la conception que les Arménjens se font du monde. On y perçoit la curiosité des auteurs pour conquérants. Au nombre des survivants, l' Armérue tenta, dans la seconde moitié du XVII< les nations environnantes, mais aussi des tendances à l'introspection sur le destin des fils de siècle, de créer une coalition entre la Perse et l'Occident contre l'Empire ottoman, en y Haïk, l'ancêtre mythique des Arméruens. Il y a chez ces historiographes officiels de la mémoire associant toutes les rrunorités chrétiennes d'Orient. Certes le plan n'eut pas les résultats arménienne, dont la chaîne est ininterrompue du ve au XVII< siècle, une référence perpétuelle à escomptés. On peut cependant remarquer que les marchands-diplomates arménjens jouèrent un l'Ancien Testament, qui est le lien rattachant les Arméniens à la naissance du monde. Il s'agit rôle précieux dans la formation de la Sainte-Ligue et apportèrent une fois de plus leur vision d'un écho hist01ique persistant du mythe del' Arche de Noé qui s'échoua sur le mont Ararat. originale de la situation orientale aux stratèges d'Occident. Au-delà de ces mythes, l'historiographie arménienne est le témoin attentif des bouleversements Cette histoire des échanges entre l'Arménie et des civilisations voisines nous a amené tout qui se produisent en Orient et en Occident. Porteuse d'une culture qui la rattache aux uns et aux naturellement à dresser un bilan des rapports franco-arméniens à travers les siècles, sur la base autres, elle contribue souvent à la découverte de ces civilisations antagonistes. Elle est ainsi une d'une recherche systématique des sources, qui ont parfois permis de tordre le cou à certaines source essentielle pour la connaissance de l'histoire des Sassarudes, des Arabes, des «vérités». II faut cependant constater qu'il y eut une relation spécifique entre les deux nations, Seldjoukides, des Mongols, des Timourides et del' Asie en général. celle-ci étant, côté arménien, sacralisée par la prophétie de saint Nerses qui annonçait la La culture du monde arménien est aussi le fruit d'échanges incessants. Si son socle fondateur délivrance de l'Arménie par les Francs. Au XVII< siècle, elle subsistait encore dans les couches est à rechercher dans la tradition ourartéenne (conception de l'urbarusme et de l'architecture, populaires qui voyaient en Louis XIV un possible « restaurateur de leur liberté». Ce mythe savoir-faire dans tous les domaines de l'art), le poids de la civilisation perse est également fondateur peut-il, à lui seul, expliquer la relation particulière qui se noua entre les deux peuples? considérable dans les arts rruneurs ou l'artisanat, lié à la mode du temps. Mais lorsqu'il s'agit Probablement pas, même si elle est révélatrice. Plus prosaïquement, leurs contacts furent de commandes royales ou princières, une spécificité arméruenne apparaît plus nettement. Celle empreints d'un certain pragmatisme et les conflits d'intérêt fréquents. La politique orientale de la ci est tout particulièrement sensible quand on étudie deux domaines de prédilection des arts France et le poids de sa culture contribuèrent aussi à la fascination qu'exerça la France sur arméruens: l'architecture et la rruniature. Illustrant surtout la tradition chrétienne, ils l' Armérue. Inversement, le dynarrusme des Arméruens dans les échanges Orient-Occident et dans développent une forme d'expression originale qui sert de référence. L'architecture est aussi le commerce oriental de Marseille, attirèrent sans doute l'intérêt des Français. sobre et dépouillée que la rruniature est sophistiquée et chatoyante. R. H. KÉVORKIAN 8 9 ~ L'HERITAGE DE LA TERRE ET DU TEMPS L'HÉRITAGE DE LA TERRE ET DU TEMPS BABGEN HAROUTIUNIAN . , ..., "V' .. :.. 'a''\;'···-,' . • ... • .,,,,. ' 1 Les contraintes de la géographie OUS LE TERME GÉOGRAPHIQUE D'ARMÉNIE, LES AUTEURS DE I' Antiquité évoquent un haut plateau dont l'altitude moyenne se situe entre 1 500 et 1 800 mètres au-dessus du niveau de la mer, enserré dans un corset de chaînes montagneuses : l' Antitaurus à l'ouest, la chaîne pontique au nord-ouest, la Koura au nord et au nord-est, les monts du Karabagh à l'est, les chaînes du Tour Abdin au sud et le Taurus au sud-ouest. Le haut plateau arménien est en outre partagé en asxar ( « mondes ») distincts par des massifs montagneux, au sein desquels culminent quelques pics : l' Ararat, qui limite au sud la plaine du même nom (5 165 m); Je Sip'an, au nord-ouest du lac de Van (4 434 m); I' Aragac, sur lequel vient buter, au nord, la plaine de !'Ararat. Toutes ces montagnes sont d'origine volcanique et donnent un caractère particulier au pays, régulièrement secoué par des séismes de forte intensité. Ces caractéristiques expliquent le développement en Arménie d'une agriculture de montagne, fondée sur l'irrigation; elles contribuent à dessiner l'organisation administrative du pays, divisé en provinces bien marquées, sur lesquelles règnent au Moyen Age des familles féodales largement autonomes; elles favorisent l'extension d'une société plutôt rurale, faite de petits villages quadrillant Je haut plateau, permettant aux agriculteurs de mettre en valeur le maximum de terres cultivables. Il n'est donc pas surprenant que l'une des rares plaines d'Arménie, celle de l' Ararat, irriguée par l' Araxe, ait vu fleurir les capitales successives du pays : Artasat, Arrnawir, Erwandasat, Valarsapat ou Dwin, centres urbains au sein desquels l'artisanat et le commerce trouvèrent à s'exprimer. Bien que d'une superficie plus modeste, les plaines-plateaux de Ganjak au nord-est, du Lon au nord, du .Sirak et de (5 900 km2), à l'est, à cheval sur le monde iranien, que Strabon qualifie de « mer Portulan, ou carte nautique, Kars au nord-ouest, de Basen, du Bagrewand (Alaskert), au sud-ouest de l' Ararat, de Bleue», le lac de Van (3 733 km2), au sud, et le lac Sewan (1416 km2), au nord-est, d'Angelino Dulcert exécuté, en 1339, Karin (Erzeroum), Erznka (Erzinjan), Derjan et Kamax, sur le cours supérieur de tous trois situés à des altitudes allant de 1 200 à 1 900 m. à Majorque. !'Euphrate, du Taron (Mus), de Palou et de Xarberd (Kharpout), plus au sud, de Van, La rigueur du climat, continental, explique aussi l'histoire particulière du pays, l 'Arménie y est désignée Salmast et Ourmia, à l'est, jouèrent également un rôle politique et économique dont les habitants résistèrent plus qu'ailleurs aux invasions nomades. Sans doute sous le terme d'Armenia Maior, majeur dans Je développement du haut plateau arménien. Au cours de son histoire, fallait-il tout le savoir-faire d'une vieille civilisation de la terre pour s'y adapter. avec, légèrement au sud-est, l'Arménie se trouva de fait tiraillée entre ses pôl,es méridionaux et septentrionaux, furteresse enserrée dans un écrin montagneux, le haut plateau arménien revêtait une représentation du mont Ararat, entre ses univers ruraux et urbains, entre un Etat centralisé et des «mondes» un caractère stratégique pour les grandes puissances régionales qui souhaitaient et l'inscription Archa de Noe autonomes séparés par la géographie accidentée du pays. prendre le contrôle des grands axes du commerce et des échanges entre l'Orient et (B ibliothèque nationale de France). -4 C'est encore sa nature montagneuse qui fait de l'Arménie l'un des réservoirs à l'Occident. D'où les incessantes guerres qui émaillèrent l'histoire de l'Arménie, eau du Proche-Orient, avec notamment les sources du Tigre, de !'Euphrate, de entrecoupées de périodes de paix au cours desquelles la prospérité économique fut !'Araxe et de bien d'autres cours d'eau s'écoulant vers le Pont-Euxin, la mer remarquable. Les «portes» (kapan, drunk) donnant accès au haut plateau étaient Caspienne, la Méditerranée et le golfe Persique. L' Araxe reste cependant le fleuve peu nombreuses et hérissées de châteaux inexpugnables, qui servaient tout à la fois à arménien par excellence. Les capitales médiévales de l'Arménie furent bien souvent la défense du pays et au contrôle des routes commerciales. fondées dans une des boucles de ce cours d'eau imprévisible, qui a fait dire à La plus fameuse est indiscutablement la « voie royale» méridionale, créée par Virgile, le comp~rant au peuple arménien, qu' « il ne supporte pas les ponts les souverains achéménides de Perse, partant de Sardes et traversant l'Arménie par l'enjambant» (Enéide 8, 728). L'abondance de l'eau et son rôle dans Je le Cop'k' (Sophène) et l'Aljnik' (Arzanène) pour rejoindre Suse. La seconde route, développement de l'agriculture du haut plateau donna du reste naissance à un culte septentrionale, pénétrait en Arménie par la vallée de I' Araxe, où se trouvaient les du dragon, très répandu en Arménie, symbolisé par d'énormes pierres sculptées. capitales successives du pays, pour rallier les ports du Pont-Euxin. Plus tard, Outre d'innombrables lacs de montagnes, comme ceux de Covk' (Golcuk), Tigrane II (95-55 av. J.-C.) fit construire un axe nord-sud, reliant Artasat à Covak (Ç1ldir) ou Arcisak (Arcak), formés au cours des siècles par la fonte des Tigranocerte, la capitale hellénistique qu'il fonda pour faciliter la symbiose des deux neiges, Je haut plateau arménien compte trois grands lacs : le lac d'Ourmia parties syrienne et arménienne de son empire. Grâce à la Table de Peutinger, 12 13 ARMÉNIE ENTRE ORIENT ET OCCIDENT L'HÉRITAGE DE LA TERRE ET DU TEMPS Dès 66 av. J.-C. (traité d' Artasat), l'Empire de Tigrane, soumis par Pompée, est Ab Ir h C h a t néanmoins ramené dans ses frontières antérieures du haut plateau arménien, Q .r l n e lesquelles restent pratiquement figées durant près de cinq siècles. Concernant les divisions administratives du pays, nous possédons l'excellent d u témoignage de Strabon qui, dans sa Géographie, donne le nom d'une vingtaine de Kart lie provinces d'Arménie, comme la Gogarène, la Saphène, l' Acilissène, etc. Pour les Pont-Euxin RTVÉLJ_F; -<l /J\. \' e Mtskhéta C Q premières décennies de l'ère chrétienne, Pline l'Ancien fournit lui-aussi, dans son (Mer Noire) ,..,._ t S\ t .__,_. . Armozi 0 Histoire naturelle, une image précise de l'organisation administrative du haut Cho~' •Tiflis C plateau en cent vingt stratégies désignées « sous des noms barbares», correspondant et>"·', ~; é ,"c'\h (è\ tre di k ·I G' f re/\g. ltkR TsiuKrta v ~ <À" G If 0 s epna rf Taiitr iaduaxte c Jae,n (to66n-s8 d8e) el'sAt, remlléen aiue sasni,t iéqvuoeq. uLéae rpéafro Prmtoel éamdméei ndiasntrsa tsiav eG émoigsrea epnh iœe.u Ivl rye Trébizonde 1' ' \< è ;O,,. / · Il, '.V 't-'!,C , 0 Ltt,cJ (T :Jo mk ;· lori• Lori l.L,c CO;, 0 ;•Ir a ch èG na en dzak pmaetfnotiiso ndnifefi cviilensg tà pidroenvtiinfcieers ,a vdeocn ut nlee sr éngoiomns dhoenlnlééen.i sOéns spoenutt C h a p î n e0 ,-.A\ s P -O.~..~ o.~·." <' - ·\ o () TTu,o /.rl CtcohAtuQ1ekm) h( >~ dU?•Â, ~ .\ae. ,At sB .O J.r,r0o> r) \c Vh':I "a°J1•' .•o'. , uon,"K1 ro0R rrs,ci.• .rd, , v,- anA dnAa VCi. c a• h g,,fc \hfI t a •A Ar·\ rc r ohm,n'g a •aop <vtA>a~i'1 Mrto •- -t '-t°~-A'A" 40. ,.r ro•ot· ·•a°)', /'. g cD•, havGoSatinez"t al r' (n/11N.1 • o<<C0.'dJ{ h o~aurm . Cbok4- '{h1 o I rsù~ ~ o. û'Cu,~'( ùh• > \ \1'.ss' 't-ao' «o A "~• Yh • ',o ,d cf6 ,i~ t> .i .o. 0 ,• o1 i~:è (,.O • Portavrh •.A: •i . PJ'•Îa) •>ï taÀk a'1r'a n\ l cBSClaeioa bpSlsaexpaknacièd aan(ansDense tidè mrunda eaupSk pid'ssKruaoe kaacSanhzanekbk,r'k ) al,s'a s,o lëBn'lAna a O ks(SiiGblloiiaassdrsrsèèdoènnmnueeek a ddèndeun)e , el Oall ' s'EdGOtuakotne èg,lC nealoaearèc pBdn'',ke eol ' l a(lb s'GéUSanuohtègipënkahier',,èk dn'll)uaea, Kamaêk', fh E:_ r gzJn, k l~ a• ~ j--,..,~D..•e, rd1. ane (ErKzaerrion•u em ), .,_.. "",<:J;: : Ba 8, /r Je," \iv r Q // Q' -1~; o-1",'iM t ÂA raL,r'"tal. t 'Z..''. 1l. 'l . 1>/A.~ p . ouKco p'a• n Do19.z .,a1r._ k~ ~,;.:\-. ...~ -~~'".J" riÎ_). dlau CCoorpd'oku',è ln'Ae sdtuh iKanoèrndeu kd'u, laH aBsategarnavka',n ld'Aènrzea dnuè nBea dger elw'Aalnjdn,i kl'a, \_' \_ TBwp /kJ\-. -~o ~ V '{. h~ O r d z i. fa n 'J' O ~~ 0 rJ B EM"<~.' R ~a ztke rNt LaVca nd e •4 .B-Qer,k.Mo ria' e k, •Io Iu1e1 1' 1 (\ 'N~ak~ 1~tch-e~va n ~1 '• -" '7'AP .... Tn'oessBpt èipneanes déruve isTdtéoeesm pfm,i gleaén eGt. ,o Lrl'dao irjGègnéaoen gidsruaa tpKihooiner c adady' Amk'ni. nainsitar aStiivraek dacu' ip, aqyusi Khrarber\~ C·ha'hL~o uni o ~• B alou lff: i AchticTh .'O.:).ri O"C Id KMhtl aSt ,ponA rtzké ADm io,u k ,'\ ~ ~• Khoï fut longtemps attribuée à Moïse de Khorène, donne, grâce aux \ 1/,, '{: • Archamacha::ti: : Mouch O DzorOo-Peoh aJ atvan •d'Arduc/hCic hak () '-/ Solmaste informations qu'elle contient, une image exhaustive de (MMéalla~tinyaé) ~ 1dzitd e uT"1cÎcm c-:k? 'c[ \. G lJ) D Z l\T J ~.SMat sss odoo0 B(aBgithl•iès )c rh e Jlt- 0V ;,tan4 V an, V.._ _ ~ iZ are ha va•n ~1 >,'::· i • Tabriz lh'aAurtm pélantieea uen atrrme élensi emn •é etat ivt ael soirèsc loersg.a Dni'saép erèns qlua iGnzéeo gprroavpihnicee, sl e: / Amid J Tigranakert (?) -1' + ~'r.' BKaorrjrc aHyaky'k, ', PCaorps'kka', hAalyjnki'k,' , VTaavsrpuubrearakna nou, TSuiwrunbiekra',n ,A Mrco'k akx',, (Diyarbakir) ~ ~ 0Djlmar ~ · P'aytakaran, Utik', Gugark', Tayk' et Ayrarat. Ce texte nous est Mon I s du I T~~ 0 ~ D C H A. \ ~ ' 7~ parvenu à travers une version longue et une autre abrégée, Tour Abdin ~ '-f' grâce à nombre de manuscrits médiévaux, qui décrivent par le ,f- • (ÉOduersfsae) "'0,,.. q 0 li" ~ menu les cent quatre-vingt-sept à cent quatre-vingt-treize ~/MPo"11 tN-Eouix,ei)~ ) ~ cantons - selon les versions - d'Arménie, en commençant DD AGrrmanédneie A mrminéenuiree { • Ninive {\flll~enia- p-ri-m-a .,/ Mt Ara•r ast~~... :,'ifi::::, - ~ in: par le nord-ouest du pays. D République d'Arménie actuelle Sébaj\sf!tle~:,•~ J~ •~ .c% , •~ Barjr Hayk' MDOi~KakK PDrisotvriicntc e c\t.\CIEs ec Mélitiné L'a\ c de Van Q\.> iro~:~11;a Située au nord-ouest de la Grande Arménie, cette province 100 200km ./~ englobait notamment les villes d'Eriza (Erzindjan) et de Karin (Théodosiopolis/ Erzeroum), qui servirent longtemps de sanctuaires aux rois, aux chefs des mages et aux catholicos d'Arménie défunts. Il est vrai que dans l' Antiquité, la région, Les quinze provinces historiques attribuée au géographe romain Castorius (c. 361/363), on connaît avec précision la également célèbre pour l'abondance de son gibier, englobait de l'Arménie. route suivie par cette autre « voie royale» et notamment le nom des villes qui furent déjà les principaux temples païens du pays, dont celui consacré édifiées sur son parcours. On sait ainsi qu'elle passait par Jora-Pahak, le col situé à la déesse Anahit. immédiatement au nord de Balës (Bitlis) pour rejoindre Amit' (Dyarbékir) et Tigranocerte, porte de la Syrie hellénistique. Cop'k' Située au sud de la Grande Arménie, cette région fut L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE rebaptisée Quatrième-Arménie à la suite des réformes opérées par l'empereur L'organisation administrative des provinces du haut plateau arménien a subi byzantin Maurice. Son principal centre urbain était alors la ville de Samsat, Manuscrit copié en 1455, à Lille, nombre de transformations au cours des millénaires. On remarque cependant qu'à remplacée plus tard par les villes de Xarberd et Mélitène (Malatia). de la Description de la Terre sainte l'époque du royaume d'Ourartou, le centre politique du pays hésite déjà à se fixer au de Burchard du Mont Sion nord ou au sud, entre Touchpa (Van) et Teïchébaïni (Erevan). Lors de la réforme Aljnik' qui passa, à la fin du XIII' siècle, ---- administrative de son Empire, Darius I•r divise lui-même le haut plateau en deux trois semaines dans le Royaume arménien satrapies, les xm• et xvme, qui correspondent à peu près à l'Arménie Mineure et à Au sud-est du Cop'k' s'étendait l' Aljnik', région frontière où fut édifiée la de Cilicie, décrit comme capitale de l'État fondé par Tigrane II. Impériale, et donc pluriethnique et la Grande Arménie, séparées par !'Euphrate. Il en est de même lorsque les le pays d' «Arménie» multiculturelle, la ville comptait 100 000 habitants arméniens, grecs cappadociens et successeurs d'Alexandre le Grand règnent nominalement sur la région, laissant le (B ibliothèque nationale de France), -3 ciliciens, juifs, etc. La partie nord de la province, formée par les monts du Sasun, à contrôle effectif du pays à la dynastie arménienne des Ervantides (établie depuis le la population fière et rebelle, fut le lieu de toutes les résistances. v• siècle av. J.-C. dans les deux Arménies). Ce n'est pourtant qu'en 189 av. J.-C. que le roi Artasës Je, (t 160) parvient à unifier les royaumes d'Arménie Majeure et Tavruberan ou Turuberan de Cop'k' (Sophène). C'est cette première unité du haut plateau qui donne au plus brillant des Province située aux portes sud-ouest des chaînes du Taurus arménien, le Artaxiades, Tigrane II, les moyens de réduire les ambitions des Arsacides de Perse Turuberan est plus communément connu sous le nom de Taron. C'est là qu'était en Arménie, puis de se faire introniser à la tête des polis hellénistiques syriennes. édifié le fameux temple d' Astisat consacré au dieu Vahagn, plus tard reconverti en 14 15

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