Ministère de I'Agriculture Ministerie van Landbouw Admlnlltratlon d_ Eauxet Foria Bestuurvan Watersen BOlSen Station de Recherches Proefstation de te GROENENDAAL GROENENDAAL Travaux - S'rie D. N° tO Werken - Reeks D. Nr to APPRÉCIATION DE LA VALEUR PISCICOLE DES EAUX DOUCES par MARCEL HUET Directeur de la Station de Recherches GROENENDAAL IMPRIMERIE J. DE ClERCQ I DRUKKERIJ J. DE ClERCQ eh.uII'edeJette,694,Jette SteenwegopJette,694,Jette 1949 APPRECIATION de la VALEUR PISCICOLE DES EAUX DOUCES SOMMAIRE CHAPITRE l. - PARTJE GENERALE ARTICLE I. - Appréciation de la valeur piacicole générale dea _uz doucea . A. - Développement normal dea poissons I. Beaoina respiratoirea et alimentaires des poissona d'eau douce . I 2. Cycle biologique général des eaux douces . 2 3. Cycle biologique particulier des principaux types d'eauz douces 4 B. - Reproduction des poiuona 6 • ARTICLE 11. - Appréciation de la productivité dea eauz doucea 8 I. Baaea d'appréciation de la productivité des eaux doucea 8 A. - Caractères phyaiographiquea influençant la produc tivité dea eaux doucea . 8 I. - Caractères phyaiques . 8 a. - Température 8 b. - Tranaparence et coloration 9 2. Caractères chimiques 9 3. Caractèrea géographiques et climatologiques 10 a. Altitude 10 b. Latitude 10 c. Continentalité 10 d. - Précipitations 10 4. - Caractères géologiquea . 10 a. - Terraina traveraé. 10 b. - Nature et caractère du fond 11 c, - Obstacles 11 S. - Caractère. mécanique. 11 Viteue . 11 B. - Appréciationde la capacitébiogénique des eauz douces 12 I. La notion de capacité hiogénique . 12 2. Relations entre la capacité biogénique et la quantité de nourriture présente 13 3. - Relations entre la capacité biogénique et la qualité de la nourriture présente 13 4. - Appréciation de la capacité biogénique 14 a. - Généralités 14 b. Relations entre la capacité biogénique et Ie cycle biologique des eauz douces . IS c. Importance de la nature et de la stabilité du fond 16 d. Détermination approzimative de la capacité bio- génique 16 e. - Détermination exacte de la capacité biogénique I7 11. - Formules de productivité 17 A. - Productivité des eaux courantes 17 B.. - Productivité des eauz stagnantes 19 I. - Productivité des étangs 19 a. Etangs d'engraissement 20 b. Etangs d'alevinage 20 1. - Productivité des lacs 2I CHAPITRE 11. - APPREClAnON DE LA VALEUR PISCICOLE DES EAUX COURANTES I. - Rappel succinct de la c1assification et de l'identification des zones piscicoles des eauz courantes 21 11. - Appréciation de la capacité biogénqiue des eauz cou rantes . 2S A. - Capacité biogénique des eauz courantes de la région ealmonicole 2S I. Groupe pauvre 25 2. Groupe moyen 26 3. Groupe riche 26 B. - Capacité biogénique des eaux courantes de la région cyprinicole 26 I. Capacité biogénique de la Zone à Barbeau 27 2. Capacité biogénique de la Zone à Brème 27 111. - Valeur pi.cicole directe et indirecte des eault courante. 28 A. - Valeur directe de. eaUlt courantes, pour la pêche 28 I. - Note. préliminaire. . 28 a, Principault genres de pêche 28 b. Importance relative de la production piscicole des eault courante.. aelon Ie. diverse. zones biolo- gique. • 29 2. - Valeur directe de. eaUlt courante. à caractère rhéo- phile 29 a, Valeur de. eault aalmonicoles : Zone à Truite et Zone à Ombre . 29 b. Valeurdes eault cyprinicole.de la Zone à Barbeau 30 3. - Valeur directe des eault courante. à caractère Iim- nophüe 30 Remarque . 31 B. - Valeur indirectedes eaux courantes, pour la pi.ciculture 32 Note préliminaire 32 I. - Vallées en V non tronqué ou en V faiblement et obliquement tronqué ou en V arrondi 33 Remarque 3'3 2. - Vallée. en V faiblement et horizontalement tronqué, Ie cours d'eau longeant Ie pied d'un des flancs de la vallée . 33 3, Vallée.,en V fortement tronqué, Ie cours d'eau ser pentant dans la plaine alluviale 36 4. Vallée en V très fortement ou totalement tronqué 36 Conclu.ions 36 CHAPITRE lil, - APPRECIATION DE LA VALEUR PISCICOLE DES EAUX STACNANTES I. - Rappel succinct de la claasification des eault stagnantes 37 11. - Valeur piscicole des eault stagnantes 38 I. Supenicie, 38 2. Profondeur 38 3. Capacité biogénique - Productivité 39 a. - Productivité des étangs 39 10 Situation 39 20 Exposition 40 b. - Productivité des lacs 40 Bibliographie 41 Ré.umê . 43 Korte inhoud 46 Summary 49 Zusammenfassung 52 Appréciation de la Valeur piscicole des Eaux douces CHAPITRE I PARTIE G~N~RALE Uneeau douce n'estsusceptible de présenter unevaleur pis cicole réelle et constante que si les poissons qui y vivent sont en mesure de s'y développer normalement et de s'y reproduire. Maïs, lorsque ces conditions préliminaires sont remplies, toutes les eaux douces sont loin d'offrir la même valeur, à surfaces égales. On apprécie leur valeur relative en déterminant leur productivité, dont la mesure repose habituellement sur l'éva luation de leur capacité biogénique. ARTICLE I Appréciatiol) de la Valeur piscicole générale des Eaux douces Pour qu'une eau libre présente une valeur piscicole réelle et constante, il faut qu'elle permette aux poissons de se déve lopper normalement et de se reproduire. A. - DEVELOPPEMENT NORMAL DES POlSSONS. 1. - Besoins respiratoires et aZimentaires des poissons d'eau douce. Les poissons ne peuvent se développer normalement que si leurs exigences respiratoires et alimentaires sont satisfaites. Ces exigences ne sont pas les mêmes pour toutes les espèces. Quant aux besoins respiratoires, certains poissons sont peu exigeants, d'autres très exigeants. Si, pour l'Europe occiden tale tempérée, on prend comme repère les exigences respira toires de la Tanche, celles de la Carpe sont 2.5 fois plus élevées et celles de la Truite arc-en-ciel 6 fois plus. Quant aux exigences alimentaires, elles varient selon l'age (Ie régime alimentaire des alevins n'est pas celui des adultes) - 2 - et selon les espèces. On classe les poissons en herbivores, man geurs de petite faune (microphages, planctonophages, macro phages), omnivores, voraces. 11 existe des cas ou les exigences alimentaires sont cou vertes, mais ou les exigences respiratoires ne Ie sont pas, et inversement. Ainsi, dans les eaux fortement polluées par matières orga niques, la putréfaction s'accompagne d'une très forte consom mation d'oxygène, parfois même de sa disparition complète. En même temps, il se produit une multiplication extraordinaire de certains organismes aquatiques (vers Oligochètes, larves de Chironomides), qui pourraient servir de nourriture aux pois sons, mais ceux-ci ne peuvent subsister dans ces milieux, trop pauvres en oxygène. Inversement, il peut se faire que les exigences respira toires soient couvertes et que les exigences alimentaires ne Ie soient pas. Les eaux courantes à fond de sable ou de cail loux roulés sont bien oxygénées, mais leurs substratums, con stamment en mouvement, ne permettent pas à la faune nutri tive de s'installer, de se maintenir ou, tout au moins, de se développer abondamment. 2. - Cycle biologique général des eaux douces. A propos des besoins alimentaires des poissons et de la mesure dans laquelle ils peuvent être couverts, il est opportun de rappeier succinctement Ie cycle biologique des eaux douces. Le poisson est Ie terme final d'un cycle biologique com plexe (fig. 1). Ce cycle trouve son origine dans les matières nutritives inorganiques en solution dans l'eau. Elles proviennent de la solubilisation de substances extraites des terrains avec les quels les eaux courantes ou stagnantes sont en contact, ou bien de substances apportées dans ces eaux par les détritus exogènes et par les précipitations. Utilisant les radiations calorifiques et lumineuses solaires, les plantes vertes sont capables de transformer ces matières inorganiques et l'acide carbonique en solution dans l'eau, en matières organiques formant la substance des tissus végétaux (plantes supérieures et plantes inférieures: algues planctoni ques et couvertures biologiques). Les couvertures biologiques sont composées d'êtres mi croscopiques végétaux et animaux vivant sur les supports aquatiques les plus divers: pierres et végétaux supérieurs,· - 3 - ainsi que sur la vase. Le plancton est formé par tous les orga nismes microscopiques: végétaux (phytoplancton) et animaux (zooplancton), qui nagent ou demeurent en suspension dans la masse aquatique, sans pouvoir vaincre les courants. A l'état vivant ou à l'état mort (sous forme de détritus plus ou moins flns), les plantes sont consommées par les mul tiples organismes animaux de la faune inférieure. Ceux-ci peu- _\- ...... , \t ~ 'f~ '" PRODUCTION "'- PISCICOLE (P4UN. AQUATIQUII SUPERIEURE) CON 50MMATEURS Figure I. - Cycle de la production piscicole dans les eaux douces. vent servir d'aliment à des animaux plus gros de la faune aquatique. Finalement, ces derniers, en même temps que les plus petits et que certains végétaux, sont consommés par Ie poisson. Le cycle ou chaîne de production piscicole comprend clonc les maillons suivants: matières nutritives minérales, produc tion végétale, consommation et production animales intermé diaires, consommation et production animales finales: Ie pois son. Une dernière étape: la réduction, qui s'opère grace aux bactéries, permet, par Ie mécanisme de la minéralisation, la dissolution de tous les composés organiques morts - végétaux - 4 - et animaux - et leur réintégration dans Ie eyc1e biologique. La produetion piscieole, en rapport direct avec la quantité de nourriture présente, dépend done, en dernière analyse, de la produetion végétale. Or, eelle-ci est soumise à la loi du minimum, selon laquelle la produetion végétale quantitative est sous la dépendance de la substanee nutritive qui se trouve proportionnellement en plus faible quantité. Le calcium est run des éléments nutritifs Ie plus sujet à variations. Souvent aussi Ie phosphore, razote et, sans doute, d'autres éléments, existent en quantités insuffisantes. Dans ces conditions, Ie chaulage et la fumure peuvent augmenter la production piscicole. 3. - Cycle biologique particulier des principaux types d'eaux douces. Le cyc1e biologique s'effectue de différentes manières dans les divers types d'eaux courantes et stagnantes. C'est dans les lacs que ce cyc1e biologique est Ie plus complet et Ie plus complexe. Le sehéma de ce eyc1e (fig. 2) donne une bonne idée des différentes productions et trans formations qui s'y accomplissent. Dáns un lac, on distingue deux grandes régions biologi ques: 1°) la région pélagique ou eau libre, située hors du voisinage des rives et du fond, habitée par Ie plancton et Ie necton, et 2°) la région benthique. Celle-ci se subdivise à son tour en deux zones biologiques: a) la zone littorale, voi sine des rives, peu profonde, entièrement colonisable par les plantes vertes enracinées, et b) la zone profonde, située plus profondément que la zone précédente, non colonisable par les plantes vertes, parce que hors de la zone d'aetion de la lumière. Le cycle biologique lacustre constitue une vaste bioeé nose, groupant trois biocénoses plus restreintes, auxquelles correspondent trois ehaînes aIimentaires: la chaîne alimen taire littorale, la chaîne aIimentaire profonde, la chaîne aIimen taire pélagique. La première et la troisième sont des biocé noses indépendantes; la deuxième est une biocénose dépen dante, car les matières organiques végétales lui viennent de rextérieur ou des deux autres biocénoses. Dans les étangs (eaux stagnantes peu profondes) ainsi que dans les eaux courantes à caractère limnophile (eaux du type zone à Brème), Ie cycle biologique se ramène à deux chaînes alimentaires: la chaîne littorale et la chaîne pélagi que. La chaîne profonde fait défaut parce que les plantes vertes pourraient se développer partout.
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