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Annales d’histoire économique et sociale - Revue trimestrielle - Tome I - Annee 1929 PDF

166 Pages·1929·8.659 MB·French
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A N N A L E S D’H IST O IR E ÉCONOMIQUE ET SO CIALE A N N A L E S D ’H ISTO IR E ECONOM IQUE E T SOCIALE 1 1929 REIMPRIME AVEC L’AUTORISATION DE L’ASSOCIATION MARC BLOCH JOHNSON REPRINT CORPORATION New York • London 1972 First reprinting 1972, Johnson Reprint Corporation Johnson Reprint Corporation Johnson Reprint Company Ltd. 111 Fifth Avenue 24/28 Ovai Road New York. N. Y. 10003 London, NW1 7DD, England Printed in thè U.S.A. A N N A L E S D’H I S T O I R E É C O N O M IQ U E E T S O C IA L E Revue trimestrielle Directeurs : Marc Bloch — Lucien Febvre TOME PREMIER Année 1929 LIBRAIRIE ARM AND COLIN PARIS 103» Boulevard Saint=Michel, 1929 Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays No t 15 Janvier 1929. ANNALES D’HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE Annales tf histoire Tome 1 1929 Numéro 1 10000 ♦ 1 0 0 0 0 * A NOS LECTEURS Grâce à la largeur de mes cTun grand éditeur, grâce à un concours de collaborateurs français et étrangers, dont Vempressement a été pour nous une joie et un encouragement, nos Annales, dessein depuis long­ temps mûri, peuvent paraître aujourd'hui et tenter d'être utiles. Nous en remercions les auteurs véritables. Encore un périodique, et qui plus est, un périodique d'histoire écono­ mique et sociale ? Certes, nous le savons, notre revue, dans la production française, européenne ou mondiale, ne vient pas la première. Nous croyons pourtant que, à co/é de ses glorieuses aînées, eZZe aura 5a place marquée au soleil. Elle s'inspire de leurs exemples, mais eZZe apporte un esprit qui lui est propre. Historiens l'un et l'autre, aî/anZ /aiz sewstdZeme/ïZ Zes mêmes expé­ riences et tiré d'elles les mêmes conclusions, raows sommes, depuis long­ temps, /rapjoés des mawx qu'engendre un divorce devenu traditionnel. Tandis qu'aux documents du passé les historiens appliquent leurs bonnes vieilles méthodes éprouvées, des hommes de plus en plus nombreux consa­ crent, non sans fièvre parfois, Zewr activité à Vétude des sociétés et des économies contemporaines : deux classes de travailleurs faites pour se comprendre et qui, à Vordinaire, se côtoient sans se connaître. Ce n'est pas tout. Parmi les historiens eux-mêmes, comme parmi les enquêteurs que préoccupe le présent, bien d'autres cloisonnements encore : historiens de Vantiquité, médiévistes et « modernisants » ; chercheurs voués à la description des sociétés dites « civilisées » (pour user d'un vieux terme dont le sens chaque jour se modifie davantage) ou attirés au contraire par celles qu'il faut bien, faute de meilleurs mots, qualifier soit de « pri­ mitives», soit d'exotiques... Rien de mieux, bien entendu, si chacun, pra- ASK. D'HISTOIRE. — lre ANNÉE. 1 o ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE tiquant une spécialisation légitime, cultivant laborieusement son propre jardin, s'efforçait néanmoins de suivre Vœuvre du voisin. Mais les murs sont si hauts que, fo'en souvent, tk bouchent la vue. (?ne de sngges^ons prèczenses, cependant. swr /a méthode et sur Vinterprétation des faits, quels gains de culture, gne/s progrès dans Vintuition naîtraient, enfre ces divers groupes, d'échanges intellectuels plus fréquents ! Uavenir de Vhistoire économique est à ce prix, e£ anssi la juste intelligence des faits qui demain seront F histoire. C'est contre ces schismes redoutables que nous entendons nous élever. Non pas à coup d'articles de méthode, de disseria/z’ons théoriques. Par l'exemple et par le fait. Réunis ici, des travailleurs d'origines et de spécia­ lités différentes, mats £oas animés d'un même esprit d'exacte impartia­ lité, exposeront le résultat de leurs recherches sur des sujets de leur com­ pétence et de leur choix. Il nous paraît impossible que d'un tel contact les intelligences averties ne tirent pas rapidement les leçons nécessaires. Notre entreprise est un acte de foi dans la vertu exemplaire du travail honnête, consciencieux et solidement armé. Les D ir e c te u r s . LE PRIX DU PAPYRUS DANS L’ANTIQUITÉ GRECQUE1 Les érudits se sont souvent demandé quel était dans les pays de la Grèce ancienne le prix du papier en fibres de papyrus2. La ques­ tion n’est pas seulement d’un grand intérêt pour l’histoire de la civi­ lisation ; comme il s’agit d’une fabrication et d’un commerce exclu­ sivement égyptiens, elle a aussi son importance dans l’histoire écono­ mique et, comme on verra, dans l’histoire des relations internationales. Jusqu’en 1912, on ne trouvait sur cette question, dans nos docu­ ments tant littéraires qu’épigraphiques, que trois indications, d’ail­ leurs contradictoires. Tout en regrettant la rareté des renseignements, la plupart des auteurs soutenaient que le papyrus a été cher de tout temps. Seul, Gardthausen était d’avis qu’il a été cher avant et après la période hellénistique, mais que pendant quatre siècles le bon marché de la matière première et de la main-d’œuvre, ainsi que les facilités de la fabrication, permirent à l’Égypte ptolémaïque de fournir au monde méditerranéen un produit bon marché. Lorsqu’en 1912 Durrbach eut publié les comptes des hiéropes déliens de 314 à 250, j’ai fait observer, dans un article Sur le prix des denrées à Délos5, que ces comptes fournissaient un bon nombre d’indications nouvelles sur le prix du papyrus et donnaient un démenti à tous les auteurs qui s’étaient occupés de la question. Mais je suis obligé de constater que cet arti­ cle est resté dans la pénombre où sont souvent plongés les écrits confiés aux revues scientifiques : Schubart, dans son excellente Fin- führung in die Papyruskunde, parue en 1918, dit encore (p. 39) : d Ueber die Preise des Papyrus wissen wir trotz vereinzelten Anga- ben ungefahr nichts. Billig war er nicht » ; et il donne les raisons de la cherté qu’il admet pour toute l’antiquité, sans distinction de temps. Maintenant que Durrbach a publié une seconde série d’inscriptions !.. Communication faite au Congrès international des Sciences historiques à Oslo (août 1928). 2, Voir Cm. Egger, Hist. de la critique chez les Grecs, 1849, p. 85 et ss.; La littër. grecque, p. 29 et ss. ; Sur le prix du papier dans Vantiquité ( Mém. d’hist. anc. e! de p h ilo l1863, p. 135- 139) ; W a it en bac h, Eiiileit, zur griech. Palaogr., 3 e éd., 1895,p.ll ; Zie lin s Kl, ÎVeue Juhrh.f. klass. Alt., t. IX, 1906, p. 269 ; Th.Birt, Die Buchrollein der Kunst, 1907, col. 7-8, 20-29; D ziatzko, art. Archive dans la Realencycl. de Pauly-Wissowa, t. II, col. 553 et ss. ; art. Buch et Buchhandel, ük, t. III, col. 975, 984 et ss.; Untersuchungen über ausgewahlie Kapi tel des antiken Buchwesens, p. 39-42 ; W’ûnsch, art. Charta dans Pauly-Wissowa, t. III, col. 2191 ; W ilh. S CHU b art, Das Buch bei den Griechen und Riimern, lre éd., 1907, p. 27 et ss.; 2e éd., p. 34 ss. ; Lafaye, art. Liber et Papyrus, dans le Dici, des Antiq. ; V. Gardthausen, GriecL. Palaeographie, 2K éd., t. I, Das Buch im Alt. und im byzant. Mittelalter, 1911, p. 65-69. 3. Journ. des Sav., 1913, p. 28-29 ; cf. Alline, Hist. du texte de Platon, 1915, p. 1-2, 65-66. 4 ANNALES D’HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE déliennes (1926) et va en publier une troisième dont j’ai eu les épreuves entre les mains, et qu’ainsi je dispose de données nou­ velles pour les années 231-179, je voudrais reprendre la question dans l’ensemble. Il en vaut la peine, puisqu’aux trois indications de jadis, qui s’appliquent aux années 407, 333 et 322, s’en ajoutent — indépendamment de celles que fournit la papyrologie — dix-huit autres, qui se répartissent sur treize années comprises entre 296 et 179. Nous savons que le papyrus égyptien était importé en Grèce depuis le vie siècle ; mais il y était rare à cause du prix. C’est pour cela, nous dit Hérodote, que les Ioniens ont longtemps employé, pour écrire, des peaux de brebis et de chèvres (Si©0épat), ce que font encore, ajoute- t-il, les barbares, évidemment ceux de l’Asie1. A la fin du ve siècle, les précieuses feuilles étaient bien plus répandues en Grèce, mais restaient chères. En 407, les épistates préposés aux travaux de l’Érech- theion en achètent deux pour y transcrire les copies de leurs comptes qui doivent être déposés aux archives ; ils les payent 1 drachme 2 oboles la pièce2. C’est un prix élevé en un temps où la journée de travail vaut une drachme, même pour un architecte3. Il est vrai qu’on oppose à ce prix, consigné dans un acte officiel, celui qu’on croit pouvoir déduire d’un texte littéraire. Platon fait dire à Socrate qu’on peut trouver sur le carreau de l’agora le Traité sur la nature d’Ânaxagore pour une drachme tout au plus4. Dziatzko a soutenu que, si le manuscrit valait une drachme, le papier n’en valait certainement pas plus du tiers et que, le volume se composant de plusieurs feuillets, le prix du feuillet n’atteignait pas une obole5. Mais les exemplaires dont Socrate parle avec le sourire sont des livres de rebut. Les bouquinistes du marché n’avaient pas le moins du monde la prétention de tirer de bons « rossignols» le prix du papier neuf ni, à plus forte raison, le prix du papier augmenté du salaire payé jadis au scribe, salaire qui, à lui seul, représentait plus d’une journée de travail. Platon nous donne donc un renseignement pré­ cieux sur la vente des livres d’occasion, il ne dit rien sur la valeur du papyrus dans la Grèce de son temps. Le prix fort de l’an 407 se maintient encore pendant trois quarts de siècle. En effet, à Épidaure, d’après les comptes de la Thymélè, 1. Hér., V, 58, 3 ; cf. Eurip., fr. 629 ; Diod., II, 32. 2. IO, 1.12, n° 374, col. IX, 1. 279-281 : '^apraci rj&ovéôeuav Suo, 7jeç j a Ta àvTèfpa<pa yievsypaaïa'auLjsv h h in Cf. Birt, Buchrolle, p. 27. 3. Ib\, col. VII, 1. 109-110, 4. Plat., Apol., p. 26 d : ta ’Ava^ayopou pc^Xia tou KXa£op.evioo a e£e<jTtv êviote, e! :ràvu 7coXXou, SpayjjLrjç ex xrjç op^crcpaç rptap-évotç. — Sur PopjçîJaTpa, voir Ju~ deich, Topogr. von Ath., p. 305, n. 13; Iwan von M üller, Griech. Privatali., 2e éd., p. 253. 5. Dziatzko, TJntersuch, p. 40-41 ; Cf. Wilamowitz, Hermes, t. XXI, 1886, p. 603, note ; Gardthausen, op. cit., p. 67-68.

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